samedi 30 novembre 2024

Film du jour: Abiding Nowhere (RIDM)

 


Depuis 2012, le réputé cinéaste Tsai Ming-liang réserve des courts et longs métrages à un moine marcheur. S'il se trouve à Washington dans Abiding Nowhere, la formule qui flirte avec l'installation muséale demeure inchangée: le rythme méditatif permet l'immersion totale et, surtout, à renouer avec le moment présent. De quoi vouloir se perdre dans cet essai contemplatif à la photographie souvent renversante. ***1/2

vendredi 29 novembre 2024

Film du jour: Maria


Angelina Jolie trouve son plus beau rôle en carrière dans la peau de Maria Callas. Adepte de biopics qui sortent de l'ordinaire, le style de Pablo Larrain opère à nouveau, même si l'ensemble, d'une rare élégance, peine à renouveler le filon de Jackie et Spencer. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2

jeudi 28 novembre 2024

Film du jour: My Memory is Full of Ghosts (RIDM)


Les survivants d'une ville syrienne ravagée par la guerre se racontent dans My Memory is Full of Ghosts d'Anas Zawahri. Le temps semble s'être arrêté au sein de ce documentaire douloureux où les magnifiques images dévastées correspondent à l'état d'esprit de la population. En arpentant le territoire de la mémoire, le récit palpe la souffrance et, ultimement, la résilience. ***1/2

mercredi 27 novembre 2024

Film du jour: Republic (RIDM)


Huis clos se déroulant dans une chambre de six mètres carrés, Republic de Jin Jiang permet à un jeune révolutionnaire d'inventer un monde meilleur. Des débuts utopiques, le documentaire laisse peu à peu place à la désillusion, alors que les schémas en place - notamment le communisme et le capitalisme - se désagrègent, à l'image du lieu où se tient l'action et, surtout, les discussions. En résulte un tour de force technique et narratif, qui utilise les répétitions afin de relancer l'échange entre le protagoniste et son environnement, mais également entre le public et son héros naïf. ***1/2

mardi 26 novembre 2024

Films du jour: Rising Up at Night, Malintzin 17, Invention (RIDM)

 


Les documentaires hors de l'ordinaire se succèdent aujourd'hui dans le cadre des RIDM.

Plongée dans le noir, les habitants de Kinshasa au Congo luttent pour retrouver la lumière dans Rising Up at Night de Nelson Makengo. Ce sujet que l'on peut transposer à toutes les sauces métaphoriques est un réel trip esthétique, à la fois dans l'utilisation des ombres que du son ambiant. Lorsque le sujet plafonne, on peut toujours miser sur le ressenti afin de vivre une réelle expérience cinématographique. ***1/2

En filmant pendant quelques journées un nid d'oiseau, le regretté Eugenio Polgovsky offre avec Malintzin 17 un hymne à sa jeune fille et à la résilience de la nature. Le procédé minimaliste prend son temps pour revenir à l'essence de l'existence, ce qui risque de séduire ou d'ennuyer selon sa sensibilité. ***

L'héritage inattendu d'un père à sa fille est source de curiosité dans Invention, une docu-fiction signée par Courtney Stephens. La prémisse ne manque pas d'humour et de situations incongrues, sauf que les répétitions et le rythme stagnant empêchent l'ensemble de briller comme il se devait. ***

lundi 25 novembre 2024

Film du jour: Nous, les Leroy


La famille implose dans Nous, les Leroy de Florent Bernard, qui utilise la comédie afin de mieux faire ressortir les éléments dramatiques et mélancoliques du récit. Une bien curieuse alchimie tant la qualité des gags se veut très variable. C'est également le cas du scénario, pas toujours inspiré, de la mise en scène, qui cumule les angles étranges, et de l'interprétation, où la naturelle Charlotte Gainsbourg se heurte à des partenaires de jeu plus coincés. Ce n'est pas parce qu'on tente de faire un Little Miss Sunshine à la française qu'on y parvient. En salle. **1/2

dimanche 24 novembre 2024

Film du jour: Speak No Evil (2024)


Remake d'un film danois, Speak No Evil (2024) de James Watkins rappelle qu'il est parfois difficile de s'échapper d'une fin de semaine entre amis. Le récit d'abord drôle et léger devient de plus en plus intense. Et si le résultat est loin d'être aussi tordu que la version originale, il donne régulièrement la frousse, gracieuseté de James McAvoy qui campe un autre méchant inoubliable. L'édition blu-ray comporte en bonus quelques documentaires sur le tournage et une piste de commentaires avec le réalisateur. ***

samedi 23 novembre 2024

Film du jour: Apprendre (RIDM)


Pour son nouveau documentaire Apprendre, Claire Simon pose sa caméra dans une école primaire de la région de Paris, captant petits et grands en plein action. Donnant autant d'importance à ce qui est montré qu'à ce qui est dit, cette oeuvre empathique et révélatrice se veut passionnante et émouvante, donnant presque le goût d'aller enseigner. Voilà peut-être bien le digne héritier spirituel du mythique Être et avoir de Nicolas Philibert. Présenté aujourd'hui et demain. ****

vendredi 22 novembre 2024

Film du jour: Le roman de Jim


Les frères Larrieu délaissent leur folie habituelle pour embrasser le mélo bouleversant dans Le roman de Jim, traitant d'amour, de résilience et de parentalité. Les ellipses mènent le bal et si le récit paraît un peu sage, il permet à Karim Leklou de briller. Mon avant-plan sera publié dans le prochain numéro de Ciné-Bulles. ***1/2

jeudi 21 novembre 2024

Entrevue: Léa Todorov pour Maria Montessori: La nouvelle femme


Dans Maria Montessori: La nouvelle femme, Léa Todorov suit le parcours de deux femmes qui s'entraident afin de s'émanciper d'un monde dominé par les hommes. Je me suis entretenu avec la cinéaste et mon entrevue est à lire à la une de Ciné-Bulles.

Film du jour: The Line


L'univers des fraternités d'université aura rarement été aussi bien traité que dans The Line d'Ethan Berger. La première partie reproduit tous les clichés du genre afin de  les faire éclater par la suite. Entre existences de privilégiés et masculinité toxique, le scénario ne manque pas de cibles. Bien que l'ensemble ne soit pas sans lourdeur, la réalisation demeure alerte et Alex Wolff livre une prestation impeccable. À découvrir en vidéo sur demande. ***1/2

mercredi 20 novembre 2024

Film du jour: Juror #2


Larguer par son distributeur (Warner), Juror #2 s'avère pourtant le meilleur film de Clint Eastwood depuis Gran Torino. Il s'agit d'une oeuvre passionnante et faussement conventionnelle sur le système de justice américain, dialoguant avec 12 Angry Men dans la façon de rappeler qu'il ne faut surtout pas se fier aux apparences et à nos idées préconçues. L'époque n'est plus la même, les valeurs se veulent beaucoup plus égoïstes et malgré de nombreuses invraisemblances, ce chant du cygne tient aisément en haleine, notamment grâce à son irréprochable distribution. ***1/2

mardi 19 novembre 2024

Twisters (blu-ray)


Le pire est évité pour Twisters. Même si le résultat est indigne du talent du réalisateur Lee Isaac Chung, cette variation sur le succès de 1996 sait comment divertir avec ses effets spéciaux spectaculaires, son humour bon enfant et ses interprètes chaleureux. Le plaisir est évidemment rehaussé en format blu-ray qui offre une riche définition d'images et un soin méticuleux apporté aux enceintes sonores. Les suppléments comprennent des scènes retranchées, un bêtisier et quelques documentaires sur le tournage. (Universal)

Film du jour: La palisiada


Deux coups de fusils, survenus à 25 années d'intervalle, secouent La palisiada, le premier long métrage du cinéaste ukrainien Philip Sotnychenko. Dommage que le film noir qui s'y déroule, ironique à ses heures, est d'un intérêt très quelconque, frustrant par ses ellipses, ennuyant par son rythme indolent. À découvrir via Film Movement +. **

lundi 18 novembre 2024

Film du jour: Une jeunesse française


Deux hommes d'origine maghrébine tentent de s'affranchir de leur condition en pratiquant des courses camarguaises dans Une jeunesse française de Jérémie Battaglia (Parfaites). Ce sport est évidemment une prétexte à la chronique sociale valable quoique traitée de façon conventionnelle. Lorsque le récit piétine, on peut toujours compter sur la mise en scène soignée (aux ralentis significatifs) afin de raviver l'intérêt. ***

dimanche 17 novembre 2024

Film du jour: L'histoire de Souleymane (Cinemania)


La 30e édition de Cinemania se termine aujourd'hui avec L'histoire de Souleymane, le magnifique nouveau long métrage de Boris Lojkine qui porte sur le quotidien d'un sans-papier à Paris cherchant à régulariser sa situation. Dans la lignée de Deux jours, une nuit des frères Dardenne, ce drame social puissant prend la tangente du suspense insoutenable. L'acteur non professionnel Abou Sangare est bouleversant, se gardant les meilleures scènes pour la fin. ****

samedi 16 novembre 2024

Film du jour: Les barbares (Cinémania)


Comme réalisatrice, Julie Delpy est capable du meilleur comme du pire. Elle côtoie les deux avec Les barbares, une satire dans la façon dont le peuple français peut accueillir des victimes de guerre. Malgré quelques gags enjoués et une distribution sympathique (Laurent Lafitte est hilarant en méchant de service), le long métrage tourne rapidement en rond, se noyant dans les stéréotypes les plus éculés. Les dialogues moralisateurs, le traitement schématique et la mise en scène souvent quelconque ne sont pas là pour aider. **1/2

vendredi 15 novembre 2024

Film du jour: Le royaume (Cinemania)


Un homme recherché depuis belle lurette tend à passer davantage de temps avec sa fille adolescente. Malgré le contexte corse, Le royaume de Julien Colonna ne manque pas de clichés, et si l'ensemble est quelque peu secoué par une réalisation solide et la touchante histoire familiale, l’interprétation inégale empêche l'effort de passionner comme il devait. Présenté aujourd'hui et le 17. **1/2

jeudi 14 novembre 2024

Film du jour: Le coeur qui bat (Cinemania)


Le chanteur Vincent Delerm interroge le sentiment amoureux dans Le coeur qui bat, un documentaire qui fait un bien fou. Beau et tristounet à la fois, ludique et profond, minimaliste tout en jouant sur les souvenirs, l'ensemble ressemble à sa musique. La variété des intervenants et l'utilisation poétique du noir et blanc invitent le spectateur à s'y lover. ***1/2

mercredi 13 novembre 2024

Film du jour: Niki (Cinemania)


Pour sa première réalisation, l'actrice Céline Salette s'intéresse au destin de l'artiste autodidacte Niki de Saint Phalle. Le film rappelle l'importance de l'art dans la libération féminine et si le résultat se veut sage et oubliable, il est agrémenté d'une mise en scène imagée et d'une performance sentie de Charlotte Le Bon qui y trouve probablement son meilleur rôle en carrière. Présenté aujourd'hui à Cinemania et au cinéma dès vendredi. ***

mardi 12 novembre 2024

Film du jour: Bird


Bird représente la quintessence du cinéma d'Andrea Arnold: un récit d'apprentissage à tendance sociale traité sans misérabilisme, une énergie communicative dégagée par la mise en scène, des acteurs parfaits, des métaphores animales et une trame sonore d'enfer. De quoi ressortir de la projection grandit et ému. ****

lundi 11 novembre 2024

Film du jour: Leurs enfants après eux (Cinémania)


En adaptant le populaire roman Leurs enfants après eux, Ludovic et Zoran Boukherma plongent tête première dans l'adolescence, proposant un film bouillant comme leur son sujet. Peu importe si les coins sont tournés ronds, qu'il manque cruellement d'émotions et que plusieurs thèmes/personnages s'avèrent mal développés. Les comédiens principaux livrent des performances intenses et la mise en scène dotée d'une merveilleuse trame sonore ne manque pas de scènes fortes. ***

dimanche 10 novembre 2024

Film du jour: Paradis en cendres


Sorte de Florida Project suédois, Paradis en cendres de Mika Gustafson suit des enfants laissés à eux-mêmes. La réalisation alerte et le jeu naturel des comédiennes se heurtent à un scénario brouillon et  répétitif. C'est donc chez l'aînée que le bonheur est le plus grand, amenant intérêt et profondeur à un exercice quelque peu éparpillé, dont la finale ravit toutefois au plus haut point. En salle. ***

samedi 9 novembre 2024

Film du jour: Les fantômes (Cinémania)


Une victime du régime syrien part à la recherche de son bourreau dans Les fantômes, l'excellent premier long métrage de fiction de Jonathan Millet. Mêlant suspense d'espionnage et drame paranoïaque sous fond de traumas, le récit passionne et captive. La mise en scène sensorielle et l'interprétation impeccable d'Adam Bessa en font une réussite totale. ****

vendredi 8 novembre 2024

Film du jour: L'empire (Cinemania)


Sans doute le film le plus imprévisible de Bruno Dumont, L'empire mélange sa fibre sociale/transcendantale et sa branche comique/absurde. En résulte un soap opera déjanté, capable du meilleur comme du pire, mais surtout de surprendre dans sa façon de déjouer les attentes, par exemple en reprenant à son compte la superproduction hollywoodienne façon Star Wars. Sa photographie exquise ensorcelle et ses interprètes complices jouent le jeu même si l'ensemble finit par traîner en longueur. Présenté aujourd'hui et le 12 novembre. ***1/2

jeudi 7 novembre 2024

Film du jour: Le spectre de Boko Haram (Cinemania)


Dans Le spectre de Boko Haram, Cyrielle Raingou donne la parole aux enfants du Cameroun qui ont survécu aux massacres. De facture classique, le documentaire prend son temps pour interroger la parole, ne lésinant jamais sur un silence bien placé. Entre passé et présent, le récit passionne et il ne manque surtout pas d’ambiguïté. ***1/2

mercredi 6 novembre 2024

Film du jour: Bergers (Cinemania)


Cinemania débute ce soir avec Bergers, l'adaptation par Sophie Deraspe du roman de Mathyas Lefebure. Cet hymne à la liberté ne manque pas de séduire même si le propos s'avère naïf et attendu, et bien que la performance de Félix-Antoine Duval jure avec celles beaucoup plus naturelles de ses partenaires de jeu, le film enchante sur le plan esthétique (la photographie est superbe) et musicale (mélodique, quoiqu'un peu trop appuyé). Présenté le 9 et 17 novembre dans le cadre de Cinémania, et en salles à partir du 15 novembre. ***

mardi 5 novembre 2024

Film du jour: À toute allure


Comédie sentimentale se déroulant principalement dans un sous-marin!, À toute allure de Lucas Bernard ne fonctionne ni sur le plan humoristique (l'ensemble est rare drôle) ni sur le plan romantique (on peine à croire en la relation entre les deux personnages). De quoi être éjecté hors de l'engin, même si les acteurs - Pio Marmaï et José Garcia en tête - se donnent sans compter. En salle ce vendredi. *1/2

lundi 4 novembre 2024

Film du jour: Pendant ce temps sur Terre


Créateur de J'ai perdu mon corps, un des plus beaux dessins animés des dernières années, Jérémy Clapin se risque au film de prises de vues réelles avec Pendant ce temps sur Terre, croisant récit de deuil et science-fiction. Un mélange qui ne prend malheureusement qu'à moitié. Malgré quelques scènes fortes, une utilisation efficace de la musique et une héroïne crédible, l'histoire peine à convaincre, n'explorant nullement ses nombreux thèmes féconds. Même sur le plan esthétique, l'ensemble aurait été bien plus fort... en animation. En salle à partir de vendredi. **1/2

dimanche 3 novembre 2024

Film du jour: Matt and Mara


Remarqué avec son précédent (et excellent) Anne at 13,000 Ft., le cinéaste canadien Kazik Radwanski est de retour avec le très différent Matt and Mara. Film axé sur la parole comme chez Rohmer et la trilogie amoureuse de Linklater, le récit s'article autour des retrouvailles ambiguës entre deux amis marqués par des parcours différents. Minimaliste, le long métrage aurait mérité d'être plus alerte sur le plan technique, même si la qualité du scénario et de l'interprétation rachètent quelque peu le tout. À découvrir au Cinéma Moderne. ***

samedi 2 novembre 2024

Film du jour: Frères


Yvan Attal et Mathieu Kassovitz campent des frères hantés par leur passé dans Frères d'Olivier Casas. Adapté d'un livre et inspiré d'une histoire vraie, le film d'une lourdeur abyssale est ponctué d'une narration explicative, d'une musique manipulatrice et d'enjeux qui laissent parfois à désirer (avec un détour au Canada ponctué de tous les clichés possibles et inimaginables). Une déception certaine, surtout devant la qualité de l'interprétation et le soin apporté à la mise en scène (avec ses jeux d'ellipses et cette caméra frétillante dans la nature, l'ombre de Malick n'est jamais bien loin). En salle. **1/2

vendredi 1 novembre 2024

Film du jour: Here


Robert Zemeckis aime voyager dans le temps. Avec Here, il propose une méditation sur les gens qui habitent un même lieu sur plusieurs décennies. Un exercice de style qui tombe à plat tant l'émotion est secondaire à côté d'une utilisation étonnante de la technologie. Ma critique complète est à lire sur Cinoche. **