D'hier à aujourd'hui, Gabriel Arcand a marqué le cinéma québécois, d'abord chez les classiques de son frère Denys, puis dans des films aussi uniques que Les portes tournantes, Post Mortem, Karakara et Le démantèlement. Je l'ai rencontré dans le cadre de la sortie du Fils de Jean et je lui ai demandé quels étaient ses films favoris. Voici sa réponse...
Gabriel Arcand: Je vais t'en nommer trois sur les 50. Un film
d'Antonioni qui s'appelle Blow Up. Un
film d'Akira Kurosawa qui s'appelle Ran.
Et je dirais probablement Tous les matins
du monde d'Alain Corneau. Ça te vas-tu ça? Tu peux vivre avec ça?
Moi: Trois excellents choix.
GA: Mais j'en ai des films. Je peux t'en nommer 15. J'aime beaucoup
le cinéma. Mais j'en vois moins maintenant.
Moi: Des fois il faut plus trouver les bons...
GA: Il y en a. Ça c'est une bonne question. Le dernier vraiment bon
film que j'ai vu, qu'est-ce que c'était. Là il faut que je réfléchisse, je vais
perdre ton temps. Un film où tu te dis que là, vraiment, c'est quelque chose...
L'enfant des frères Dardenne. Et
aussi le film américain, c'est son premier long métrage, le gars noir qui a
tourné un film dans le sud de la
Louisiane avec une petite fille. Comment ça s'appelle...
Moi: Beasts of the Southern Wild?
GA: Oui, c'est ça. Ça c'est bon! J'ai été très, très étonné, dans
l'avion j'ai vu le dernier film de Denis Côté. Et j'haïs les films de Denis
Côté! Dans l'avion j'avais vu tous les autres films et je tombais toujours sur Boris sans Béatrice. Ah non, je ne
regarde pas ça! Là je le commence. Je regarde 10 minutes, 20 minutes, 35
minutes et ensuite tout le film. C'est comme s'il avait trouvé une signature,
c'est comme s'il y avait un auteur, là, subitement. Je ne sais pas, il faut
voir ses prochains films. Avant ça, je regardais 15 minutes, 25 minutes et ça ne
m'intéressait pas. Là j'étais incapable de me détacher de l'écran. J'ai regardé
comment c'était tourné, comment c'était filmé, comment c'est fait. C'est très
solide. Bon c'est son style, ça se tient, c'est lui, c'est sa tête, c'est son
monde. Mais il y avait une vraie signature. Ça j'étais très étonné... Quoi
d'autre? Il y en a des films.
Moi: Moi cette année, Le fils
de Saul m'a soufflé.
GA: Oh oui, c'est vrai. Mais c'est surtout pour la mise en scène, Le fils de Saul. Pas pour le scénario.
La mise en scène est extraordinaire, la façon dont il a tourné. Sa mise en
scène est extraordinaire. Mais le sujet n'est pas si original. Sauf que la
facture est hallucinante. C'est son premier film et la marche est très haute
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