Le Cinéma du Parc présente toute la fin de semaine Showgirls, un des plus grands nanars des années 90...
Avant de ressusciter avec Elle
et Black Book, le réalisateur Paul Verhoeven était pratiquement mort et enterré. Une
critique acerbe du militantisme en Starship
Troopers ne séduisait qu’à moitié, un navet de science-fiction intitulé Hollow Man avec Kevin Bacon et surtout
le fortement haï Showgirls avaient
littéralement détruit sa carrière.
Nomi (Elizabeth
Berkley) arrive à Las Vegas avec des rêves plein la tête. Elle cherche
l’émancipation et, surtout, à rompre avec son passé d’effeuilleuse. Pour y
arriver, elle devra apprendre à séduire tous les hommes et les femmes sur son
passage. De strip-teaseuse, elle devient une des danseuses les plus populaires
d’un club extrêmement couru. Les gens dans ce milieu où baignent la drogue et
l’argent facile n’hésitent pas à se poignarder dans le dos pour obtenir la
position la plus avantageuse. C’est à cet endroit qu’elle fait la rencontre de
la vedette Chrystal (Gina Gershon) et de son copain influent Zack (Kyle
MacLachlan).
Pour cette
production qui se veut sulfureuse, les desseins de Verhoeven étaient énormes.
D’un côté, il reprenait la même thématique que le chef-d’œuvre All About Eve
où une arriviste est disposée à faire l’impossible pour être célèbre. Ensuite,
le cinéaste voulait dépeindre Las Vegas comme un enfer brûlant avec ces pauvres
petites filles qui doivent s’abaisser pour pouvoir survivre. Il pousse ensuite
sa chance à redorer le blason des films pour adultes avec des pairs de seins
qui surgissent toutes les cinq minutes.
Malheureusement
pour lui, ses fantasmes se transforment rapidement en cauchemars. L’histoire
n’est presque pas développée et il est pratiquement impossible de s’intéresser
aux personnages tant ils sont froids et venimeux. Les hommes sont tous des
obsédés ambulants et les femmes, des garces qui pourraient se trucider avec des
pics à glace. Les situations ratées font souvent hurler de rire, sauf que Showgirls est loin d’être une comédie…
volontaire. Quant aux scènes de nues, elles sont cliniques, peu affriolantes et
répétitives. Ce n’est pas Basic Instinct
et c’est bien dommage.
C’est même au niveau de l’interprétation que le coup est le plus
difficile à encaisser. Elizabeth Berkley est exubérante et
elle en fait beaucoup trop. Ses émotions sont fausses et son destin s’avère peu
crédible. Le parcours de Gina Gershon est pratiquement identique. L’actrice
tire son épingle du jeu (ou de l’absence d’enjeu), mais elle était nettement
plus à l’aise et sexy dans le très bon exercice de style Bound des Wachowski. Pour ce qui est de la présence Kyle MacLachlan
au générique, il s’agit d’une véritable insulte à ses fans qui l’ont longtemps
louangés lorsqu’il était le héros des aventures mémorables de David Lynch.
Tout dans ce Showgirls sent la marque de son auteur. Il
y a du sexe gratuit, un peu de violence, un langage vulgaire et même des scènes
qui font lever le cœur. Sauf qu’il n’y a aucune histoire autour de l’os pour
justifier que le tout s’échelonne sur plus de deux heures. *1/2
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