Des oeuvres de plusieurs endroits sur la planète prennent l'affiche cette semaine dans les salles québécoises.
Manic: C'est un fascinant documentaire familial que propose la talentueuse Kalina Bertin, dont la quête d'un père absent l'éclaira sur la condition de son frère et de sa soeur. Plein de thèmes importants - maladie mentale, identité, etc. - y sont abordés au détour d'une création bouleversante, dont la mise en scène alterne habilement entre le passé et le présent. Le tout s'articule autour de vidéos maisons, dans la tradition de l'inoubliable Tarnation. Voilà un voyage à vivre. ***1/2
Alias Maria: Enfin, on peut voir ce drame de José Luis Rugeles qui a été présenté à Cannes en 2015! L'attente en a valu la peine, car son histoire enlevante - l'impossibilité de combattants colombiens à garder leurs enfants - est en osmose avec une mise en scène frontale. Oui, il y a de l'errance à mi-chemin. Mais on ne pourra toutefois jamais accuser les acteurs de ne pas se livrer corps et âme. Jusqu'à cette conclusion implacable, qui ne s'oubliera pas de sitôt. ***
24 Davids: Titre d'ouverture des derniers RIDM, ce documentaire global sur la pensée permet à la réalisatrice Céline Baril de s'entretenir avec une vingtaine de personnes de différents continents. Malgré son éparpillement et sa trop longue durée, l'ensemble captive avec ses sujets qui sont loin d'être banaux. ***
Winchester: Les frères Spiering font oublier Jigsaw avec un nouveau suspense horrifique qui est à la fois stupide/efficace avec tous ses clichés et songé/métaphorique dans sa façon de critiquer les armes à feu. De quoi se rallier les différents amateurs du genre... ou se mettre tout le monde à dos! ***
L'insulte: Retenu aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, ce nouveau long métrage de Ziad Doueiri (L'attaque) offre un retentissant procès pour montrer au grand jour le malaise qui peut exister entre la population catholique et palestinienne en sol libanais. Le sujet extrêmement important et le jeu vigoureux des interprètes ne font pas oublier le traitement simpliste et didactique. Même la mise en scène de type hollywoodienne abuse d'effets douteux et d'une trame sonore sans attrait. **1/2
In the Fade: On n'a plus eu de nouvelles de Fatih Akin depuis dix ans (ses films ne sortaient pas ici). Le voici de retour avec cette oeuvre récompensée d'un Golden Globe, qui a également permis à Diane Kruger de mettre la main sur le prix d'interprétation à Cannes. Cela dit, on a beau louanger sa présence et se dire que l'effort ne manque pas de thèmes fédérateurs, le résultat n'est pas toujours convaincant. On manipule tellement le spectateur dans ses plus bas instincts que cela révèle de la mauvaise foi. **1/2
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