Présenté à la Mostra l'année dernière, Ema est le plus récent film de Pablo Larrain (Jackie, Neruda). Il s'agit d'un exercice de style fascinant, frustrant et déstabilisant sur une danseuse qui fera tout pour récupérer son fils adoptif. À partir d'une prémisse ténue, le cinéaste offre une mise en scène éblouissante, envoûtante esthétiquement et musicalement (grâce à Nicolas Jaar). Et malgré quelques ratés psychologiques (peut-être est-ce la faute Mariana Di Girolamo, pas toujours convaincante dans le rôle titre d'une super héroïne pas comme les autres) et un symbolisme primaire (ce feu qui ravage tout), le long métrage qui débute et se termine en force s'inscrit aisément dans l'inconscience. Les parallèles les plus évidents à faire sont avec Climax de Gaspar Noé. Pourtant la première partie sur la rupture d'un couple évoque La Notte d'Antonioni (avec cette héroïne qui va se «secouer» dans un parc d'attraction), alors que la seconde sous fond de sexe et de séduction ne peut que rappeler le chef-d'oeuvre Théorème de Pasolini. Ema n'est évidement pas de ce calibre, mais l'ensemble qui ne sera pas de tous les goûts mérite tout de même qu'on s'y attarde. Sur MUBI. ***1/2
jeudi 7 mai 2020
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