samedi 30 septembre 2023

Film du jour: Saw X


S'il y a une série increvable, c'est bien celle de Saw. Le dixième épisode vient bien près de faire renaître la franchise avec sa première partie prometteuse... qui finit toutefois par tomber dans les mêmes pièges par la suite. Ma critique est à lire sur La Presse. **1/2

vendredi 29 septembre 2023

Film du jour: Dancing in the Dust


Dès son premier long métrage Dancing in the Dust (2003), on reconnaît ce qui allait faire la gloire du cinéaste iranien Asghar Farhadi: les bonnes intentions qui partent en vrille et qui affectent des êtres humains de bonne volonté. Sauf qu'ici, le récit (qui met en scène un homme qui se sent obligé de divorcer même s'il aime encore son épouse) plafonne à mi-chemin lorsque dans le désert notre insupportable protagoniste échange longuement avec un ermite. Le tout devient plus lourd, symbolique et didactique, jusqu'à une conclusion étonnante qui rappelle les rouages entre l'amour et l'argent. À découvrir en salle via Film Movement. ***

jeudi 28 septembre 2023

Film du jour: Les jours


Après un détour réussi vers la fiction (avec Une colonie), Geneviève Dulude-de-Celles retourne au documentaire par l'entremise de Les jours, qui s'intéresse au quotidien d'une jeune trentenaire atteinte d'un cancer. Humain et lumineux, ce portrait d'une véritable battante va droit au coeur, filmant le réel sans jamais tomber dans le voyeurisme. ***1/2

mercredi 27 septembre 2023

Film du jour: Trouble Every Day


L’obsession des corps dans le cinéma de Claire Denis atteint son apogée dans Trouble Every Day (2001), où elle mélange pulsions sexuelles et vampirisme. La sensation guide ce récit qui se dérobe des conventions, prenant son temps pour emprunter un chemin qui s'avère beaucoup plus marquant. L'interprétation ne manque pas d'intensité et les mélodies des Tindersticks s'avèrent, comme toujours, lancinantes. ***1/2

mardi 26 septembre 2023

Film du jour: Ruby Gillman, Teenage Kraken


Plus récente animation de DreamWorks, Ruby Gillman, Teenage Kraken de Kirk DeMicco et Faryn Pearl ne brille pas par son originalité, empruntant des chemins balisés au lieu d'explorer des territoires inédits.

C'est quoi? Une adolescente qui cache son identité kraken dans le monde des humains se lie d'amitié avec une populaire sirène.

C'est comment? La métaphore sur l'adolescence n'est pas négligeable et il y a quelques numéros assez rigolos.

Et pourtant? Le scénario prévisible manque de chair et il se veut souvent moralisateur.

Techniquement? Même si l'animation laisse à désirer et que les mélodies s'avèrent quelconques, les images demeurent flamboyantes et les pistes sonores particulièrement immersives.

Suppléments? Cette édition dite «de collection» réunit un blu-ray et un dvd. Les bonus variés comprennent notamment des scènes supprimées, un guide afin de construire son aquarium ou de colorier les héroïnes, une piste de commentaires et des documentaires autour des mythes marins, des personnages, des doubleurs, etc.

Au final? Cette relecture à peine voilée de Turning Red ne fait pas dans la subtilité et l'effort aussi divertissant soit-il se veut plutôt oubliable.

lundi 25 septembre 2023

Film du jour: Cassandro


Lutteur hors de l'ordinaire, Cassandro est le sujet d'un biopic divertissant de la part de Roger Ross Williams qui délaisse sa noirceur pour se concentrer sur la lumière. Dans le rôle-titre, Gael Garcia Bernal offre toute une performance. Ma critique est à lire dans La Presse

dimanche 24 septembre 2023

Film du jour: Dumb Money


La classe moyenne tente de donner une leçon aux riches de ce monde dans Dumb Money de Craig Gillespie, une histoire vraie ludique et assez amusante dominée par un Paul Dano en pleine forme. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

samedi 23 septembre 2023

Film du jour: It Lives Inside


Une adolescente est sur la piste d'un démon dans It Lives Inside de Bishal Dutta, un premier long métrage qui à défaut de terrifier, combine avec efficacité surnaturel et suspense social sous fond d'immigration. Ma critique est à lire dans La Presse.

vendredi 22 septembre 2023

Film du jour: The Expend4bles


Quatrième volet d'une série moribonde, The Expend4bles est sans aucun doute le volet le plus exécrable du lot. En cause: un manque flagrant de personnages intéressants, une mise en scène rudimentaire de Scott Waugh et un scénario sans intérêt. Ma critique est à lire sur Cinoche. *1/2

jeudi 21 septembre 2023

Film du jour: Desvio de noche


Fascinant. C'est le meilleur terme pour résumer Desvio de noche d'Ariane Falardeau St-Amour et Paul Chotel, une escapade dans la forêt mexicaine qui hante allègrement. Le mélange entre la fiction et le documentaire est loin d'être banal et le récit contemplatif invite qu'on s'y perde, comme chez Apichatpong Weerasethakul. À expérimenter en salle afin de profiter pleinement de la richesse des images et du son. ***1/2

mercredi 20 septembre 2023

Film du jour: Killing


Shinya Tsukamoto aime pervertir les genres. Il le fait avec le film de samouraï par l'entremise de Killing (2018). Avec sa verve habituelle, il entre dans la tête de son personnage et après un long passage à vide, il fait tout exploser. Cela donne un long métrage intriguant, pas nécessairement satisfaisant mais qui prend des risques pour aller ailleurs, pour aborder d'autres thèmes. ***

mardi 19 septembre 2023

Film du jour: La renarde folle


Débutant comme une tragédie shakespearienne avant de se muter en conte onirique inspiré du théâtre kabuki, Le renarde folle (1962) est un film étonnant de la part de Tom Uchida qui traite d'identité et d'amour obsessif. Le développement pourrait paraître casse-gueule à ses heures, mais l'immense travail esthétique confère poésie et splendeur à l'ensemble. ****

lundi 18 septembre 2023

Film du jour: Domino


Pauvre Brian De Palma! Après une si brillante carrière, il risque de la terminer avec le ridicule Domino (2019), qui reprend tout ce qui a fait sa marque de commerce. Sauf  que le résultat, en forme de worst off, se veut consternant tant rien ne fonctionne, autant l'histoire que l'interprétation et même la mise en scène généralement si virtuose qui sent grandement le réchauffé. Pour une production fauchée, cela en est toute une. Au moins on s'y amuse... involontairement. *1/2

dimanche 17 septembre 2023

Rodéo (Blu-ray)


Lola Quivoron signe avec Rodéo un premier long métrage enlevant, qui s'est distingué à Cannes en 2022 et qui vient tout juste de sortir en format Blu-ray chez Music Box Films.

C'est quoi? Une jeune femme voue une passion dévorante pour la moto.

C'est comment? Ce film mélange récit d'apprentissage, drame social et suspense anxiogène avec beaucoup de bonheur. La réalisation est solide et les acteurs non-professionnels formidables. 

Et pourtant? Le récit comporte certains flottements et le scénario n'est pas particulièrement original.

Techniquement? Les pistes sonores immersives sont de grande qualité, alors que les images s'avèrent précises et détaillées.

Suppléments? Cette édition blu-ray comprend notamment une entrevue avec la réalisatrice, son court métrage Dreaming of Baltimore, une première en photos, des scènes extra de moto, un vidéoclip et la possibilité de regarder le film uniquement avec la musique et les sons.

Au final? Si les frères Dardenne refaisaient Fast & Furious, cela ressemblerait sans doute à Rodéo, une création onirique qui brûle tout sur son passage.

samedi 16 septembre 2023

Entrevue Théodore Pellerin (Solo)


Théodore Pellerin ensorcelle l'écran dans Solo, le troisième long métrage de Sophie Dupuis. Je me suis entretenu avec l'acteur et mon entrevue est à lire sur Cinoche.

vendredi 15 septembre 2023

Film du jour: A Haunting in Venice (critique)


On pouvait craindre le pire devant A Haunting in Venice, la troisième aventure de Kenneth Branagh dans le rôle d'Hercule Poirot. Malgré les deux décevants précédents épisodes, celui-ci intéresse avec parcimonie, pas tant sur le plan de l'histoire (prévisible) que dans le développement de l'ambiance, la création du climat de morbidité et de mélancolie en place. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

jeudi 14 septembre 2023

Film du jour: Solo (critique)


Campant son troisième long métrage dans le milieu drag, Sophie Dupuis propose avec Solo un drame imparfait sur le plan scénaristique mais qui en met toutefois plein la vue au niveau de la réalisation. Et comme d'habitude, Théodore Pellerin crève l'écran. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

mercredi 13 septembre 2023

Film du jour: House on Haunted Hill (1959)


Boooo! Attention aux fantômes qui risquent de faire sentir leurs présences lors du visionnement de la version originale de House on Haunted Hill (1959). Après un très mauvais remake qui mettait en vedette Geoffrey Rush en 1999, c’est le moment d’un retour aux sources bien mérité.

Un riche excentrique et son étrange épouse aiment bien s’amuser au dépend des autres. Ce n’est donc pas surprenant qu’ils invitent à leur manoir cinq étrangers pour passer la nuit. Si ces individus arrivent à survivre, ils seront récompensés de 10 000 dollars. Sauf que l’endroit en question, qui devient une vraie prison après les derniers coups de minuit, abriterait des fantômes et des esprits. Même que plusieurs personnes y auraient déjà disparues par le passé. Rien pour rassurer les gens présents, de plus en plus obsédés par le noir et les bruits bizarres.

Dans la plus pure tradition du film d’horreur, ce classique du maître William Castle est difficile à déclasser. Des ombres menaçantes à la lumière qui s’éteint en un clin d’œil, tous les éléments visuels sont utilisés pour donner une bonne frousse. Surtout que les décors, plutôt stylisés, ont tendance à étouffer les différents personnages. Bien que les moyens techniques employés en 1958 puissent faire sourire cinquante années plus tard, le traitement s’avère toujours aussi efficace et les sauts, omniprésents.

Tout en étant très horrifiante, le réalisateur a décidé d’insuffler beaucoup d’humour à une de ses œuvres charnières. Des dialogues ironiques et caustiques aux situations cocasses ou ridicules, les rires se veulent abondants. Même si les protagonistes ne peuvent se défaire de leurs stéréotypes, Vincent Price s’en donne à cœur joie dans le rôle d’un organisateur macabre et tordu.

C’est toutefois l’ambiance concoctée par la trame sonore de Von Dexter qui accroche d’emblée. La musique, qui est présente dans presque toutes les scènes, enterre quelques fois les paroles, mais elle maximise efficacement les nombreux cris. Autant le son des voix peut s’avérer faible, autant les effets sonores sortent très bien des haut-parleurs.

Sans atteindre les prouesses de chef d’œuvres comme « Psycho » ou « Rosemary’s Baby », « House on Hauted Hill » est une comédie d’horreur irrésistible, qu’il ne faut pas manquer. La fin a beau survenir brusquement, le produit final est d’un rouge maculé de sang. À s’en lécher les doigts. ****

mardi 12 septembre 2023

Film du jour: A Man Called Peter


Inspiré d’un fait vécu, A Man Called Peter tourne autour de Peter Marshall (Richard Todd), un Écossais qui a trouvé la célébrité aux États-Unis. Après son immigration, il est devenu docteur en théologie, pour ensuite tenir différentes messes. C’est à cette période qu’il rencontre la jeune et jolie Catherine (Jean Petters), qu’il épousera très rapidement. Déménagé à Washington, il sera le pasteur d’une Église très importante, qui comptera de nombreux fidèles. Réputé pour ses discours peu orthodoxes (il s’attirera les foudres de certaines personnes plus conservatrices), ses sermons trouvent un écho favorable chez les gens de plusieurs religions différentes. Même si sa vie professionnelle semble être une réussite et que la naissance de son garçon s’est bien déroulée, l’existence sera tout de même difficile pour cet homme à la foi inébranlable.

Réalisé en 1955 et se déroulant dans les années trente et quarante, « A Man Called Peter » retrace les événements importants d’une personne qui a inspiré une génération. Si ce procédé peut s’avérer anecdotique (comment résumer une vie entière en l’espace de deux heures?), l’histoire a tendance à s’éparpiller et même à se répéter dans la dernière demi-heure. En fait, après une prémisse prometteuse où une romantique histoire d’amour se développe, le reste assomme littéralement par la lourdeur de ses propos. Ceux-ci, naïfs, idéalisés et très patriotiques, sont soulignés au crayon gras sans la moindre once d’ironie. Comme si le sort des immigrants devait absolument passer par l’Amérique pour être pavé de succès.

Film sur la foi de l’être humain envers Dieu, le travail du réalisateur Henry Koster («Harvey ») pour ne pas ennuyer s’avère colossal. Malgré son sujet sérieux et très aride, le traitement se veut assez accessible. Pas besoin d’être croyant pour apprécier la fine mise en scène, qui construit des bases solides à une œuvre qui en avait bien besoin. Sauf que, cinquante années plus tard, le message ne passe plus de la même façon. Ce n’est donc pas surprenant que les rires fusent ici et là (la façon dont les deux protagonistes tombent amoureux est d’un kitch absolu), alors que le discours sur les femmes libérées se voulait plus utopique qu’autre chose.

Dans le difficile rôle titre, Richard Todd (« The Longuest Day ») est correct, sans plus. Il s’acquitte parfaitement de ses discours et ressemble beaucoup au vrai Peter Marshall, mais l’émotion passe rarement. Elle est beaucoup plus présente chez sa collègue Jean Peters (« Broken Lance »), qui doit toutefois défendre beaucoup moins de scènes. Le reste de la distribution n’étonne guère non plus, car il n’y a aucun personnage qui se démarque du lot.

Petite curiosité religieuse qui risque de séduire autant que répugner, « A Man Called Peter » se regarde un sourire aux lèvres. Voilà un long métrage tout indiqué pour les gens qui ont perdu la foi et qui se demandent jusquoù un film sur le sujet peut aller. **1/2

lundi 11 septembre 2023

Film du jour: Tout le monde aime Jeanne


Le thème de la dépression aura rarement été aussi drôle que dans Tout le monde aime Jeanne, un premier long métrage allumé de Céline Devaux qui affronte son sujet de front sans jamais se défiler. L'humour, le drame et la romance font bon ménage grâce au fabuleux duo formé de Blanche Gardin et de Laurent Lafitte. La mise en scène aérée quoique répétitive (le recours à l'animation tourne rapidement en rond) ajoute une agréable magie à l'ensemble. ***1/2

dimanche 10 septembre 2023

Film du jour: Ivans Xtc.


Adapter The Death of Ivan Ilyich de Tolstoy à la sauce Dogme 95? Bernard Rose l'a essayé en 2000 avec Ivans Xtc. Le résultat, étrange, décalé et bien défendu par ses comédiens, a toutefois tôt fait de se perdre dans ses répétitions, avançant lentement mais sûrement vers le mur. Celui de la plus totale indifférence. **1/2

samedi 9 septembre 2023

Film du jour: Irlande cahier bleu (Critique)


On s'amuse beaucoup devant Irlande cahier bleu, la nouvelle comédie fantaisiste d'Olivier Godin. Ma critique est à lire sur La Presse

vendredi 8 septembre 2023

Film du jour: The Nun II (critique)


L'univers cinématographique The Conjuring continue à prendre l'eau avec The Nun II de Michael Chaves, un neuvième tome prévisible et sans grand intérêt sur une méchante religieuse qui fait couler le sang. Ma critique est à lire sur Cinoche. **

jeudi 7 septembre 2023

Film du jour: Sexygénaire


Amis dans la vraie vie, la complicité entre Thierry Lhermitte et Patrick Timsit est le meilleur élément de Sexygénaires, une comédie dramatique sur la peur de vieillir. Car mis à part ce duo qui a déjà fait ses preuves, le film ne vole pas très haut. Le script explore plein de thèmes de façon superficielle, l'humour tombe souvent à plat et la réalisation de Robin Sykes manque de personnalité. **

mercredi 6 septembre 2023

Asteroid City (blu-ray)


Wes Anderson aurait-il perdu sa touche magique? C'est l'impression qui ressort d'Asteroid City, qui vient tout juste de sortir en blu-ray. (Universal)

C'est quoi? Plusieurs événements incroyables se déroulent dans une ville désertique américaine.

C'est comment? La mise en scène est toujours aussi inventive et la distribution demeure une des plus prestigieuses de l'année.

Et pourtant? Le traitement froid ne laisse aucune place à l'émotion. On a déjà vu plusieurs fois ce mélange entre l'absurde et la mélancolie.

Techniquement? Les images sont étincelantes et les pistes sonores soignées à souhait.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et un dvd. Le seul et unique supplément est un court documentaire en quatre parties sur le tournage.

Au final? Autant le résultat est magnifique à contempler, autant il laisse complètement indifférent.

Ma critique complète

mardi 5 septembre 2023

Film du jour: Career Girls


De films en films, le réalisateur anglais Mike Leigh aime explorer les relations qui se tissent entre différentes personnes marginalisées. Son cinéma social, réaliste et sans artifice, est un portrait doux-amer d’une certaine réalité, beaucoup plus rapproché de la classe ouvrière que des tralalas bourgeois. Même si « Career Girls » s’avère une œuvre assez mineure dans la filmographie d’un des plus grands cinéastes britanniques contemporains, cela ne l’empêche pas de séduire par son caractère irrévérencieux et ses propos mélancoliques.

Pendant leurs études universitaires, Annie (Lynda Steadman) et Hannah (Katrin Cartlidge) emménagent ensemble. Même si la première manque de confiance en soi, se trouve laide et est très naïve, elle s’entend plutôt bien avec la deuxième, une narcissique fille disjonctée, aussi crûe qu’impulsive. Ensemble, elles font les 400 coups, flirtent avec les garçons et méditent sur la face cachée de la lune. Six années après la graduation, les deux amies se rencontrent à nouveau. Malgré l’évolution de leurs existences respectives, la complicité revient peu à peu. Au cours de quelques journées, elles retournent littéralement en enfance, regrettant au passage quelques événements et des paroles tenues. Les compères tomberont également par hasard sur des individus qui ont joué des rôles prédominants dans leur vie.

Sorti en 1997, « Career Girls » est passé presque complètement inaperçu. C’est vrai que pour un long métrage de Mike Leigh, la vision artistique s’avère assez limitée. Tourné immédiatement après son chef d’œuvre « Secrets & Lies » (lauréat de la Palme d’or à Cannes en 1996) et juste avant le tout aussi important « Topsy-Turvey », cette histoire de filles qui apprennent à vivre avec le passé peut avoir un intérêt limité.

Pourtant, le sujet intimiste est traité avec respect et beaucoup de sensibilité. Loin d’être des figures emblématiques de beauté ou de savoir-vivre, les personnages demeurent des archétypes de toutes les générations, qui cherchent à survivre dans la misère et sans l’éducation de la figure paternelle. Jusqu’à l’illusion d’une renaissance à l’âge adulte, alors que les démons de l’enfance sont toujours présents.

Avec Pedro Almadovar, Mike Leigh est probablement un des cinéastes qui dirige le mieux la gente féminine. Pour défendre ses héroïnes, il a choisi deux actrices plutôt inconnues, qui surprennent par leurs affinités. Katrin Cartlidge (« Breaking the Waves ») campe une hallucinante « freak », toujours encline à rouspéter et engueuler son prochain. Même si pendant les premières minutes, les stéréotypes sont présents, ils s’effacent graduellement, au fil des souples retours incessants dans le temps. Aux antipodes est Annie, que Lynda Steadman (« Sweety Barrett ») joue avec beaucoup de retenu. Elle a été enlaidie pour des raisons inconnues et sa tendance à toujours baisser la tête face aux regards des autres la rend peut-être très vulnérable, mais l’actrice évite le misérabilisme. Ensemble, ces deux femmes se relancent la balle, alors que les beaux coups se veulent nombreux des deux côtés.

La réalisation de Leigh se veut plutôt conventionnelle. Les plans sont tournés sans grandes originalités et l’histoire, racontée simplement. Ce n’est toutefois pas un défaut, simplement une habitude pour un homme qui préfère soigner son contenu et non son contenant. Les mêmes critiques étaient de la partie pour son excellent « Vera Drake », qui a tout de même réussi à décrocher plusieurs prix prestigieux. L’humour se veut encore une fois au rendez-vous. Ici, il est très direct et méchant, sortant la plupart du temps de la bouche d’Hannah ou des situations assez désespérées.  

Sans être une expérience importante dans la brillante carrière de son auteur, « Career Girls » raconte une tranche de vie éminemment sympathique, où deux excellentes interprètes portent le sort du monde sur leurs épaules. Verbeux, comique et savoureux comme une tasse de thé. ***1/2

dimanche 3 septembre 2023

Film du jour: Corpo celeste


Dès son premier long métrage Corpo celeste (2011), Alice Rohrwacher affichait une grande maîtrise, à la fois dans son écriture (la quête d'une fillette sous fond de catholicisme) que formellement (cette caméra en retrait qui évoque les documentaires). Il ne manquait que le style, qui s'est affirmé au fil des projets. ***1/2

Entrevue: Kirsten Carthew (Polaris)


Présenté en première mondiale à Fantasia en 2022, Polaris est une fable environnementale sur une fillette de 10 ans qui tente de survivre dans un monde hostile. Pour l'occasion, je me suis entretenu avec sa cinéaste Kirsten Carthew et mon entrevue est à lire sur Cinoche.

samedi 2 septembre 2023

Film du jour: Polaris (critique)


Hayao Miyazaki rencontre Mad Max dans Polaris, un conte écologique et violent. Ma critique est à lire dans La Presse. ***

vendredi 1 septembre 2023

Film du jour: Richelieu (critique)


Pier-Philippe Chevigny frappe fort avec Richelieu, traitant de l'exploitation des travailleurs saisonniers au Québec. Sa mise en scène nerveuse rappelle celle des frères Dardenne et ses acteurs sont tous excellents. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2