Entrevue: Theodore Ushev (Phi 1.618)

En prévision de la sortie prochaine de Phi 1.618, un récit de science-fiction qui ne ressemble à rien d'autre, je me suis entretenu avec son cinéaste Theodore Ushev. Mon entrevue est à lire dans La Presse.

Film du jour: La gueule que tu mérites

Rares sont les premiers longs métrages qui sont aussi uniques que La gueule que tu mérites (2004) de Miguel Gomes. Dans ce qui allait annoncer ses plus grandes fresques (Tabou et les 1001 nuits), le cinéaste portugais détourne plusieurs contes pour offrir un condensé de bonheur kitsch et ludique où la quête existentielle d'un adulte impose un retour à l'enfance. Évidemment, le ton verbeux et particulier ne sera pas pour tous les goûts, mais on se rappellera longtemps de cette aventure hors de l'ordinaire. ****

Entrevue Martin Bourboulon (Les trois mousquetaires : D'Artagnan)

Les trois mousquetaires: D'Artagnan viennent de prendre l'affiche au Québec. Pour l'occasion, j'ai pu rencontrer son réalisateur Martin Bourboulon. Mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Doctor Strange in the Multiverse of Madness

Doctor Strange in the Multivers of Madness est un drôle de Marvel. La première partie platement écrite et interprétée n'est qu'un prétexte pour peser sur l'accélérateur des bons sentiments et, surtout, des effets spéciaux qui en mettent plein la vue. La seconde partie accepte cette stupidité et c'est là que le plaisir commence, alors que les éléments horrifiques rappellent Evil Dead de Sam Raimi qui agit, justement, comme réalisateur. **1/2

Film du jour: Les trois mousquetaires: D'Artagnan

Les films sur les Trois mousquetaires sont nombreux. D'Artagnan de Martin Bourboulon sort pourtant du lot par la puissance de ses scènes d'action, la magnificence de sa photographie et le prestige de sa distribution. Ma critique complète est à lire sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: Fragile

Comédie sentimentale se déroulant à Sète, Fragile d'Emma Benestan ne révolutionne absolument rien. Il s'agit d'un petit film formaté aux dialogues appuyés qui s'avère parfaitement prévisible. Le charme provient plutôt de la lumière des lieux et des chaleureux comédiens qui semblent beaucoup s'amuser. En salle. **1/2

M3GAN (blu-ray)

Le spectre de la méchante intelligence artificielle prend la forme de M3gan, qui vient de sortir en format dvd et en blu-ray. (Universal)

C'est quoi? Une poupée pour enfants développe des instincts meurtriers.

C'est comment? Cette prémisse éprouvée ne manque pas d'humour. Tous les comédiens se prêtent au jeu avec aisance.

Et pourtant? Il n'y a rien de très original au menu. Les frissons sont rares et les scènes gores s'avèrent timides afin de rejoindre un public de 13 ans.

Techniquement? Les enceintes sonores regorgent de bruits stressants, alors que les images impressionnent par leur précision et leurs détails.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus comprennent une version non-censurée (plus violente et, ultimement, satisfaisante) et quelques documentaires (sur la création de la poupée, le type d'horreur exploré, etc.).

Au final? Cette production divertissante à souhait a remporté un tel succès qu'une suite est déjà en chantier. Vivement un croisement, un de ces jours, avec un certain Chucky...

Ma critique complète est à lire sur La Presse.

Film du jour: Babylon

Film le plus ambitieux de la carrière du cinéaste Damien Chazelle, Babylon a été mal accueilli à sa sortie au cinéma. Est-ce que de le redécouvrir en blu-ray changera la donne?  (Paramount)

C'est quoi? Le cinéma change et il s'apprête de passer du muet au parlant.

C'est comment? Il s'agit d'un orgie cinématographique qui titille constamment les sens. La distribution opulente est dominée par Brad Pitt et Margot Robbie.

Et pourtant? Les trois heures mettront à l'épreuve bien des cinéphiles. L'intrigue demeure superficielle et l'émotion reste en retrait. Pourquoi avoir tout axé autour du personnage de Diego Calva tant il s'avère inintéressant?

Techniquement? L'immense soin esthétique se répercute à l'écran. Les images sont lustrées et colorées, dotées de milliers de détails. Puis il y a les mélodies omniprésentes qui s'accaparent aisément les enceintes.

Suppléments? Cette édition comprend deux blu-ray et une copie numérique. Les nombreux bonus réunissent des scènes supprimées et allongées, ainsi que des documentaires sur le tournage, les costumes, la musique...

Au final? À prendre ou à laisser, Babylon est une lettre d'amour au septième art qui verse dans les excès les plus outranciers. Une sorte de La La Land (du même créateur) satirique qui fascine et irrite tout à la fois.

Film du jour: To Catch a Killer

Ce n'était qu'une question de temps avant que le talentueux cinéaste argentin Damian Szifron (à qui l'on doit notamment le jouissif Les nouveaux sauvages) propose un projet en anglais. Dommage que cela prenne la forme de To Catch a Killer, un banal thriller policier qui n'a rien d'autre à proposer que les traditionnels clichés du genre. Les thèmes pertinents sont mal intégrés à l'intrigue, le rythme s'avère déficient et la mise en scène purement fonctionnelle. Reste l'efficace duo entre Shailene Woodley et Ben Mendelsohn qui n'arrive jamais à transcender les archétypes de leurs personnages. En salle. **

Film du jour: Saules aveugles, femme endormie

En adaptant quelques nouvelles du populaire romancier Haruki Murakami, Pierre Földes fait avec Saules aveugles, femme endormie le pari de l'onirisme, se jetant tête première dans un univers où la quête existentialisme est reine. L'animation surprend d'abord la rétine pour mieux la séduire, alors que le rythme souple porté par une élégante trame sonore insuffle beaucoup de style à ces récits quelque peu ténus qui se savourent avec un malin plaisir. En salle. ***1/2

Entrevue Souleymane Cissé

Vues d'Afrique bat son plein. Pour l'occasion, je me suis entretenu avec le vénérable cinéaste malien Souleymane Cissé. Mon entrevue est à lire dans La Presse. 

Film du jour: The Woman King

Succès commercial et critique, qui renforce la sensation de pouvoir des femmes noires, The Woman King de Gina Prince-Bythewood est pourtant une production trop longue et pétrie de clichés, construite paresseusement comme n'importe quel film de super-héros, qui privilégie l'action et la violence au détriment de l'émotion et la psychologie de ses nombreuses héroïnes. Techniquement l'ensemble impressionne, sauf que le résultat est si superficiel et anonyme qu'il en devient quelconque. **1/2

Film du jour: Evil Dead Rise

Variation sur une série à succès, Evil Dead Rise de Lee Cronin réussit son pari de divertir en recourant à de belles scènes de carnage et des trouvailles humoristiques. Rien pour respecter le genre, si ce n'est de le reconduire avec efficacité. Ma critique est à lire sur La Presse. ***

Film du jour: Beau is Afraid

Après deux excellents films d'horreur, Ari Aster change quelque peu de registre avec Beau is Afraid, proposant un cauchemar surréaliste à prendre ou à laisser où Joaquin Phoenix cherche sa mère pendant trois heures. Un délire ambitieux, excessif et imparfait à expérimenter. Ma critique se trouve sur Cinoche. ***1/2

Entrevue Édouard Albernhe-Tremblay (Farador)

Amitié et jeux de rôles tentent de faire bon ménage dans Farador, l'adaptation du court métrage culte. Je me suis entretenu avec son réalisateur Édouard Albernhe-Tremblay et mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Farador

En adaptant son court métrage culte Farador, Édouard Alberhe-Tremblay en offre une version plus tendre mais tout aussi divertissante, alternant entre le quotidien pas toujours évident de trois amis adulescents et leurs escapades dans un monde fantastique. La scénario qui évoque le cinéma de Judd Apatow n'est pas le plus profond ou original, sauf qu'il est parsemé de gags rigolos et l'interprétation demeure dans le ton. ***

Film du jour: Suzume

Au sommet des cinéastes les plus talentueux des animations japonaises se trouve Makoto Shinkai. Avec son nouveau projet Suzume, il conserve cette touche romantico pop qui faisait la gloire de Your Name tout en retrouvant l'essence philosophique de ses premiers opus. En résulte une création riche et profonde sur le Japon et sur la difficulté de faire son deuil. La beauté plastique de l'ensemble fait oublier les redondances du récit, et si la finale kitsch l'empêche d'être un classique du genre, il s'agit d'un divertissement largement supérieur à la moyenne, où l'humour et l'émotion font bon ménage. ***1/2

Film du jour: Les femmes du square

Le drame social à la sauce légère et comique est de plus en plus répandu dans le cinéma français. Les femmes du square de Julien Raambaldi traite de nombreux thèmes importants (racisme, sexisme, parentalité, classes sociales) en demeurant prévisible et superficiel, au détour d'une mise en scène anonyme. Au moins, la distribution d'ensemble ne manque pas de charme. **1/2

Film du jour: The Pope's Exorcist

Les films d'exorcisme se suivent et se ressemblent. Le dernier en liste, The Pope's Exorcist, réalisé par Julius Avery, ressasse tous les clichés possibles et inimaginables en oubliant d'intéresser et, surtout, de faire peur. C'est à se demander ce que Russell Crowe avait à gagner dans tout ça. Ma critique est à lire sur Cinoche. *1/2

Film du jour: Les cinq diables

Après avoir épaté la galerie avec Ava, Léa Mysius renoue avec le drame familial féminin en le croisant cette fois avec le fantastique. Se déroulant quelque part entre Le parfum et Shining, Les cinq diables traite des conséquences du passé qui viennent hanter le présent. Une multitude de thèmes importants plus ou moins bien incorporés à un scénario qui aurait pu être plus fort et, surtout, profond. Cela n'enlève toutefois rien au climat de suspense en place, à la mise en scène maîtrisée et aux interprétations senties. En salle. ***

Film du jour: How to Blow Up a Pipeline

Basé sur le livre du même nom, How to Blow Up a Pipeline de Daniel Goldhaber traite d'écoterrorisme à travers une horde d'individus ambigus. Sans être très original (Night Moves et The East sont passés par là), le récit qui débute lentement ne tarde pas à tenir en haleine. Et si l'interprétation laisse parfois à désirer (il y a beaucoup trop de personnages), la réalisation, elle, ne déçoit pas. En salle. ***

Film du jour: Showing Up

Après son extraordinaire First Cow, la cinéaste Kelly Reichardt renoue avec son alter ego Michelle Williams pour Showing Up, un autre très joli film minimaliste dont elle possède le secret. Il est cette fois question de création alors qu'une artiste s'inspire du chaos ambiant afin de pondre ses oeuvres. Le non-dit est encore une fois à l'honneur et en prime, on se retrouve avec un des pigeons les plus irrésistibles du septième art. ***1/2

Film du jour: La syndicaliste

Après une première collaboration peu fructueuse (La daronne), Jean-Paul Salomé retrouve Isabelle Huppert pour La syndicaliste, une histoire vraie sur le sort malheureux réservé à une lanceuse d'alerte. Loin d'être inintéressant, le film plonge dans les arcanes politiques françaises en ressassant tous les tours de passe du récit paranoïaque des années 70. Si l’ambiguïté réservée à l'héroïne s'avère parfois contre-productive, la performance de sa star compense ces errances. Au cinéma dès vendredi. ***

Film du jour: Millennium Mambo

Prix du Jury à Cannes en 2001, Millennium Mambo permet à Hou Hsiao-hsien de jouer avec le temps et d'étirer ses plans, laissant entrevoir le destin amoureux de sa fascinante héroïne campée avec délectation par Shu Qi. Le récit d'une immense beauté formelle distille une mélancolie certaine, où le moment présent et les mélodies électroniques brouillent allègrement le récit. ****

Film du jour: Warm Water Under a Red Bridge

Ultime long métrage de Shöhei Imamura, Warm Water Under a Red Bridge (2001) est une comédie romantique existentielle sur des personnages qui se cherchent. Original, ludique et sexy, le récit lumineux n'est pas sans cliché et si l'ensemble s'avère oubliable dans la riche filmographie du maître nippon, il se laisse néanmoins savourer, si ce n'est pour la chimie délectable entre Kôji Yakusho et Misa Shimizu. ***

Film du jour: Full Red River

On s'amuse beaucoup devant Full Red River, le nouveau film de Zhang Yimou qui a été présenté dans une seule salle montréalaise, sans le moindre battage publicitaire. En reprenant le fameux concept du «qui l'a fait», le cinéaste chinois développe une intrigue labyrinthique aussi amusante que sanglante et divertissante. Malgré sa trop longue durée, l'ensemble captive par ses échanges de mots et si le cinéphile sera vite perdu dans les incessants retournements de situations, il ne pourra qu'admirer la fabuleuse mise en scène qui en met plein la vue et les oreilles. ***1/2

Film du jour: Mon crime

Aborder des sujets graves comme la violence faite aux femmes par un traitement léger. C'est le pari de Mon crime de François Ozon, un divertissement très soigné sur le plan artistique qui ne convainc qu'à moitié, son charme étant dilué par les excès de sa distribution cinq étoiles et de la superficialité de son traitement contemporain, ou selon ses humeurs, opportuniste. Ma critique est à lire sur Cinéfilic. **1/2

Film du jour: Bungalow

Si Robert Morin s'offrait un remake de The Money Pit, cela ressemblerait sûrement à Bungalow de Lawrence Côté-Collins, une comédie noire pas toujours subtile qui n'épargne rien ni personne. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Entrevue: François Ozon (Mon crime)

François Ozon paye hommage au cinéma d'antan et à la sororité féminine avec Mon crime, un 22e long métrage placé sous le signe du grand spectacle et du divertissement. J'ai pu discuter avec le cinéaste et mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Au-delà du papier

C'est un véritable devoir de mémoire que propose Oana Suteu Khintirian avec le documentaire Au-delà du papier, qui revient sur les traces de ses origines tout en proposant une réflexion probante sur le numérique. Les sources riches compensent pour un traitement parfois trop télévisuel et si l'ensemble traîne quelque peu en longueur, il s'avère important et pleinement d'actualité. ***

Entrevue: Lawrence Côté-Collins (Bungalow)

L'enfermement est au coeur du cinéma de Lawrence Côté-Colins. Dans son deuxième long métrage Bungalow, elle partie du rêve américain qui finit par éloigner un couple. Mon entrevue avec la cinéaste québécoise est à lire sur le site de Cinoche.

Film du jour: Rodéo

Si les frères Dardenne refaisaient Fast & Furious, cela ressemblerait sans aucun doute à Rodéo. Dans son premier long métrage qui s'est distingué à Cannes, Lola Quivoron mélange récit d'apprentissage, drame social et suspense anxiogène en mâtinant le tout d'onirisme. Cela donne un film qui brûle tout sur son passage, pas forcément original, porté par de fabuleux acteurs non-professionnels. En salle ce vendredi. ***1/2

Film du jour: À la belle étoile

Combien est-ce qu'il y a de récits d'apprentissages qui se déroulent dans le monde de la restauration? Beaucoup trop. À la belle étoile de Sébastien Tulard ne propose absolument rien de nouveau ou d'intéressant, ressassant tous les clichés en oubliant d'y investir une réelle proposition de cinéma. Riad Belaïche fait ce qu'il peut dans le rôle principal, mais en vain. Au cinéma ce vendredi. **

Film du jour: Manon

Réalisé tout juste après son excellent Quai des Orfèvres, Manon (1949) montre un Henri-Georges Clouzot plus sentimental que jamais, actualisant les écrits de l'abbé Prévost dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Son parti pris, relevé à moitié à cause d'un scénario qui traîne parfois de la patte dans sa description d'un couple maudit, est magnifié par la présence lumineuse de Cécile Aubry dans le rôle-titre. On voudra s'y intéresser que pour elle. ***

Film du jour: L'ombre d'un mensonge

Excellent comédien, Bouli Lanners mène également une carrière plus qu'enviable comme réalisateur. Avec L'ombre d'un mensonge (2021), il signe un film lumineux sur la mémoire et les sentiments humains. Il n'y a rien de spectaculaire dans sa démonstration, si ce ne sont de bons acteurs qui laissent émaner toute la tendresse du monde. Puis une photographie soignée qui donne le goût de s'installer au nord de l'Écosse. De quoi mieux accepter ce périple qui n'est toutefois pas sans digressions et temps morts. ***1/2

Film du jour: The Lost King

Sally Hawkins part à la recherche de la dépouille de Richard III dans The Lost King, le plus récent film de Stephen Frears. Cette histoire vraie manque royalement d'ambition et de profondeur dans la façon d'aborder ses thèmes. Tout ce qui l'intéresse, c'est de divertir, et bien que la mise en scène et l'interprétation s'avèrent convenables, il fallait s'attendre à bien plus de tous les talents réunis. Au cinéma. **1/2

Film du jour: Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves

Les fans des Marvel, Lord of the Rings et Star Wars raffoleront à coup  sûr de Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves, une adaptation du célèbre jeu de rôle qui reçoit un traitement presque parodique de la part de John Francis Daley et Jonathan Goldstein. Les enjeux prévisibles et sans intérêt ne sont qu'un prétexte à multiplier les scènes d'action spectaculaires. Aussi ludique qu'oubliable. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***