Entrevue Stéphane Lafleur (Viking)

Pour la sortie du délicieux film québécois Viking, je me suis entretenu avec son réalisateur Stéphane Lafleur. Mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Maria rêve

Une ménagère s'initie à l'art et retrouve foi en la beauté dans Maria rêve, un joli petit film signé Lauriane Escaffre et Yvo Muller. La mise en scène ne casse peut-être rien et les messages sont parfois un peu trop appuyés, mais l'émotion poétique touche sa cible et le duo formé de Karin Viard et Grégory Gadebois fonctionne à merveille. En salle dès demain. ***

Film du jour: The Munsters

Rob Zombie adapte le célèbre sitcom The Munsters pour le cinéma avec un résultat plutôt confondant. (Universal)

C'est quoi? Une vampiresse de 150 ans tombe amoureux d'un être immense... au grand dam de son père qui a d'autre plan pour elle.

C'est comment? Rob Zombie débarque là où personne ne l'attend avec ce film pour enfants...

Et pourtant? ... malheureusement le résultat est désolant, ayant peu de choses en commun avec son modèle. Le résultat traîne en longueur, le scénario est pauvre, l'interprétation chargée, l'humour tombe à plat et les effets spéciaux surprennent mais jamais pour les bonnes raisons.

Techniquement? Les pistes sonores ne manquent pas de profondeur et les voix s'entendent aisément. Dans le même optique, les images sont détaillées et les teintes colorées.

Suppléments? Cette édition dite de collection comprend un blu-ray. Les bonus réunissent un documentaire qui revisite l'émission culte et une piste de commentaires du cinéaste.

Au final? Ratage spectaculaire s'il en est un, The Munsters rappelle que cela ne sert strictement à rien de piller le passé si c'est pour offrir quelque chose d'aussi indigeste. À quand un bon film de la part de Rob Zombie? Cela commence à faire longtemps...

Film du jour: Echo

Un des meilleurs cinéastes islandais en activité, Runar Runarsson propose avec Echo (2019) une réflexion sur la condition humaine. Le procédé, ponctué de vignettes, de plans fixes et peu de dialogues, rappelle Roy Andersson. Si le résultat n'est pas aussi mémorable et qu'il s'éparpille, le mélange d'émotions et d'absurdité touche la cible. Surtout que le film ne manque pas d'images fortes. ***

Film du jour: Where the Crawdads Sing

Transposition du roman à succès, Where the Crawdads Sing d'Olivia Newman fut l'un des films les plus rentables de 2022. (Sony Pictures)

C'est quoi? Une femme élevée dans un marais est suspectée de meurtre.

C'est comment? Le public semble beaucoup réagir à cette histoire de courage et de détermination.

Et pourtant? Pourtant le scénario est pauvre, l'interprétation inégale, la réalisation sans personnalité et le rendu particulièrement kitsch.

Techniquement? En revanche, les images sont magnifiques, exploitant convenablement les enceintes. C'est le cas également des pistes sonores à la fois précises et immersives.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray une copie numérique. Les bonus réunissent quelques scènes supprimées, un vidéoclip de Taylor Swift et des documentaires portant sur l'adaptation du phénomène, la création de ce monde particulier et les touches féministes.

Au final? Sirupeuse et beaucoup trop longue, cette création que n'aurait pas reniée Nicholas Spark finit par faire rire involontairement, à la fois dans la façon de traiter son sujet que d'y intégrer une touche malhabile de «cinéma d'auteur».

Film du jour: Rumba la vie

Souvent en roue libre devant la caméra, Franck Dubosc l'est également lorsqu'il réalise, transformant Rumba la vie en farce grossière et raciste dont on ne rit pratiquement jamais. C'est à se demander ce que Jean-Pierre Darroussin et Michel Houellebecq sont venus gagner dans cette galère. **

Film du jour: Blonde

Adapté du roman de Joyce Carol Oates, Blonde d'Andrew Dominik raconte sous le mode de la fiction fantasmée la vie de Marilyn Monroe. Un biopic hors de l'ordinaire, très soigné visuellement et musicalement, qui bénéficie de l’interprétation saisissante d'Ana de Armas. En revanche, la trop longue durée du film (près de trois heures) pourra lasser. Tout comme la propension de transformer l'héroïne en victime, d'abord de sa mère et puis de tous les hommes qu'elle rencontre, elle qui ne rêvait que de tranquillité, de normalité et d'enfant... Présentement au cinéma et sur Netflix le 28 septembre. **1/2 

Film du jour: Don't Worry Darling

Don't Worry Darling d'Olivia Wilde est une véritable énigme. Les thèmes sont fascinants et Florence Hugh s'avère excellente, mais les développements laissent tellement à désirer et Harry Styles est si mauvais que cela finit par se faire ressentir sur cette oeuvre qui sent le déjà vu à plein nez. Ma critique. **1/2

Film du jour: Eternal Spring

Représentant du Canada à la prochaine cérémonie des Oscars, Eternal Spring de Jason Loftus est un documentaire sur la résistance de quelques personnes qui voient leur foi menacer par le gouvernement chinois. Bénéficiant d'une animation imagée et d'une réalisation maîtrisée qui distille le suspense, le long métrage captive malgré quelques moments plus manipulateurs qui tentent de soutirer des larmes. ***1/2

Film du jour: Robuste

Deux êtres solitaires finissent par s'apprivoiser dans Robuste de Costance Meyer, un film classique, prévisible et oubliable, qui mérite l'attention seulement pour les performances senties de Déborah Lukumuena et de Gérard Depardieu, qui semble ici jouer son propre rôle. **1/2

En attendant le FNC (programmation et entrevue)

La programmation de la 51e édition du Festival du nouveau cinéma a été dévoilée hier. Je me suis entretenu avec le directeur général du FNC afin de faire le point de la question. Mon texte est à lire sur La Presse.

Film du jour: Unidentified

Avant Miracle, le cinéaste roumain Bogdan George Apetri avait réalisé Unidentified (2020), un suspense policier sur un flic qui est prêt à tout pour élucider un crime. Réalisé de main de maître et bénéficiant d'une interprétation forte, ce polar ironique sous fond de racisme dérape malheureusement un peu à mi-chemin lorsque les invraisemblances finissent par se faire ressentir. En vidéo sur demande via Film Movement. ***

Film du jour: See How They Run

Film méta se nourrissant de l'univers d'Agatha Christie, See How They Run de Tom George veut tellement être ludique et novateur qu'il en devient simpliste et préfabriqué. Reste deux excellents acteurs (Sam Rockwell et Saoirse Ronan) qui s'amusent dans les rôles principaux. Ma critique est à lire sur Cinoche. **1/2

The Black Phone (blu-ray)

Sinistre à souhait, The Black Phone débarque dans le confort de sa maison pour faire frissonner les cinéphiles. (Universal)

C'est quoi? Un garçon de 13 ans se fait kidnapper par un sadique qui n'en est pas à son premier méfait.

C'est comment? Les acteurs sont excellents et Ethan Hawke donne froid dans le dos. Quelques séquences font sursauter.

Et pourtant? Le scénario manque de tonus et ressemble à du sous Stephen King. Le récit tend à s'éparpiller.

Techniquement? Les contrastes exemplaires sont soutenus par une image riche et détaillée. Les pistes sonores immersives ne tardent pas à faire réagir.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus regroupent une piste de commentaires du cinéastes Scott Derrickson, deux séquences supprimées, un court métrage du réalisateur et quatre documentaires qui s'intéressent à l'apport de la star, la vision du metteur en scène, le soin apporté à la conception visuelle et la création esthétique du rêve.

Au final? Sans être particulièrement révolutionnaire, The Black Phone parvient à divertir sans trop d'effets secondaires. On s'y intéressera d'abord et avant tout pour la prestation d'Ethan Hawke, qui risque de camper plein de méchants dans un avenir rapproché.

Ma critique complète

Film du jour: Niagara

Guillaume Lambert renoue avec la famille et la comédie dramatique par l'entremise de Niagara, un divertissement sympathique à souhait qui compense son rythme inégal par une distribution enjouée. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

L’automne au cinéma en 12 films québécois

L'automne s'installe tranquillement, amenant avec lui la sortie de quelques-uns des meilleurs films de l'année. Que nous réserve la cuvée du cinéma québécois? Ma sélection des 12 titres à ne pas manquer est à lire dans les pages du Métro.

Film du jour: The Silent Twins

Deux jumelles décident de ne plus communiquer avec le monde extérieur dans The Silent Twins d'Agnieszka Smockzynska, une histoire vraie qui arrive à s'échapper des conventions grâce à quelques touches fantaisies et la dévotion de ses héroïnes. Ma critique est à lire sur La Presse. ***

Film du jour: Le rêve et la radio

Présenté à Rotterdam et à Berlin, Le rêve et la radio d'Ana Tapia Rousiouk et Renaud Desprès-Larose est probablement le plus beau film québécois de l'année. Une oeuvre ambitieuse et follement originale sur la jeunesse, qui ose l'expérimentation et le lyrisme comme rarement dans notre cinématographie. Ma critique complète figurera dans la prochaine édition de Ciné-Bulles. ****

Film du jour: Serre moi fort

Mathieu Amalric n'est pas seulement un excellent acteur. Il est en train de devenir un grand cinéaste. Après son sublime Barbara, le voilà de retour avec Serre moi fort, une adaptation d'une pièce de Claudine Galea qui mélange passé, présent, fantasmes, rêves et lubies à l'aide d'un montage vertigineux aux ellipses sidérantes. Les thèmes sensibles et délicats vont droit au coeur, gracieuseté de la présence inoubliable de son héroïne Vicky Krieps. Un peu comme si Resnais s'était permis un mélo à la Sirk. En exclusivité pendant deux semaines au Cinéma Moderne. Ma critique. ****

Film du jour: Incroyable mais vrai

Quentin Dupieux sévit encore. Le maître de l'absurde traite cette fois de voyage dans le temps avec son savoureux Incroyable mais vrai, embarquant une distribution de haut calibre - Chabat, Magimel, Demoustier - dans une aventure sombre et délirante, plus accessible que ses précédentes. Ma mini-critique est à lire sur La Presse. À partir de demain au Cinéma Public. ***1/2

Entrevue Niagara

François Pérusse trouve son premier rôle important au cinéma dans Niagara de Guillaume Lambert, où il doit renouer avec ses frères après le décès de leur père. Je me suis entretenu avec le célèbre humoriste et mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Pearl

Antépisode de X paru il y a quelques mois seulement, Pearl permet à Ti West de rendre hommage à une nouvelle tranche de cinéma - les années 20 à 50 - à l'aide d'un film très soigné visuellement. Même si l'ensemble dépasse difficilement le niveau du pastiche, quelques scènes marquantes et la composition démentielle de Mia Goth dans le rôle titre élèvent cette production transgressive. Ma critique est à lire su Cinoche. ***

Film du jour: Fuir

Réputée pour ses documentaires à échelle humain, Carole Laganière propose avec Fuir une excursion dans une maison pour femmes victimes de violence conjugale. Centré autour de ses belles âmes éplorées sans pour autant exclure celles qui en prennent soin, le long métrage mélange douleur et beauté. La forme ne casse peut-être rien, ce qui n'empêche pas quelques moments plus poétiques d'émaner. En salle ce vendredi. ***

Film du jour: Le chêne

Fêtant cette année son 30e anniversaire, Le chêne demeure probablement LE chef-d'oeuvre du cinéaste roumain Lucian Pintilie. Se déroulant sous le régime de Ceausescu, ce film hors norme combine merveilleusement drame et absurdité, surprenant constamment au détour d'une intrigue riche et faussement ludique. L'actrice Maia Morgenstern est tout simplement magistrale dans la peau de l'héroïne dévergondée, prête à tout affronter. ****1/2

Entrevue Je vous salue salope

Pour la sortie de Je vous salue salope, l'incendiaire documentaire sur la misogynie en ligne, je me suis entretenu avec ses réalisatrices Léa Clermont-Dion et Guylaine Maroist. Mon entrevue est à lire dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Un couteau dans le coeur

Hué lors de sa présentation à Cannes, Un couteau dans le coeur de Yann Gonzalez s'avère pourtant un bel objet esthétisant, pastichant le giallo et les films sur le cinéma avec sensualité et savoir-faire. Même si le récit s'avère inégal (surtout dans sa seconde partie), plusieurs moments rigolos et mélancoliques en ressortent. Vanessa Paradis trouve un de ses plus beaux rôles en carrière, amenant une énergie particulière à un long métrage qui en possède déjà beaucoup. ***

Film du jour: Bruno Reidal

Inspiré d'une histoire vraie, Bruno Reidal de Vincent Le Port est un film à glacer le sang, où un adolescent se confesse d'avoir froidement assassiné un enfant. Une oeuvre austère, forte et magnifique, parmi les meilleures de l'année. Ma critique est à lire sur La Presse. ****

Film du jour: Je vous salue salope

Documentaire incendiaire sur la cyberviolence et la haine perpétrée envers les femmes, Je vous salue salope de Léa Clermont-Dion et Guylaine Maroist se suit comme un film d'horreur. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: The Grief of Others

Suite à un remarquable premier film (In the Family), Patrick Wang propose The Grief of Others (2015), un drame sur les silences et les blessures du passé. Encore une fois, sa réalisation attentive donne la latitude aux longs plans qui font le plein d'émotions. Et bien que le scénario se perd quelque fois dans des sous-intrigues moins essentielles, la trame principale demeure puissante à bien des égards. Des comédiens peu connus incarnent avec force et sensibilité des personnages complexes, fragilisés. ***1/2

Film du jour: Il n'y aura plus de nuit

Composé à partir d'enregistrement vidéos de caméras thermiques utilisés par des pilotes et artilleurs d'hélicoptères en zones de combats, Il n'y aura plus de nuit d'Éléone Weber est un documentaire glaçant qui interroge la part de responsabilité de chacun. La technique désoriente allègrement le regard, alors que la réflexion sur les images s'étend des soldats au monde du cinéma, dans la façon - ou non - de s'inscrire dans une réalité tangible. Fascinant à bien des égards, bien que la voix hors champ se veut parfois redondante. À découvrir via Mubi. ***1/2

Film du jour: Le péril jeune

À une autre époque, Cédric Klapisch réalisait de grands films générationnels. C'est le cas du Péril jeune (1994), qui a lancé la carrière de Romain Duris et mis sur la carte un cinéaste plein de talent qui est capable de faire de belles choses avec l'intime et l'anecdote. Tout cela en s'entourant d'excellents acteurs, en soignant sa mise en scène et en faisant confiance à son scénario riche de trouvailles marquantes. Présenté ce soir à la Cinémathèque québécoise. ****

Film du jour: Cul-de-sac

Cul-de-sac (1966) ne ressemble à rien d'autre dans la filmographie de Roman Polanski. À la fois suspense, huis clos et satire ironique, le film se dérobe constamment aux conventions, s'amusant à jouer avec les attentes du spectateur, laissant l'humour noir mener le bal. À tel point qu'on peut être fasciné et irrité (parfois les deux en même temps) devant cette rencontre grotesque entre un malfrat et deux amoureux. François Dorléac ensorcelle sans difficulté l'écran, au même titre que la magnifique photographie en noir et blanc. ***1/2

Film du jour: Fantastic Beasts: The Secret of Dumbledore

Supérieur à ses deux prédécesseurs mais toujours faible à côté des Harry Potter, Fantastic Beasts: The Secret of Dumbledore de David Yates a le mérite de s'attarder à l'histoire d'amour entre le célèbre sorcier et le méchant Grindelwald, ce qui permet une confrontation intense entre Jude Law et Mads Mikkelsen. Pour le reste, il s'agit toujours un peu de la même longue histoire, avec des personnages peu attachants et trop d'effets spéciaux. Au moins la trame sonore de James Newton Howard demeure de qualité. **1/2 

Film du jour: En attendant Bojangles

Adapté du roman à succès, En attendant Bojangles de Régis Roinsard est coincé entre une première heure trop burlesque et une seconde trop dramatique. Des ruptures de tons qui ne fonctionnent pas malgré tout le brio de ses comédiens. Ma critique est à lire sur le site de Cinoche. **1/2

Film du jour: Un bon patron

Sombre satire des jeux de pouvoir qui s'exercent en coulisses, Un bon patron de Fernando Leon de Aranoa doit beaucoup à Javier Bardem, hilarant en patron charismatique qui n'est jamais qui il prétend être. L'interprète est si savoureux qu'on remarque que tardivement la mécanique répétitive du script qui n'évolue pratiquement jamais. En salle. Ma critique ***

Film du jour: Woman on the Beach

À une autre époque, Hong Sang-soo se laissait aller avec des films de plus de deux heures. C'est le cas de Woman on the Beach (2006), où un cinéaste qui se mord les doigts d'avoir quitté une fille renoue avec une autre fille qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau... La répétition mène toujours le bal dans ce long métrage qui regroupe tous ses thèmes de prédilection. La première partie, parfaitement cohérente, s'ouvre sur une seconde variation, beaucoup plus surprenante, où le récit explore, se perd et retrouve son chemin. Quelques détours pourront sembler cahoteux, mais la finesse du regard laisse béat. ****