Cinéaste de l'essentiel, Bernard Émond mène une carrière enviable, d'abord en documentaire puis en fiction. Son film La neuvaine est d'ailleurs régulièrement cité comme un des meilleurs longs métrages québécois du millénaire. Je l'ai rencontré dans les derniers mois pour la sortie de son nouveau livre (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...
Bernard Émond: Je suis un amoureux de Rossellini. Je pense que Europe 51, c'est pas loin d'être mon
film préféré. Il porte un jugement formidable sur l'Europe de l'immédiate après
guerre. Il y a Ingrid Bergman...
Moi: Qui est magnifique...
B.E.: Elle est plus que magnifique. Vous savez que c'est le film
qui a inspiré La neuvaine?
Moi: Non.
B.E.: Il y a aussi Kurosawa et Barberousse.
C'est un peu le thème de La donation:
le médecin qui arrive dans une place. Pour moi, ce sont plutôt des films de
cette époque-là, les années 40, 50 et 60. Après, il y a des films formidables,
mais ce n'est pas ce qui me parle le plus...
B.E.: Ah oui, aussi Ozu.
Moi: C'est drôle, je regardais Early Summer récemment et c'est vraiment génial.
B.E.: C'est tellement bon! Et cette magnifique comédienne, comment
elle s'appelle encore?
Moi: Setsuko Hara!
B.E.: Oui! Haaaaaa! Elle est morte récemment, d'ailleurs. Elle n'a
plus tourné après Ozu, elle est entrée au monastère. C'est la beauté incarnée.
Cette espèce de beauté de réserve. Ah, câline. Mais c'est ça qui est le fun avec les comédiens et les
comédiennes. Quand il y a quelque chose qui émane d'eux. Je trouve qu'il y a
quelque chose de formidable qui émane d'Élise Guilbault ou d'Ingrid Bergman.
Quand tu peux être témoin de ça et quand tu peux entrer ça dans le kodak, c'est
un grand bonheur.
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