Tant que j'ai du respir dans le corps: Peu de réalisateurs filme des corps abîmés comme Steve Patry. Le Québécois signe son meilleur documentaire où il suit des hommes brisés et malades, souvent en situation d'itinérance. Humain et social à la fois, ce superbe effort va droit au coeur, élevant ses sujets tout en respectant leur condition. ****
Sound of Metal: Riz Ahmed se dirige vers les Oscars dans la peau d'un musicien qui perd presque complètement l'ouïe. Classique mais émouvant, ce film de Darius Marder bénéficie d'un travail méticuleux sur le son. L'acteur britannique s'occupe du reste, se livrant corps et âme à ce projet sous fond de silence et de solitude. ***1/2
Black Bear: À partir de son ingénieux scénario, Lawrence Michael Levine signe ici une oeuvre forte sur la manipulation, la création et la violence psychologique faite aux femmes, au détour d'une intrigue à tiroirs qui permet à Aubrey Plaza de trouver son meilleur rôle en carrière. ***1/2
Luxor: La renaissance d'une femme éprouvée par son passé est possible au sein de ce joli film de Zeina Durra qui distille beauté, calme et sérénité au détour de développements ténus et sincères. Plongée dans les magnifiques paysages égyptiens, Andrea Riseborough s'avère plus sensible que d'habitude, errant avec un ennui que n'aurait pas renié un certain Antonioni. ***
Traversées: Cinq femmes décident de traverser le parc Kuururjuaq dans cet agréable documentaire de Caroline Côté et Florence Pelletier. Entre résilience et espoir, la quête ne sera évidemment pas que géographique. La technique passe-partout offre son lot de paysages évocateurs et d'héroïnes inspirantes. ***
Survival Skills: Présentée à Fantasia, cette satire absurde de Quinn Armstrong sur les forces de l'ordre a tôt fait de devenir sombres et oppressantes, un peu comme un délire bizarroïde de David Lynch. Sans doute que le tout aurait pu être davantage poussé, mais son climat d'étrangeté et son hommage aux vieilles vhs des années 80 emportent l'adhésion. ***
Ammonite: Le cinéaste Francis Lee avait frappé fort avec son précédent God's Own Country. Le voici repartir vers une nouvelle histoire homosexuelle, mais beaucoup plus chaste et conventionnelle, question de plaire à l'Académie. Cet ersatz de Portrait de la jeune fille en feu a beau bénéficier d'une photographie soignée et d'un touchant duo féminin (Kate Winslet et Saoirse Ronan), l'ensemble assez superficiel souffre de nombreuses lourdeurs (scénaristiques, symboliques). **1/2
Je trouvais que la prémisse de Sound of Metal ressemblait à celle d'un projet de Derek Cianfrance. Après vérification, c'est son projet qu'il a probablement relégué. C'est que je ne comprends pas c'est que le film à été présenté en festival il y a un an et qu c'est maintenant qu'il est disponible ! Sinon très hâte de le voir.
RépondreEffacerEn effet, Cianfrance fut l'instigateur du projet, qui aurait facilement pu voir le jour il y a une décennie.
RépondreEffacerCela prend parfois plusieurs mois entre la présentation en première mondiale d'un film et sa sortie sur les marchés. Le distributeur aide (on le pousse pour les Oscars?), les prix remportés aussi, tout comme les vedettes et les bonnes critiques. Après, rien n'est normal en temps de pandémie...