Film du jour: The Matrix Resurrections

Il fallait attendre que la poussière se dépose pour parler autrement de The Matrix Ressurections. Pratiquement tout le monde a été déçu et ce n'est guère surprenant tant Lana Wachowski n'était pas intéressée à offrir une suite conventionnelle - ce qu'est tout de même ce 4e épisode qui abuse de l'action et des dialogues creux - que de pervertir la licence à des fins méta et, surtout, sentimentaux. Car seul l'amour peut finalement sauver les êtres prisonniers de la matrice et les amener à reconnecter avec le réel, eux qui sont endormis depuis trop longtemps dans des existences creuses et sans intérêt. Cela ne rend pas nécessairement meilleur ce long métrage, mais ça le rend plus légitime. Surtout que le renversement du masculin vers le féminin change complètement la donne et permet de revoir l'ensemble d'un oeil différent. **1/2

Film du jour: The Power of Kangwon Province

Deuxième long métrage de Hong Sang-soo, The Power of the Kangwon Province (1998) suit les destins parallèles de personnages qui finissent par se retrouver au même endroit. Libre et enjôleur, abordant des thèmes qui allaient faire sa renommée, cette oeuvre visuellement splendide au ton un peu sèche privilégie les hors champs pour faire avancer son histoire. Il faudra donc y plonger et être attentif afin d'en soutirer le maximum de satisfaction. ***1/2

Film du jour: King Richard

C'est dommage que Will Smith sera éternellement associé à la gifle qu'il a donné à Chris Rock. Parce qu'il méritait son Oscar pour King Richard. Il sort de l'anonymat ce biopic de Reinaldo Marcus Green en incarnant magnifiquement le père exigeant de Venus et Serena Williams. Son charisme transcende l'écran, vivifiant ses excellentes partenaires de jeu qui peuvent compter sur un script soigné pour rappeler que le cinéma populaire de qualité existe encore. ***1/2

Musique du jour: How to Build a Girl

Sorte de variation féminine d'Almost Famous, How to Build a Girl de Coky Giedroyc ausculte le quotidien d'une adolescente qui cherche sa voie en écrivant des critiques musicales. Beanie Feldstein semble être née pour jouer ce rôle, mordant à belles dents dans cette époque - le début des années 90 - constamment en mouvement. À tel point qu'on tarde à remarquer les faiblesses du scénario, qui finit par reproduire la plupart des clichés liés aux récits d'apprentissage, dont cette finale explicative. ***

Sorties au cinéma: Coeurs vaillants

L'enfance sous l'occupation ne se déroule évidemment pas sans heurt. C'est le sujet de Coeurs vaillants de Mona Achache qui séduit sans être totalement satisfaisant. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: The Middle Man

Cela faisait des années que nous n'avons pas eu de nouvelles de Bent Hamer, le réalisateur des brillants Kitchen Stories et O'Horten. Le voilà de retour avec The Middle Man, qui suit le quotidien d'un homme chargé d'annoncer de mauvaises nouvelles. Se tenant trop du côté du drame (dommage que l'émotion ne fonctionne qu'à parcimonie) en laissant souvent de côté la comédie de situation (trop timide et ténue), le récit peine à lever. Peut-être est-ce la faute de la coproduction, trop grise et quelconque car canadienne, qui fait succéder à l'écran les Paul Gross, Don McKellar et autres Rossif Sutherland. En vidéo sur demande. **1/2

Film du jour: La ville d'un rêve

Annabel Loyola est fascinée par Montréal et la figure de Jeanne Mance. Son nouveau documentaire La ville d'un rêve explore à nouveau ses deux obsessions, développant des liens entre passé et présent, recourant aux voix d'Alexis Martin et de Pascale Bussières afin de narrer des parcours exceptionnels. Le cours d'histoire peut paraître statique et didactique, il n'en demeure pas moins intéressant. ***

Film du jour: Gabor

Avec Gabor, Joannie Lafrenière porte un regard humain et chaleureux sur le célèbre photographe hongrois installé au Québec depuis plusieurs décennies. Son documentaire ne révolutionne rien sur le plan esthétique, mais il se plaît à filmer avec attention le quotidien du grand artiste tout en illuminant son parcours entre hier et aujourd'hui. Au cinéma dès vendredi. ***

Film du jour: It's a Disaster

Un repas entre amis tourne mal dans It's a Disaster de Todd Berger, une comédie souvent irrésistible où il est question d'amour, de tentations et même de la fin du monde! Les personnages attachants se succèdent au même titre que les situations amusantes et si l'ensemble perd de sa vigueur, il y a toujours un commentaire hilarant ou une réaction disproportionnée afin de remettre le rire à l'avant. Même une décennie après sa sortie, le long métrage demeure toujours pertinent... et sans doute plus, encore. ***

Film du jour: The Baxter

The Baxter (2005) de Michael Showalter ne manque pas de charme. Impossible de ne pas s'identifier à ce héros trop gentil qui ne voit même pas que la femme de sa vie se trouve près de lui. Surtout que la distribution qui comprend Elizabeth Banks, Justin Theroux, Peter Dinklage, Paul Rudd et la pétillante Michelle Williams s'avère particulièrement relevée. Dommage que le script soit si prévisible, les situations si inégales et le héros si lisse qu'on n'adhère qu'à moitié à cette entreprise mignonne mais inconséquente. **1/2

Critique Alors on danse

Des comédiens talentueux perdent leur temps - et le nôtre - dans Alors on danse de Michèle Laroque. Ma critique est à lire sur Cinoche. **

Film du jour: Pleasure

Narrant l'immersion d'une jeune femme dans l'industrie de la pornographie, Pleasure de Ninja Thyberg fascine et passionne, prenant soin de bien développer le milieu machiste sans pour autant juger son héroïne. Cette dernière est incarnée avec force par Sofia Kappel qui module constamment sa partition, portant pratiquement le film sur ses épaules. La dernière scène ne peut que décevoir, mais tout ce qui s'est construit jusque-là force l'admiration. En salle. ***1/2

Critique Men

Après Ex Machina et Annihilation, Alex Garland est de retour avec Men, un autre récit féministe à saveur horrifique. Ma critique est à lire dans La Presse. ***

Film du jour: La panthère des neiges

Superbe documentaire sur la quête de deux hommes pour photographier un animal mythique, La panthère des neiges de Vincent Munier et Marie Amiguet arrive à combiner réflexions existentielles et paysages à couper le souffle, au détour d'un rythme lent qui permet de bien saisir l'état des lieux. En prime: une trame sonore exceptionnelle de Nick Cave et Warren Ellis. À découvrir au cinéma dès vendredi. ***1/2

Film du jour: Memoria

Prix du jury à Cannes en 2021, Memoria permet à Apichatpong Weerasethakul d'élargir son cinéma: en quittant sa Thaïlande natale pour la Colombie, puis surtout en suivant au plus près l'actrice Tilda Swinton qui lui permettra peut-être de rejoindre un plus grand public. Pour le reste, on se retrouve devant un condensé de son art, essentiel et métaphysique, lancinant et même humoristique à ses heures. Sa façon de renouer avec l'essentiel - la Terre, l'Autre, les souffrances antérieures - force l'admiration, utilisant les sens (vue, ouïe, toucher...) afin de faire écouler le temps différemment. Une expérience à ne pas manquer au Cinéma du Parc, pour une semaine seulement. Ma critique est à lire dans le numéro d'été de Ciné-Bulles. ****

Film du jour: Vortex

Vieillir, la belle affaire. Gaspar Noé en dévoile un portrait sombre dans Vortex, alors que la maladie sépare un couple qui s'aime, se manifestant au coeur même de sa mise en scène avec cet écran qui est presque toujours séparé en deux. Misant sur l'épreuve du temps, jouant la carte de l'âpreté sans oublier l'émotion, le film fascine et déstabilise, cumulant les sentiments les plus contradictoires. Voilà une expérience que l'on se rappellera longtemps. ***1/2

Entrevue Joachim Lafosse (Les Intranquilles)

Les Intranquilles prend l'affiche ce vendredi dans les salles du Québec. Pour se préparer à ce film d'exception, je vous invite à lire mon entrevue avec le cinéaste Joachim Lafosse dans le dernier numéro de Ciné-Bulles.

Film du jour: Reflection

Le cinéaste ukrainien Valentyn Vasyanovych est en train de se construire toute une filmographie. Une année à peine après son remarquable Atlantis, le voilà déjà de retour avec Reflection, une vision encore plus sombre de la guerre et des relations humaines. Comme toujours, c'est sa mise en scène exceptionnelle qui frappe les esprits tant les plans fixes sont longs et somptueux. Le cinéphile finit par se faire absorber dans ces toiles, arpentant les riches profondeurs de champs jusqu'à faire un avec ses inquiétudes. La grande violence happe rapidement, avant de s'amenuiser et que les personnages cherchent par les silences et une quelconque quête spirituelle - on se croit parfois chez Tarkovski tant le symbole est fort - de comprendre les mystères parfois ironiques de l'existence. Jusqu'à une conclusion sous le signe de la reconstruction, apaisante et mémorable. Ce soir au Cinéma Moderne. ****

Film du jour: Landru

Inspiré du célèbre tueur en série, Landru (1963) de Claude Chabrol est une satire grotesque de la bourgeoisie et de la société française. Tout est boursouflé - à commencé par la mise en scène plus ou moins maîtrisée et la performance de Charles Denner dans le rôle titre - au sein de cette oeuvre imparfaite qui débute timidement avant de s'extirper de la simple farce. S'il y a un personnage qui risque de demeurer en tête, c'est bien ce barbu menteur et séducteur. ***

Film du jour: Goat

Film sur la masculinité et les fraternités toxiques, Goat (2016) d'Andrew Neel n'a pas l'ambition de renouveler la roue que de la faire rouler avec efficacité, amenant rigueur et sérieux à un sujet éprouvé qui, s'il se perd en cours de route (mais pourquoi diable James Franco vient tout saboter?), peut compter sur de solides jeunes comédiens. ***

Film du jour: La jeune fille et l'araignée

Se déroulant majoritairement dans un appartement, La jeune fille et l'araignée de Ramon et Silvan Zürcher fait beaucoup avec peu, conviant l'esprit de Rohmer à un jeu de séduction entre jeunes gens. Intelligent et sensuel, énigmatique et surréaliste, ce film suisse qui ne manque pas de sous-entendus recourt au charme de ses interprètes et à une mise en scène théâtrale axée sur la profondeur de champs pour offrir tout un voyage (voyage). Aujourd'hui à la Casa d'Italia.

La revanche des salles de cinéma

Les salles de cinéma sont-elles en train de triompher du streaming? J'en ai parlé avec le coloré Vincenzo Guzzo, propriétaire de la chaîne de cinémas Guzzo. Mon entrevue est à lire sur le site du Metro.

Film du jour: In Front of Your Face

Bon an mauvais an, le cinéma de Hong Sang-soo réconforte l'âme, laissant un sourire sur les lèvres même s'il est teinté d'amertume. C'est le cas à nouveau de In Front of Your Face, un récit à la fois sombre et lumineux - tourné dans des couleurs éclatantes - sur une femme de retour au pays qui erre avec sa soeur avant de parler d'avenir en compagnie d'un réalisateur. Sa petite musique opère toujours au détour d'un scénario qui ne manque pas de surprises et de profondeur, porté par des interprètes à la grâce certaine. En voilà un qui se révèle en grande forme. Ce soir et le 19 mai à la Casa d'Italia. ****

Sorties au cinéma: Les innocents

C'est Vendredi 13 et il y a une fascinante oeuvre horrifique qui vient de prendre l'affiche au Québec. Ma critique du film Les innocents est à lire dans La Presse.

Film du jour: Gagarine

Gagarine n'aurait pu être qu'un récit d'apprentissage et un film de banlieue comme les autres. Sauf que ce premier long métrage de Fanny Liatard et de Jérémy Trouilh convie la liberté propre à la jeunesse et l'esprit de ces lieux qui tendent à disparaître afin de créer une oeuvre à part, pas irréprochable (l'abus de symboles et de sentiments se font rapidement remarquer) mais charmante et puissante dans sa dernière ligne droite. ***

Entrevue Céline Sciamma (Petite maman)

En prévision de la sortie québécoise de Petite maman, je me suis entretenu avec sa réalisatrice Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu). Mon entrevue est à lire sur le site de Cinoche.

Ma critique de ce film 4 étoiles se trouve pour sa part dans la revue Ciné-Bulles.

Film du jour: Pil

Les animations pour enfants sont nombreuse à prendre l'affiche à chaque mois. Pil de Julien Fournet ne sort pas nécessairement du lot pour son histoire prévisible et son graphisme remâché que pour ses personnages attachants, dont la palme revient à cette marionnette qui dit tout haut ce que les autres pensent tout bas. Sans doute que les petits seront plus intéressés à l'aventure que les plus grands, mais dans le genre, il s'est fait bien pire. **1/2

Film du jour: Tre Piani

Travaillant pour la première fois à partir d'un scénario qu'il n'a pas écrit, Nanni Moretti propose avec Tre Piani trois portraits sombres de l'Italie, des valeurs que l'on peut léguer aux enfants et qui finissent par diviser - ou rapprocher - des familles. Des enjeux puissants qui sont toutefois traités superficiellement, au détour de scènes souvent trop appuyées au symbolisme proéminent. Sans doute qu'il y a des moments magnifiques (comme cette danse impromptue), mais ils ne peuvent rien face aux séquences plus grotesques où l'on se demande s'il faut rire ou pleurer. Des interprètes de talent sont coincés dans des rôles monolithiques et peu aimables... ce que renversent heureusement les éclairants personnages féminins. **1/2

Marry Me (blu-ray)

Bluette imbuvable sur un des couples les plus mal assortis du cinéma hollywoodien (Jennifer Lopez et Owen Wilson), Marry Me de Kat Coiro ne lésine sur aucun cliché, enveloppant tout de sirop pendant près de deux heures. Celui qui donne mal à la tête et qui lève rapidement le coeur. Même si l'édition demeure très jolie et les suppléments omniprésents, il faut sérieusement être en manque de film romantique pour prendre son pied. (Universal)

Film du jour: Les voisins de mes voisins sont mes voisins

Les Sommets du cinéma d'animation débutent ce soir avec la présentation de Les voisins de mes voisins sont mes voisins d'Anne-Laure Daffis et Léo Marchand, un dessin animé particulièrement absurde. La faune de personnages délirants et de situations incroyables compensent pour la qualité inégale des gags et les quelques répétitions qui parsèment le récit. ***1/2

Les sommets du cinéma d'animation

Les Sommets du cinéma d'animation débutent demain. Pour l'occasion, voici quelques activités à ne pas manquer. Mes choix sont à découvrir dans La Presse.

Film du jour: The Northman

Après deux excellents films indépendants, Robert Eggers est au commande avec The Northman de son premier film de studio. Surprise! Sa vision demeure intacte, étant décuplée par un budget faramineux pour offrir le long métrage de vikings que tout le monde a rêvé. Barbare à souhait, cette oeuvre visuellement splendide et volontairement grotesque puise à la fois au sein de Hamlet, de Conan et de Valhalla Rising pour offrir une véritable leçon de cinéma et de vengeance qui n'est, évidemment, pas à prendre au premier degré. ***1/2

Sorties au cinéma: Très belle journée

Connu pour avoir réalisé le premier film québécois Netflix (avec Jusqu'au déclin), Patrice Laliberté récidive par l'entremise de Très belle journée qui constitue l'un des premiers longs métrages de la Belle Province tournés avec un téléphone cellulaire. Cette oeuvre libre sur l'aliénation des grandes villes se révèle toutefois ténue dramatiquement, déployant une intrigue répétitive qui peine à captiver. Mais lorsque le héros erre sur sa bicyclette et que la musique embarque, un certain plaisir se fait ressentir. Au cinéma. **

Film du jour: Peace By Chocolate

L'histoire vraie derrière Peace by Chocolate mérite d'être connue. Ce destin incroyable de réfugiés syriens en Nouvelle-Écosse vaut son pesant d'or. Surtout que son chocolat s'avère excellent. Mais cette fiction de Jonathan Keijser demeure indigeste avec ses bons sentiments à la tonne, ses personnages unidimensionnels et sa mise en scène risible. Sans doute qu'un documentaire aurait eu meilleur goût. **

Film du jour: Inès

La réalisatrice Renée Beaulieu aime les sujets difficiles. Après son excellent Les salopes ou le sucre naturel de la peau, elle suit par l'entremise d'Inès le destin d'une jeune femme qui peine à voler de ses propres ailes. Très investie, Rosalie Bonenfant porte le film sur ses épaules, livrant une performance incroyable. À tel point qu'elle finit presque par faire de l'ombre au récit (qui ressemble parfois à une variation de Requiem for a Dream dans sa façon d'aborder la drogue et la santé mentale) et à ses partenaires de jeu (dont le toujours impeccable Roy Dupuis, qui aura rarement été aussi peu vêtu à l'écran). La mise en scène viscérale rappelle qu'une image forte vaut plus au cinéma que n'importe quel dialogue et il y en a à la tonne dans cette création dérangeante qui ose explorer l'ombre au lieu de se contenter des artifices de la lumière. Au cinéma. ***

Film du jour: Adieu Monsieur Haffmann

Adieu Monsieur Haffman est l'adaptation d'une pièce de théâtre et cela transparaît tant la réalisation de Fred Cavayé paraît secondaire. Tous les enjeux tournent autour des relations conflictuelles entre deux hommes pendant la Seconde Guerre mondiale. Des thèmes puissants (pouvoir, religion, classes sociales) livrés par deux excellents acteurs (Daniel Auteuil et Gilles Lellouche) qui ne donnent pourtant pas toujours le résultat escompté tant l'ouvrage didactique et un brin ennuyant traîne en longueur. Au cinéma. **1/2

Film du jour: La fine fleur

Catherine Frot aime incarner ces personnages froids et hautains, qui s'humanisent en côtoyant des gens de classes ordinaires. Elle est encore dans son élément dans La fine fleur de Pierre Pinaud, une comédie sociale sur une créatrice de roses qui doit affronter la compétition. Dommage que le scénario manque à ce point de subtilité et la mise en scène de finesse, car la plupart des comédiens s'en sortent honorablement dans des rôles près des clichés. Au cinéma ce vendredi. **1/2

Film du jour: Intregalde

L'enlisement. Ce terme pourrait être la base de la Nouvelle Vague roumaine. Il est au coeur, littéralement, d'Intregalde, alors qu'une voiture et ses occupants devient prisonniers d'une région obscure. Jouant à la fois du côté du cinéma de genre et de la satire désespérée, le nouveau film de Radu Muntean (Mardi, après Noël) séduit amplement avec ses longs plans fixes (on se croirait parfois chez Nuri Bilge Ceylan), développant toute une critique de société et d'humanité autour d'éléments ténus et répétitifs. La figure du vieil homme marquera d'ailleurs les consciences. À voir au cinéma. ***1/2

Prix AQCC du meilleur film québécois 2021 décerné à...

L'Association québécoise des critiques de cinéma a tranchée. Le meilleur film québécois de 2021 a été décerné à la magnifique animation Archipel de Félix Dufour-Laperrière. Voici ma critique en rappel.

Film du jour: Genus Pan

Film le plus court de Lav Diaz depuis des lustres (seulement 157 minutes: un véritable court métrage pour lui), Genus Pan (2020) est un film noir en pleine jungle, où la soif d'argent aura des conséquences désastreuses. À la fois fable politique puissante et variation méticuleuse sur The Treasure of the Sierra Madre, cette oeuvre riche quoique trop verbeuse fascine par son utilisation de la lumière qui semble sans cesse séparer ses personnages, parfois plus sauvages qu'humains. ***1/2

Film du jour: Love Affair (1939)

Une des plus belles histoires d'amour du cinéma américain, la version de 1939 de Love Affair de Leo McCarey n'a pas perdu de son pouvoir d'évocation. Sans doute que la réalisation aurait pu être plus relevée, mais cette rencontre entre Charles Boyer et Irene Dunne provoque toujours autant de flammèches, jouant à la perfection dans des registres romantiques, satiriques et même mélodramatiques, créant un charme explosif dans la première partie avant de laisser l'émotion émaner par la suite, jusqu'à une finale inoubliable. ****

Film du jour: L'oeil du malin

Si Hitchcock avait réalisé un film en appliquant les codes de la Nouvelle Vague, cela aurait sûrement donné quelque chose comme L'oeil du malin (1962). Plutôt verbeux, ce suspense offre surtout la possibilité à Claude Chabrol d'analyser froidement le couple et de le détruire peu à peu, par l'inclusion d'une troisième personne. Sa photographie élaborée en noir et blanc, sa musique dissonante et ses interprètes détachés confèrent un climat d'étrangeté à l'objet qui, faute de séduire totalement, agit comme une bombe à retardement. ***