Réalisé en 1955 et se déroulant dans les années trente et quarante, « A Man Called Peter » retrace les événements importants d’une personne qui a inspiré une génération. Si ce procédé peut s’avérer anecdotique (comment résumer une vie entière en l’espace de deux heures?), l’histoire a tendance à s’éparpiller et même à se répéter dans la dernière demi-heure. En fait, après une prémisse prometteuse où une romantique histoire d’amour se développe, le reste assomme littéralement par la lourdeur de ses propos. Ceux-ci, naïfs, idéalisés et très patriotiques, sont soulignés au crayon gras sans la moindre once d’ironie. Comme si le sort des immigrants devait absolument passer par l’Amérique pour être pavé de succès.
Film sur la foi de l’être humain envers Dieu, le travail du réalisateur Henry Koster («Harvey ») pour ne pas ennuyer s’avère colossal. Malgré son sujet sérieux et très aride, le traitement se veut assez accessible. Pas besoin d’être croyant pour apprécier la fine mise en scène, qui construit des bases solides à une œuvre qui en avait bien besoin. Sauf que, cinquante années plus tard, le message ne passe plus de la même façon. Ce n’est donc pas surprenant que les rires fusent ici et là (la façon dont les deux protagonistes tombent amoureux est d’un kitch absolu), alors que le discours sur les femmes libérées se voulait plus utopique qu’autre chose.
Dans le difficile rôle titre, Richard Todd (« The Longuest
Day ») est correct, sans plus. Il s’acquitte parfaitement de
ses discours et ressemble beaucoup au vrai Peter Marshall, mais l’émotion passe
rarement. Elle est beaucoup plus présente chez sa collègue Jean Peters
(« Broken Lance »), qui doit toutefois défendre beaucoup
moins de scènes. Le reste de la distribution n’étonne guère non plus, car il
n’y a aucun personnage qui se démarque du lot.
Petite curiosité religieuse qui risque de séduire autant que répugner,
« A Man Called Peter » se regarde un sourire aux lèvres. Voilà un long métrage tout indiqué pour les gens qui ont perdu la foi et qui se demandent jusquoù un
film sur le sujet peut aller. **1/2
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