Film du jour: Wednesday

Tim Burton qui transpose l'univers de The Addams Family, cela tombe sous le sens. La série Wednesday a toutefois plus à voir avec Harry Potter et tous ces projets pour adolescents. Malgré le manque d'originalité de l'intrigue, l'humour noir coule à flot et Jenna Ortega s'avère parfaite dans le rôle à titre. (Warner) ***

Film du jour: Cadavres exquis

Francesco Rosi frappe fort avec Cadavres exquis (1976), un magnifique suspense qui donne froid dans le dos. De la fresque politique sous fond de corruption, le film se transforme en thriller paranoïaque insoutenable, alors que notre héros flic s'enfonce vers l'Enfer en tentant d'expliquer l'assassinant de magistrats. La mise en scène impressionnante absorbe toute vie à l'écran et Lino Ventura trouve un de ses meilleurs rôles en carrière en maniant avec brio la langue de Dante. ****1/2

Film du jour: Les géants et les jouets

Film important de la nouvelle vague japonaise, Les géants et les jouets (1958) de Yasuzö Masumura plonge le cinéma nippon dans la modernité (couleurs vives, montage saccadé, sujet centré sur l'individualisme). Si cette satire du capitalisme a un peu vieilli, elle demeure toujours pertinente et divertissante, seulement pour la performance hors de contrôle de la rafraîchissante Hitomi Nozoe. **** 

Film du jour: Linda veut du poulet!

Magnifique animation sur le deuil et la communauté, Linda veut du poulet! de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach se déroule à un train d'enfer, multipliant les gags insolites et les situations les plus folles. Un plaisir à ne pas manquer en famille. Ma critique est à lire sur Cinéfilic. ****

Film du jour: Rosalie

En traitant des combats quotidiens d'une femme à barbe dans la France de 1870, Stéphanie Di Giusto développe avec Rosalie un récit résolument féministe, parfois trop appuyé et didactique, mais qui est élevé par l'immense soin plastique de la mise en scène et les jolies séquences d'intimité entre Nadia Tereszkiewicz et Benoît Magimel. ***

Entrevue: Rosalie

Très joli film sur la difficulté d'être soi-même, Rosalie s'intéresse au destin d'une femme à barbe dans la France de 1870. Pour l'occasion, je me suis entretenu avec sa réalisatrice Stéphanie Di Giusto (La danseuse) et son actrice principale Nadia Tereszkiewicz (Babysitter). Mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Night Swim

Maintenant dans les films d'horreur, n'importe quoi peut se transformer en tueur. C'est le cas de Night Swim, où une méchante piscine avale tout entier des gens. Ridicule, la prémisse de Bryce McGuire se veut de plus en plus consternante, abandonnant sa psychologie au profit d'effets chocs gratuits. Si on moins le tout était drôle ou épeurant... En revanche, les aspects techniques (vidéo et audio) se révèlent appropriés, et l'édition blu-ray contient quelques suppléments valables. **

Film du jour: Hôtel silence

Un homme déprimé va dans un pays en guerre pour retrouver le goût à la vie. Tel est le sujet d'Hôtel silence, le nouveau film de Léa Pool, qui est inspiré d'un roman islandais. Autant les sujets abordés sont puissants, autant les intentions du scénario sautent constamment aux yeux, empêchant le long métrage de se déployer comme il se devait. La mise en scène aurait d'ailleurs mérité une plus grande puissance poétique (cela dit, la photographie s'avère très soignée). Sébastien Ricard brille de son intensité habituelle, aux côtés de l'éblouissante nouvelle venue Lorena Handschin. ***

Film du jour: Àma Gloria

Ce qu'il est difficile de faire un film sur l'enfance. Marie Amachoukeli y parvient haut la main avec son lumineux Àma Gloria en soignant son scénario sensible et délicat, en enrobant ses intentions dans une empathie et une humanité poignante et, bien entendu, en sélectionnant des interprètes plus vrais que nature. Difficile de trouve une facétie plus agréable que Louise Mauroy-Panzani. Même quand le récit tend à se chercher, la fillette, elle, est criante de vérité dans son désir de ne pas être séparé de sa nounou. ***1/2

Film du jour: Malartic

Dix ans après La règle d'or, Nicolas Paquet retourne à Malartic avec un essai portant sur les répercussions de la plus grande mine d'or à ciel du Canada. Bien documenté, l'effort trace les lendemains malheureux d'un projet qui suscitait tant d'espoir. Et si la forme modeste ne casse rien, les propos des différents intervenants demeurent sans cesse pertinents. ***

Film du jour: Trenque Lauquen

Si Trenque Lauquen avait pris l'affiche en salle en 2023, il aurait certainement trôné très haut dans la plupart des palmarès de fin d'année. Il y a vraiment tout dans cette oeuvre gigantesque de Laura Citarella, qui débute comme Twin Peaks avant de prendre des tangentes étonnantes. Plus l'enquête sur la disparition d'une femme prend forme, plus le récit s'épaissit et se complexifie, au grand plaisir des cinéphiles qui n'auront rien vu de semblable. La mise en scène joue de souplesse avec ses nombreuses ellipses et Laura Paredes rappelle pourquoi elle est la plus grande actrice du moment. À voir aujourd'hui au Cinéma du Parc dans le cadre du Festival Cinema Latino de Montréal. ****1/2

Film du jour: La bête

Une femme du futur doit revisiter ses vies antérieures afin de se débarrasser de ses affects. Telle est l'intrigante prémisse de La bête, le nouveau film de Bertrand Bonello. Entre fascination et branlette intellectuelle, le long métrage ne tarde pas à hypnotiser et à irriter tant son niveau de maîtrise - et de prétention - saute aux yeux. Reste un bel objet clinique et glaçant, porté par une Léa Seydoux en pleine possession de ses moyens. ***

Entrevue: Bertrand Bonello (La bête)

Bienvenue dans les entrailles de La bête, une oeuvre fascinante et déstabilisante sous fond d'amour et de peur. Pour en savoir davantage, mon entrevue avec son cinéaste Bertrand Bonello es à lire sur Cinoche. 

Film du jour: N'attendez pas trop de la fin du monde

Reflet acidulé du monde d'aujourd'hui, N'attendez pas trop de la fin du monde permet à Radu Jude de marcher dans les pas de Godard, autant sur le plan narratif (le rendu est aussi jouissif que politique) que cinématographique (les digressions en font un ovni complètement imprévisible). Plus de trois heures de bonheur pour cinéphiles avertis. Ma critique est à lire dans le magazine Ciné-Bulles. ****1/2

Film du jour: With Love and a Major Organ

Dans une société où les émotions sont superflues, une femme confie son coeur à un homme dont elle a le béguin. La prémisse de With Love and a Major Organ de Kim Albright est mignonne comme tout. Sauf que la réalisatrice est incapable de l'exploiter, se cachant derrière un tiède humour noir. Bien que l'interprétation soit convenable, la réalisation laisse à désirer. **1/2

Film du jour: Une année difficile

Combiner la comédie et le film social n'est pas donné à tout le monde. Une année difficile d'Olivier Nakache et Éric Toledano échoue à la tâche par la faible consistance de ses personnages et la superficialité de son propos... lorsqu'il n'est pas carrément ambigu. Ma critique est à lire sur Cinoche. **1/2

Film du jour: Sur la terre comme au ciel

Onze années après son magnifique Catimini, Nathalie Saint-Pierre est de retour avec Sur la terre comme au ciel, un autre récit d'initiation au féminin. Classique, l'histoire est portée par son héroïne enflammée (superbe Lou Thompson) et l'immense soin visuel et sonore. De quoi faire oublier les développement plus commodes du récit, les dialogues plaqués et l'interprétation stéréotypée d'Edith Cochrane. Ma critique complète est à lire dans le magazine Ciné-Bulles. ***

Film du jour: The Old Oak

Pour ce qui est vraisemblablement de son dernier film, Ken Loach propose avec The Old Oak une leçon de tolérance et d'amitié. Manichéen et manipulateur, le long métrage va tout de même droit au coeur, même s'il se trouve parmi les oeuvres les plus oubliables de son créateur. Ma critique est à lire sur Cinéfilic. 

Entrevue Olivier Nakache (Une année difficile)

Le duo derrière Intouchables récidive avec Une année difficile, une comédie sociale sur l'endettement et l'écologie. Je me suis entretenu avec son coréalisateur Olivier Nakache et mon entrevue est à lire sur Cinoche.

40 ans de Vues d'Afrique

Le festival Vues d'Afrique fête cette année son 40e anniversaire. Pour l'occasion, je m'entretien avec son cofondateur et président Gérard Le Chêne, tout en proposant quelques films à voir. Mon texte est à lire sur La Presse.

Film du jour: Monkey Man

Pour sa première réalisation, Dev Patel s’attelle au film de vengeance, se rapprochant davantage de Old Boy que de John Wick. Monkey Man crève d'abord l'écran pour la qualité de ses scènes d'action et sa violence qui coule à flot. Puis l'histoire pose ses fondations dans des ramifications sociales particulièrement convaincantes sur la réalité des castes en Inde. Si l'ensemble se veut un peu trop sentimental, il permet à son auteur de se dépasser devant et derrière la caméra. En salle. ****

Film du jour: Mandala

Encore plus aventureux que son prédécesseur Mujô, Mandala (1971) d'Akio  Jissoji débute par un échange de couple et se conclut par l'explosion d'une secte utopique. Entre les deux, sexe, politique et religion se fusionnent au détour d'un récit abscons, aussi fascinant que déroutant. Comme toujours chez le cinéaste, la forme expérimentale fait exploser la rétine et les mélodies d'orgues hantent pendant longtemps. ****

Film du jour: Panic Room

Réalisé après son illustre Fight Club, Panic Room (2002) n'est peut-être qu'un exercice de style de la part de David Fincher... mais quel exercice de style! Sa caméra virtuose navigue dans une immense maison, s'avérant le véritable protagoniste de ce drame d'invasion classique mais intense, qui doit beaucoup à la force de ses personnages, campés avec vigueur par une brillante troupe de comédiens (Jodie Foster, Forest Whitaker, Kristen Stewart...). ***1/2  

Film du jour: Magnificat

Comment un prête a pu cacher pendant plusieurs années qu'il était une femme? C'est l'enquête que mène l'héroïne campée sobrement par Karin Viard dans Magnificat. Respectueux du clergé, le film de Virginie Sauveur parle de secrets de valeurs avec sensibilité et intérêt. Dommage que la mise en scène ne casse rien et que plusieurs détours dramaturgiques se veulent plus manipulateurs. ***

Film du jour: Éloge de l'ombre

Pour son nouveau documentaire Éloge de l'ombre, Catherine Martin traite de la beauté du clair-obscur dans la vie de tous les jours. Séparé en segments, l'essai fascine même s'il aurait pu aller encore plus en profondeur. C'est toutefois sur le niveau esthétique avec sa riche palette de couleurs et son rythme solennelle qu'il invite à la méditation. ***1/2

Film du jour: Soleils Atikamekw

Fort de son magnifique Après les rues, Chloé Leriche est de retour avec Soleils Atikamekw, une autre oeuvre forte et bouleversante, qui s'intéresse cette fois aux répercussions de la mort mystérieuse de cinq personnes sur leur communauté. Visuellement splendide, le film hante avec ses séquences oniriques et poétiques, permettant à ses déchirants interprètes de se surpasser. ****

Film du jour: La chimère

Alice Rohrwacher (Heureux comme Lazzaro) est une des cinéastes les plus intéressantes des dernières années et elle le prouve à nouveau avec La chimère, une fable fascinante sur des chercheurs de trésors modernes. Ce qu'on aime se perdre dans cette oeuvre unique qui recèle plein de surprises à chaque nouveau visionnement! Ma critique complète est à lire dans le magazine Ciné-Bulles. ****

Entrevue Karin Viard (Magnificat)

Karin Viard trouve un rôle sobre dans Magnificat, enquêtant sur la mort d'un prêtre. Je me suis entretenu avec l'actrice et mon entrevue est à lire sur Cinoche. 

Film du jour: Lourdes

Peut-être le film le plus «humain» de Jessica Hausner, Lourdes (2009) suit une femme paralysée à la recherche d'un miracle. À la fois satire de ce disney land religieux et quête de la foi, le long métrage méticuleusement assemblé fait le grand écart entre Dreyer et Tati, conférant à la trop rare Sylvie Testud un rôle conséquent. ***1/2

Film du jour: Ryuichi Sakamoto: Opus

Même s'il se savait condamné par la maladie, l'immense pianiste Ryuichi Sakamoto a trouvé la force pour enregistrer une dernière fois quelques-unes de ses plus grandes mélodies. Cela donne Opus, une prestation intime d'un musicien hors de l'ordinaire dont chaque note ressemble à une pulsation de vie. La séance, bouleversante, est un véritable plaisir pour les oreilles, devenant pleinement cinématographique par le soin apporté par la mise en scène experte de Neo Sora, qui utilise une photographie en noir et blanc à couper le souffle afin de personnifier cet éternel combat entre l'ombre et la lumière. Dans le genre, il s'agit d'une référence en la matière. ****