L'émotion est au rendez-vous dans la plupart des sorties DVD de la semaine.
Elle est partout dans Je suis heureux que ma mère soit vivante, l'excellente adaptation de Claude Miller d'une nouvelle dérangeante d'Emmanuel Carrère qui traite de délicats secrets de famille. Une oeuvre lente mais bouleversante pour ce duo de choc.
Plus qu'une variation qu'un remake, le Bad Lieutenant de Werner Herzog mettant en vedette un déluré Nicolas Cage en flic corrompu et drogué est un film fou et désespéré, pas parfait mais si attrayant dans sa façon de décrire l'univers propre du célèbre cinéaste.
Malgré son sujet aride et peu sexy, Ce que mes yeux ont vu de Laurent de Bartillat plonge dans l'histoire d'un peintre avec beaucoup de sensibilité et d'intérêt. Surtout qu'il met en vedette Sylvie Testud, une actrice qui est capable d'élever son jeu, ce qu'elle fait heureusement.
Pierre Laffargue mélange les genres (suspense, comédie, action) avec succès dans Black où il traite d'un vol qui tourne particulièrement mal. Bien que la deuxième partie soit moins convaincante, la première tient en haleine. Et le dvd est superbe!
Difficile de savoir pourquoi Isabelle Adjani a remporté le César de la meilleure actrice dans La journée de la jupe, un téléfilm quelconque de Jean-Paul Lilienfeld retraçant la violence dans une classe de la France. L'ouvrage est lourd et prétentieux, comme le jeu de ses interprètes.
Les amateurs de comédies françaises seront heureux d'apprendre la sortie de Didier d'Alain Chabat, Le Pari de Didier Bourdon et Les trois frères de Bernard Campan. Bon, les titres ne sont presque plus drôles en 2010, mais les curieux et les nostalgiques seront comblés.
Je vais vous expliquer pourquoi Adjani a reçu un César. Parce que le film et son travail ont plu aux gens.
RépondreEffacerParce que il ne suffit pas d'employer "quelconque", lourd et prétentieux pour avoir raison.
Parce que ce film a reçu plus de 20 prix dans le monde entier.
Et parce que votre avis (qui est tout a fait honorable) n'est que le votre c'est à dire celui d'un garçon qui court après les piges en rêvant d'être un critique de cinéma.
mais heureux de rencontrer un artiste incompris.
L'important n'est pas d'avoir tort ou raison, bien au contraire. L'important est de se questionner pour essayer de savoir pourquoi les choses se passent... ou pas. Donc d'être objectif dans sa subjectivité, qu'en cinéma, comme en économie ou en sport, il est possible de tirer des faits, par exemple que Citizen Kane demeura toujours un bien meilleur film que Battlefield Earth et ce, peut importe la cote sur des sites comme CinémaMontréal...
RépondreEffacerMais bon, revenons au cas qui nous intéresse. En général, les critiques de La journée de la jupe ont été très mauvaises, et ce autant en France qu'au Québec. En passant, voici un lien vers ma critique sur le sujet: http://www.lecinema.ca/critique/1692/
De plus, il y a toujours un culte de gens intouchables en France. On critique très rarement Gérard Depardieu, Juliette Binoche, Isabelle Huppert, Danielle Auteuil et Isabelle Adjani. Hors, le dernier bon film et, surtout, la dernière bonne interprétation de cette dernière relève de La reine Margot en 1994.
Mais bon, souvent, on récompense un artiste pour sa carrière passée. Est-ce que The Departed est vraiment le meilleur film de Scorsese et qu'il mérite un Oscar? Le ruban blanc d'Haneke est vraiment supérieur à Caché? On a récompensé Lars von Trier pour son excellent Dancing in the Dark, mais surtout pour se pardonner pour ne pas lui avoir donné pour Breaking the Waves.
Alors je suis convaincu que c'est ce qui est arrivé pour Isabelle Adjani. Je n'ai pas vu tous les films mis en nomination du côté des actrices, mais Sandrine Kiberlain pour Mademoiselle Chambon et Audrey Tautou pour Coco avant Chanel étaient largement supérieure.
Mais bon, ce n'est pas la première fois qu'il y a injustice. Et de toute façon, que peut bien valoir un prix? Shakespeare in Love vaut-il vraiment l'Oscar du meilleur film devant The Thin Red Line, La vie est belle et Saving Private Ryan? Et l'année dernière, le meilleur film canadien était véritablement Passchendaele?
Voilà pourquoi le cinéma ne se résume pas seulement à de l'opinion, encore moins chez le critique.