Véritable institution du septième
art québécois, Louise Turcot est apparue dans quelques-uns des films les plus
populaires de la Belle Province
(L’initiation, Deux femmes en or), avant de s’orienter vers un cinéma d’auteur
comme Les êtres chers, Miraculum, Liverpool et Lost Song.
J’ai pu lui parler pour un projet
connexe (elle était la porte-parole de la journée Arts sans frontières) et je
lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse…
« C’est sûr que j’ai une
préférence pour les films d’auteurs. Il y avait une époque où j’aimais beaucoup
le cinéma italien. La grande époque du cinéma italien. Maintenant, on n’en
reçoit presque plus des films italiens. Si je peux te citer quelque chose,
c’est trop loin dans le temps. C’est sûr que Visconti, Fellini… Aujourd’hui
même, je ne pourrais rien te citer du cinéma italien, parce que je ne le
connais plus.
Il y a ça aussi que je trouve qui
manque beaucoup et qui va manquer de plus en plus, parce qu’il y a des salles
qui ferment à Montréal. La fermeture de l’Excentris m’a crevée le cœur. Car moi
j’aime beaucoup le cinéma de répertoire. J’aimais ça aller voir des films
tchèques, des films polonais, des films cubains. J’aime! C’est très intéressant
de voir le regard que des étrangers posent sur la civilisation, sur leur
culture, sur leur famille. Ça je trouve que ça manque ici, beaucoup. Même le
cinéma français que j’adore, je me rends compte lorsque je lis des revues qu’on
ne voit pas le quart du cinéma qu’on devrait voir. Et les seuls films français
que l’on voit, ce sont des films qui souvent ont fait un tabac au box-office.
Alors ils les emmènent ici. Mais il y a des films très intéressants qu’on ne verra
jamais, qui restent en France et qui n’ont pas de distributeur ici.
Ça, ça me manque vraiment
beaucoup. Parce que quand j’étais jeune, il y a très longtemps, on avait
beaucoup de cinémas à Montréal où on allait voir des films de répertoire. C’est
comme ça qu’on a découvert toute sorte de cinéma, comme le cinéma suédois, le
cinéma italien. C’était fantastique tout ce qui nous apportait. Là maintenant,
les États-Unis règnent en roi et maître dans nos salles. Ce n’est pas que
j’aime pas le cinéma américain. Je l’apprécie aussi. Mais j’aime avoir toutes
les couleurs du prisme, pas juste les couleurs américaines. »
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