Avec trois longs métrages à son actif (De ma fenêtre sans maison, La vallée des larmes et L'autre côté de novembre), la cinéaste québécoise d'origine libanaise Maryanne Zéhil traite de déracinement et de solitude avec une authenticité qui l'honore. Je l'ai rencontré récemment (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...
« Je ne sais pas... C'est
tellement cliché, mais je dirais les films de Bergman, de Kieslowski, la bonne
période de Woody Allen, les films de Joseph Losey, ceux de James Ivory. C'est
vraiment un melting pot.
Je suis très internationalisme,
c'est-à-dire dès qu'il y a un film étranger, qu'il soit russe, espagnol ou
chinois, je suis comme un enfant lâché dans une boutique. Peu importe si le
film je vais l'aimer ou pas, je suis déjà tout en extase. D'ailleurs, même en
littérature, c'est pareil. Je suis attiré d'abord et avant tout par
l'international, toutes les cultures en fait. Tu me demandes si je suis
libanaise, je te dirais pas que. Tu me demandes si je suis québécoise et je te dirais
pas que. Je suis tout et je veux être tout à la fois. C'est plus riche, on ne
se limite pas. Et c'est tellement accessible la culture des autres à travers la
culture justement, que ce soit dans les romans, les essais, le cinéma, la
musique. Tu as accès à tout. Surtout aujourd'hui avec internet.
Du Angelopoulos, ça ce sont des
films qu'on ne fait plus, malheureusement. Les films qui sortent aujourd'hui...
Excuse-moi, je suis fatigué des films based
on a true story. J'en ai marre. Si je veux voir ce genre de truc, je n'ai
qu'à allumer la télévision et écouter les nouvelles. Là je vais avoir la
réalité. Maintenant, on dirait que le cinéma doit être social, engagé
politiquement. C'est bien de temps en temps. Mais ils sont où ces films qui nous
faisaient rêver lorsqu'on sortait de la salle? Maintenant on en sort déprimé,
parce que c'est ce qu'on voit en lisant les journaux. Je suis fatigué de cette
période et j'ai hâte que ça change. C'est une mode, j'imagine... Ils sont où
ces films où tu étais coupé du monde? »
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