Ambitieux premier film qui pourrait bien être une sorte d’«Inception»
romantique, «The Words» séduit malgré ses quelques faiblesses et son ton trop
précieux. Entre outre, la distribution y est exemplaire.
Un romancier à succès (Dennis Quaid) lit des extraits de son nouvel
ouvrage à une foule médusée. Il est question d’un écrivain (Bradley Cooper) qui
cherche à faire publier son premier livre. Il y arrive et le résultat rencontre
un immense succès public et critique. Le problème est que ces mots couchés sur
papier ne sont pas de lui, mais d’un vieillard (Jeremy Irons) qui raconte sa
propre jeunesse à Paris tout juste après la Seconde Guerre mondiale.
Cela fait plus de dix années que Brian Klugman et Lee Sternthal (qui ont
tous les deux participé à l’histoire du divertissant «Tron : Legacy») ont
écrit ce scénario. Il devient l’objet de leur première réalisation qui ne
manque pas de classe. Tout tombe en place, de la photographie extrêmement
soignée à la musique – beaucoup trop présente et insistante – qui rappelle les
compositions de Philip Glass et de Michael Nyman. On sent parfois ce désir un
peu artificiel de faire beau, mais cela ne tombe pas sur les nerfs outre
mesure.
L’histoire à tiroirs qui navigue allègrement entre trois époques
différentes est complexe mais assez limpide, hormis cette fin qui est ouverte à
toutes les interprétations possibles et inimaginables (Christopher Nolan aurait
beaucoup aimé). «The Words» confronte la réalité à la fiction, à la nécessité
de vivre avec ses choix et à la tentation d’embellir le passé. Sans qu’on ne le
sache réellement, un mensonge peut affecter tout ce qui a été dit précédemment,
laissant planer le doute sur la motivation de chacun des personnages.
Il s’agit également d’histoires d’amour traitées avec poésie, tendresse
et volupté. Les êtres ne trouvent plus les mots pour exprimer leurs sentiments,
laissant leurs corps en mouvement et en errance. Cela nécessitait de bons
acteurs pour faire avaler la pilule puisque les personnages manquent parfois
d’épaisseur et le casting en place (Cooper, Quaid, Irons, mais également Olivia
Wilde, Zoë Saldana et J.K. Simmons) est tout simplement formidable. Les
faux-pas sont rares et le duo composé de Bradley Cooper et de Zoë Saldana est
le plus lumineux du récit.
Sans tambour ni trompette, «The Words» est un effort enveloppant, qui a
tendance à trop en faire, mais dont la surenchère n’empiète pas trop sur le
bonheur rencontré. On imagine déjà un public – sans doute plus féminin que
masculin – vouer un mini culte à l’ouvrage. Et ce sera sans doute mérité.
3/5
pourquoi vous pensez que le public qui va vouer un mini culte à l'ouvrage sera plus féminin que masculin ... ?
RépondreEffacerPeut-être que ce genre de films, mêlant sentiment et réflexion est - en tout cas, pour les gens sautant à pieds joints dans les clichés - plutôt orienté pour un public féminin, qui, j'imagine est plus à même de comprendre cette histoire et ce qui en découle.
RépondreEffacerMais soit dit en passant, c'est une grossière erreur. Et comme l'auteur de cet article n'a pas été capable de comprendre ce film. Il a donc décidé d'utiliser un vieille "légende urbaine". Histoire de ne pas avoir à se justifier envers lui même.
pas de langue de bois: pour ma part j'ai aimé ce film et sans parler de lui vouer un culte je ne peux que le recommander a mes proches et amis. j'ai passé un très agéable moment les acteurs sont irréprochables la photo est superbe l'histoire est prenante... Pourquoi bouder son plaisir et se poser des questions telle que je suis un mec dois-je aimer ce film?
RépondreEffacerJe ne voulais offenser personne avec ce commentaire. C'était une simple constatation, de la fois que j'ai pu le voir en salle et de la fois que je l'ai revu en dvd. À tous les coups, je constatais seulement que le public féminin l'aimait davantage, après maintes discussions et tout. Bien entendu, il n'y a rien de scientifique là-dedans, même si j'avoue l'avoir apprécié malgré ses quelques lacunes.
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