À plein temps (Full Time) (DVD)

Le cinéaste québécois Éric Gravel signe avec À plein temps un des meilleurs films français de 2022. C'est le temps de le redécouvrir en DVD grâce au distributeur Music Box Films.

C'est quoi? Une mère de famille passe son temps à courir pour subvenir aux besoins de ses enfants.

C'est comment? Le stress du quotidien aura rarement été aussi prenant que dans ce suspense épuisant, mené de bout de bras par l'excellente actrice Laura Calamy.

Et pourtant? L'ensemble n'est pas sans répétition.

Techniquement? La superbe partition musicale est maximisée par les enceintes audio, alors que les images ne manquent pas de souffle et de détails.

Suppléments? Cette édition comprend un dvd. Les bonus intéressants réunissent une entrevue avec le réalisateur, une séance de questions/réponses avec le metteur en scène, une bande-annonce et la possibilité d'écouter le film en entendant seulement la bande-sonore.

Au final? Voilà un récit bien ancré dans le monde d'aujourd'hui qui rappelle que la quête du bonheur est tout sauf évidente. Un brillant drame social maquillé en thriller qui fait battre le coeur plus rapidement.

Ma critique complète est à lire sur Ciné-Bulles.

Film du jour: La nuit du 12

Lauréat des principaux prix à la dernière cérémonie des César (meilleur film, réalisation...), La nuit du 12 est le foudroyant nouveau long métrage de Dominik Moll, qui raconte une enquête policière reliée à une féminicide. Une oeuvre importante et implacable, menée de mains de maître par un cinéaste au sommet de son art et d'excellents interprètes. Ma critique complète est à lire dans Ciné-Bulles. ****

Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves (blu-ray)

Succès surprise qui a ravi le public et la critique, Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves débarque en format blu-ray. (Paramount)

C'est quoi? Des voleurs tentent de déjouer le plan d'une sorcière qui cherche à conquérir le royaume.

C'est comment? L'ensemble ne manque pas d'action et d'humour. Le casting est tout simplement délicieux.

Et pourtant? L'effort traîne en longueur et il s'avère souvent prévisible.

Techniquement? Les pistes sonores font tout exploser sur leur passage, alors que l'immense soin technique se fait ressentir au niveau visuel.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Les bonus assez exhaustifs réunissent des scènes supprimées et allongées, un bêtisier et des documentaires variés (sur l'univers en place, les personnages, les antagonistes, les bagarres, les mondes explorées, etc.).

Au final? En optant pour une sorte de parodie d'un univers familier, ce long métrage sait divertir sans se prendre au sérieux. Cela sent les suites à plein nez.

Ma critique complète

Film du jour: Cocaine Bear

Cocaine Bear d'Elizabeth Banks est peut-être bien le film le plus étrange de 2023 et il vient de sortir en format Blu-ray. (Universal)

C'est quoi? Un ours qui a consommé de la cocaïne finit par créer un carnage dans une forêt.

C'est comment? La prémisse de cette histoire vraie est hilarante et il y a quelques passages réussis (dont un sous fond de Depeche Mode).

Et pourtant? Le scénario tourne rapidement en rond, l'interprétation ne casse rien et la mise en scène s'avère tape-à-l'oeil.

Techniquement? Il n'y a rien à redire sur le plan audio et vidéo. Les pistes sonores sont immersives à souhait et les images ne manquent pas de détails.

Suppléments? Cette édition «carnage extrême» comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus proposent des scènes coupées et allongées, une finale différente, un bêtisier, des documentaires et une piste de commentaires de la cinéaste.

Au final? Ce n'est pas n'importe quelle série B qui est culte et cette production l'apprend à ses dépends. Au lieu d'y aller à fond, le long métrage semble constamment se retenir... un peu comme le décevant Snakes on a Plane à une autre époque.

Film du jour: Police Story

S'il n'y a qu'un film à retenir dans la carrière de Jackie Chan, c'est certainement Police Story, qu'il a réalisé en 1985. Voilà la quintessence de son style, tout frais à l'époque, qui convoque le bouffon de Buster Keaton au héros d'action intraitable à la Clint Eastwood. Peu importe que l'histoire ne soit qu'un prétexte à des scènes enlevantes: ces dernières sont si spectaculaires et même révolutionnaires qu'on acceptera tout ce qui défile à l'écran. ***1/2

Film du jour: Plancha

Les vacances cimentent ou font imploser les amitiés. C'est d'autant vrai dans Plancha, la nouvelle comédie d'Éric Lavaine qui ne s'avère ni tendre ni drôle. Des vedettes comme Lambert Wilson et Franck Dubosc sabotent leur temps et leur talent dans cet exercice vain qui n'aurait même pas tenu la route dans la forme du court métrage. Alors imaginez en long... **

Film du jour: Mission Kandahar

En tentant de faire le grand écart entre le thriller politique et le film d'action, Mission Kandahar de Ric Roman Waugh fait chou blanc, n'arrivant ni à passionner ni à divertir. Ma critique complète est à lire sur Cinoche. **

Film du jour: You Hurt My Feelings

Devrait-on dire toute la vérité aux gens qu'on aime? Ce questionnement est au coeur de You Hurt My Feelings, la nouvelle comédie de Nicole Holofcener. Le récit à la Woody Allen fait amplement sourire même si on est loin de ses meilleurs films (comme Please Give). Malgré le brio de ses têtes d'affiche, l'ensemble tourne rapidement en rond et la mise en scène ne casse rien. En salle. ***

Film du jour: Cranked

Rare thriller horrifique thaïlandais à être distribué chez nous, Cracked de Surapong Ploensang pique rapidement la curiosité, alors que des peintures maléfiques semblent s'en prendre à une mère célibataire et à sa fillette presque aveugle. Sauf que cette prémisse prometteuse est plombée par un suspense de pacotille, un scénario sans queue ni tête, une interprétation trop appuyée et d'inégaux moments d'épouvante. Reste la mise en scène, léchée et élégante, qui est incapable de soutirer le meilleur de cet exercice prévisible et déjà vu. En vidéo sur demande via Film Movement. **

Film du jour: I Wish I Knew

Pas moins de 18 personnes - dont le cinéaste Hou Hsiao-hsien - se remémorent leur vie à Shanghai, une ville qui a beaucoup changé depuis les années 1930, pour le compte du documentaire I Wish I Knew. Très exhaustif, ce portrait signé Jia Zhang-ke explore ses obsessions habituelles, recentrant l'être humain au coeur de ses préoccupations cinématographiques. Et si l'ensemble prêche par excès, ce qui en ressort ne manque pas d'intéresser. ***1/2 

Film du jour: L'immensità

En plongeant dans ses souvenirs de jeunesse, Emanuele Crialese signe avec L'immensità un récit d'initiation élégant mais terriblement classique, qui vaut surtout pour la performance de ses actrices: Luana Giuliani et, surtout, Penélope Cruz, qui méritait d'être au centre de ce film quelque peu superficiel. Ma critique complète est à lire dans le plus récent numéro de Ciné-Bulles. ***

Film du jour: Menteur

Remake français du film d'Émile Gaudreault, Menteur (2022) d'Olivier Baroux peine à faire rire tant ses situations sont embarrassantes et son traitement relève du n'importe quoi. La distribution s'avère en roue libre et le ton plutôt inoffensif. *1/2

Film du jour: Dark Nature

Suspense horrifique au féminin, Dark Nature de Berkley Brady cherche à combattre les démons du passé par une thérapie en forêt. Une idée de base séduisante pour un long métrage prévisible et formaté, qui n'arrive jamais à faire peur ou à tenir en haleine. Ma critique complète se trouve sur le site de La Presse. **

Film du jour: De Humani Corporis Fabrica

Après les marquants Leviathan et Caniba, Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor proposent avec De Humani Corporis Fabrica une nouvelle odyssée immersive, cette fois à l'intérieur du corps humain! Un documentaire unique en son genre qui fera vivre des émotions fortes. Présenté ce soir au Cinéma Public, ainsi que le 28 mai et le 2 juin. Ma critique est à lire sur La Presse. ****

Film du jour: Mascarade (critique)

Sujet en or, réalisation de métier, casting cinq étoiles: mais pourquoi Mascarade de Nicolas Bedos ne tient pas la route? Son traitement est tellement cynique et désincarné qu'il finit par saouler et donner mal à la tête. Ma critique est à lire sur Cinoche. **

Entrevue Nicolas Bedos (Mascarade)

Nicolas Bedos est un cinéaste clivant. Sa réputation ne risque pas de s'estomper avec Mascarade, un thriller sur des escrocs qui sévissent sur la Côte d'Azur. J'ai pu rencontrer le cinéaste et mon entrevue est à lire sur Cinoche. 

Film du jour: Les huit montagnes

Ode à la nature et à l'amitié, Les huit montagnes de Félix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch enchante même s'il ne se passe presque rien, son sentiment d'éternité pouvant être une force (un recueillement total) ou une faiblesse (l'ensemble s'étend sur 147 minutes). Dans tous les cas, on en ressort transformé. Ma critique est à lire dans le plus récent numéro de Ciné-Bulles. ***1/2

Film du jour: Master Gardener

Depuis sa renaissance artistique avec First Reformed, Paul Schrader ne cesse de traiter dans ses films de la difficile rédemption de ses antihéros. Après son solide The Card Counter, il revient à la charge avec Master Gardener, un drame existentiel improbable tant la relation entre ses protagonistes parait préfabriquée. Cela n'enlève toutefois rien à sa mise en scène maîtrisée et à la solide performance de sa distribution, dominée par l'impeccable Joel Edgerton. En salle. ***

Film du jour: Theodore Ushev: Liens invisibles

En s'intéressant au maître de l'animation, le documentaire Theodore Ushev: Liens invisibles de Borislav Kolev fait un tour d'horizon de son parcours et de ses influences, liant son art à son passé. Sur le plan cinématographique, l'ensemble un peu ténu ne casse rien. Mais il se laisse regarder avec un certain intérêt. ***

Film du jour: La gueule ouverte

Pour son troisième long métrage, Maurice Pialat s'inspire du cancer de sa mère, mettant en scène une famille qui finit par s'éloigner. D'une réalisme confondant, La gueule ouverte débute en trombe avant de perdre lentement mais sûrement de sa superbe. Ce n'est pourtant jamais la faute de ses comédiens, tous irréprochables. ***1/2

Film du jour: Horse Money

Le cinéma de Pedro Costa fascine, autant artistiquement - cela ressemble à de la peinture - que dans sa façon de transcender fiction et documentaire, utilisant un rythme unique pour ne faire qu'un avec ses valeureux personnages. Dans Horse Money (2014), il propose un véritable rêve éveillé, offrant une véritable expérience cinématographique, cohérente dans sa filmographie tout en réservant sa part de surprises et d'images inoubliables. ****

Film du jour: Birds of Prey

Les films de DC Comics se prennent tellement au sérieux que l'existence même de Birds of Prey relève du miracle. Certes, l'histoire ne vole pas haut, les dialogues tombent à l'eau et la violence gratuite abonde. Il y a pourtant un sentiment de satisfaction à voir toutes ces femmes se battre pour se libérer leurs chaînes. Le casting fonctionne plus souvent qu'autrement et la réalisation de Cathy Yan s'avère particulièrement colorée. **1/2

Film du jour: La petite bande

Après avoir réalisé son meilleur film en carrière (En liberté!), Pierre Salvadori changement complètement de registre avec La petite bande, parlant d'environnement avec des enfants. Le résultat, charmant et assez divertissant, s'oublie toutefois assez rapidement. Au moins les acteurs attachants font oublier la finale quelque peu douteuse. En salle. ***

Film du jour: La noire de...

Un des films les plus importants du cinéma africains, La noire de... (1966) d'Ousmane Sembène traite de colonialisme, alors qu'une femme noire est embauchée chez des bourgeois français. Le récit limpide et implacable joue avec ses thèmes avec maestria, accompagnant son récit tantôt symbolique tantôt terre-à-terre d'un magnifique noir et blanc particulièrement révélateur. Un tour de force qui demeure encore d'une grande modernité. ****1/2

Knock at the Cabin (blu-ray)

Capable du meilleur comme du pire, M. Night Shyamalan est de retour avec Knock at the Cabin, qui vient de sortir en format blu-ray.

C'est quoi? Une famille prise en otage par des inconnus est confrontée à un choix douloureux.

C'est comment? La prémisse est loin d'être inintéressante et les acteurs sont convaincants, surtout Dave Bautista.

Et pourtant? Il n'y a ni horreur ni frisson. Le suspense se veut plutôt verbeux, abusant des ellipses pour mieux s'échapper du huis-clos. 

Techniquement? Sur le plan visuel et sonore, le film mérite qu'on s'y attarde. La photographie soignée est relevée par des détails de qualité et les enceintes sonores sont constamment titillées par des bruits inquiétants.

Suppléments? Cette édition dite «de collections» comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus réunissent quatre scènes supprimées et des documentaires sur le cinéaste, le matériel source, les thèmes abordés, la mise en scène déployée et l'apport de l'actrice Kristen Cui.

Au final? Après l'insignifiant Old, l'ancien maître du suspense est de retour avec un long métrage qui laisse complètement indifférent, n'arrivant jamais à attacher toutes les cordes afin de rendre la production intéressante ou, tout au moins, divertissante.

Film du jour: Tommy Guns

À prendre ou à laisser, Tommy Guns de Carlos Conceiçao est une plongée onirique dans le passé colonial de l'Angola. Un cauchemar hallucinant qui passe son temps à se redéfinir constamment, entre réflexion sur la masculinité, drame de guerre et film de zombies. Un fascinant voyage au bout de la nuit qui ne ressemble à rien d'autre et qui happe, autant par son rythme méditatif que ses images qui se gravent dans l'inconscience. ****

Film du jour: Joyland

Banni au Pakistan, Joyland est une histoire d'amour entre un futur père de famille et une danseuse trans. Sensuel et plus conventionnel qu'il n'y paraît, ce drame de moeurs doit beaucoup à ses excellents interprètes et à la mise en scène colorée de Saim Sadiq, qui sait user d'un ratio d'image différent afin de véhiculer l'état d'esprit de ses personnages. ***1/2

Film du jour: R.M.N.

Avec R.M.N., le trop rare cinéaste Cristian Mungiu s'attaque à la xénophobie quotidienne, développant un puissant récit énigmatique où chacun devra prendre position entre demeurer des êtres humains ou s'abaisser au registre animal. Sa mise en scène éblouissante, le naturel de ses interprètes, son scénario taillé au scalpel et sa finale inoubliable en font un grand moment de cinéma. À voir en programme double avec As bestas. ****

Entrevue Lise Akoka et Romane Gueret (Les pires)

La jeunesse aura rarement été filmée avec autant de délicatesse que dans Les pires. Pour la sortie québécoise de ce premier long métrage, je me suis entretenu avec ses réalisatrices Lise Akoka et Romane Gueret. Mon entrevue est à lire sur Cinéfilic.

Film du jour: Le goût et les couleurs

Le nom des gens serait-il une anomalie dans la carrière de Michel Leclerc? Depuis cet excellent film, sa filmographie ne fait que décevoir et Le goût et les couleurs renforce cette impression. Pas que ce long métrage sur la rencontre entre deux artistes ne manque pas de douceur. Sauf que son traitement est si moralisateur, plein de bons sentiments et dénué de personnalité, que la pâte s'écrase au lieu de lever. Dommage parce que l'interprétation demeurait sincère. **1/2

Film du jour: Phi 1.618

Theodore Ushev délaisse le court métrage animé pour Phi 1.618, une oeuvre foisonnante qui cumule tous les genres possibles et inimaginables. Original à souhait... même si plusieurs segments ne s'agencent pas toujours organiquement ensemble. Ma critique complète est à lire dans La Presse. ***

Film du jour: Arrête avec tes mensonges

Adapter des livres au cinéma n'est jamais évident. L'émotion peut se perdre en chemin. C'est ce qui arrive avec Arrête avec tes mensonges, la transposition d'Olivier Peyon qui ne casse rien. Ma critique est à lire sur Cinoche. **1/2

Film du jour: The House of the Lost on the Cape

Inspiré du manga du même nom, The House of the Lost on the Cape (2021) de Shinya Kawatsura est un récit sur la famille et la résilience, qui débute de façon sobre et réaliste avant d'embrasser une fantaisie plus magique. Axé autour de ses trois beaux personnages féminins, le récit n'est pas le plus original (les influences de Miyazaki sont flagrantes) et son rythme aurait pu être plus soutenu, mais les amateurs du genre seront touchés par la bonté et les belles valeurs qui en découlent. ***

Film du jour: Les pires

À la fois film sur la jeunesse et oeuvre créatrice sur un tournage cinématographique, Les pires est un premier long métrage très réussi de la part de Lise Akoka et Romane Guéret, qui font découvrir d'excellents comédiens non professionnels. Ma critique complète est à lire dans le plus récent numéro de Ciné-Bulles. ***1/2

Film du jour: David contre Goliath

En revenant sur quelques films avortés, David B. Ricard propose avec David contre Goliath une réflexion sur le travail et l'anxiété, au détour d'un objet thérapeutique certain, un brin éparpillé mais riche en observations valables. ***

Film du jour: Yeleen

Prix du Jury à Cannes en 1987, Yeleen est certainement le plus grand film du cinéaste malien Souleymane Cissé. Une oeuvre puissante sur l'Homme qui veut du mal à ses semblables et même à ses propres fils, enracinée dans une culture unique rarement montrée au cinéma. À tel point qu'un immense pouvoir de fascination s'exerce sur cette oeuvre singulière qui éclaire les jours les plus sombres. ****1/2