mardi 31 juillet 2018

Tully (Blu-ray)

Alors que chaque nouveau film de Jason Reitman est moins bon que son prédécesseur, le réalisateur montréalais tente de freiner l’hémorragie avec Tully (Universal).

C'est quoi? Une mère de famille qui vient d'avoir un nouvel enfant reçoit l'aide d'une nounou afin de pouvoir récupérer la nuit.

C'est comment? Charlize Theron est en pleine possession de ses moyens, aidée par une solide distribution secondaire. C'est drôle par endroits, mélancolique et dramatique à d'autres moments.

Et pourtant? La réalisation manque de punch. Le sujet est abordé en surface. Une surprise tardive  et invraisemblable façon The Sixth Sense/Fight Club vient un peu gâcher la sauce.

Techniquement? Rien à redire. Tout est bien beau et les heureux choix sonores sortent du lot.

Suppléments? Un tout petit segment sur les relations interpersonnelles.

Au final? Après les laborieux Labor Day et surtout Men, Women & Children, le cinéaste prouve qu'il n'est pas fini. On attend toutefois qu'il retrouve la fougue d'antan. 2,5/5

Film du jour: Amiko (Fantasia)

Amiko est un tout petit film, autoproduit et fauché, qui parle des tourments de l'adolescence avec un vent de fraîcheur. Malgré les thèmes communs qu'il aborde (amour, avenir, solitude), le récit sent la liberté à plein nez, autant au niveau de son héroïne désinvolte que de la mise en scène minimaliste, ornée de jolies trouvailles. À peine au début de la vingtaine, Yoko Yamanaka est déjà une cinéaste à suivre. Aujourd'hui à Fantasia. ***

lundi 30 juillet 2018

Tuktuq (dvd)

En plus des Affamés, Robin Aubert avait récemment offert l'intimiste Tuktuq (K-Films Amérique).

C'est quoi? Un caméraman envoyé dans un petit village du Nunavik a maille à partir avec sa conscience.

C'est comment? Minimaliste à souhait, ce poème qui oscille entre fiction et documentaire offre de magnifiques images. Difficile de ne pas être touché par les réflexions en jeu. Et dans le rôle du méchant, la voix de Robert Morin s'avère irrésistible. Critique complète.

Et pourtant? Ce n'est pas toujours très subtil. Quelques dialogues peuvent paraître ampoulés et certaines scènes méritent un estomac solide.

Techniquement? C'est soigné, autant au niveau de l'image et du son.

Suppléments? Une bande-annonce et on peut découvrir l'intéressant court métrage Tout va mieux de Robin Aubert.

Au final? Tout simplement un des meilleurs films québécois de 2017. Passé inaperçu, ce petit opus mérite grandement d'être découvert. 3,5/5

Film du jour: Fireworks (Fantasia)

Tiré d'une célèbre série télévisée des années 90, Fireworks de Akiyuki Shinbo et Nobuyuki Takeuchi est une animation japonaise extrêmement romancée sur les amourettes d'adolescents et cette possibilité de revenir dans le temps. Un bonbon sucré pas désagréable mais qui finit par peser et qui ne convainc pas totalement avec ses personnages superficiels et son graphisme soigné dont les incursions 3D mal imbriquées sautent aux yeux. **1/2

dimanche 29 juillet 2018

Les films préférés de... Sam Elliott

Homme à la voix d'or, Sam Elliott s'est construit depuis une cinquantaine d'années une carrière incroyable, apparaissant dans de nombreuses oeuvres cultes dont Butch Cassidy and the Kid, Mask, Up in the Air et évidemment The Big Lebowski (c'est lui l'étranger qui assure la narration). J'ai pu lui parler avant la présentation de The Man Who Killed Hitler and then The Bigfoot à Fantasia (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« J'aime beaucoup de films, surtout ceux qui sont vieux. Je me rappelle lorsque j'étais très, très jeune, en Californie, j'ai vu un film qui s'appelait Treasure Island. Ça m'a marqué à jamais. Mais comme film préféré, je dirais The Searchers de John Ford avec John Wayne. C'est le plus grand film au monde. L'histoire et les personnages sont tout simplement incroyables. »

Film du jour: Hanagatami (Fantasia)

C'est un testament haut en couleur que propose le mythique cinéaste nippon Nobuhiko Obayashi (House) avec Hanagatami. Oeuvre maîtresse de près de trois heures sur la jeunesse, les souvenirs, l'amour et la guerre, le récit romanesque au possible s'amuse à jouer avec les codes cinématographiques, ce qui risque d'en déboussoler plus d'un. Mais si on passe la première demi-heure, on se retrouve avec un opus fulgurant et inoubliable, que l'on voudra revoir plus d'une fois afin d'en saisir toutes les subtilités. C'est kitsch et mélancolique à la fois, transcendé par une technique à couper le souffle et une horde de personnages attachants. Possiblement le meilleur film présenté à Fantasia cette année. ****

samedi 28 juillet 2018

Sorties au cinéma: Les anges portent du blanc, Mission: Impossible - Fallout, Une part d'ombre, Stop and Awe, Our House

L'intime et le spectaculaire forment la courtepointe idéale cette semaine au sein des nouveautés au cinéma.

Les anges portent du blanc: Portant à la fois sur la Chine corrompue et la difficulté des femmes de se faire justice, cet opus éclatant de Vivian Qc donne froid dans le dos avec sa démonstration chirurgicale des rouages des apparences. La réalisation vigoureuse et métaphorique s'agence parfaitement à l'interprétation impeccable des comédiens. ***1/2
7e ciel

Mission: Impossible - Fallout: On ne verra probablement jamais un James Bond réalisé par Christopher Nolan. Ironiquement, ce qui s'en rapproche le plus est ce nouveau divertissement de Christopher McQuarrie qui offre des scènes d'action à tout casser et un Tom Cruise au sommet de son art. L'essayer c'est l'adopter. ***1/2

Une part d'ombre: Plus près du drame psychologique que du thriller, ce long métrage de Samuel Tilman porte sur la pression sociale d'un père de famille accusé de meurtre. Un récit senti et bien joué malgré quelques répétitions et baisses de régime. ***

Stop and Awe: Faire oeuvre utile est une chose. Surtout lorsqu'il s'agit du journalisme et des répercussions du 11 septembre 2001. Sauf que le dernier effort de Rob Reiner fait chou blanc avec son intrigue linéaire et sa mise en scène d'une autre époque. Qui n'est pas Spotlight qui veut. **

Our House: Les productions horrifiques sont tellement intéressantes ces temps-ci que les mauvaises détonnent allègrement. C'est le cas de cette histoire de maison hantée signée Anthony Scott Burns qui manque singulièrement de tension et de frisson. **

Film du jour: Bleach (Fantasia)

L'histoire se répète: on prend des mangas à succès, devenus des séries animées extraordinaires, et on fait avec ça un film tellement décevant qu'il risque d'irriter absolument tout le monde, autant les fans que les néophytes. C'est ce qui arrive avec la très attendue adaptation cinématographique de Bleach de Shinsuke Sato, qui ne peut que mordre la poussière avec ses développements foireux, ses personnages unidimensionnels et ses combats mal foutus qui font hurler de rire. Aujourd'hui à Fantasia. *1/2

vendredi 27 juillet 2018

Entrevue Fleuve noir

Présenté ce soir à Fantasia et prenant l'affiche la semaine prochaine, Fleuve noir est un polar qui confronte Vincent Cassel à Romain Duris. J'ai pu discuter avec son réalisateur Érick Zonca et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Crisis Jung (Fantasia)

Il y a du délire à la tonne dans Crisis Jung de Baptiste Gaubert et Jérémie Hoarau, une animation française divisée en épisodes de sept minutes sur les désarrois d'un héros au coeur brisé. Avec sa vision unique de l'apocalypse et son humour éclaté placé sous le mode sexuel, il y a de quoi sourire abondement même si l'ensemble tourne rapidement en rond. Plaisir primaire sans aucun effet secondaire. ***

jeudi 26 juillet 2018

Film du jour: Aragne: Sign of Vermillion (Fantasia)

De toutes les animations présentées à Fantasia cette année, Aragne: Sign of Vermillion de Saku Sakamoto est loin d'être la meilleure. Est-ce la faute de son graphisme limité ou de son scénario éparpillé? Car si l'ambiance cauchemardesque donne des frissons, l'ensemble manque de profondeur psychologique pour marquer réellement les esprits. Qui n'est pas Mamoru Oshii qui veut. **1/2

mercredi 25 juillet 2018

Film du jour: Blue My Mind (Fantasia)

L'adolescence est l'âge de tous les changements. C'est d'autant plus vrai pour l'héroïne de Blue My Mind qui voit son corps se transformer à l'apparition de ses premières menstruations... Récit classique, métaphores appuyées, ce premier long métrage de Lisa Brühlmann est heureusement sauvé par son regard empreint de sensibilité et sa solide direction de jeunes comédiennes. Le talent y est, il mérite seulement d'être affûté un peu. **1/2

mardi 24 juillet 2018

Entrevue Three Identical Strangers

Incroyable documentaire sur des triplés séparés à la naissance, Three Identical Strangers surprend constamment. Je me suis entretenu avec son réalisateur Tim Wardle et le fruit de mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Film du jour: Mamma Mia!

En attendant de découvrir (ou pas) sa suite, on se replonge dans le premier Mamma Mia! avec volupté. Ce plaisir coupable extrêmement kitsch n'est pas réellement un bon film. Il possède cependant l'énergie, la bonne humeur et les chansons pour dépayser amplement. Et entendre Pierce Brosnan chanter la pomme n'a pas de prix. ***

lundi 23 juillet 2018

Ready Player One

Steven Spielberg adapte au cinéma le populaire livre Ready Player One (Warner).

C'est quoi? Dans le futur, les êtres humains se rendent dans l'Oasis afin de mettre la main sur trois clés convoitées.

C'est comment? C'est le délire pour les geeks amateurs de culture populaire et des années 80. Les clins d'oeil sont légion et le film bombarde le spectateur d'action et de mouvements. En plus, on peut voir le tour comme une métaphore du cinéma de son créateur.

Et pourtant? C'est souvent excessif, autant dans sa vitesse d'exécution que sa trop longue durée. Cela demeure un divertissement superficiel, avec un héros sans saveur.

Techniquement? Rien à redire. C'est proche de la perfection. La rétine explose constamment, tout comme l’ouïe. Évidemment, l'édition 4K trône au sommet, mais le blu-ray et le dvd ne s'en laisse pas imposer non plus.

Suppléments? Un long et fascinant documentaire de près de deux heures, séparé en quelques segments représentatifs. De quoi rester scotché pendant longtemps.

Au final? Spielberg tombe dans la cure de jouvence et il offre exactement ce que ses fans veulent de lui, à grand coup de références et d'effets spéciaux. Après son très sérieux The Post, cela fait du bien.

Film du jour: Luz (Fantasia)

Aujourd'hui est présenté à Fantasia Luz, une création singulière et expérimentale de Tilman Singer, qui s'inspire du cinéma horrifique des années 70 et plus particulièrement des délires de Zulawski. Une fois passée une intrigante première scène émane un exercice de style vain et maniéré, pas totalement inintéressant (le jeu sur le son et l'image est appréciable) mais qui assomme progressivement au lieu de fasciner. ** 

dimanche 22 juillet 2018

Rampage

Entre Jumanji 2 et Skyscraper, Dwayne Johnson s'amuse à nouveau à sauver le monde dans Rampage (Warner).

C'est quoi? Des animaux grossissent après avoir été en contact d'une substance toxique et ils décident de tout détruire.

C'est comment? Gros, spectaculaire, stupide, à ne pas prendre au sérieux une seconde. The Rock assure dans le rôle titre, les bêtes sauvages en mettent plein la vue et il y a des séquences assez fabuleuses à la fin. Puis il y a George, dont on s'attache immédiatement.

Et pourtant? On s'amusait tout de même plus dans le précédent San Andreas de Brad Peyton. Les méchants manquent d'impact et les dialogues... mieux vaut les oublier!

Techniquement? C'est la totale. L'édition 4K est absolument fabuleuse avec son niveau incroyable de détails. C'est également très beau en blu-ray et en dvd avec ses couleurs fastes et sa riche utilisation des pistes sonores.

Suppléments? Quelques documentaires valables, des scènes supprimées honnêtes et un bêtisier. 

Au final? Les amateurs du genre seront comblés. Les autres passeront évidemment leur tour. Comme adaptation de jeu vidéo, il s'est toutefois fait bien pire. Et sur le plan visuel et sonore, c'est réellement impressionnant.

Les films préférés de... Jean-Michel Girouard et Joëlle Bond

Omniprésents au théâtre, Jean-Michel Girouard et Joëlle Bond étaient récemment en vedette de la comédie québécoise Napoléon en apparte. Je les ai rencontré et je leur ai demandé quels étaient leurs films préférés....

Joëlle Bond: J'aime beaucoup les Back to the Future, Zemeckis, le Spielberg des années 90 ou de E.T.. Je suis une grosse fan. J'écoutais beaucoup plus de films à cette époque-là aussi. Sinon Wes Anderson. C'est sûr que les scénarios de Christopher Nolan n'ont pas de bon sens. Personnellement, les films que j'ai du fun à regarder, c'est la culture pop de quand j'étais jeune.

Jean-Michel Girouard: C'est drôle, le cinéma québécois a un peu un aura, le film en région un peu drabe, lent, silencieux. En même temps, ça peut être tellement bon. Comme Le bruit des arbres. Sinon, j'aime les films où on donne du jus aux acteurs et on laisse les acteurs donner. J'aime mieux les films où l'acteur est mis beaucoup de l'avant plutôt qu'à la merci de la technique. Je pense à Chien de garde. Les acteurs ont eu beaucoup de liberté.

Film du jour: The Witch: Part 1 - The Subversion (Fantasia)

Présenté aujourd'hui et le 27 juillet prochain, The Witch: Part 1 - The Subversion  de Park Hoon-jung est une oeuvre coréenne qui emprunte les codes hollywoodiens - on pense beaucoup à Hanna - dans sa façon de synthétiser action, science-fiction et drame adolescent. Un long métrage bien rôdé mais ultimement quelconque et peu excitant, autant au niveau de l'intrigue alambiquée que des personnages sans saveur. Et dire que cela provient de l'esprit du scénariste de l'inoubliable I Saw the Devil. **

samedi 21 juillet 2018

Sorties au cinéma: Three Identical Strangers, Arrhythmia, Don't Worry, He Won't Get Far on Foot, Salyut-7, Mary Shelley, Je vais mieux, The Equalizer 2

La réalité qui devient fiction est de mise cette semaine parmi les nouveautés au cinéma.

Three Identical Strangers: C'est un fascinant documentaire que propose ici Tim Wardle, s'attardant à la fois à la nature humaine et celle de la société, confrontant l'inné et l'acquis à travers un dispositif plein de surprises, qui change constamment de style cinématographique en cours de route. ***1/2

Arrhythmia: Présenté secrètement au Forum, cette oeuvre russe de Boris Khlebnikov sur un ambulancier qui voit sa vie privée et professionnelle prendre le bord s'améliore à chaque instant après une pénible entrée en matière. Le système de santé en prend pour son rhume et Aleksandr Yatsenko perce littéralement l'écran dans le difficile rôle principal. ***

Don't Worry, He Won't Get Far on Foot: Après la déconfiture de The Sea of Trees, Gus Van Sant est de retour avec ce biopic mineur, un peu gnagna à l'arrivée mais sincère et tonique, secondé d'une mise en scène élaborée et d'excellents comédiens. ***

Salyut-7: Apollo 13 rencontre Gravity dans ce film russe techniquement au point et bien interprété, mais qui manque de suspense et qui sent un peu trop la propagande. **1/2

Mary Shelley: Autant la précédent Wadjda de la cinéaste Haifaa al-Mansour était excellent, autant on s'ennuie ferme devant cette peinture à numéros, superficielle et peu engageante. Rien à dire toutefois sur la prestation d'Elle Fanning et le soin esthétique qui y est apporté. **1/2

Je vais mieux: Les bons sentiments sont nombreux au sein de la dernière création de Jean-Pierre Améris, qui fait sourire à ses heures malgré cette fâcheuse propension à faire la morale. Et puis, ce manque de cinéma est toujours un peu fâcheux. **

The Equalizer 2: Inférieur à l'original qui n'était déjà pas génial, cette première suite à vie d'un long métrage de Denzel Washington se fourvoie par son manque flagrant d'originalité et d'idées. Au moins il y a cette scène d'action finale, spectaculaire, qui permet au réalisateur Antoine Fuqua de s'amuser le moindrement. C'est trop peu. **

Film du jour: LOUDER! Can't Hear What You're Singin', Wimp! (Fantasia)

Amateurs de musique et de films complètement cinglés, ne cherchez pas plus loin que LOUDER! Can't Hear What You're Singin's, Wimp! de l'excentrique de Satoshi Miki. C'est la rencontre improbable de deux musiciens aux antipodes et de leur union professionnelle face à l’adversité. Voilà une oeuvre follement originale, un peu mince mais pleine d'énergie et de fureur, qui explose comme les vieux opus de Sion Sono. C'est tellement survolté que la tension finit par se cour-circuiter à mi-chemin. Peu importe, on prend son pied jusque-là. Aujourd'hui à Fantasia. ***

vendredi 20 juillet 2018

Entrevue Sam Elliott

Avec un titre comme The Man Who Killed Hitler and then The Bigfoot, comment ne voudrait-on pas aller voir ce film à Fantasia? J'ai réussi à parler à sa vedette, le toujours excellent Sam Elliott, et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Room Laundering (Fantasia)

Présenté demain à Fantasia, Room Laundering de Kenji Katagiri s'apparente à un Amélie Poulain  qui est capable de voir des gens morts. Une comédie drôle, touchante et attachante tout pleine, ludique et profonde à ses heures, peuplée de personnages attendrissants. Rien pour laisser un souvenir impérissable, si ce n'est de la bonne humeur à revendre et une lampe en forme de canard que l'on voudra se procurer de toute urgence. ***

jeudi 19 juillet 2018

Film du jour: The Equalizer

Est-ce que The Equalizer avait besoin d'une suite? Ça, on le découvrira dès demain au cinéma. Mais en attendant, on revisite le premier tome sans trop d'ennui. Vrai que ce film noir stylisé d'Antoine Fuqua qui fait l'apologie de l'auto-justice ne brille pas par son originalité. La production est trop longue et molle pour sortir du lot. Mais les scènes d'action s'avèrent particulièrement efficaces, le méchant a la gueule de l'emploi et Denzel s'amuse comme un petit fou. **1/2

mercredi 18 juillet 2018

Film du jour: Neomanila (Fantasia)

Entre gentils et méchants, il y a une zone qui demeure bien floue. Elle est à peine visible dans Neomanila de Mikhail Red, un exercice techniquement soigné et parfaitement interprété, mais dont le scénario brouillon montre rapidement ses limites. On embarque difficilement dans l'exercice et une fois que la magie opère, elle est brusquée par ses répétitions et sa trop longue durée. Aujourd'hui à Fantasia. **1/2

mardi 17 juillet 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: You Were Never Really Here, Isle of Dogs, Disobedience, Unsane, Le petit Spirou, Truth or Dare, Dark Crimes

Qui a dit que le format Dvd et Blu-ray était mort? Car les nouvelles sorties sont vraiment nombreuses cette semaine.

You Were Never Really Here: Le phénoménal Joaquin Phoenix mène à bout de bras cette oeuvre coup de poing de Lynne Ransey, à inscrire parmi les meilleurs films de l'année. ****

Isle of Dogs: Wes Anderson est de retour avec un nouveau délire pour la tête et les yeux. On ne s'y ennuie pas une seule seconde. ****

Disobedience: Clairement surestimé, ce drame lesbien dans une communauté juive de la part de Sebastian Lelio vaut surtout pour ses interprètes et l'utilisation d'un classique de The Cure. ***

Unsane: Steven Soderbergh s'amuse comme un petit fou avec cette série B tournée avec un iPhone. Léger mais si divertissant. ***

Le petit Spirou: Encore une adaptation ratée d'un personnage mythique de bande dessinée. C'est d'autant plus dommage que la direction artistique était loin d'être négligeable. **

Truth or Dare: Le jeu préféré des adolescents dégénère dans cette production peu convaincante et jamais réellement effrayante. **

Dark Crimes: Jim Carrey et Charlotte Gainsbourg se fourvoient au sein de ce sombre polar d'une banalité affligeante, qui ferait n'importe quoi pour susciter la moindre réaction. Mais en vain. *1/2

Film du jour: Maquia: When the Promised Flower Blooms (Fantasia)

Parmi les animations les plus tristes de la planète, on peut dorénavant compter sur Maquia: When the Promised Flower Blooms de Mari Okada. Ce qui débute comme un grand spectacle épique se transforme rapidement en drame intimiste sur la maternité. L'émotion coule à flot (impossible de retenir ses larmes à la fin) et la grande qualité des dessins et de la trame sonore (du compositeur de Ghost in the Shell!) en font un spectacle à ne pas manquer. En espérant que Fantasia le repasse en fin de festival... ***1/2

lundi 16 juillet 2018

Film du jour: Being Natural (Fantasia)

Entre satire sociale et slapstick, Being Natural de Tadashi Nagayama est une oeuvre bien curieuse. En confrontant les valeurs de la ville à celles des régions, le film ne se révèle pas des plus subtils. Mais il ose explorer le genre avec mélancolie, d'abord ses conventions et ses clichés, puis avec une explosion de sensations inattendues. Et si ce mélange peut sembler laborieux, l'humour fait amplement sourire, tout comme les performances des comédiens. ***

dimanche 15 juillet 2018

Les films préférés de... Jean-Marc Vallée

Entre le cinéma (CRAZY, Dallas Buyers Club, Wild) et la télévision (Big Little Lies, Sharp Objects), Jean-Marc Vallée mène une carrière plus qu'enviable, ici comme à Hollywood. J'ai récemment pu m'entretenir avec le cinéaste québécois (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient quelques-uns de ses films préférés...

« J'ai de la misère à répondre à cette question. C'est comme mes chansons préférées. Je n'y parviens jamais. Mais du côté des réalisateurs, ça ressemble à Jacques Audiard. Habituellement, j'aime ça. C'est rare que j'ai des bémols. J'ai eu ma phase Scorsese pendant longtemps. Le grand Martin Scorsese. J'ai hâte de voir son prochain. »

Film du jour: Microhabitat (Fantasia)

Poignante comédie dramatique sur les valeurs et la marginalité, Microhabitat de Jeon Go-woon débute tout doucement, de façon candide et ludique, avant d'élever les enjeux, de resserrer la tension et de happer par sa nécessité. Cette quête d'un logement d'une trentenaire n'est qu'un prétexte à analyser les moeurs humains, ses classes et ses rêves. Un voyage doux-amer qui porte fruit. ***1/2

samedi 14 juillet 2018

Sorties au cinéma: Sorry to Bother You, Leave No Trace, Pendule, Have a Nice Day, Ni juge ni soumise, Skyscraper, Boundaries

Alors que Fantasia vient de prendre son envol, trois nouvelles sorties au cinéma méritent notre attention cette semaine

Sorry to Bother You: Quelle claque qu'offre le rappeur Boots Riley avec son premier long métrage! Il s'agit d'une satire irrésistible, ludique et frontale sur le rapport de classes entre riches et pauvres, entre Blancs et Noirs. Une fantaisie complètement imprévisible, aussi inoubliable qu'un certain Get Out. ****

Leave No Trace: Après son excellent Winter's Bone, Debra Granik confirme qu'elle est une des plus importantes réalisatrices américaines. Son nouveau film aussi lové en forêt confronte le noyau familial à l'implacable monde extérieur. En résulte un opus lent mais fort en gueule, interprété brillamment par deux comédiens dévoués. ****

Pendule: Il y a de bien belles choses qui émanent de cette création de Julia Murat: une sensibilité intrinsèque, un érotisme latent et de superbes numéros dansés qui donnent de l'étoffe à ce La La Land brésilien, étonnamment physique, symbolique et raffiné, quoiqu'un peu chiche sur le plan psychologique. ***1/2

Have a Nice Day: Censurée par la Chine et présentée à Fantasia l'été dernier, cette animation joyeusement absurde et violente de Liu Jian convie le Pulp Fiction de Tarantino à une réflexion sur le capitalisme et la condition humaine. Intéressant à défaut d'être totalement convaincant tant le scénario cherche un peu trop à semer le bisbille. ***

Ni juge ni soumise: Ce documentaire sur une juge particulièrement colorée de la part de Jean Libon et Yves Hinant sort constamment le spectateur des sentiers battus, utilisant l'humour comme liant à des sujets parfois scabreux. Dommage que l'ensemble ne reste pas en tête plus longtemps ***

Skyscraper: Il y a des scènes complètement stupides qui font hurler de rire dans ce nanar. Elles ne sont toutefois pas suffisamment nombreuses pour qu'on veuille s'y investir complètement. À moins d'être le fan numéro 1 de The Rock, qui exerce sa loi de façon familiale, dont Général, sans faire couler trop de sang. **1/2

Boundaries: Vera Farmiga et Christopher Plummer sont incapables de sauver ce road-movie de Shana Feste de l'insignifiance, de la superficialité crasse. Le Little Miss Sunshine des pauvres? Certainement! **

Film du jour: La nuit a dévoré le monde (Fantasia)

Fantasia présentait hier La nuit a dévoré le monde, un intriguant film de zombies de Dominique Rocher, qui traite davantage de la solitude humaine et du désir de créer des liens. Une allégorie minimaliste et riche de sens malgré quelques errances, qui est portée par le toujours excellent Anders Danielsen Lie, l'éloquente Golshifteh Farahani et l'inquiétant Denis Lavant. Une jolie découverte qui méritait plus d'une représentation. *** 

vendredi 13 juillet 2018

Entrevue Leave No Trace

C'est une magnifique histoire humaine, intime et révélatrice, que propose la réalisatrice Debra Granik (Winter's Bone) avec son nouveau film Leave No Trace. J'ai pu lui parler et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Big

30 ans de Big, ça se fête en grand alors que le «classique» de Penny Marshall retourne toute la semaine dans quelles salles Cineplex. C'est l'occasion de renouer avec ces comédies qui ont marqué une génération de cinéphiles, un Tom Hanks charismatique à souhait et un immense piano qui donne seulement le goût de se déhancher. C'est simple, léger et tout à fait bénéfique. ***1/2

jeudi 12 juillet 2018

Film du jour: Die Hard

On se prépare pour Skyscraper en revoyant le premier Die Hard, une de ses sources d'inspiration. Tout à déjà été dit sur cet excellent film de John McTierman qui a révolutionné le genre à jamais. Mais au-delà du mélange parfait entre l'action et l'humour ou de la prestation délectable de Bruce Willis, c'est son côté subversif qui saute aux yeux. Cette tendance d'envoyer promener toutes les institutions et de se fier qu'à sa tête. À notre plus grand plaisir, évidemment. Parfait pour Noël... et tous les autres moments de l'année. ****1/2

mercredi 11 juillet 2018

Film du jour: Escape Plan 2: Hades

Devant le succès considérable engendré par le premier Escape Plan, une suite se devait de voir le jour. C'est maintenant le cas avec Hades. Schwarzie parti, Sly assure le minimum garanti, en compagnie de David Bautista et ses amis. Le scénario primaire n'est qu'un prétexte à une enfilade de scènes d'action. Malheureusement, elles sont piètrement filmées par Steven C. Miller. Le potentiel, bien présent, est constamment laissé en jachère, et sans doute qu'il sera recueilli dans le troisième tome qui a été filmé au même moment. Et peut-être même que celui-ci ne sortira pas directement en dvd... C'est d'autant plus dommage que l'édition Blu-ray est particulièrement soignée sur le plan visuel et sonore. **

mardi 10 juillet 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: A Quiet Place, Louise Lecavalier - Sur son cheval de feu, Revenge, Combat au bout de la nuit

Les sueurs froides mènent le bal cette semaine parmi les sorties dvd et blu-ray...

A Quiet Place: Il y a beaucoup de Shyamalan dans cet implacable drame horrifique de John Krasinski, sur une famille qui doit absolument vivre en silence. De belles idées, une réalisation vigoureuse et de très bons interprètes sont au coeur de cette belle surprise. ***1/2

Louise Lecavalier - Sur son cheval de feu: Ce documentaire de Raymond St-Jean sur l'immense figure québécoise vaut surtout le détour pour ses moments dansés, à couper le souffle. La très jolie édition offre également des courts et moyens métrages extrêmement intéressants. À découvrir. ***

Revenge: On s'amuse allègrement devant cette série B assez esthétisante. Mais dès qu'on se met le moindrement à l'analyser et à soupeser ses thèmes «féministes», alors là on est déçu car c'est tout le contraire de ce qui est annoncé. **1/2

Combat au bout de la nuit: On ne peut que louanger le courage de Sylvain L'Espérance qui a consacré ce documentaire ambitieux sur les soubresauts qui affectent Grèce. Malheureusement, la trop longue durée de l'entreprise (4h45!) et ses sévères répétitions finissent par se retourner contre lui. **1/2

Film du jour: Marius

Les mots de Pagnol, les images de Korda, Raimu qui domine une distribution exemplaire: il y a de quoi s'amuser devant l'adaptation cinématographique de Marius. Drôle, tendre, dramatique et bucolique, voilà un film dont on aimerait aller vivre dedans et sans nécessairement parler de chef-d'oeuvre, le vent est toujours clément pour y retourner, humer sa bonne odeur de Provence et se prélasser au soleil, à tricher aux cartes entre amis. ****

lundi 9 juillet 2018

Film du jour: Eating Raoul

On s'amuse follement devant Eating Raoul, cette fabuleuse satire culte de Paul Bartel sur les dérives du rêve américain. Dialogues savoureux, situations incongrues, meurtres incroyables: il y en a vraiment pour tous les goûts. Et bien que l'ensemble demeure joyeusement caricatural, le ton léger et pétillant permet de prendre son pied. Et sa main. ***1/2

dimanche 8 juillet 2018

Les films préférés de... Mark Pellington

Maître du vidéoclip, Mark Pellington a également laissé sa trace au cinéma, notamment avec Arlington Road, The Mothman Prophecies et The Last Word. Je l'ai rencontré lors de la sortie de son nouveau long métrage Nostalgia et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« Under the Skin, Magnolia, Blue Velvet... Dans la dernière année, j'ai beaucoup aimé Wind River et Three Billboards Outside Ebbing, Missouri. Sinon je dirais également The Conversation, Three Days of the Condor, le cinéma de Cameron Crowe et de Billy Wilder. C'est vraiment très large. »

Film du jour: 2 Frogs dans l'Ouest

Même s'il est sorti sur les écrans il y a seulement huit ans, 2 Frogs dans l'Ouest de Dany Papineau est un film québécois complètement oublié. Et ce n'est pas une surprise. Il s'agit d'un road-movie mal foutu, au scénario sous-développé et à la réalisation primaire, portée par des comédiens peu ou pas dirigés. L'exemple à proscrire lorsqu'on désire faire fleurir un cinéma national. *1/2

samedi 7 juillet 2018

Sorties au cinéma: Ciao Ciao, Plonger, Itzhak, Le retour du héros, Ant Man and the Wasp, The First Purge, Always at the Carlyle

Afin d'oublier la canicule, pourquoi ne pas s'enfermer dans une salle climatisée? Cela tombe bien, plusieurs nouveaux films intéressants prennent l'affiche cette semaine.

Ciao Ciao: En digne héritier de Jian Zhangke, Son Chuan signe une chronique douce-amère sur la Chine d'aujourd'hui. Le propos n'est pas nouveau, mais le grand soin apporté aux couleurs et au son méritent le détour. Et quelle fin... ***

Plonger: Après son toxique Respire, Mélanie Laurent demeure en eau trouble en tant que réalisatrice avec cette jolie mais maniérée histoire d'amour qui se termine brillamment dans le mystère et la métaphore aquatique. Les interprètes se livrent sans compter. ***

Itzhak: Ce documentaire classique mais attentif sur un sympathique musicien juif permet de raconter la grande et la petite histoire à l'aide d'anecdotes significatives. Puis il y a ces mélodies, qui font toute la différence. ***

Le retour du héros: Jean Dujardin et Mélanie Laurent s'amusent beaucoup dans ce drame à costumes de Laurent Tirard. Le long métrage a toutefois tendance à s'étioler et à perdre de son mordant avant la fin. **1/2

Ant Man and the Wasp: Encore plus affligeant que son prédécesseur, cette seconde aventure du super-héros campé par Paul Rudd est à nouveau réalisée par le tâcheron Peyton Reed, ce qui donne un autre épisode télévisuel - cocasse à ses heures mais inutile et paresseux - à la longue saga de l'univers cinématographique de Marvel. **1/2

The First Purge: Cet antépisode et pire tome de la série est bien inoffensif face au réel (Trump). Les séquences violentes se suivent et se ressemblent et aucun personnage n'a le mérite d'exister réellement. Au moins il y a la dernière demi-heure, véritable série B cinglée et divertissante à souhait, afin de sauver l'honneur et éviter de justesse le navet. **

Always at the Carlyle: Ce documentaire de Matthew Miele sur le mythique hôtel de New York échoue à intéresser malgré son sujet en or et ses incroyables intervenants (George Clooney, Woody Allen, Wes Anderson et le regretté Anthony Bourdain). Peut-être qu'une fiction aurait été préférable. **

Film du jour: Baise-moi

Présenté ce soir à la Cinémathèque québécoise dans le cadre du cycle Femmes, femmes, Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi n'est pas tant un film qu'un exercice de provocation sous fond de violence et de sexe. Une oeuvre aussi crûe que vide, prétentieuse et maniérée, qui avait fait jaser à l'époque (en 2000) et que l'on revoit aujourd'hui dans une indifférence généralisée. *1/2

vendredi 6 juillet 2018

Entrevue Mélanie Laurent

Mélanie Laurent est à l'honneur cette semaine au cinéma, autant comme actrice (Le retour du héros) et réalisatrice (Plonger). J'ai eu la chance de m'entretenir avec la cinéaste de Respire et Demain, et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro du jour.

Film du jour: A League of Their Own

Toute la semaine, on pourra revoir dans quelques salles de Cineplex un certain A League of Their Own de Penny Marshall, une comédie de baseball bien anonyme... si ce n'est la présence au générique de vedettes telles Madonna, Tom Hanks, Geena Davis et Rosie O'Donnell. De quoi pimenter une intrigue chiche en rebondissement ou en gags réellement humoristiques. **1/2

jeudi 5 juillet 2018

Film du jour: Le juge et l'assassin

C'est un de ses grands crûs que propose Bertrand Tavernier avec Le juge et l'assassin. Inspiré d'une histoire vraie, le récit dresse à la fois le portrait d'un être déséquilibré et de la société qui l'a façonnée. Complexe, mordant et non dénué d'humour noir, le film est porté par la performance sobre de Philippe Noiret et celle, marquante, de Michel Galabru. On en ressort complètement fasciné. ****

mercredi 4 juillet 2018

Film du jour: The Little Foxes

Sans renier ses origines théâtrales, The Little Foxes de William Wyler arrive à rendre cinématographique cette prose extraordinaire où l'argent et la cupidité grugent tout sur leur passage. Un subtil travail sur la mise en scène a été apportée et tous les comédiens s'en donnent à coeur joie, notamment Bette Davis qui est tout simplement terrifiante. Le plus incroyable, c'est que la charge est encore plus d'actualité en 2018 qu'en 1941. ****

mardi 3 juillet 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: Les fantômes d'Ismaël, Blockers, Journey's End, Borg vs. McEnroe, Beirut, 7 Days in Entebbe

Les histoires vraies sont à l'honneur cette semaine parmi toutes les nouveautés dvd et blu-ray. Ce sont pourtant les autres longs métrages qui retiennent davantage l'attention.

Les fantômes d'Ismaël: Foisonnant, hantant et hallucinant: bienvenue dans le dernier film d'Arnaud Desplechin, qui multiplie ses hommages à son propre cinéma tout en proposant des échappées haute en couleur. L'extase. ****

Blockers: Cela aurait pu être la traditionnelle comédie américaine sur des ados qui ne pensent qu'à perdre leur virginité. Mais au lieu d'un American Pie féminin, Kay Cannon transcende les clichés en offrant une satire souvent hilarante des conventions et de la vie de parents. ***

Journey's End: Les drames de guerre se suivent et se ressemblent. Celui-ci signé Saul Dibb sort légèrement du lot par son soin esthétique et sa fine direction d'acteurs. ***

Borg vs McEnroe: On a droit à un biopic classique mais nourrissant de la part du talentueux Janus Metz Pedersen (excellent Armadillo) sur la confrontation des deux célèbres joueurs de tennis. Sverrir Gudnarson crève d'ailleurs l'écran dans la peau de l'implacable Björn. ***

Beirut: Ce thriller politique de Brad Anderson ne brille pas par originalité, racontant toujours de la même manière la trahison d'un pays par des forces étrangères et supérieures. Son casting soigné permet toutefois de ne pas trop s'ennuyer. **1/2

7 Days in Entebbe: C'est également le cas de ce suspense tiède de José Padilha, qui aurait mérité d'un meilleur rythme afin de tenir en haleine. Le sujet n'est toutefois pas banal et la finale s'avère plutôt réussie. **1/2

Film du jour: Mourir à tue-tête

Parmi les films québécois les plus puissants de l'histoire, il y a certainement Mourir à tue-tête d'Anne Claire Poirier, qui traite des viols dans une société machiste. Utilisant la technique du documentaire pour parler de thèmes majeurs (répercussions, représentation, alouette), faisant pleurer allègement après une entrée en matière infernale, le récit happe autant pour ses qualités cinématographiques que son discours féminin et surtout humain. Un véritable choc. À la Cinémathèque québécoise. ****

lundi 2 juillet 2018

Film du jour: On the Beach at Night Alone

Les coeurs éplorés devant la routine de l'existence. Le cinéma de Hong Sang-soo continue de se peaufiner, atteignant un nouveau sommet avec On the Beach at Night Alone. Récit miroir entre le réel et la fiction mâtiné de transgressions fantaisistes, le film suit les tourments d'une actrice plongée dans une sorte d'attente. C'est l'exil de l'âme damnée, qui peut renaître au contact de paysages magnifiques et la musique de Schubert: autant des moments de grâce qui ponctuent cette oeuvre émouvante, maîtrisée de fond en comble. ****