The Forbidden Reel: Fraîchement récompensé aux RIDM, ce documentaire d'Ariel Nasr fait découvrir un pan de l'histoire de l'Afghanistan. Entre guerre (surtout) et paix, plusieurs individus se sont battus afin de protéger l'héritage cinématographique du pays, cachant notamment les films aux Talibans qui voulaient les détruire! Classique dans sa présentation mais vibrant et important, l'essai rappelle à quel point l'art constitue l'essence même de l'ADN d'une nation. À découvrir via le Cinéma du Parc et le Cinéma du Musée. ***1/2
On-Gaku: Our Sound: Cette rafraîchissante animation de Kenji Iwaisawa utilise un humour pince-sans-rire et des dessins particuliers afin de s'harmoniser au quotidien de trois adolescents délinquants et fainéants qui troquent l'ennui au contact de la musique. Agréable à défaut d'être remarquable, l'ensemble pointu et ténu fait un bien fou aux oreilles, trouvant toujours la façon la moins conventionnelle afin de sortir des sentiers battus. Unique. Présenté dans quelques cinémas. ***1/2
Yalda: A Night for Forgiveness: En 2020, le septième art iranien aura rimé avec la peine de mort. Il y a eu le magistral There is No Evil, Ours d'Or à Berlin, puis ce dérangeant huis clos de Massoud Bakhshi, qui a remporté le Grand Prix de la compétition internationale à Sundance. Ici, une populaire émission de télévision peut littéralement jouer à Dieu en graciant une femme accusée du meurtre de son mari. Ce suspense quelque peu démonstratif ne fait pas dans la subtilité, obligeant parfois les comédiens à jouer gros et la réalisation à verser dans l’esbroufe. Mais c'est justement une façon détournée de critiquer le sensationnalisme des médias spectacles et l'hypocrisie de la société conservatrice, arrivant ultimement à développer une réflexion probante sur la justice. Disponible virtuellement par l'entremise de quelques cinémas. ***
The Weasel's Tale: Depuis qu'il a remporté l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour Dans ses yeux (2009), Juan José Campanella a bousillé son talent sur des séries télévisées et une animation douteuse. Le voici de retour au cinéma avec cette lettre d'amour au septième art portant sur quatre artistes vieillissants. Souvent très drôle, ponctué de scènes mélancoliques liées au passé, le récit ludique et divertissant manque malheureusement de profondeur, se perdant trop souvent dans des détours verbeux, des métaphores élémentaires et des révélations prévisibles. En vidéo sur demande. ***
La vie après la vie, après la mort: Le Cinéma Moderne propose jusqu'au 11 janvier quatre longs métrages réalisés par des créatrices et créateurs noirs, programmé par la cinéaste Miryam Charles. Outre The Watermelon Woman (1996) de Cheryl Dunye et Jean of the Joneses (2016) de Stella Meghie, on pourra découvrir Losing Ground (****) de Kathleen Collins. Cette création qui aurait tout changé si elle avait pris l'affiche sur plus d'écrans en 1982 présente les crises - intellectuelles, amoureuses - d'un couple, insufflant une vitalité nouvelle et inédite à un effort doux-amer qui rappelle par moment Rohmer. Jusqu'au 18 décembre. De son côté, Black Cop (2017, ***1/2) du Montréalais Cory Bowles expose la double dualité d'être à la fois flic et noir. En résulte une oeuvre assez puissante, surtout lorsqu'elle se détache de la satire pour se concentrer sur le réel.
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