jeudi 2 septembre 2010
Critique The American
Ils sont toujours spéciaux ces films qui décident de ne pas prendre l'affiche le vendredi, mais bien pendant la semaine. C'est le cas de The American, le nouvel essai du talentueux cinéaste Anton Corbijn qui relate le quotidien solitaire d'un tueur en série (George Clooney) de passage en Italie.
Comme c'est de plus en plus le cas ces temps-ci, il ne faut pas s'arrêter à la bande-annonce, à la limite de l'indigeste. Au contraire le long métrage n'a rien à voir avec le traditionnel suspense d'action à la James Bond ou Jason Bourne. Le scénario simple qui paye un hommage sincère au cinéma de Jean-Pierre Melville en est un de voyages et d'atmosphère. Après en avoir mis plein la vue dans ses nombreux vidéoclips et le superbe Control, Corbijn revient à la charge en ralentissant son rythme, soignant constamment ses plans tout en demandant à Clooney d'épater la galerie avec une performance extrêmement nuancée.
En résulte un des meilleurs films américains (ou britanniques?) de l'année. Une formidable oeuvre contemplative qui fascine alors que le spectateur n'a pas nécessairement toutes les clés pour bien saisir les enjeux. Au diable, ce n'est pas important pour comprendre et être touché par cet antihéros hors de son temps qui, à l'image du protagoniste du classique Vertigo, passe son temps à répéter ses actions et ses erreurs, jusqu'au moment où l'amour cogne à la porte.
Ma critique complète de The American se trouve ICI.
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Tu as pris les spectateurs pour des débiles ou quoi?
RépondreEffacerQu' est ce que vous avez à vous branler sur des films de david linch?
Ce film est à la limite de l'apoplexie, avec autant de vide que l'odysée de l'espace.
En fait,on se demande si le héros du film n'est pas la fiat qu'a le héros...
"anonyme" je conçois que ce soit ton avis, pour ma part je peux dire que je suis cinéphile et j'ai trouvé que ce film avait beaucoup de qualités, il m'a emporté, c'est vrai qu'il ne s'adresse pas à des personnes denuees de sensibilité. Je trouve que le fait d'exploiter un hors champ en ce qui concerne l'antihéros incarné par clooney est une idée tres interessante et surtout très très bien menée : justé assez d'info pour nous tenir en halène et permettre de comprendre, mais point trop n'en faut, si nous en avions su plus le film aurait glissé vers quelque chose de plus "banal". Malgré quelques incohérences (une prostituée bilingue dans un petit village perdu dans la campagne italienne ...pourquoi pas)ce film est à la limite entre le "trop" de rien, et le "trop" tout court et cest ce qui fait sa force et son équilibre, si l'on s 'amusait à changer un plan le film n'aurait plus la même intensité. C'est pour ça que c'est une oeuvre reussie. Pour moi, bien entendu.
RépondreEffacerj ai bien aime ce film auussi tres different des thrillers habituels ..bcq de plans interessants...et un voyage au coeur de l italie...
RépondreEffacerWow, "avec autant de vide que l'odysée de l'espace" !!! Bigre, si tu n'es pas sensible à ce genre d'oeuvres (de chefs-d'oeuvre, même, à mon sens), stp, ne sois pas aussi véhément et péremptoire. Je n'avais rien vu ni lu ou entendue sur The American avant de le voir en salle. J'ai découvert un Clooney au sommet de son art dans sa maîtrise de la retenue, un réalisateur qui matérialise les notions de solitude et d'inéluctabilité. La fin est écrite et Corijn ne fait pas mine de vouloir nous faire croire qu'il en sera autrement. J'aime sortir d'une salle groggy
RépondreEffacerLe concept est intéressant, ca change de la surenchère d'effets spéciaux de ces dernières années mais ce film est totalement raté.
RépondreEffacerDéjà les personnages n'ont aucune profondeur, ensuite on assiste à une caricature de l'Italie profonde, quand au message philosophique à la 2001 je sèche.
Belle perf' de Clooney qui parvient a rattraper une fiat avec une vespa, chapeau.
The American n'est pas nécessairement un film que l'on regarde, mais que l'on ressent. On ressent l'ennui du héros, son désir de changer de peau et sa lente montée des enfers au paradis. On vit le film dans sa peau, ce qui peut laisser des personnages moins définis (mais c'est voulu ainsi) et une caricature de l'Italie, ce qui représente son idée de la région, lui qui a tellement voyagé et où tout les lieux se ressemblent.
RépondreEffacerComme dans les westerns ou les films de samourais, la quête est introspective, intérieure, intrinsèque. Le jeu parfait de Clooney et la réalisation à point de Corbijn jouent pour beaucoup là-dedans. Il n'y a plus d'action, d'humour et même d'émotions tant le protagoniste a fait une croix sur son existence, ce qui ne l'empêche pas de vouloir enfin vivre au lieu de survivre.
Voilà donc un film qui propose une expérience, qui prend des risques, pour offrir quelque chose de différent, ce qui n'arrive pas toutes les semaines.
Un film lent, très lent. Une abondance de plans filmés avec une grande maîtrise. Un Clooney très bon dans son mutisme. Un manque de rythme cruel. Une fin pathétique et décevante. J'ai eu l'impression d'un terrible manque de fini. Comme si ce film s'arrêtait par manque d'idées ou de moyens. Bref, je ne suis pas convaincu par le minimalisme, sauf lorsqu'il installe une tension que je n'ai quasiment pas pu ressentir, tant la ligne du récit est molle, presque ennuyeuse. Le film commence à s'éveiller aux 2/3 et retombe comme un soufflé. Il fallait sans doute monter un peu la température de tout cela...
RépondreEffacerJe pense qu'il s'agit d'une réflexion sur la vie, sur l'existence. C'est donc normal que le rythme soit lent, très lent (comme chez Malick ou Haneke par exemple). Surtout à la toute fin. Le héros sait comment le tout va se terminer, il connait son sort, mais il cherche tout de même à l'affronter, juste au cas où. Juste au cas où pour lui, ça serait différent.
RépondreEffacerEn même temps c'est un hommage aux westerns et aux films de samouraïs. L'entraînement, l'isolement, l'ennui, la solitude. Comme quoi la vie du tueur en série est tout sauf excitante.
Sans rien révolutionner, le réalisateur est parvenu à jouer avec les codes du genre, payant un vibrant hommage au cinéma d'antan tout en livrant un récit personnel, qui en 2010 ou en 2011, ne ressemble à presque rien. Seulement dans sa façon de montrer l'ébat érotique à l'écran.