Film du jour: Twisters

Fier étendard du cinéma américain indépendant, Lee Isaac Chung (Minari) s'essaye à la grosse production hollywoodienne avec Twisters. Plus humain mais moins amusant que son prédécesseur de 1996, le long métrage joue la carte de nostalgie pour divertir sans trop prendre de risques. Si le scénario est loin d'être à la hauteur, l'interprétation s'avère convenable et les scènes spectaculaires soufflent tout sur leur passage. ***

Film du jour: Cube (Fantasia)

Fantasia célèbre le 25e anniversaire du film culte Cube en le projetant ce soir. Le long métrage le plus célèbre - et sans doute le meilleur - de Vincenzo Natali continue de hanter avec sa rigueur mathématique et sa mise en scène maîtrisée, qui propose sont lot de frissons et de dégoûts. La performance des comédiens demeure toujours aussi outrancière, mais s'il y a une création canadienne à revoir sur grand écran, c'est bien celle-là. ***1/2

Film du jour: The Tenants (Fantasia)

Imaginez Parasite à la sauce kafkaïenne. Cela ressemblerait sans doute à The Tenants de Yoon Eun-kyoung, une fable étonnante sur le logement. Doté d'une magnifique photographie en noir et blanc, le film pose un regard glaçant sur le monde actuel. Et bien que le mélange de genres (drame social, comédie noire, suspense horrifique) ne soit pas toujours des plus heureux, il y a plusieurs pistes de réflexions à considérer. Présenté aujourd'hui et le 4 août. ***1/2

Film du jour: The Fall Guy

David Leitch (Bullet Train, Deadpool 2, Atomic Blonde) signe son meilleur film en carrière avec The Fally, une comédie romantique parsemée d'action qui se veut également une lettre d'amour au métier de cascadeur. Même si l'ensemble extrêmement ludique traîne en longueur, la satire coule à flot et la chimie entre Ryan Gosling et Emily Blunt fonctionnent à plein régime. On note également une tonne de suppléments (dont un montage allongé de 20 minutes!) et un superbe enrobage technique. ***

Film du jour: Abigail

Après les potables Ready or Not et les deux derniers épisodes de Scream, Matt Betinelli-Olpin et Tyler Gillett sont de retour avec Abigail, une autre comédie horrifique et sanglante. Malgré les quelques surprises en place, le long métrage commence à sentir la routine avec ses personnages stéréotypés et sa mise en scène qui s'élève difficilement des standards usuels. Sur le plan technique, l'ensemble est toutefois soigné et l'édition blu-ray de collection recèle quelques suppléments amusants. (Universal)**1/2

Film du jour: Penalty Loop (Fantasia)

Le concept de revivre sans cesse la même journée est de plus en plus répandu au cinéma. Dans Penalty Loop de Shinji Araki, un homme doit en tuer un autre, encore et toujours. Pourquoi? C'est le mystère du scénario qui est d'abord prometteur mais qui se veut rapidement répétitif, versant dans le n'importe quoi jusqu'à un coup de théâtre assez risible. Si le mélange de genres n'est pas toujours opérant, les comédiens livrent de solide performances et la mise en scène s'avère très maîtrisée. ***

Film du jour: Chassse gardée

Ce n'est vraiment pas la meilleure période pour les comédies françaises. Le dernier échec en liste est Chasse gardée de Frédéric Forestier et Antonin Fourlon, une farce indigeste qui confronte les mentalités de la ville à celles de la campagnes. L'humour est lourd, les situations embarrassantes et les personnages stéréotypés. *1/2

Film du jour: Kryptic (Fantasia)

Kryptic est un film frustrant. Les thèmes abordés sont intéressants (il est notamment question d'identité et d'émancipation féminine), la mise en scène de Kourtney Roy s'avère soignée (mention spéciale spéciale à la musique) et il y a quelques moments saisissants. Sauf que l'histoire est si incohérente, le rythme si indolent et les effets spéciaux si inégaux qu'il est difficile de réellement prendre part au récit. **1/2

Film du jour: Not Friends (Fantasia)

Sélection de la Thaïlande à la dernière cérémonie des Oscars, Not Friends d'Atta Hemwadee est un feel good-movie sur un étudiant qui décide de réaliser un film sur un collègue décédé. Charmant et souvent hilarant, ce récit aurait pu être délicieux s'il avait duré 45 minutes de moins. Sauf que la seconde partie s'éparpille au sein de ses intrigues secondaires, tentant tellement d'émouvoir qu'il finit quelque peu par lasser. ***

Film du jour: La loi du cochon (Fantasia)

Fantasia rend hommage à Érik Canuel en présentant La loi du cochon. Sans être un grand film (l'influence des Tarantino, Ritchie et frères Coen est palpable), il s'agit d'une oeuvre divertissante, à la distribution relevée, qui s'avérait importante pour le cinéma de genre au Québec, car en 2000, il ne s'en faisait pratiquement pas. ***

Film du jour: Mash Ville (Fantasia)

Le cinéma coréen est réputé pour sa façon magistrale de mélanger les genres. Il y a pourtant des amalgames qui ne prennent tout simplement pas. C'est le cas de Mash Ville de Hwang Wook, qui tente d'être à la fois un western violent et une comédie hystérique. Rien ne coule de source dans ce projet sans queue ni tête et si la photographie demeure très soignée, l'ensemble s'avère d'une prétention sans nom. À quoi bon singer le cinéma de Tarantino, des frères Coen et de Takashi Miike s'il n'en ressort rien de concluant en retour? **

Film du jour: Tatsumi (Fantasia)

Un homme doit choisir entre son allégeance au crime organisé et à la protection d'une témoin dans le film coup de poing Tatsumi. Malgré un scénario plus ou moins original, le film ne manque pas d'impact et de violence, gracieuseté de la mise en scène fiévreuse d'Hiroshi Shoji. L'interprétation s'avère irréprochable. À découvrir aujourd'hui et le 22 juillet. ***1/2

Film du jour: Boléro

Après Coco avant Chanel, Anne Fontaine retourne au drame biographique avec Boléro, s'intéressant à l'oeuvre emblématique de Ravel. Froid et distant, le film qui traîne en longueur ne manque pourtant pas de scènes fabuleuses, et s'il est porté par l'étonnante composition de Raphaël Personnaz, il souffre d'un scénario anecdotique, plutôt prévisible dans sa façon de faire ressortir les éternelles «femmes importantes» derrière son génie. Ma critique complète est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: 4PM (Fantasia)

La 28e édition de Fantasia débute aujourd'hui. On pourra notamment découvrir 4PM. Dans cette adaptation coréenne d'un roman d'Amélie Nothomb, un couple reçoit, jour après jour et toujours à la même heure, la visite d'un mystérieux voisin. Après un début particulièrement intriguant, le récit saugrenu ne remplit pas toutes ses belles promesses, hésitant plus souvent qu'autrement au lieu de plonger dans sa noirceur (ce qu'il fait d'ailleurs lors de sa brillante finale). La réalisation compétente de Jay Song et l'interprétation de qualité ne manquent pas d'élever l'ensemble. ***

Film du jour: We are Zombies

Cela a pris une année avant que We are Zombies, présenté à Fantasia en 2023, sorte sur les écrans réguliers. À voir le résultat, on comprend pourquoi. Malgré tout le charme et la sympathie qu'on puisse avoir pour le collectif québécois RKSS (Turbo Kid), cette adaptation d'une bande dessinée sur un trafic de zombies peine à convaincre. Peu importe que le budget soit limité: la créativité ne s'achète pas. Il n'y en a pourtant pas dans ce ramassis de scènes prévisibles et de gags inopérants. La mise en scène ne casse rien et les interprètes en font des tonnes. *1/2

Film du jour: La femme de Tchaïkovski

Kirill Serebrennikov ne fait jamais rien comme les autres. La femme de Tchaïkovski (2022) aurait pu être un biopic académique et poussiéreux. Au lieu de cela, il s'agit d'une magnifique histoire d'amour à sens unique, élevée par une mise en scène magistrale dont certains morceaux marqueront au fer blanc les cinéphiles. ****

Film du jour: Le dossier noir

Passionnant suspense sur la moralité des êtres de chair et de sang, Le dossier noir (1963) de Yasuzô Masumura est un film judiciaire sans temps mort, dont l'élégance la mise en scène rivalise avec l'intensité de l'interprétation. S'il n'y a rien qui invite un second visionnement, l'ensemble captive aisément. ***1/2

Film du jour: Hélas pour moi

Unique film de Jean-Luc Godard mettant en vedette Gérard Depardieu, Hélas pour moi (1993) mélange les sujets, les tons et les ambiances. Pour un résultat qui va du sublime (les images, la réflexion sur l'amour) au médiocre (les tics du metteur en scène, l'affreuse voix dont est parfois affublée la vedette). Si cela prend un certain temps avant de s'habituer, la conclusion recèle quelques pépites qui sont loin d'être négligeables. *** 

Film du jour: L'été dernier

Catherine Breillat signe avec L'été dernier son meilleur film en carrière. Une oeuvre sensible et poétique sur le désir, les interdits et les mensonges. Les acteurs, tous formidables, errent dans de magnifiques décors chauds et torrides, ensoleillant ce qui n'aurait pu qu'être un drame de moeurs comme les autres. ***1/2

Film du jour: Fly Me to the Moon

La qualité première d'une comédie romantique, c'est la chimie entre ses vedettes. Elle est malheureusement déficiente entre Scarlett Johansson et Channing Tatum. Si Fly Me to the Moon de Greg Berlanti recèle quelques flashs lumineux, il est plombé par un script qui ratisse beaucoup trop large et une trop longue durée. Ma critique complète est à lire sur Cinoche. **1/2

Film du jour: Longlegs

Si David Lynch avait réalisé Silence of the Lambs, cela ressemblerait sans doute à Longlegs. Dans ce cauchemar insolite signé Osgood Perkins (le fils d'Anthony), une jeune agente du FBI est plongée dans une enquête qui la dépasse. Le récit cauchemardesque rend rapidement inconfortable avec sa mise en scène soignée et ses choix musicaux inusités. Tension et effroi se succèdent au tournant, alors que Nicolas Cage est tout simplement terrifiant en croque-mitaine. Dommage que la conclusion s'avère beaucoup trop explicative et que le scénario, jusque-là captivant malgré ses invraisemblances, prend le chemin de la facilité. ***1/2

Film du jour: Lovely and Amazing

C'est incroyable comment les cinéastes ne changent pratiquement pas de film en film. C'est le cas de Nicole Holofcener. Déjà a l'époque de Lovely and Amazing (2001), elle explorait les peurs féminines avec beaucoup de doigté, à l'aide de dialogues pétillants à la Woody Allen. Ce n'est pas la mise en scène qui fait la différence, mais la distribution, excellente. Au fil des années, ses oeuvres sont peut-être devenues plus matures, sauf qu'on remplacerait volontairement la superficialité des dernières pour la belle errance des premières. ***1/2

Film du jour: Mother, Couch

La distribution ne fait pas tout au cinéma. Malgré un casting d'enfer (qui comprend Ewan McGregor, Ellen Burstyn, Rhys Ifans, Taylor Russell, Lara Flynn Boyle, Lake Bell et F. Murray Abraham), Mother, Couch de Niclas Larsson ne s'éloigne guère des films familiaux du même acabit, à la fois moralisateur et trop symbolique. Et ce n'est pas en mélangeant drame, humour noir, fantastique et wtf que le récit prend sens, bien au contraire. Dans certains salles de cinéma via Film Movement. **

Film du jour: Mars Express

Les longs métrages de robots se suivent et se ressemblent. La particularité de l'animation Mars Express de Jérémie Périn n'est pas tant d'innover en la matière que de recycler ce qui s'est fait de mieux, d'Asimov à Dick, en passant par Ghost in the Shell, 2001 et même Terminator 2. Le résultat, mélangé au film noir, est particulièrement divertissant, tant l'intrigue non dénuée d'humour captive. Les personnages s'élèvent quelque peu des stéréotypes d'usage et sans être exceptionnelle, la qualité des dessins animés séduit. ***1/2

Film du jour: Kill

Die Hard rencontre Snowpiercer dans Kill de Nikhil Nagesh Bhat, un film indien ultra violent se déroulant dans un train. D'une simplicité - et stupidité - désarmante jusqu'à en devenir joyeusement absurde, le long métrage mise tout sur ses scènes de baston. Si elles sont effectivement spectaculaires et stylisées, elles se veulent également répétitives, noyant quelque peu ce qui aurait pu être si jouissif et amusant. ***

Film du jour: Voyages en Italie

C'est l'été et on voudra rire un bon coup devant Voyages en Italie, un faux documentaire qui évoque le classique de Rossellini. La réalisatrice Sophie Letourneur et Philippe Katerine forment un couple en or qui passe leur temps à se chamailler pendant les vacances estivales. Ma critique de ce charmant petit film, drôle et inventif à la fois, est à lire dans La Presse. ***1/2

Film du jour: Première affaire

Première affaire porte bien son titre. Il s'agit de la première cause d'une avocate naïve... et de sa première relation intime. Si ce premier long métrage de Victoria Musiedlak n'est pas le plus crédible et le plus original (l'histoire d'amour prend beaucoup trop de place), il est défendu par des acteurs convaincants, dont Noée Abita qui ensorcelle à nouveau l'écran. **1/2

Film du jour: MaXXXine

Ti West conclut sa trilogie entamée par l'hilarant X et l'inquiétant Pearl avec MaXXXine. Comme ses prédécesseurs, le film joue à fond l'hommage (ici, aux années 80). Sauf que derrière tout le clinquant qui ravira les amateurs de DePalma, le récit manque de nuance et de profondeur, surprenant peu. Au moins, Mia Goth assure toujours dans le rôle principal, livrant une autre prestation délectable. ***

Film du jour: Et plus si affinités

Deux couples d'âges différents discutent de sexe lors d'un souper. Remake d'un film espagnol, Et plus si affinités d'Olivier Ducray et Wilfried Méance ressemble à du théâtre filmé. La mise en scène figée est au service du texte, parfois cocasse mais surtout prévisible et très superficiel. À tel point que les talentueux comédiens n'ont jamais l'espace ou la matière pour sauver le récit de l'insignifiance. **

Film du jour: The Bikeriders

Pour son premier film en sept ans, Jeff Nichols signe avec The Bikeriders un très beau portrait des motards, dont les débuts d’insouciance et leur passage vers le crime organisé coïncident avec la perte d'innocence des États-Unis. La distribution impeccable (Tom Hardy, quel grand acteur!), la riche recréation d'époque et le scénario minutieux à la Scorsese font en sorte que l'on ne remarque presque pas les passages plus balisés. ***1/2

Film du jour: Néa

Suite à l'immense succès d'Emmanuelle, une commande a été faite à Nelly Kaplan pour adapter Néa au cinéma. Le résultat, sorti en 1976, laisse de glace. Si on reconnait le désir de la cinéaste de sortir des carcans en y injectant une bonne dose de surréalisme et de féminisme, les clichés ne sont jamais évités. En résulte une fable curieuse qui n'ose jamais plonger à fond dans sa subversion. **1/2