Wolfwalkers
The Dissident
Las Ninas Bien
The Climb
Promising Young Woman
True Mothers
Préparons-nous à rester ensemble pour une durée indéterminée
Swimming Out Till the Sea Turns Blue
"Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout." Jean-Luc Godard
Wolfwalkers
The Dissident
Las Ninas Bien
The Climb
Promising Young Woman
True Mothers
Préparons-nous à rester ensemble pour une durée indéterminée
Swimming Out Till the Sea Turns Blue
True Mothers: Sélection du Japon aux Oscars, la nouvelle création de Naomi Kawase revient à ses premières obsessions (l'adoption) tout en préservant les éléments mélodramatiques de ses plus récents efforts. Cela en résulte une oeuvre puissante, pas tant pour son scénario elliptique et un peu trop narratif, que pour la justesse de ses bouleversantes interprètes et l'intégration de la nature qui, comme toujours chez elle, guide le rythme en devenant le principal personnage. La beauté des images apporte d'ailleurs la lumière nécessaire afin d'espérer des jours meilleurs. ***1/2
Préparons-nous à rester ensemble pour une durée indéterminée: Les amateurs de Kieslowski seront comblés par cet énigmatique thriller romantique sur le destin. Lorsqu'une neurochirurgienne quitte tout pour un homme qui ne se rappelle même pas d'elle, les mystères débutent et ils passionnent malgré une conclusion trop explicative. On voudra y adhérer seulement pour la composition habitée de Natasa Stork. ***1/2 Ma critique
The Night: Dans le sillon de Shining se trouve ce drame iranien de Kourosh Ahari sur une famille qui n'aura aucun autre choix que d'affronter leurs démons lors d'un séjour à l'hôtel. Tendu et intrigant, ce suspense horrifique où l'inconscient du père semble se matérialiser à l'écran ne manque pas de sursauts simplistes et d'effets appuyés (comme la finale plus ou moins convaincante), arrivant néanmoins à convaincre par la dévotion de ses comédiens et la sensibilité de certains thèmes abordés. ***
C'est quoi? Un monstre issu d'une application numérique aimerait bien devenir ami avec un enfant autiste.
Las Ninas Bien: Présentée au TIFF en 2018, cette brillante satire d'Alejandra Marquez Abella suit le quotidien doré d'une épouse qui constate peu à peu que tout n'est pas si rose sous le soleil. Liant son existence à la crise économique qui a affecté le Mexique au début des années 80, l'ensemble est volontairement plus doux-amer qu'acerbe, dévoilant les points de ruptures et humiliations de classes sociales nanties, dessinant une héroïne - mémorable Ilse Salas - dans ce qu'elle a de plus sincère et grotesque. Via le Cinéma Moderne. ***1/2
You Will Die at Twenty: Ce rare film soudanien qui confronte l'obscurantisme à la liberté rappelle l'importance de vivre pleinement, au contact de la beauté des environs et du cinéma. Parfois floue, sa narration s'enrichit d'un riche travail esthétique et d'un passage plus que souhaité vers la fable. À condition qu'on lui pardonne son rythme parfois indolent, c'est l'occasion de découvrir le réalisateur Amjad Abu Alala qui, est à son premier long métrage, pourrait très bien être l'héritier de Youssef Chahine. ***
L'enfant rêvé: Le désir de paternité est au coeur du nouveau film de Raphaël Jacoulot (auteur du très beau Avant l'aube avec le regretté Jean-Pierre Bacri), faisant vibrer le trop rare Jalil Lespert qui trouve un rôle ambigu qui lui va comme un gant. Si seulement le récit à la Chabrol qui mélange drames familiaux et suspense sortait davantage des sentiers abattus, en offrant par exemple de la substance à ses personnages féminins ou une finale moins conventionnelle. Au moins la nature est filmée avec soin et délicatesse. **1/2
C'est quoi? Une femme recherchée des autorités reçoit l'aide d'un jeune homme mal dans sa peau.
C'est quoi? Un boxer et son frangin doivent escorter une jeune femme afin de pouvoir participer à un tournoi.
Promising Young Woman: Voici un film qui risque de résonner fort à l'ère du #metoo. Entre la satire horrifique et le drame du quotidien, ce premier long métrage d'Emerald Fennell ratisse large, plongeant l'incroyable Carey Mulligan dans une quête particulièrement ambiguë alors qu'elle tente de purger les démons de son passé. Une oeuvre forte, tragique et sardonique qui donne froid dans le dos. ***1/2
The Delivered: Le trop rare cinéaste Thomas Clay est de retour avec ce western féministe sur une mère de famille qui tente de s'émanciper dans un monde dominé par les hommes. Excessif et éparpillé, l'ensemble violent à ses heures n'en demeure pas moins satisfaisant, gracieuseté d'interprètes convaincus et d'une réalisation alerte. ***
Climate of the Hunter: Présenté à Fantasia, le nouvel essai du prolifique Mickey Reece conserve sa propension pour les dialogues abondants, les joignant à un esthétisme soigné influencé par les années 70 (par son format et ses emprunts à Bergman), du vampirisme et des rêves complètement cinglés. Cela donne une oeuvre joyeusement absurde, dont les délires s'avèrent toutefois plus intéressants que le résultat final qui tend à traîner en longueur. ***
My Little Sister: Choix de la Suisse aux Oscars, la plus récente création de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond suit une femme qui prend soin de son frère jumeau malade. Face à un scénario chargé et une mise en scène feuilletonesque, les excellents Nina Hoss et Lars Eidinger font ce qu'ils peuvent, distillant une émotion latente qui aurait mérité à explorer encore davantage ses racines théâtrales. **1/2
Once Upon a River: Cette adaptation d'Haroula Rose d'un livre à succès croise le road movie et le récit d’initiation dans sa façon de faire voyager une jeune femme dans l'Americana, à la recherche de ses racines familiales. Classique et monocorde, l’odyssée est visuellement et sonorement séduisante, mais ennuyante à mourir tant les éléments narratifs se veulent simplistes et généralement inopérants. **
The Marksman: Producteur de la plupart des films de Clint Eastwood depuis 2002, Robert Lornez (Trouble With the Curve) propose ici un ersatz des efforts de l'Homme sans nom (et Gran Torino en tête), alors qu'un être solitaire (Liam Neeson) doit protéger un enfant Mexicain d'un cartel de la drogue. Ennuyeux, superficiel et pétri de clichés, cette série B sur un sauveur blanc fait l'apologie des armes à feu et elle donne seulement le goût de renouer avec le grand Clint. **
The Dissident: Fort de son Oscar pour Icarus, Bryan Fogel est de retour avec un nouveau documentaire choc, s'intéressant cette fois au meurtre du journaliste vedette Jamal Khashoggi dans l'ambassade saoudienne en Turquie. Captivant et enrageant, cet essai qui débute à Montréal rappelle les meilleurs efforts d'Alex Gibney, questionnant la liberté dans nos sociétés de plus en plus connectées. En vidéo sur demande. ****
Blizzard of Souls: Sélection de la Lettonie aux Oscars, ce récit d’initiation de Boris Frumin qui s'inspire d'une histoire vraie se déroule pendant la Première Guerre mondiale, suivant l'engagement d'un adolescent de 16 ans. Classique et patriotique, l'ensemble bénéficie d'une solide facture technique, dont la dureté des combats le rend plus crédible que 1917. Il ne faut seulement pas à s'attendre à un résultat aussi puissant que L'enfance d'Ivan qui nageait dans les mêmes aux. Disponible virtuellement dans quelques cinémas. ***
Entre le réalisme de Loach et le naturalisme de Kechiche ou Sciamma époque Bande de filles, Rocks de Sarah Gavron est une plongée assez intéressante dans le Londres multiculturel où la vie est célébrée sans trop de lourdeur. Porté par des acteurs expressifs et une éloquente direction photo, cette relecture féminine du Nobody Knows de Kore-eda en mode mineur enivre avec parcimonie. ***
Il s'agit de Sing Me a Song de Thomas Balmès, un documentaire d'une grande beauté formelle sur l'accès à la modernité (lire ici à la télévision et l'Internet) des habitants du Bhoutan. Face au capitalisme triomphant, la spiritualité d'un jeune moine est mise à l'épreuve, alors qu'un surplus d'individualité risque de mettre k.o. sa foi en ne laissant que de la solitude. Malgré quelques moments un peu trop arrangés avec le gars des vues, le film extrêmement cinématographique déploie son venin révélateur au détour d'un rythme contemplatif où quelques scènes marquantes happent l'esprit. En ligne. ***1/2