Depuis près de deux décennies (avec le très intéressant Une jeune fille à la fenêtre), Francis Leclerc cherche à faire du cinéma différent et rassembleur, que l'on pense à Mémoires affectives et Un été sans point ni coup sûr. Je lui avais parlé pour la sortie de Pieds nus dans l'aube (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...
« Je vais te dire plus des
réalisateurs. Pour moi Kubrick a fait des films complètement différents toutes
sa vie et tu le reconnais dans tous ses films. Mais il n'y a rien de plus
différent que 2001, Clockwork Orange
et Eyes Wide Shut. Barry Lyndon, c'est magnifique, un peu
plate, mais magnifique! Ce film-là m'a marqué, je l'avais présenté au ciné-club
quand j'avais 18 ans. Je l'avais commandé, j'avais huit bobines à m'occuper,
c'était l'enfer mais j'avais tellement trouvé ça beau en 35 mm que ça m'a marqué.
L'univers de Kubrick et cette espèce de volonté de ne pas vouloir faire le même
film. Ça lui prenait 6-7 ans pour faire un film.
Tarkovski, cela en est un autre. On
le reconnaît. J'ai plus d'admiration pour un cinéaste qui essaye de se
renouveler complètement, qui fait un film d'horreur comme Shining et qui switch pour faire complètement autre chose.
J'aime Jean-Jacques Annaud,
j'aime Le nom de la rose, L'ours et La guerre du feu. Ce sont des films complètement différents. Je
trouve ça admirable de se pitcher
là-dedans et essayer des affaires complètement différentes. Pour moi ce sont
des cinéastes, pas des exécutants. Ils ne peuvent pas faire n'importe quoi. Il
a fait L'amant aussi. Annaud
est un gros nom.
Mais je vais aimer Jim Jarmusch
qui fait un peu tout le temps les mêmes plans, avec les fondus au noir. Moi ça
me parle autant.
Qui j'aime? J'en aime plein.
Fincher, je vais toujours l'aimer. Il y a une énergie dans ses films. Il a un
sens du découpage, du storytelling hallucinant.
J'adore! Tu ne t'ennuies jamais.
Mais mon admiration va aller vers
des gars comme Kubrick et Tarvoksi. Ça me nourrit depuis que j'ai 18 ans. Je
les revois souvent.
Et je vais aimer John Hughes. Je
regarde ça avec mes enfants. Ferris
Bueller je le revois tous les ans à Noël.
Mes choix de films sont tellement
à l'opposés que je trouve ça le fun
de penser varier ce que je peux faire. Je n'ai pas la prétention de penser
que je peux tout faire. Mais il y a des genres que je maîtrise plus que
d'autres, que je préfère.
Moi faire le même film toute ma
vie, ça ne m'intéresse pas. »
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