vendredi 28 mai 2010

Mother, Prince of Persia, L'enfant prodige, Sex and the City 2


Les semaines se suivent et se ressemblent. Surtout que ce vendredi, un film vraiment exceptionnel prend l'affiche, pour au moins trois navets. Alors on sait exactement quoi aller voir! Bon, après avoir vu au moins une vingtaine de fois la bande-annonce de Mao's Last Dancer qui est horripilante à souhait, je n'ai pas eu le goût de dépenser deux heures de mon existence, mais qui sait, peut-être que je vais l'attraper pour sa sortie en DVD. Mais rien n'est moins sûr!

Vu il y a quelques mois dans une salle de New York et revu juste pour le plaisr, le Mother (critique) de Bong Joon-ho est vraiment une oeuvre exceptionnelle. À partir d'une prémisse toute simple (une mère fait l'impossible pour innocenter son fils lent d'esprit d'un crime qu'il n'a pas commis), le cinéaste sud-coréen dresse un portrait éloquent de son pays, traitant en filigrane de thèmes importants. À la fois drame, suspense et comédie noire, ce joyau, qui bénéficie d'une mise en scène maîtrisée, d'un soin constant accordé à la photographie et à la musique, peut également compter sur une interprétation inoubliable. Facilement le meilleur film de l'année, en compagnie de Le ruban blanc et Un prophète.

Les transpositions de jeux vidéo au cinéma ne fonctionnent jamais et Prince of Persia (critique) n'est pas une exception. N'importe qui aurait aimé voir Jake Gyllenhaal jouer du coude avec des méchants et le réalisateur Mike Newell développer ses personnages comme il pouvait le faire si bien il y a de cela plus d'une décennie. Sauf que la production, aussi spectaculaire que vide, enchaîne les scènes d'action interchangeables, les dialogues risibles et un scénario sans queue ni tête, qui se plaît à voyager dans le temps seulement pour donner une fausse profondeur au récit. Le pire, c'est l'absence presque totale de la valeur divertissement, ce qui est une véritable honte pour quelque chose qui a été conçu à cet effet.

Après son misérable Aurore, Luc Dionne récidive en mettant en scène L'enfant prodige (critique), qui relate l'existence du pianiste André Mathieu. Même si la musique relayée par Alain Lefèvre enchante les oreilles, difficile de rester concentrer jusqu'à la fin tant tout sonne faux: l'interprétation d'ensemble (hormis peut-être celle de Patrick Drolet et de Marc Labrèche), la reconstitution historique, les phrases moralisatrices et le cheminement des individus qui est parsemé de fils blancs. Un téléfilm un peu quelconque, qui ne sert qu'à vendre des produits dérivés.

L'insulte finale de la semaine est Sex and the City 2. Après avoir détruit le premier épisode, Michael Patrick King continue à traiter superficiellement et soporifiquement du quotidien des quatre héroïnes qui ne pensent qu'à dépenser. Lorsqu'un titre manque à la fois de sexe et de New York (car la très, très longue intrigue entraîne les filles à l'extérieur), il y a de quoi se poser des questions. Et se faire rembourser. Mieux vaut revoir la célèbre série télévisée, nettement plus drôle, enjouée et caustique.

mercredi 26 mai 2010

Entrevues avec Alain Lefèvre, Luc Dionne, Patrick Drolet et Marc Labrèche pour L'enfant prodige


Ouf, quelle affiche laide, certainement la pire de mémoire pour un film québécois!

Mais bon, cela ne m'a pas empêché de passer une partie de la journée de lundi dernier (qui était fériée) à parler de cinéma avec le réalisateur Luc Dionne, les acteurs Marc Labrèche et Patrick Drolet, ainsi que le pianiste Alain Lefèvre, qui ont tous travaillé sur la biographie romancée L'enfant prodige.

Gardons la critique à vendredi, et plongeons dans cette longue entrevue en compagnie de nos quatre mousquetaires.

Le texte complet se trouve sur le site électronique Lecinema.ca.

lundi 24 mai 2010

DVD de la semaine: The Road, La domination masculine, Noémie


Pendant qu'à peu près tout le monde se la coule douce, le blogue continue de rouler avec les dernières nouvelles du jour. On prend même de l'avance pour demain avec les traditionnelles sorties de films en dvd et en blu-ray.

Si les sélections ne sont pas nombreuses, ce n'est pas seulement dû au hasard. Dear John de Lasse Hallström est si spectaculairement mauvais qu'il ne mérite pas qu'on en parle. Pourtant, il s'agit de la production qui a ravi le haut du box-office à Avatar... Le Wushu Warrior d'Alain DesRochers ne semble pas très intéressant, tout comme The Collector de Marcus Dunstan, alors évitons ces longs métrages qui n'ont jamais pris l'affiche dans les salles de cinéma. Quoique avec son titre, Bitch Slap de Rick Jacobson pourrait être hilarant... On se rattrapera peut-être lorsqu'il tombera en spécial en format prévisionné, du genre 5 titres pour 5$.

Parmis les vraies sorties, difficile de faire abstraction de The Road de John Hillcoat. Non, l'adaptation cinématographique n'est pas à la hauteur du roman de Cormac McCarthy, il y a beaucoup trop de flash-back inutiles, et la performance du jeune garçon laisse à désirer, mais quelle vision apocalyptique du futur et de la déchéance de l'être humain! La photographie, la direction artistique et le jeu vigoureux de Viggo Mortensen ne s'oublieront pas de sitôt.

Documentaire qui cherche parfois un peu trop la polémique, La domination masculine de Patric Jean s'intéresse à la place de la femme dans la société et la violence qu'elle subie malheureusement encore trop souvent. Malgré ses quelques facilités et la qualité de l'argumentation qui ne surprend guère, l'ensemble captive et alimentera à coup sûr des discussions dans le couple. Voici un lien vers mon entrevue avec le cinéaste qui a été publiée dans les pages du Métro.

S'adressant principalement à des enfants de moins de neuf ans, Noémie - Le secret de Frédérick D'Amours s'acquitte honorablement de sa tâche. La quête au trésor de la jeune héroïne pourra peut-être séduire de jeunes âmes, mais les parents bailleront aux corneilles devant cette mise en scène énergique mais ultimement superficielle qui abuse de la musique. Mes entrevues avec le réalisateur, l'auteur et les comédiens se trouvent sur le site électronique Lecinema.ca.

dimanche 23 mai 2010

Résultats du 63 Festival de Cannes


Le 63e Festival de Cannes est terminé! Dans la majorité des médias, l'esprit n'était pas vraiment au septième art. Peut-être est-ce le crû qui était moins fort que d'habitude, mais pour une rare fois, l'évènement a suscité une rare indifférence presque généralisée. Dommage.

Votre humble serviteur n'était pas de la partie. Sauf qu'en lisant ce qui émanait de la presse (autant du Québec que des États-Unis et de l'Europe), les textes se suivaient et se ressemblaient beaucoup, tout le monde livrant des opinions similaires (le Biutiful est un mélo, le Kitano n'aurait pas dû être là, etc.) sans jamais déroger au fameux sacro-saint consensus. Et trouver de l'information RÉELLEMENT inédite n'était pas facile, tout ce qui était abordé était les ouvrages de la principale compétition, les titres offerts par de grandes pointures américaines, et le second conte de fée de Xavier Dolan. Voià de bonnes nouvelles, mais n'y avait-il rien d'autre d'intéressant qui se passait de l'autre côté de l'Atlantique?

En attendant, voici le palmarès concocté par Tim Burton et ses acolytes:

Palme d'Or: Oncle Boonmee d'Apichatpong Weerasethakul

Grand Prix du Jury: Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois

Prix d'interprétation féminine: Juliette Binoche pour Copie conforme d'Abbas Kiarostami

Prix d'interprétation masculine: Javier Bardem pour Biutuful d'Alejandro Gonzalez Inarritu et Elio Germano pour La Nostra vita de Daniele Luchetti

Prix de la mise en scène: Tournée de Mathieu Almaric

Prix du Jury: Un homme qui crie n'est pas un ours qui danse de Mahamat-Saleh Haroun

Prix du scénario: Poetry de Lee Chang-dong

vendredi 21 mai 2010

Shrek 4, Leslie My Name is Evil, MacGruber


Avec seulement cinq films qui prennent l'affiche, il faut avouer que la semaine cinéma n'offre pas énormément de choix. Surtout que dans les titres en question (trois ont été vu, on se garde Harry Brown et Le père de mes enfants pour la section dvd dans quelques mois), quelques déceptions planent à l'horizon.

Meilleur que le 3e volet mais de loin inférieur aux deux premiers tomes, Shrek 4 (critique) de Mike Mitchell ne peut que sentir la redite. De la même façon que It's a Wonderful Life, les scénaristes reviennent en arrière, proposant une autre réalité à notre ogre vert préféré. Cela donne quelques moments cocasses, mais rien qui s'inscrit définitivement dans l'imaginaire. Surtout que l'utilisation de la trois dimensions ne casse rien. Reste le plaisir de retrouver des personnages «transformés», tels ce chat potté et, surtout, le désopilant âne qui est toujours aussi attachants.

Fasciné par l'esprit des années 1960, le réalisateur canadien Reginald Harkema revient à la charge avec Leslie, My Name is Evil où il décortique les rouages de l'Amérique, faisant des comparaisons entre les soldats envoyés au Vietnam et les crimes commis par la «Famille» de Charles Manson. Ces métaphores ne sont pas très subtiles et l'essai manque parfois de moyens, sauf que les bonnes idées se succèdent au tournant. Une vision iconoclaste de la dérive des jeunes âmes.

Comédie satirique façon Hot Shot et Naked Gun qui se moque largement des longs métrages d'action des années 1980, MacGruber de Jorma Taccone est estampillé du sceau Saturday Night Live. Ce qui fonctionnait totalement lors de courts sketchs fous se perd en longueur au sein de cette histoire rocambolesque, peu fournie en moments réellement drôles et à la réalisation quelconque. Reste un mélange de scènes outrancières et vulgaires qui font parfois sourire.

jeudi 20 mai 2010

Alain Chabat parle de Shrek


Afin de souligner la sortie de Shrek 4, je reproduis une réponse d'Alain Chabat - qui donne sa voix au célèbre ogre vert (du moins dans la version française) - lors de mon entrevue qui s'est déroulée il y a de cela quelques semaines.

Vous prêtez votre voix à Shrek. À quoi il faut s’attendre avec le 4e tome qui prend l’affiche prochainement?

À fermer l’histoire de Shrek. C’est le quatrième et dernier chapitre. Ils ont magnifiquement fini l’histoire. Qu’est-ce que je peux vous dire sans vous niker la surprise? Que Shrek souhaite quelque chose et il faut faire attention à ce qu’on souhaite. Car parfois, ça peut arriver. Là on prend Shrek, un peu à un moment où il en a marre de sa vie de famille, de son quotidien, des enfants, un peu de sa femme aussi. Il souhaiterait passer une journée célibataire et à l’ancienne. Il va souhaiter cela à la mauvaise personne et cette personne va lui exaucer son souhait. Et voilà, Shrek va se rendre compte que sa famille est ce qu’il a de plus important au monde et il va essayer de la retrouver.

mardi 18 mai 2010

DVD: The Messenger, Eden à l'Ouest, Invictus, Lucky Kuke, Extraordinary Measures, Valentine's Day


On voit quoi, on loue quoi en DVD cette semaine? Les nouveautés sont nombreuses, explorant divers genres, demeurant recommandables... ou pas.

Pour un premier effort, The Messenger d'Oren Moverman s'avère une réussite. Le sujet sensible (les revers de deux soldats américains qui doivent apprendre aux gens la mort de leur proche) est rarement traité à l'écran et il mérite le détour. Surtout que l'interprétation, dominée par le jeu intense de Ben Foster, de Woody Harrelson et de Samantha Morton, s'avère particulièrement bouleversante. Le titre à voir de la semaine et ce, malgré quelques lourdeurs et longueurs.

Les cinéphiles ne voudront pas manquer Éden à l'Ouest, la dernière missive de Costa-Gavras qui n'a, insulte, jamais pris l'affiche sur les écrans québécois. Rappelant vaguement le supérieur Welcome de Philippe Lioret, ce long métrage prenant ressasse l'exode d'un jeune homme dans une Europe mondialisée où les frontières sont ténues. Peut-être pas un grand crû, mais tout de même une oeuvre forte. Voici un lien vers mon entrevue réalisée avec le cinéaste.

Habitué à l'excellence, Clint Eastwood rencontre un mini mur avec Invictus, sa biographie romancée de Nelson Mandela. Pas que le récit ne soit pas intéressant, non. Les moments de bravoure sont nombreux et la performance de Mogran Freeman (plus que celle de Matt Damon) demeure dans le ton. Sauf que le ton moralisateur et la musique envahissante risquent de mettre à l'épreuve la patience de plusieurs spectacteurs.

Les mauvaises nouvelles se succèdent pour les prochains efforts. Le Lucky Luke de James Hut n'a pratiquement rien à voir avec les célèbres bandes dessinées, insultant l'intelligence par des gags pas drôles et une horde de répétitions. Et dire que Jean Dujardin vient encore la jouer façon OSS117.

Pour sa part, Extraordinary Measures de Tom Vaughan n'est qu'un mélo sirupeux digne des téléfilms présentés à Canal Vie. Lorsque Brendan Fraser et Harrison Ford décident de s'allier pour trouver un traitement à des enfants malades, il y a de quoi s'étouffer avec les bons sentiments... et la boîte de kleenex.

Et que dire de Valentine's Day, cette production chorale de bas étage où Garry Marshall s'efforce à multiplier les personnages insignifiants dans le but de rappeler les vertus de l'amour? Ce n'est pas parce qu'une grosse distribution est de la partie que le résultat en vaut la peine.

samedi 15 mai 2010

Dans ses yeux, Contes de l'âge d'or, Robin Hood, Mother and Child, Letters to Juliet


Une autre semaine inégale de cinéma qui rappelle que trop souvent, les films étrangers ne font qu'une bouchée des longs métrages américains qui ne prennent malheureusement que trop rarement des risques.

Au rayon des bonnes nouvelles, il faut accueillir à bras ouvert l'excellent Dans ses yeux (critique) de Juan José Campanella, le gagnant du meilleur film étranger à la dernière cérémonie des Oscars. Même s'il est légitime de se questionner sur ce choix douteux, l'oeuvre, qui alterne les époques avec maestria dans sa quête d'éclaircir un crime sordide, captive en tout point, mélangeant avec bonheur des genres différents, offrant de beaux personnages à des acteurs solides. À ne pas manquer!

En même temps, pourquoi ne pas faire un 2 pour 1 en allant également voir Les contes de l'or d'âge (critique), une série de très bons courts métrages roumains se déroulant sous Ceausescu? Ces essais, sardoniques et engagés à souhait, lèvent le voile sur une époque trouble, rappelant qu'il est possible de tout faire passer avec de l'humour. Pour une fois que ces sketchs ne sont pas inégaux ou tout simplement ratés.

Les bonnes nouvelles s'arrêtent malheureusement ici, car plus loin, c'est le néant. C'est le cas du pompeux Robin Hood (critique) de l'ami Ridley Scott, une superproduction endormante et décevante relatant les premiers faits d'arme d'un Robin qui porte la chevelure de Russel Crowe. Beaucoup plus porté vers l'action que l'étude de personnages, ce récit doté d'une prestigieuse distribution tarde à lever, avant de se terminer dans la grosse farce involontairement hilarante.

À priori, les amateurs d'oeuvres chorales voudront s'intéresser à Mother and Child (critique) où le réalisateur Rodrigo Garcia mélange les destins dans son étude des répercussions de l'adoption. Sauf que l'effort est trop rapidement plombé par de sévères longueurs, un rythme déficient, un abus de morales, de personnages redondants et de nombreuses invraisemblances. Reste le jeu nuancé de Naomi Watts, ce qui est bien peu face à celui beaucoup trop chargé d'Annette Bening.

Une semaine ne serait pas complète sans une romance décevante et la saveur de la semaine s'intitule Letters to Juliet (critique), une improbable bluette sans charme ni passion où deux femmes font l'impossible pour ne pas passer leur existence loin de leur prince charmant. Totalement incohérente et préfabriquée, cette déception fabriquée sur une chaîne de montage qui abuse des clichés sur l'Italie n'arrive même pas à utiliser à bon escient le talent d'Amanda Seyfried, de Vanessa Redgraves et de Gael Garcia Bernal. Une véritable honte!

vendredi 14 mai 2010

Radio ce samedi!


Ne manquez pas l'émission Hors Champ qui sera présentée ce samedi de 14h30 à 15h00 sur les ondes de Radio Ville-Marie 91,3 fm.

Pour l'occasion, je m'entretiens avec l'animateur Danyel Turcotte sur Cannes, Bébés, La belle visite, Freddy, Gunless et Furry Vengeance. Sujets chauds en perspective!

Entrevue avec Reginald Harkema pour Leslie, My Name is Evil


La semaine prochaine prendra l'affiche le film canadien Leslie, My Name is Evil, un surprenant drame qui se déroule pendant le procès de Charles Manson. Le cinéaste Reginald Harkema dresse des parallèle ingénieux entre ces massacres et l'envoie de troupes américaines au Vietnam, entre la religion et le pouvoir.

Pour l'occasion, j'ai pu m'entretenir avec le sympathique réalisateur qui m'a parlé de cette époque-là, des thèmes en place et du cinéma canadien dans son ensemble.

Mon entrevue se trouve dans les pages d'aujourd'hui du journal Métro, ainsi que sur leur site internet (Métro).

mardi 11 mai 2010

DVD: Le dernier pour la route, Soeur sourire, Daybreakers, Edge of Darkness, Legion


Les existences sont parsemées de sang, de vices et d'alcool pour cette semaine inégale de dvd.

La seule nouveauté à acheter ou du moins à louer absolument est Le dernier pour la route de Philippe Godeau. Malgré ses airs classiques, ce drame sur la déchéance d'un homme qui tente de devenir sobre touche au plus profond de l'âme avec ses scènes extrêmement réalistes, sa progression ingénieuse et le jeu magistral de tous les interprètes, où s'échappe le toujours excellent François Cluzet. La bande-annonce était moyenne, mais le résultat dépasse largement les attentes.

Biographie romancée un peu trop académique, Soeur sourire de Stijn Coninx relate les exploits et le destin tragique de cette soeur enchantée. Grâce à la performance alerte de Cécile de France et l'humour distillé à plusieurs endroits, le récit se laisse regarder sans ennui. Dommage que la seconde partie, qui se déroule au Québec, se veut moins convaincante.

Sans crier au génie ni réveiller le genre qui a déjà connu mieux, Daybreakers de Michael Spierig se veut une divertissante excursion dans un monde sombre où des vampires cherchent à se faire des réserves de sang... humain. Bien ficelé, l'ensemble est porté par un casting étincelant (Ethan Hawke, Willem Dafoe, Sam Neil) et quelques excitants morceaux de bravoure.

C'est déjà mieux que le Edge of Darkness de Martin Campbell, où Mel Gibson ressort son numéro de flic désespéré qui veut à venger la mort de sa fille. Barbare, mal réalisé, moralisateur et au scénario beaucoup trop lisse et prévisible, cette variation d'une vieille série britannique des années 1980 ne tient pas la route très longtemps.

C'est également le cas de Legion de Scott Stewart qui met en scène l'apocalypse et des combats d'anges (façon Terminator) armés de fusils! Un gros n'importe quoi, ni réellement excitant ni vraiment comique, qui ne peut compter sur la présence du monolithique Paul Bettany pour le sauver de l'embarras.

samedi 8 mai 2010

Entrevues avec Alain Chabat et Thomas Balmès pour Bébés


Afin de souligner la sortie du mignon, attendrissant et assez drôle documentaire Bébés, je me suis entretenu avec le producteur Alain Chabat (c'est également lui qui a eu l'idée originale) et le réalisateur Thomas Balmès.

Des entrevues téléphoniques assez sympathiques pour ces observations inofensives mais tout de même très agréables, qui sortiront dans différents pays et ce, en conservant le même montage original...

Mon texte complet se trouve sur le site du Journal Métro Montréal.

vendredi 7 mai 2010

Please Give, Iron Man 2, Liberté, Bébés


Enfin une solide fin de semaine de cinéma, où les quelques longs métrages à l'affiche offrent généralement de bonnes qualités et quelques défauts parfois mignons.

Impossible de résister à Please Give (critique), le meilleur film américain de 2010 (du moins, pour l'instant). Dans cet anti-American Beauty, la réalisatrice Nicole Holofcener entrecroise brillamment le destin de deux familles qui ne se sentent pas à la hauteur et qui aimeraient changer leurs habitudes de vie. Joliment interprété avec des répliques hilarantes qui rappellent Woody Allen, voilà un titre qui n'a rien à envier à tous les Little Miss Sunshine et Juno de la planète.

Probablement la superproduction la plus attendue de l'été, Iron Man 2 (critique) n'a pas le même souffle que son prédécesseur. Il faut avouer que le scénario ne fait aucun sens (tout le monde s'en prend au pauvre Tony Spark) et que la progression ne pense qu'à enfiler un maximum de scènes d'action. Reste la réalisation efficace de Jon Favreau, l'humour qui triomphe de pratiquement toutes les situations, et la distribution de rêve, où le toujours excellent Sam Rockwell vole aisément la vedette à Robert Downey Jr., Mickey Rourke et Scarlett Johansson.

Plus sérieux, politisé et important est le Liberté (critique) de Tony Gatlif, qui traite encore de roms, mais cette fois pendant la Seconde Guerre mondiale. Une page d'Histoire est révélée au grand jour à travers ce projet très personnel, campé au plus près, et interprété par des comédiens très crédibles. Un peu de travail au niveau du rythme n'aurait toutefois pas fait de tort tant le tout n'intéresse véritablement qu'au bout de 30 minutes.

Sur une idée d'Alain Chabat, Thomas Balmès a décidé d'élaborer Bébés, un documentaire assez particulier où quatre bébés de régions différentes (autant de l'Afrique que de l'Asie et de l'Amérique) sont scrutés à la loupe pendant les premières années de leur vie. Ni engagé politiquement, sociologiquement ou économiquement, ce divertissant sans narration privilégie l'humour et les comparaisons, multipliant les moments trognons et irrésistibles. Heureusement, cela ne dure que 75 minutes, car plus long, cela aurait pu être problématique. Et ne manquez pas à ce chapitre mon entrevue avec les principaux artisans (Chabat et Balmès) dans les pages d'aujourd'hui du Métro Montréal.

mardi 4 mai 2010

DVD: Tokyo Sonata, La fille coupée en deux, Doctor Parnassus, Nine, Tetro, Leep Year, Tooth Fairy


Semaine de contrastes avec la sortie en DVD et en Blu-ray de quelques-uns des meilleurs films de 2009... et quelques-uns des pires de 2010! Il faudra faire attention pour ne pas se tromper.

La semaine débute avec en force avec Tokyo Sonata, le nouveau joyau de Kyoshi Kurosawa qui passe au peigne fin les mensonges qui séparent les membres d'une même famille. Maîtrisé de A à Z, brillant et extrêmement intelligent, ce titre exceptionnel figurait dans mon top 5 de l'année dernière et le revoir n'est qu'une joie sans fin.

Il y a plusieurs années, le Festival du Nouveau Cinéma avait organisé une projection de La fille coupée en deux. Étrangement, cet excellent long métrage de Claude Chabrol, qui parle de jalousie et de pulsions infernales dans un triangle à trois, n'a jamais pris l'affiche en salles. Le cinéphile pourra se reprendre avec ce récit aussi puissant que divertissant.

Dernier «vrai» long métrage de Heath Ledger, The Imaginarium of Doctor Parnassus est une folie extrêmement originale, où une multitude d'acteurs connus (Jude Law, Johnny Depp, Colin Farrell) décident de traverser le miroir. Bien que cette vision si propre à Terry Gilliam regorge de fascinants effets visuels, l'histoire tourne parfois à vide, laissant le spectateur sur sa faim.

Un autre film qui en a déçu plusieurs est Nine, l'ambitieux musical de Rob Marshall sur un réalisateur qui cherche son inspiration dans les femmes de sa vie. Mauvaise idée de le comparer au chef d'oeuvre 8 1/2 de Fellini tant ce n'est pas à l'avantage de cette nouvelle version qui met en vedette une distribution de rêve (Daniel Day-Lewis, Penélope Cruz, Nicole Kidman, Marion Cotillard...). Même si les paroles s'avèrent peu mémorables, l'ensemble n'a aucune difficulté à séduire.

Ce que fait difficilement le Tetro de Francis Ford Coppola. Avec son superbe noir et blanc et sa magnifique musique, cette oeuvre complexe sur les aventures de deux frères rivaux devrait être une réussite sur toute la ligne. Sauf que l'ensemble est tellement chargé et prétentieux qu'il ne peut que décevoir un tantinet avant la fin.

On se console comme on peut, surtout face à des échecs comme Leap Year d'Anand Tucker et Tooth Day de Michael Lembeck, deux projets «comiques» qui ne volent pas haut. Le premier relate l'éternel canevas des «contraires qui s'attirent». Le second pense que transformer The Rock en fée est une bonne idée... Dans tous les cas, il s'agit d'objet peut recommandables, surtout face à une compétition aussi féroce.