Les semaines se suivent et se ressemblent. Surtout que ce vendredi, un film vraiment exceptionnel prend l'affiche, pour au moins trois navets. Alors on sait exactement quoi aller voir! Bon, après avoir vu au moins une vingtaine de fois la bande-annonce de Mao's Last Dancer qui est horripilante à souhait, je n'ai pas eu le goût de dépenser deux heures de mon existence, mais qui sait, peut-être que je vais l'attraper pour sa sortie en DVD. Mais rien n'est moins sûr!
Vu il y a quelques mois dans une salle de New York et revu juste pour le plaisr, le Mother (critique) de Bong Joon-ho est vraiment une oeuvre exceptionnelle. À partir d'une prémisse toute simple (une mère fait l'impossible pour innocenter son fils lent d'esprit d'un crime qu'il n'a pas commis), le cinéaste sud-coréen dresse un portrait éloquent de son pays, traitant en filigrane de thèmes importants. À la fois drame, suspense et comédie noire, ce joyau, qui bénéficie d'une mise en scène maîtrisée, d'un soin constant accordé à la photographie et à la musique, peut également compter sur une interprétation inoubliable. Facilement le meilleur film de l'année, en compagnie de Le ruban blanc et Un prophète.
Les transpositions de jeux vidéo au cinéma ne fonctionnent jamais et Prince of Persia (critique) n'est pas une exception. N'importe qui aurait aimé voir Jake Gyllenhaal jouer du coude avec des méchants et le réalisateur Mike Newell développer ses personnages comme il pouvait le faire si bien il y a de cela plus d'une décennie. Sauf que la production, aussi spectaculaire que vide, enchaîne les scènes d'action interchangeables, les dialogues risibles et un scénario sans queue ni tête, qui se plaît à voyager dans le temps seulement pour donner une fausse profondeur au récit. Le pire, c'est l'absence presque totale de la valeur divertissement, ce qui est une véritable honte pour quelque chose qui a été conçu à cet effet.
Après son misérable Aurore, Luc Dionne récidive en mettant en scène L'enfant prodige (critique), qui relate l'existence du pianiste André Mathieu. Même si la musique relayée par Alain Lefèvre enchante les oreilles, difficile de rester concentrer jusqu'à la fin tant tout sonne faux: l'interprétation d'ensemble (hormis peut-être celle de Patrick Drolet et de Marc Labrèche), la reconstitution historique, les phrases moralisatrices et le cheminement des individus qui est parsemé de fils blancs. Un téléfilm un peu quelconque, qui ne sert qu'à vendre des produits dérivés.
L'insulte finale de la semaine est Sex and the City 2. Après avoir détruit le premier épisode, Michael Patrick King continue à traiter superficiellement et soporifiquement du quotidien des quatre héroïnes qui ne pensent qu'à dépenser. Lorsqu'un titre manque à la fois de sexe et de New York (car la très, très longue intrigue entraîne les filles à l'extérieur), il y a de quoi se poser des questions. Et se faire rembourser. Mieux vaut revoir la célèbre série télévisée, nettement plus drôle, enjouée et caustique.