Entrevue: Marc-André Grondin (Richelieu)

Premier long métrage passionnant sur le sort de travailleurs étrangers au Québec, Richelieu donne un autre beau rôle à Marc-André Grondin, excellent en patron dépassé par les événements. Je me suis entretenu avec le comédien et mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Perpetrator

Présenté à Berlin et Fantasia, Perpetrator est le nouveau film de Jennifer Reeder (Knives and Skin). Une oeuvre déstabilisante et féministe sur une ado pas comme les autres, qui rappelle le cinéma de David Lynch. Entre satire et suspense sanglant, le récit s'amuse à déjouer les attentes, même s'il ne sera pas nécessairement pour tous les appétits. Présenté dès demain dans quelques salles de cinéma et sur Shudder. ***1/2

Film du jour: Duelle

Duelle (1976) est à classer parmi les films les plus étranges de Jacques Rivette. Il s'agit d'une errance féminine sous fond de divinités et de confrontations. Le cinéaste s'amuser à allonger les plans, à semer le doute, à jouer avec ses motifs afin de créer une oeuvre hors du temps, qui ne ressemble à rien d'autre. Pour le meilleur comme pour le pire. ***1/2 

Film du jour: La dernière fois que j'ai vu Macao

Dans La dernière fois que j'ai vu Macao, les cinéastes Joao Pedro Rodrigues et Joao Rui Guerra da Mata retournent au Las Vegas de l'Orient après une absence de 30 ans. En résulte un objet qui sort de l'ordinaire tant les fantômes d'hier contaminent la vie d'aujourd'hui. Aussi fascinante que frustrante, cette scission du documentaire vers la fiction déboussole, pour le meilleur comme pour le pire. ***

Film du jour: Kotoko

Réputé pour ses films intenses, Shinya Tsukamoto se dépasse avec Kotoko, s'intéressant à une mère monoparentale qui a de la difficulté à s'occuper de son bébé. Les visions cauchemardesque se succèdent dans ce drame glaçant et irritant qui tourne malheureusement à vide à mi-chemin. La chanteuse Cocco y livre toute une performance. ***

Film du jour: Piaffe

Une queue de cheval pousse sur une femme. Voici l'intrigue surréaliste de Piaffe d'Ann Oren, un film fétichiste et sensuel d'une grande beauté picturale qui fascinera ou ennuiera selon ses humeurs. L'intrigue minimaliste invite le spectateur à se perdre aux côtés de l'obsédante Simone Bucio et si l'ensemble désoriente allègrement, c'est pour mieux offrir une expérience unique de cinéma. ***1/2

Film du jour: Before, Now & Then

Récompensé à la Berlinale en 2022, Before, Now & Then de Kamila Andini est, sur le plan esthétique, un véritable joyau. La magnifique photographie séduit constamment le regard tant l'agencement des plans laisse béat. C'est toutefois une autre tasse de thé sur le plan narratif, alors que le drame sentimental en place n'est qu'une simple relecture d'In the Mood for Love, l'intensité du coeur en moins et la superficialité en plus. Dans quelques salles via Film Movement. ***

Film du jour: Gran Turismo

À la fois une banale publicité et un traditionnel récit d'apprentissage inspiré d'une histoire vraie (dont les détours fictionnels sont des plus douteux), Gran Turismo de Neill Blomkamp déçoit à bien des niveaux. Ce sont surtout les amateurs du célèbre jeu vidéo qui risquent le plus de s'ennuyer de cette adaptation qui méritait bien mieux. Ma critique est à lire sur Cinoche. **

Film du jour: Neneh Superstar

Une jeune fille de 12 ans d'origine modeste arrive à rentrer à l'école de ballet de L'Opéra de Paris. Ce conte bien intentionné mais prévisible et moralisateur de Ramzi Ben Sliman tient surtout pour la dévotion de ses deux personnages féminins. Hormis elles, Neneh Superstar ne casse absolument rien, à la fois sur le plan cinématographique que scénaristique. **1/2

Film du jour: A Kind of Loving

Premier long métrage de John Schlesinger, A Kind of Loving (1962) montre une Grande-Bretagne en pleine mutation, à la fois sur le plan cinématographique qu'au niveau des relations amoureuses. Elles sont d'ailleurs au coeur de ce sensible drame de moeurs qui fait fi d'un rythme léthargique pour séduire, autant par son noir et blanc luxueux que par les compositions touchantes d'Alan Bates et de June Ritchie. ***1/2

Film du jour: A Human Position

Récit minimaliste au possible, A Human Position d'Anders Emblem porte sur le quotidien d'une journaliste qui enquête sur l'expulsion d'un réfugié. Voilà un prétexte à une méditation douce-amère sur l'existence, bercée par une lumière majestueuse d'une petite ville norvégienne et un chat particulièrement mignon. Pour les amateurs du cinéma de Kelly Reichardt. ***1/2

Film du jour: Take Out

Le rêve américain et la marginalité sont le fer de lance des films de Sean Baker (The Florida Project, Tangerine). Sur Take Out, il s'intéresse au sort d'un immigrant chinois qui doit trouver de l'argent afin de payer une dette. S'il n'est pas très original, le récit minimaliste est mené rondement dans un style proche du néoréalisme italien et l'acuité du regard fait oublier les quelques répétitions scénaristiques. Coréalisé avec Shih-Ching Tsou. ***1/2

Film du jour: Passages

Grand admirateur du cinéma français, Ira Sachs s'éclate avec Passages, détournant le traditionnel triangle amoureux pour offrir une réflexion prenante sur le désir et le couple. Profond et érotique, le scénario est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, s'appuyant sur trois immenses performances d'acteurs. La mise en scène minutieuse aux éclairages précis fait le reste. Définitivement un des meilleurs films de son auteur. ****

Film du jour: Blue Beetle

Les films de super-héros se suivent et se ressemblent. Même s'il met en scène un nouveau personnage ancré dans la communauté latino, Blue Beetle d'Angel Manuel Soto sent la formule à plein nez, ressemblant à Spider-Man, Ant-Man, Venom, etc. Ma critique est à lire sur Cinoche. **1/2

Film du jour: Une femme respectable

Bernard Émond retrouve la forme d'antan avec Une femme respectable, filmant avec beauté ses magnifiques personnages et les lieux où ils interagissent. Son style ne change pas, mais on va s'ennuyer de sa façon de questionner l'âme humaine. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: L'établi

Adapté d'un livre autobiographique, L'établi de Mathias Gokalp raconte les difficultés d'un bourgeois qui infiltre un milieu ouvrier afin de continuer la lutte sociale. Important, le sujet n'évite pas un traitement didactique, et si la distribution joue dans la note (Swann Arlaud est, comme toujours, étincelant), l'ensemble qui se laisse regarder sans ennui ne marque pas les esprits comme le font les longs métrages d'un Stéphane Brizé qui se veulent plus complexes et nuancés. ***

Entrevue: Bernard Émond (Une femme respectable)

Bernard Émond revient en force avec Une femme respectable, qui devrait être son dernier film. J'en discute avec le principal intéressé pour un entretien qui est publié sur Cinoche.

Film du jour: L'engrenage

Il y a rarement eu une carrière autant en dent de scie que celle de Fatih Akin. Tout avait pourtant bien commencé avec L'engrenage (1998), un récit de gangsters à la Scorsese. Le manque d'originalité du propos est pallié par une réflexion engageante sur l'amitié et une mise en scène vivante qui n'allait que se bonifier au fil des projets. ***

Film du jour: Fast X

La saga Rapides et dangereux continue avec Fast X, un dixième épisode qui s'adresse d'abord et avant tout aux fans.

C'est quoi? La vengeance est un plat qui se mange froid. Parlez-en à Dominic Toretto et à sa gang qui recevront la foudre d'un ancien ennemi.

C'est comment? Jason Momoa campe une truculent antagoniste.

Et pourtant? Le reste sent la recette à plein nez. L'histoire est ridicule, les scènes d'action guère imaginatives et l'ennui s'installe rapidement.

Techniquement? Les pistes sonores sont immersives et de grand qualité. Les images demeurent précises et détaillées.

Suppléments? Cette édition dite de collection comprend un blu-ray et un dvd. On y retrouve une piste de commentaires du cinéaste Louis Leterrier, un bêtisier, deux vidéoclips et huit documentaires (sur la famille, la réalisation, les voitures, les personnages féminins, Rio de Janeiro, l'apport de Jason Momoa, la scène figurant pendant le générique de fin et bien plus encore).

Au final? La populaire série commence sérieusement à s'essouffler au bout d'un dixième épisode qui n'a pas rencontré le succès attendu. Espérons que ce soit le dernier... même si ce ne sera sûrement pas le cas.

Film du jour: Journal de Tûoa

Les films tournés pendant la pandémie auront rarement été aussi amusants que Journal de Tûoa (2021). Sans scénario et avec une équipe de tournage réduite, Miguel Gomes et son épouse Maureen Fazendeiro proposent une oeuvre ludique montée à l'envers, dont les répétitions rappellent tous ces jours qui finissent par se ressembler. Un projet méta hors de l'ordinaire qui séduit amplement en attendant quelque chose de plus nutritif. ***1/2

Film du jour: Faya Dayi

Rarement un documentaire aura été aussi halluciné que Faya Dayi (2021) de Jessica Beshir, qui semble voguer au sein de différents niveaux de conscience, alliant le poétique au politique et même au mystique dans sa description des espoirs de différentes communautés éthiopiennes. Le cinéphile voudra s'y perdre comme dans un rêve, arpentant ses magnifiques images en noir et blanc au fil d'une trame sonore somptueuse et d'un rythme lancinant. ****

Film du jour: Les chambres rouges

Avec Les chambres rouges, Pascal Plante change radicalement de registre, jouant sur les plates-bandes de David Fincher et de Michael Haneke dans sa façon de traiter d'un tueur en série et d'images glaciales et violentes. Le scénario n'est pas toujours à la hauteur, mais sa mise en scène fascine de bout en bout. Ma critique est à lire dans La Presse. ***1/2

Film du jour: Mauvaise graine

Premier film de Billy Wilder et le seul tourné en français, Mauvaise graine (1934) est un long métrage tout à fait acceptable (à défaut d'être mémorable) sur un homme de bonne famille qui finit par voler des automobiles. Le passage du drame romantique à l'action et la présence magnétique d'une jeune Danielle Darrieux permet à l'effort de sortir de l'anonymat, d'oublier les dialogues récités et l'interprétation inégale. ***

Film du jour: You Have to Come and See It

Reconnu pour son brillant Eva en août, Jonas Trueba continue son exploration des contradictions de la vie d'aujourd'hui avec You Have to Come and See It, un autre récit doux amer qui enchante allègrement. D'à peine plus d'une heure, le film laisse une part presque égale à la nature et à l'être humain, trouvant un autre rythme afin de mener son existence. Quelques discours pourront sembler moralisateurs, mais l'ensemble séduit par la complexité de ses thèmes et la beauté de ses personnages. Aujourd'hui et le 13 août au Cinéma Moderne. ***1/2

Entrevue: Pascal Plante (Les chambres rouges)

En prévision de la sortie du thriller québécois Les chambres rouges, je me suis entretenu avec son cinéaste Pascal Plante. Mon entrevue est à lire sur La Presse.

Film du jour: New Life (Fantasia)

Présenté en première mondiale, New Life de John Rosman est un suspense conventionnel sur une mercenaire qui tente de retracer une fugitive. Une fois passée la prometteuse introduction muette, le film s'enfonce dans les clichés, ne sortant jamais de son marasme malgré quelques trouvailles scénaristiques valables. L'interprétation s'avère inégale et la mise en scène guère relevée. **

Entrevue Aaju Peter (Twice Colonized)

Pour la présentation ce soir de Twice Colonized, un documentaire courageux sous fond de combat et de guérison, je me suis entretenu avec la militante inuite Aaju Peter. Mon entrevue est à lire dans La Presse.

Film du jour: Twice Colonized

Le Festival international Présence autochtone débute ce soir avec Twice Colonized de Lin Alluna, un documentaire passionnant sur la militane inuite Aaju Peter. Un long métrage inspirant sur ses lutes personnelles et politiques. ***1/2

Film du jour: The Abandoned (Fantasia)

Suffocant thriller taïwanais, The Abandoned de Tseng Ying-Ting mérite le détour même s'il ne pêche pas nécessairement pas originalité. Ma critique est à lire dans La Presse.

Film du jour: Sometimes I Think About Dying (Fantasia)

 

Il y a de la vie après Star Wars. Daisy Ridley trouve son meilleur rôle au cinéma dans Sometimes I Think About Dying, une comédie douce-amère et minimaliste signée Rachel Lambert. Ma critique est à lire sur La Presse.

Film du jour: Meg 2: The Trench

Meilleur que son prédécesseur, Meg 2: The Trench n'en demeure pas moins une parodie assez quelconque du film de requins. Même Ben Wheatley, qui a mis en scène ce gigantesque spectacle, paraît éteint. Ma critique est à lire sur Cinoche. **1/2

Film du jour: Polyester

C'est avec son délirant Polyester (1981) que John Waters est parvenu à faire le grand écart entre le film trash et celui plus mainstream, choquant ou amusant selon son degré de tolérance. Il y a pourtant plein de choses brillantes dans cette satire des mélo de Douglas Sirk, que ce soit l'outrance de ses interprètes ou le traitement unique de son auteur. À découvrir... si possible avec toutes ses odeurs! ***1/2

Film du jour: Mad Fate (Fantasia)

Produit par Johnnie To, Mad Fate de Soi Cheang est le récit abracadabrant d'un médium qui tente d'aider un psychopathe accusé de meurtres. Entre la violence de la chronique policière et l'humour potache du duo, le récit ne sait pas toujours sur quel pied danser. Bien que la mise en scène stylisée soit excitante à regarder, l'ensemble se veut plus prévisible qu'il n'y paraît et l'interprétation demeure plutôt chargée. **1/2

Film du jour: Kompromat

Gilles Lellouche crève l'écran dans Kompromat (2022), incarnant un expatrié français qui est incarcéré pour de faux motifs en Sibérie. Le comédien est si juste qu'il fait de l'ombre à ce suspense musclé de Jérôme Salle, divertissant à ses heures mais au final peu original et prisonnier de ses invraisemblances, jusqu'à sa conclusion pleine de bons sentiments. **1/2

Film du jour: Raging Grace (Fantasia)

Film domestique qui tourne au suspense et à l'horreur, Raging Grace de Paris Zarcilla rappelle que le spectre du colonialisme n'est jamais loin. Une oeuvre vigoureuse, défendue par une héroïne vigoureuse. Ma critique est à lire dans La Presse.