Jean-Marc Barr fait toujours du cinéma! Dans La cité du Québécois Kim Nguyen, il incarne un médecin du 19e siècle pris dans une cité où il voit les troupes françaises mettre de la pression sur les habitants locaux lorsque les risques d’une épidémie fait rage. Discussion avec le héros du Grand bleu. Tout d'abord ICI, puis lors d'une sessions de questions/réponses.
Comment vous êtes venus à jouer un rôle dans La cité?
En Sibérie. J’étais à un festival de films où j’ai rencontré Kim. Il m’avait parlé du projet et il a insisté pendant un an et demi ou deux. Le projet avait évolué. Il a trouvé le financement et il a pu faire le film. C’était une vraie aventure dans le désert.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans ce rôle?
Il y a une métaphore évidente dans le film avec ce qui se passe au Proche-Orient. La manière dont le héros aborde cette situation est également très humaine.
C’est vrai qu’il est touchant malgré tout ce qui lui arrive…
Un film que j’avais donné à Kim avant de tourner est Cool Hand Luke avec Paul Newman. C’est un film où je trouve les mêmes qualités de héros, dans un monde où il a déjà tout perdu. Dans sa perte, il reste fort. La vie demande ça à l’individu.
Le tournage en Tunisie a été agréable?
Oui. Mais il était assez difficile. Il faut quand même regarder le contexte. Kim voulait essayer de faire un film international. Il y a aussi la rencontre entre deux cultures : l’équipe tunisienne et canadienne. Quand il n’y a pas beaucoup d’argent, on travaille sept jours sur sept. Ça demande beaucoup. Mais il y a une harmonie qui permet de beaucoup rigoler.
Le sable et la chaleur n’ont pas été trop éprouvants à supporter?
Le cinéma permet une vraie aventure. J’ai déjà fait un film en Égypte où j’ai eu des souvenirs incroyables, car on tournait dans le Sahara. Tout d’un coup je me retrouvais dans une autre partie du Sahara, et moi j’adore le désert. Ça fait parti de l’aventure... C’est bien sûr difficile. Le soleil est chaud. Tu es soudainement dans un monde où tu es le seul blanc dans un café et où les stéréotypes dominants sont totalement faux. Ces habitants sont très généreux, très sensibles. J’ai fait trois ou quatre films dans l’Afrique du Nord et le cinéma permet ce genre d’aventure sur les autres cultures. Je me retrouve dans le désert. Pour moi, le sable partout, ça ne m’embêtait pas.
Et comment était Kim? Vous connaissiez ses autres films (Le marais, Truffe)?
Non, pas du tout. J’ai vu beaucoup par le regard du metteur en scène, quand je le regarde dans les yeux. Je sentais une passion et j’étais vraiment satisfait avec Kim. Il a pu avoir ce qu’il voulait sans élever une fois la voix, grâce à sa persistance humaine qui était vraiment magnifique à voir. C’est rare d’avoir cette grâce et cette paix dans l’âme et la créativité.
Le film traite de politique par la bande, par exemple la situation en Algérie, en Afrique et en Palestine. Il est également question d’une épidémie, d’une guerre bactériologique qui fait écho à la grippe H1N1. Ces notions peuvent-ils avoir un impact sur le succès du long métrage?
Un film est né et il va sortir bientôt. Il va être au Festival à Munich. C’est un film et tant qu’il tente de sortir du cadre domestique du cinéma américain et tant qu’il aborde des choses que tout le monde pense mais ne parle pas, il est en train de remplir plein de critères de ce qu’est pour moi le but d’un artiste d’aujourd’hui. Il est né ce film et il va vivre. Je ne sais pas comment il est, je ne l’ai pas vu. Je sais qu’il y avait au moins quelques bonnes choses. Peut-être on pourrait en parler dans 10 ans, peut-être que le film aura trouvé son spectateur.
Depuis toutes ces années dans le métier, qu’est-ce qui motive vos choix de rôles?
Mon compte de banque! (rires) Vraiment, en ce moment. Je ne fais pas n’importe quoi, mais le travail est assez difficile. J’essaye de faire un cinéma international. Quand on va vers ça, on va vers quelque chose qui est assez ambivalent, qui te permets de jouer avec des gens comme Lars von Trier ou John Boorman. Pour moi c’est bien sûr le scénario qui me plaît par son ambition, mais aussi le compte de banque.
Après l’énorme succès de Le grand bleu, vous auriez pu tourner dans à peu n’importe quoi. Au contraire, vous avez décidé de vous investir dans des films peut-être plus obscurs, moins populaires. Ce n’était pas nécessaire la démarche la plus sécuritaire…
Je viens de la Californie. Je suis un être des années 1970. Je veux avoir une illusion d’indépendance et de liberté dans qui je suis. J’ai quitté les États-Unis à l’arrivée de Reagen et tout d’un coup on a été dans un dénis, tout d’un coup on a laissé le capitalisme et les industries refaire les valeurs. Étant encore dans un idéalisme, des fois je vois des gens qui sont bien payés, qui font beaucoup de films et qui sont un petit peu esclave de leur position. Les films sont complètement industrialisés. C’est un peu comme Tiger Woods. À la fin, ils sont obligés de faire du fric. Il faut que ça soit cohérant financièrement parlant. C’est bien de faire des hit, mais c’est aussi bien de toucher des spectateurs humainement, et c’est dur quand tu es en train de vendre quelque chose à la fois…
Comment vous êtes venus à jouer un rôle dans La cité?
En Sibérie. J’étais à un festival de films où j’ai rencontré Kim. Il m’avait parlé du projet et il a insisté pendant un an et demi ou deux. Le projet avait évolué. Il a trouvé le financement et il a pu faire le film. C’était une vraie aventure dans le désert.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans ce rôle?
Il y a une métaphore évidente dans le film avec ce qui se passe au Proche-Orient. La manière dont le héros aborde cette situation est également très humaine.
C’est vrai qu’il est touchant malgré tout ce qui lui arrive…
Un film que j’avais donné à Kim avant de tourner est Cool Hand Luke avec Paul Newman. C’est un film où je trouve les mêmes qualités de héros, dans un monde où il a déjà tout perdu. Dans sa perte, il reste fort. La vie demande ça à l’individu.
Le tournage en Tunisie a été agréable?
Oui. Mais il était assez difficile. Il faut quand même regarder le contexte. Kim voulait essayer de faire un film international. Il y a aussi la rencontre entre deux cultures : l’équipe tunisienne et canadienne. Quand il n’y a pas beaucoup d’argent, on travaille sept jours sur sept. Ça demande beaucoup. Mais il y a une harmonie qui permet de beaucoup rigoler.
Le sable et la chaleur n’ont pas été trop éprouvants à supporter?
Le cinéma permet une vraie aventure. J’ai déjà fait un film en Égypte où j’ai eu des souvenirs incroyables, car on tournait dans le Sahara. Tout d’un coup je me retrouvais dans une autre partie du Sahara, et moi j’adore le désert. Ça fait parti de l’aventure... C’est bien sûr difficile. Le soleil est chaud. Tu es soudainement dans un monde où tu es le seul blanc dans un café et où les stéréotypes dominants sont totalement faux. Ces habitants sont très généreux, très sensibles. J’ai fait trois ou quatre films dans l’Afrique du Nord et le cinéma permet ce genre d’aventure sur les autres cultures. Je me retrouve dans le désert. Pour moi, le sable partout, ça ne m’embêtait pas.
Et comment était Kim? Vous connaissiez ses autres films (Le marais, Truffe)?
Non, pas du tout. J’ai vu beaucoup par le regard du metteur en scène, quand je le regarde dans les yeux. Je sentais une passion et j’étais vraiment satisfait avec Kim. Il a pu avoir ce qu’il voulait sans élever une fois la voix, grâce à sa persistance humaine qui était vraiment magnifique à voir. C’est rare d’avoir cette grâce et cette paix dans l’âme et la créativité.
Le film traite de politique par la bande, par exemple la situation en Algérie, en Afrique et en Palestine. Il est également question d’une épidémie, d’une guerre bactériologique qui fait écho à la grippe H1N1. Ces notions peuvent-ils avoir un impact sur le succès du long métrage?
Un film est né et il va sortir bientôt. Il va être au Festival à Munich. C’est un film et tant qu’il tente de sortir du cadre domestique du cinéma américain et tant qu’il aborde des choses que tout le monde pense mais ne parle pas, il est en train de remplir plein de critères de ce qu’est pour moi le but d’un artiste d’aujourd’hui. Il est né ce film et il va vivre. Je ne sais pas comment il est, je ne l’ai pas vu. Je sais qu’il y avait au moins quelques bonnes choses. Peut-être on pourrait en parler dans 10 ans, peut-être que le film aura trouvé son spectateur.
Depuis toutes ces années dans le métier, qu’est-ce qui motive vos choix de rôles?
Mon compte de banque! (rires) Vraiment, en ce moment. Je ne fais pas n’importe quoi, mais le travail est assez difficile. J’essaye de faire un cinéma international. Quand on va vers ça, on va vers quelque chose qui est assez ambivalent, qui te permets de jouer avec des gens comme Lars von Trier ou John Boorman. Pour moi c’est bien sûr le scénario qui me plaît par son ambition, mais aussi le compte de banque.
Après l’énorme succès de Le grand bleu, vous auriez pu tourner dans à peu n’importe quoi. Au contraire, vous avez décidé de vous investir dans des films peut-être plus obscurs, moins populaires. Ce n’était pas nécessaire la démarche la plus sécuritaire…
Je viens de la Californie. Je suis un être des années 1970. Je veux avoir une illusion d’indépendance et de liberté dans qui je suis. J’ai quitté les États-Unis à l’arrivée de Reagen et tout d’un coup on a été dans un dénis, tout d’un coup on a laissé le capitalisme et les industries refaire les valeurs. Étant encore dans un idéalisme, des fois je vois des gens qui sont bien payés, qui font beaucoup de films et qui sont un petit peu esclave de leur position. Les films sont complètement industrialisés. C’est un peu comme Tiger Woods. À la fin, ils sont obligés de faire du fric. Il faut que ça soit cohérant financièrement parlant. C’est bien de faire des hit, mais c’est aussi bien de toucher des spectateurs humainement, et c’est dur quand tu es en train de vendre quelque chose à la fois…
Le problème aujourd’hui, et la raison pour laquelle je n’y participe pas trop, c’est que les films, il faut être un gamin pour y croire, car c’est fait pour des gamins. Je n’ai pas fait mes études pour être un baby-sitter!
Vous êtes en quelque sorte l’acteur fétiche de Lars von Trier…
C’est justement ce genre de cinéma européen ou international où on sort du cadre domestique de chaque pays et où on a la possibilité d’aborder des thèmes qui sont politiques. Europa, c’est politique. Breaking the Wave, c’est complètement politique. On parle du sexe, de l’amour, de Dieu, et le faisant en langue anglaise, pour un film européen, c’est quelque chose d’incroyable.
Je pense que vous aviez joué dans La peste de Luis Puenzo, dont la thématique ressemblait un peu à celle La cité…
C’est une des raisons pour laquelle j’ai refusé quand Kim m’avait présenté le projet. J’avais déjà fait un film sur une peste. Je trouvais que le premier scénario manquait justement d’un sens d’humour dans ce que représentait La peste de Camus… La version de Puenzo, c’était juste après Le grand bleu. On m’avait offert une sorte d’Indochine, de jouer le rôle de Vincent Perez. Ce film-là, j’avais la possibilité de jouer avec William Hurt, Raoul Julia, Sandrine Bonnaire, Robert Duvall. Et en anglais! C’était la chose qui suivait ma philosophie de faire des films internationaux… Ces films-là ne sont pas des films ratés. Ce sont des films quand même pas mal à la fin. Avec le temps je les ai vu et ils tiennent la route.
Au fil des années, vous avez senti le besoin de vous tourner vers la réalisation…
Le Dogme m’a donné la possibilité d’aborder le cinéma autrement. J’avais la possibilité d’écrire, de participer dans la production, la captation. Tout d’un coup, je pouvais aborder le cinéma en utilisant les outils, en les contrôlant un petit peu comme ça se passait à l’époque de la Nouvelle Vague, où les créateurs commençaient à utiliser et à contrôler les outils de production eux-mêmes. J’ai trouvé cela vraiment privilégié. Ça m’a donné la possibilité d’en tourner six. Et d’être dans la même provocation que je retrouve comme acteur et maintenant comme réalisateur.
Et à quoi ressemblent vos prochains rôles?
J’ai tourné deux films comme acteur. J’en ai un avec Thierry Klifa qui s’appelle Les yeux de ma mère. Et il y a Le dernier mirage, un film indépendant tunisien. J’ai tourné deux films comme réalisateur. Une histoire d’amour avec un serial killer. Et on vient d’en tourner un autre. Un film qui rentre un peu dans mes avis audacieux. C’est Les chroniques sexuelles d’une femme d’aujourd’hui. Écoute, ça va être quelque chose. On essaye de rentrer dans comment les cinéastes d’aujourd’hui essayent de pousser l’expression de la sexualité et de reprendre un petit peu de terrain!
Vous êtes en quelque sorte l’acteur fétiche de Lars von Trier…
C’est justement ce genre de cinéma européen ou international où on sort du cadre domestique de chaque pays et où on a la possibilité d’aborder des thèmes qui sont politiques. Europa, c’est politique. Breaking the Wave, c’est complètement politique. On parle du sexe, de l’amour, de Dieu, et le faisant en langue anglaise, pour un film européen, c’est quelque chose d’incroyable.
Je pense que vous aviez joué dans La peste de Luis Puenzo, dont la thématique ressemblait un peu à celle La cité…
C’est une des raisons pour laquelle j’ai refusé quand Kim m’avait présenté le projet. J’avais déjà fait un film sur une peste. Je trouvais que le premier scénario manquait justement d’un sens d’humour dans ce que représentait La peste de Camus… La version de Puenzo, c’était juste après Le grand bleu. On m’avait offert une sorte d’Indochine, de jouer le rôle de Vincent Perez. Ce film-là, j’avais la possibilité de jouer avec William Hurt, Raoul Julia, Sandrine Bonnaire, Robert Duvall. Et en anglais! C’était la chose qui suivait ma philosophie de faire des films internationaux… Ces films-là ne sont pas des films ratés. Ce sont des films quand même pas mal à la fin. Avec le temps je les ai vu et ils tiennent la route.
Au fil des années, vous avez senti le besoin de vous tourner vers la réalisation…
Le Dogme m’a donné la possibilité d’aborder le cinéma autrement. J’avais la possibilité d’écrire, de participer dans la production, la captation. Tout d’un coup, je pouvais aborder le cinéma en utilisant les outils, en les contrôlant un petit peu comme ça se passait à l’époque de la Nouvelle Vague, où les créateurs commençaient à utiliser et à contrôler les outils de production eux-mêmes. J’ai trouvé cela vraiment privilégié. Ça m’a donné la possibilité d’en tourner six. Et d’être dans la même provocation que je retrouve comme acteur et maintenant comme réalisateur.
Et à quoi ressemblent vos prochains rôles?
J’ai tourné deux films comme acteur. J’en ai un avec Thierry Klifa qui s’appelle Les yeux de ma mère. Et il y a Le dernier mirage, un film indépendant tunisien. J’ai tourné deux films comme réalisateur. Une histoire d’amour avec un serial killer. Et on vient d’en tourner un autre. Un film qui rentre un peu dans mes avis audacieux. C’est Les chroniques sexuelles d’une femme d’aujourd’hui. Écoute, ça va être quelque chose. On essaye de rentrer dans comment les cinéastes d’aujourd’hui essayent de pousser l’expression de la sexualité et de reprendre un petit peu de terrain!
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