Film du jour: Hors du temps

Film de confinement, Hors du temps (2024) permet à Olivier Assayas de parler de mémoire, de fratrie et de souvenirs. L'ensemble pourrait paraître narcissique si ce n'était de dialogues qui sonnent justes, d'interprètes judicieux et d'une mise en scène sensible qui laisse beaucoup d'espace aux arts et à la nature. À découvrir en programme double avec L'heure d'été du même réalisateur. En vidéo sur demande. ***1/2

Film du jour: The Long Farewell

Les relations mère/fils atteignent des sommets dans The Long Farewell (1971) de Kira Muratova, un film ukrainien d'une grande beauté plastique, dont la froideur intellectuelle fond progressivement au fil d'un récit opaque et faussement ténu, qui met à l'avant-plan la solitude et la perte de repère de ses personnages. À regarder en doublé avec Le souffle au coeur de Louis Malle. ****

Film du jour: Kraven the Hunter

Pauvre J.C. Chandor. Il y a dix ans, il réalisait un film immense comme A Most Violent Year. Aujourd'hui, il est réduit à mettre en scène une production de super-héros de bas étage comme Kraven the Hunter. Générique au possible, doté de personnages sans intérêt (aux accents russes risibles) et affublé de dialogues grotesques, il n'y a rien pour soutenir l'intérêt très longtemps. L'ensemble est toutefois tellement mauvais qu'il en devient presque fascinant. **

The Strangers: Part 2 (critique)

Meilleur que son prédécesseur, The Strangers: Part 2 de Renny Harlin n'en demeure pas moins un film ennuyant et invraisemblable, qui ne tient ni en haleine et ne fait jamais peur. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: Anna Kiri

Présenté plus tôt cette année à Fantasia, Anna Kiri de Francis Bordeleau est un drame de moeurs maladroit sur le désir d'émancipation d'une jeune femme. La première partie fait dans l’esbroufe dans sa façon de vouloir être punk, tandis que la seconde dessine une intrigue superficielle et invraisemblable. Si l'interprétation d'ensemble se veut assez inégale, quelques trouvailles ingénieuses ponctuent le montage. *1/2

Film du jour: La mort n'existe pas

Meilleur film québécois de l'année jusqu'à maintenant, La mort n'existe pas de Félix Dufour-Laperrière est une animation somptueuse sur l'engagement et l'environnement, où le discours politique atteint des sommets grâce à la poésie et l'art. À ne pas manquer. Ma critique complète se retrouvera dans le prochain numéro de Ciné-Bulles. ****

DVD: L'histoire de Souleymane

Les sorties DVD de films indépendants sont peu nombreuses au Québec. D'où l'importance de retrouver un distributeur comme K-Films qui a encore foi au format physique. Avec L'histoire de Souleymane de Boris Lojkine, place à un des meilleurs longs métrages de l'année. Une oeuvre forte et implacable dans la lignée des meilleurs drames des frères Dardenne. En quête de régulariser son statut, notre protagoniste est à la portée de tous, l'obligeant à vivre à 100 à l'heure. S'il s'agit d'une fiction, le héros Abou Sangare est passé par le même calvaire que son personnage. En plus du film qui devrait se retrouver dans plusieurs tops de fin d'année, on retrouve une bande-annonce et un vox pop réalisé dans le cadre du festival Cinemania. ****

Film du jour: Eleanor the Great

Première réalisation de Scarlett Johansson, Eleanor the Great se perd entre la comédie sous fond de vieillesse et de solitude, et le drame évoquant le passé de l'Holocauste. Malgré une performance attachante de June Squibb, le récit s'avère superficiel au possible et la mise en scène complètement anonyme, noyant dans le mélo et les bons sentiments la très jolie trame sonore de Dustin O'Halloran. En salle ce vendredi. **1/2

Film du jour: The Strangers - Chapter 1

Remake/suite/variation d'un film d'horreur à succès, The Strangers: Chapter 1 sent le recyclage à plein. Rien ne fonctionne dans cette production sans queue ni tête qui ne provoque pas le moindre frisson ou tension. Le scénario ne fait aucun sens, les acteurs sont tous mauvais et la réalisation mécanique de Renny Harlin rappelle pourquoi ses précédentes productions sortaient directement en dvd. Et dire qu'une trilogie est annoncée... *1/2 

Film du jour: Gladiator II

Remarquable est la longévité de Ridley Scott qui continue à réaliser des films à grand déploiement. Dommage qu'il dépense toute cette énergie pour des oeuvres comme Gladiator II, une opérette ridicule sur le pouvoir où tout sonne faux, autant les décors kitschs que les discours pompeux et les scènes d'action sans queue ni tête. Reste la performance truculente de Denzel Washington qui s'amuse comme un petit fou. **

Blu-ray: Jurassic World: Rebirth

Meilleur épisode de Jurassic World depuis The Lost World, Rebirth amuse et divertit même si l'ensemble s’oubliera assez rapidement. L'édition blu-ray (Universal) dotée d'images soignées et de pistes sonores immersives comprend une tonne de suppléments, dont deux pistes de commentaires avec le réalisateur Gareth Edwards, une ouverture alternative, des scènes supprimées, un bêtisier, des documentaires sur le tournage et de nombreuses entrevues. Ma critique du film est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: My Sunshine

Mêlant drame sportif et récit d'initiation, My Sunshine est un joli film de la part d'Hiroshi Okuyama. D'une douceur infinie et centré autour de deux enfants, le long métrage qui n'est pas sans rappeler ceux de Kore-eda va droit au coeur, en disant long sur les non-dits qui peuplent la culture japonaise. Si l'ensemble un peu trop propret lorgne sans cesse vers le mélo, il ne s'y engouffre jamais totalement. À découvrir dans quelques salles via Film Movement. ***1/2  

Film du jour: Le dernier des juifs

Drame existentiel dissimulé en comédie sympathique, Le dernier des juifs de Noé Debré explore les peurs d'une mère et de son fils adulescent. Si le scénario aurait pu aller plus en profondeur et la mise en scène s'avérer davantage personnalisée, le film fait amplement sourire et il est porté par les fortes présences de Michael Zindel et Agnès Jaoui. À découvrir en vidéo sur demande via Film Movement. ***

Him (critique)

À prendre ou à laisser, Him de Justin Tipping est une satire sportive sanglante et jouissive du rêve américain. Complètement disjoncté, l'effort se suit comme un exercice de style un peu vain et s'il ne fait pas toujours sens, il est plutôt difficile de ne pas prendre son pied. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: Mille secrets mille dangers

En adaptant le livre Mille secrets mille dangers d'Alain Farah, Philippe Falardeau en maximise sa magie et son pouvoir d'évocation à l'aide de sa mise en scène imagée aux nombreuses ellipses fructueuses. Dommage qu'en faisant cela, il s'est senti le besoin d'épaissir les dialogues (moralisateurs) et l'humour (typé à la Ricardo Trogi). Caricaturale, l'interprétation n'en demeure pas moins charmante et décontractée, alors qu'on retient surtout la performance sensible de Georges Khabbaz en patriarche dépassé par les événements. ***1/2

Film du jour: MegaDoc

Documentaire sur le tournage de Megalopolis, MegaDoc permet à Mike Figgis de capter le génie créatif de Francis Ford Coppola, qui a dépensé une bonne partie de sa fortune sur ce projet hors norme. Si Coppola cherche l'étincelle de sa surproduction mésestimée qui allait faire couler tant d'encre, c'est également le cas de Figgis qui tâte le terrain et tourne un peu en rond. Ce qui en résulte s'avère agréable à défaut d'être significatif, bien que certains passages - notamment le clash entre Shia LaBeouf et le cinéaste - marquent davantage les esprits. À découvrir au Cinéma Moderne. ***

Film du jour: Dear Stranger

Présenté hier en première au Festival international du film de Busan, Dear Stranger de Tetsuya Mariko suit le quotidien mouvementé de deux immigrés asiatiques à New York qui tentent de retrouver leur fils disparu. Porté par ses thèmes complexes (amour, ruines, difficulté de communiquer) et les performances puissantes de ses protagonistes (Hidetoshi Nishijima et Gwei Lun-mei forment un magnifique couple de cinéma), le récit s'élève jusqu'à la tragédie. Si quelques invraisemblances minent l'intrigue et que la conclusion ne s'avère pas totalement satisfaisante, la mise en scène sensible portée par des mélodies jazzées en font une oeuvre de qualité supérieure. ***1/2

Film du jour: La cité des femmes

Fellini s'éclate dans La cité des femmes (1980), revisitant ses nombreux fantasmes. Parodique, le récit va dans tous les sens, embrassant des styles d'humour subtils et d'autres plus vulgaires. Si l'ensemble beaucoup trop long tourne à vide (et se veut répétitif pour quiconque adore le cinéaste italien), l'odyssée onirique qui en découle ne cesse d'étonner tant son traitement répond à la seule logique du rêve. ***1/2

Film du jour: The Antique

La relation entre la Russie et la Georgie prend un drôle de tournant dans The Antique de Rusudan Glurjidze, un drame qui traite de déportation. Si le récit s'avère parfois trop figé et symbolique, ses images souvent splendides et la forte présence de Salome Demuria éclairent cette page oubliée de l'Histoire. À découvrir sur Film Movement Plus. ***

Film du jour: Fais de beaux rêves

La famille disloquée a toujours été un motif dans le cinéma de Marco Bellochio. Dans Fais de beaux rêves (2016), la disparition d'une mère affecte son fils sur de nombreuses décennies. Jouant autant avec les ombres qu'avec les ellipses, le film construit un fascinant héros qui tente de recoller les morceaux au fil des drames et des rencontres qui surviennent. L'ensemble n'est pas sans longueur, mais il est habité par ses valeureux interprètes et bénéficie d'une mise en scène somptueuse. ***1/2

Film du jour: Lurker

All About Eve rencontre The Servant dans Lurker, l'efficace premier long métrage d'Alex Russell. Malgré des invraisemblances à la tonne, le film installe rapidement le malaise dans sa façon de parler d’obsession et de célébrité instantanée. La réalisation consciencieuse et le jeu électrisant de Théodore Pellerin finissent d'emporter l'adhésion. ***1/2

The Long Walk (critique)

Premier roman de Stephen King, The Long Walk qui est réalisé par Francis Lawrence n'a pas perdu de son pouvoir d'évocation dans sa façon de parler de la société d'aujourd'hui. Et si la tension finit par s'essouffler dans la seconde partie, le jeu convaincant des acteurs maintient constamment l'intérêt. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: Nuits d'ivresse printanière

Prix du scénario à Cannes en 2009, Nuits d'ivresse printanière de Lou Ye suit une passion illicite qui aura des répercussions sur chacun de ses membres. Émouvante chronique de la jeunesse chinoise, le récit qui traîne quelque peu en longueur est dynamité par sa mise en scène dans l'urgence: celle de ses corps qui ont besoin de chaleur humaine pour exister et celle d'un cinéaste qui brave les intempéries politiques afin de perpétrer le désir. ***1/2

Film du jour: Kyuka - Avant la fin de l'été

Campé au pays d'Ulysse, Kyuka - Avant la fin de l'été est un rafraîchissant premier long métrage de la part de Kostis Charamountanis, qui présente des vacances qui marqueront à jamais un père et ses deux enfants. La photographie baignée de lumière, les cadrages rappelant de vieilles photographies et la mise en scène imaginative sont autant d'éléments qui servent à secouer un récit quelque peu ankylosé et capricieux. L'interprétation d'ensemble s'avère irréprochable. En salle. ***1/2

Film du jour: Jo Jo Dancer, Your Life is Calling

Sorte d'auto-fiction portant sur son propre parcours, Jo Jo Dancer, Your Life is Calling (1986) permet à Richard Pryor d'exorciser ses démons à travers une fiction drôle et révélatrice du «rêve américain». Les ellipses et la présence d'un alter-ego permet au récit de transgresser les clichés et si l'ensemble aurait pu être encore plus concluant, il est dominé par le charisme de sa star qui tente plein de choses derrière la caméra. ***1/2

Blu-ray: The Phoenician Scheme

Wes Anderson s'amuse comme un petit fou dans The Phoenician Scheme, une aventure amusante à la Tintin où l'on retrouve à nouveau tout ce qui fait son charme singulier. L'édition blu-ray (Universal) dotée d'une image extrêmement soignée et de pistes sonores incroyablement immersives offre comme suppléments quatre documentaires variés. Ma critique est à lire ici. ***1/2

Film du jour: Parmi les montagnes et les ruisseaux

Jean-François Lesage signe avec Parmi les montagnes et les ruisseaux son plus beau documentaire en carrière. Il s'agit d'une oeuvre lancinante sur l'exil et la nature, où la parole de dissidents chinois se mêle à l'étrangeté du monde extérieur. La pertinence des sujets rivalise avec la beauté de la photographie et la puissance des mélodies. ****

DVD: L'amour et les forêts (Just the Two of Us)

La passion se transforme en cauchemar dans L'amour et les forêts, le douloureux nouveau film de Valérie Donzelli. Virginie Efira se donne sans compter dans ce drame passionnel qui flirte avec le conte. L'édition dvd américaine (gracieuseté de Music Box Films) offre comme suppléments une piste de commentaires avec une critique, une intéressante entrevue avec la réalisatrice, une galerie d'images et une bande annonce. Ma critique du film est disponible ici et mon entrevue avec la cinéaste ici. ***1/2

Film du jour: Le Second Éveil de Christa Klages

Un vol de banque est le prétexte idéal pour Margarethe von Trotta de parler de condition et de sororité féminine. Et bien que Le second éveil de Christa Klages (1978) s'éparpille dans ses thèmes (classes sociales, politique, religion), l'interprétation est de première ordre, faisant oublier le rythme un peu chancelant de l'ensemble. ***

Film du jour: Kids Return

Oeuvre éminemment personnelle, Kids Return de Takeshi Kitano combine le récit d'apprentissage et le drame sportif au détour d'un film minimaliste et mélancolique qui, s'il ne paye pas de mine à priori, se révèle d'une belle sincérité. De quoi se laisser porter par la musique de Joe Hisaishi. ***1/2

Film du jour: Stranger Eyes

Présenté à Venise l'année dernière, Stranger Eyes confirme l'immense talent de Yeo Siew Hua (A Land Imagined). Ce qui débute comme un suspense à la Hitchcock (un couple cherche inlassablement leur fillette disparue) se mute en drame existentiel sous fond de solitude. La réalisation soignée, le scénario recherché (qui n'est pas sans rappeler un mélange entre Haneke et De Palma) et une interprétation toujours appropriée font oublier une dernière ligne droite un peu plus didactique et empesée. À découvrir dans quelques salles de cinéma via Film Movement. ****

The Conjuring: The Last Rites (critique)

La franchise The Conjuring se termine avec The Last Rites, un quatrième épisode ennuyant et sans réel frisson qui rappelle que le réalisateur Michael Chaves ne possède pas le talent de James Wan. Ma critique complète est à lire sur Cinoche. **

Film du jour: Papa les p'tits bateaux

L'enlèvement d'une riche héritière finit par créer la zizanie chez ses ravisseurs. Telle est la prémisse prometteuse de Papa les p'tits bateaux (1971) de Nelly Kaplan, qui ne manque pas d'humour et de scènes mémorables. Sauf que la satire est si lourde et le jeu si hystérique de la plupart des interprètes que la farce finit par tourner court. ***

Film du jour: Avignon

Ode au théâtre (à la fois classique et de boulevard), Avignon de Johann Dionnet s'avère une comédie souvent drôle qui ne se démarque pas tant par sa mise en scène académique ou son scénario prévisible (et trop romanesque) que par ses répliques qui font mouche et ses acteurs attachants. En on ressort le sourire aux lèvres. En salle. ***

Film du jour: La venue de l'avenir

Possiblement le film le plus ambitieux de Cédric Klapisch, La venue de l'avenir multiplie les liens entre le Paris d'aujourd'hui et celui de la Belle Époque. Si le long métrage déborde de bonnes intentions, il se veut souvent gauche, naïf et moralisateur, traînant en longueur au détour d'un récit sans réel enjeu dramaturgique. Cela n'empêche pas la réalisation d'être soignée et l'interprétation appropriée. **1/2

Film du jour: L'hirondelle d'or

Immense inspiration pour Tigre et dragon, L'hirondelle d'or (1966) est un wuxia qui mise tout sur ses scènes d'action, jusqu'à oublier son histoire et ses personnages. Spectaculaires mais répétitif, l'ensemble se veut distrayant et divertissant, bien que cela ressemble parfois à une oeuvre de commande pour King Hu, qui allait marquer le genre par la suite avec des efforts mieux fignolés et, surtout, personnels. ***

Film du jour: The Dead Don't Hurt

Rare western féminin, The Dead Don't Hurt permet à Viggo Mortensen de prendre du galon comme cinéaste, confiant pour l'occasion à la toujours excellente Vicky Krieps un rôle complexe où elle doit manier l'accent québécois! L'histoire ne casse peut-être rien, mais le rythme relâché et parfois même contemplatif permet de se perdre dans les immenses paysages. ***1/2

Film du jour: L'étoile filante

Pour leur cinquième long métrage, le duo Abel et Gordon s'attaquent au film noir. Plus sombre que d'habitude, L'étoile filante évoque comme toujours le burlesque de Keaton et la mélancolie humaniste de Kaurismäki. Le récit tend à s'éparpiller, mais les moments poétiques et humoristiques sont nombreux, notamment lorsque les corps se déhanchent hors de la trame narrative principale. ***1/2