vendredi 25 juin 2010

Blissfully Yours, Winter's Bone, Les herbes folles, Le bon la brute le cinglé, Knight and Day, Grown Ups


Superbe fin de semaine de cinéma en perspective avec plusieurs oeuvres extrêmement intéressantes... et un navet en puissance.

Depuis qu'il a remporté la Palme d'Or en mai dernier, le nom du cinéaste Apichatpong Weerasethakul est sur toutes les lèvres. En attendant de découvrir la version longue de Letter to Uncle Boonmee, le Cinéma du Parc prépare une mini rétrospective. Le tout débute avec Blissfully Yours (2002), un opus inclassable sur le pouvoir d'expression de corps perdus. Le récit débute par un très, très long plan fixe à la ville. Le réalisateur prend le temps de présenter et de développer ses personnages, jouant longuement avec la patience du spectateur. Après 45 minutes, le titre apparaît. C'est pour mieux être transporté dans la nature, avec une économie de mots, mais pas d'émotions. L'odyssée presque mystique n'est certainement pas pour toutes les sauces. Sauf que l'originalité et le pouvoir d'émerveillement sont constamment au rendez-vous. Un titre extrêmement fascinant, comme il ne s'en fait presque pas.

Gagnant remarqué de la dernière édition de Sundance, Winter's Bone de Debra Granik prend également son temps pour asseoir son atmosphère. Les cinéphiles patients seront récompensés par une intrigue touchante et intelligente se développant autour d'une jeune fille qui doit véritablement vivre l'Enfer pour sauver ses frères et ses soeurs. La progression déboussole de bout en bout et l'interprétation d'ensemble ravit au plus haut point. Cela ne serait pas surprenant de revoir Jennifer Lawrence aux Oscars tant sa performance est tout simplement exceptionnelle.

Fidèle à ses habitudes, Alain Resnais rassemble sa famille de cinéma (sans Pierre Arditi) en abordant ses thèmes fétiches que sont la tentation et le hasard. Sans être aussi séduisant que ses précédents Pas sur la bouche et Coeurs, Les herbes folles se situe plutôt dans la lignée de Smoking/No Smoking. L'histoire, d'une belle verve littéraire, concerne une femme qui se fait voler son sac à main et l'homme qui arrive à le retrouver. Comme toujours, sa mise en scène est rien de moins que somptueuse, et même si sa prémisse s'égare par moment, il est pratiquement impossible de ressortir de la projection sans avoir un énorme sourire aux lèvres.

Hommage au classique de Sergio Leone, Le bon, la brute, le cinglé est l'exemple parfait du gros blockbuster qui fonctionne à la perfection: il y a de l'action à revendre, beaucoup d'humour, la réalisation aux effets kitch est soignée et l'interprétation demeure toujours dans le ton. Sans doute que cette chasse aux trésors à 3 aurait pu être raccourcie et que la progression se veut répétitive, sauf que le plaisir est de la partie. Les admirateurs du cinéaste Kim Jee-woon (celui à qui l'on doit l'extraordinaire A Tale of 2 Sisters et A Bittersweet Life) seront toutefois un peu déçus de la banalité de l'objet.

Dans un genre pas trop éloigné (des sensations fortes, des explosions et encore plus de poursuites), Knight and Day (critique) de James Mangold fait la job. Tom Cruise et Cameron Diaz s'amusent comme des fous dans ce prétexte un peu rachitique d'un espion qui décide de protéger une jolie demoiselle. Rien de très subtil et beaucoup de violence gratuite au menu. Quoique en y regardant de plus près, seulement cet été, il s'est fait de nombreuses productions beaucoup moins divertissantes que celle-ci.

Que serait une semaine sans un ratage spectaculaire? C'est Grown Ups (critique) de Dennis Dugan qui s'acquitte aujourd'hui de la tâche. Malgré une distribution de haut niveau (Adam Sandler, Chris Rock, Kevin James, David Spade, Rob Schneider), cette comédie pas drôle sur les retrouvailles d'anciens amis croule sous les gags imbéciles, stupides, racistes et sexistes. L'exemple parfait du long métrage qu'il faudrait passer dans les cours de cinéma pour montrer quoi ne pas faire. Une véritable insulte.

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