mercredi 4 août 2010

Retour sur Filière 13


On se fait un devoir d'assister à tous les films québécois, des titres obscurs aux grosses productions commerciales. Souvent la qualité y est, parfois pas, mais généralement, il y a toujours quelque chose d'intéressant qui en ressort. C'est difficilement le cas de Filière 13, la nouvelle réalisation de Patrick Huard.

Déjà que Les 3 P'tits cochons n'était pas très convaincant, ce nouveau titre traite encore plus superficiellement du malaise des mâles québécois à travers trois flics en pleine déchéance. Malgré sa distribution de choix (Guillaume Lemay-Thivierge, Paul Doucet, Claude Legault) et son budget confortable, le résultat croule sous les stéréotypes et les farces douteuses, des moments absurdes qui ne fonctionnent guère et d'autres plus dramatiques qui s'écrasent lamentablement.

Mais bon, c'est un film québécois, alors le mot d'ordre n'est qu'en dire que du bien. Lorsqu'on cherche à faire le contraire, on se fait rabrouer comme le chroniqueur de La Presse. Sans doute que la réalisation est inutilement tape à l'oeil, sauf que le scénario écrit à quatre mains est encore plus désolant et insultant.

D'un côté on veut que les films d'ici fassent beaucoup d'argent afin que ce succès serve à encourager un cinéma plus délicat, plus difficile. De l'autre, si c'est le cas de Filière 13, cela va donner une raison de refaire quelque chose de similaire, d'appliquer à nouveau cette recette indigeste mais gagnante, car il y a un public qui le consomme. Épineux dilemme en perspective.

En attendant, ma critique complète se trouve sur le site Lecinema.ca en cliquant ici.

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