vendredi 26 novembre 2010
Oncle Boonmee, Enter the Void, 127 Hours, Lance et compte
Trois voyages singuliers et une comédie involontaire arrivent sur les écrans québécois. Avec ce mélange de pluie et de neige, pourquoi ne pas passer toute la fin de semaine dans une salle obscure à voir des films qui méritent le détour?
C'est le cas du grandiose Oncle Boonmee (critique) d'Apichatpong Weerasethakul. Cette Palme d'Or amplement méritée ne ressemble à rien d'autre, emportant le spectateur dans des odyssées mystiques qui se concentrent constamment sur les désirs inavoués et le soin apporté à la famille. Lent et grandiose, intelligent et toujours engagé, voilà du cinéma difficile mais essentiel qui hantera pour toujours le spectateur.
Plus inquiétant et malsain est Enter the Void de Gaspard Noé. À la croisée entre 2001 et Trainspotting émane ce trip à Tokyo en compagnie d'un junkie qui est capable de sortir de son corps pour suivre les gens qu'il aime. Original mais beaucoup trop long, ce délire de psychotropes mérite l'attention malgré sa propension à saouler le cinéphile. Seulement pour le générique d'introduction, un des meilleurs conçus pour le septième art.
Un peu plus posé est le 127 Hours (critique) de Danny Boyle qui suit la lutte de survie d'un jeune homme. Comme d'habitude chez le réalisateur de Slumdog Millionaire, la mise en scène colorée et vitaminée prend le dessus sur l'histoire, simpliste et superficielle. Néanmoins la prestation de James Franco est vigoureuse, et il est plutôt difficile de s'y ennuyer.
Drame qui se veut sérieux sur une équipe de hockey qui doit se «reconstruire» après un terrible accident, Lance et compte de Frédérik D'Amours pourrait très bien être la comédie involontaire la plus drôle de l'année. Le long métrage est tellement raté et pompeux qu'il en devient hilarant. Impossible de ne pas rire du début à la fin devant ces comédiens mal dirigés, cette réalisation approximative, ce scénario racoleur (qui débute bien entendu avec une scène pseudo sexuelle digne de feu TQS), cette musique poussive et ces dialogues d'un ridicule rare. Non, le peuple québécois méritait beaucoup mieux.
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