samedi 18 septembre 2010
Incendies, Easy A, The Town, Flipped, Devil, Alpha and Omega
Dès qu'un très bon film québécois prend l'affiche, le sens critique semble totalement disparaître: «un chef-d'oeuvre», «un classique», «une référence pour le futur». C'est ce qu'une partie de la presse a réservé à Incendies (critique), l'adaptation par Denis Villeneuve d'une pièce de Wajdi Mouawad où un frère et une soeur marchent sur les pas de leur mère au Moyen-Orient. Effectivement il s'agit d'une oeuvre de qualité supérieure, magnifique et tragique, peuplée de prestations fortes et d'un regard dévastateur sur les cycles de violence. Sauf que l'essai est loin d'être parfait, avec ses ellipses temporelles mélangeantes, sa trop longue durée et sa finale surprenante qui n'est pas nécessairement logique. Oui, aisément un des grands films québécois de l'année (mais certainement pas le premier), sauf qu'on va attendre un peu avant de le placer aux côtés de Mon oncle Antoine et Les ordres.
Le contraire est aussi vrai. C'est parfois la mode de détruire ce qui a été bien reçu ailleurs, simplement pour être «original»... ou au contraire encenser à outrance pour «être dans la vague». Ni génial ni raté, Easy A (critique) de Will Gluck est une comédie pour adolescents supérieure à la moyenne où une jeune fille fait croire à son entourage qu'elle est la salope de son école. Drôle, attendrissant et bien interprété (par Emma Stone dans le rôle principal, ainsi que par Stanley Tucci et Patricia Clarkson qui forment les meilleurs parents au monde), l'ensemble souffre néanmoins d'effets moralisateurs et d'une drôle de rectitude politique, des éléments qui étaient également présents sur Juno.
Après son surprenant Gone Baby Gone, Ben Affleck revient derrière la caméra avec The Town (critique), un drame très américain où un voleur cherche à changer de métier au contact d'une jolie fille. D'une belle force brute et réunissant une surprenante distribution (Jeremy Renner, Pete Postlethwaite, Chris Cooper), l'objet ne convainc pas totalement, faute d'un scénario conventionnel et étonnamment superficiel. Même la réalisation s'avère rudimentaire et mécanique au possible.
Rob Reiner retourne au long métrage nostalgique avec Flipped (critique) qui montre une histoire d'amour selon le regard du garçon et de la fille. Sans doute que les clichés, le sentimentalisme et les répétitions ne sont pas épargnés, mais cela n'empêche par le récit de charmer. La romance se développe finement, tout comme le contexte de l'époque (les années 1960) qui se veut de plus en plus intriguant.
Devil (critique) de John E. Dowdle a tout de la copie d'un film de Shyamalan (qui a eu l'idée originale et qui agit en tant que producteur): une histoire simple mais efficace sur 5 personnes qui sont enfermées dans un ascenseur, une musique qui singe les mélodies de James Newton Howard, une finale ponctuée d'une révélation surprise, etc. Le temps est cependant long lorsque les comédiens ne sont pas tous bons et que l'abus de fausses pistes se veut rapidement redondantes.
Le genre le plus prisé par Rotten Tomatoes et les familles en générales, les animations, ne sont pas toutes bonnes. Alpha and Omega (critique) d'Anthony Bell et Benjamin Gluck le rappelle avec violence avec sa prémisse à la Roméo et Juliette où l'amour semble impossible entre deux clans ennemis. Ni drôle ni intéressant, porté par une animation pas très agréable pour les yeux et un scénario infantilisant, le temps est long pour les adultes qui ne voudront que ressortir à leurs enfants The Lion King ou Bolt, nettement plus au point.
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