dimanche 20 juin 2010

La manière Lumet


Étrange comment quelques cinéastes deviennent des références, alors que leurs collègues croupissent dans l'ombre. Que l'on pense à Francis Coppola qui n'a pas fait un très bon film depuis des décennies, ou Woody Allen qui est cité dans presque chaque article traitant de cinéma.

Sydney Lumet, qui aura 86 ans dans quelques jours, n'a pas cet honneur. Une véritable honte. Pourtant, il a réalisé des oeuvres qui ont marqué le septième art américain, dont 12 Angry Man, Serpico, Dog Day Afternoon et Netwook. Et il a réussi de nombreux essais magistraux qui sont malheureusement oubliés, tels Long Day's Journey Into Night et The Pawnbroker.

Son thème de prédilection a toujours porté sur la corruption, souvent en milieu policier, et en revoyant son excellent Prince of the City, probablement le meilleur effort fait sur le genre, il est difficile de savoir pourquoi ses efforts sont peu mentionnés lorsqu'il est question du dernier âge d'or du cinéma étasunien. Peut-être est-ce son style qui ne fait pas dans la surenchère, ou ses succès limités au box-office.

Encore aujourd'hui, le metteur en scène demeure pertinent, tout le contraire de la majorité de ses contemporains. En 2007 sortait l'haletant Before the Devil Knows You're Dead qui a malheureusement été diffusé dans trop peu de salles. Pas besoins d'impressionnants effets spéciaux ou de la trois dimensions pour intéresser. Il ne faut qu'une bonne histoire, des dialogues intelligents et des comédiens admirablement dirigés.

Un jour, il faudrait remettre à César ce qui lui revient et se souvenir de papy qui n'a, espérons-le, pas encore dit son dernier mot.

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