Top 40 2023

2023 tire sa révérence dans quelques heures. Pour l'occasion, voici un palmarès de mes films préférés, qui ont pris l'affiche au cinéma entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023...

1. Le garçon et le héron de Hayao Miyazaki
2. Anatomie d'une chute de Justine Triet
3. Saint Omer d'Alice Diop
4. Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese
5. Les feuilles mortes d'Aki Kaurismäki
6. Close de Lukas Dhont
7. Past Lives de Celine Song
8. Pacifiction d'Albert Serra
9. Godland de Hlynur Palmason
10. (ex aequo) Le procès Goldman de Cédric Kahn
11. (ex aequo) Aucun ours de Jafar Panahi
12. Music de Angela Schanelec
13. Anselm de Wim Wenders
14. La nuit du 12 de Dominik Moll
15. Women Talking de Sarah Polley
16. Les enfants des autres de Rebecca Zlotowski
17. R.M.N. de Crisitan Mungiu
18. Tommy Guns de Carlos Conceiçao
19. Les délinquants de Rodrigo Moreno
20. Oppenheimer de Christopher Nolan
21. Sur l'adamant de Nicolas Philibert
22. De Humani Corporis Fabrica de Lucien Castaing-Taylor, Verena Paravel
23. Vers un avenir radieux de Nanni Moretti
24. As Bestas de Rodrigo Sorogoyen
25. Un beau matin de Mia Hansen-Love
26. Enys Men de Mark Jenkins
27. Pamfir de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk
28. Retour à Séoul de Davy Chou
29. Nos soleils de Carla Simon
30. Smoke Sauna Sisterhood de Anna Hints
31. Monstre de Hirokazu Kore-eda
32. Cette maison de Miryam Charles
33. Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry
34. Passages d'Ira Sachs
35. Les pires de Lise Akoka et Romane Guéret
36. Radio Metronom d'Alexandru Belc
37. Showing Up de Kelly Reichardt
38. Le bleu du Caftan de Maryam Touzani
39. Le ciel rouge de Christian Petzold
40. Beau is Afraid de Ari Aster

Film du jour: Caiti Blues

En s'intéressant à une fille qui souhaite être chanteuse, le documentaire Caiti Blues de Justine Harbonnier s'intéresse à la difficulté de rêver dans une Amérique de plus en plus malade et absurde. Le portrait va droit au coeur même s'il manque de profondeur et la mise en scène sans fioriture met constamment son sujet à l'avant-plan. ***

Film du jour: Anselm

Il n'y a que Wim Wenders qui devrait utiliser la 3D au cinéma. Cela donne un souffle considérable à Anselm, un documentaire hors norme sur un créateur d'exception... et particulièrement révélateur sur l'Allemagne de l'après-guerre jusqu'à aujourd'hui. Ce long métrage magnifique se savoure de la première à la dernière image et il ensorcelle aisément. L'ensemble jamais didactique invite le cinéphile à s'y perdre et ce qu'il découvre risque de l'accompagner longtemps après la fin du visionnement. ****

Film du jour: Simple comme Sylvain

Monia Chokri signe son meilleur film avec Simple comme Sylvain, une romance hilarante et pertinente sur les classes sociales. Elle utilise d'ailleurs tous les clichés possibles pour susciter rires et réflexions. Les interprètes jouent dans la note et sa mise en scène soignée surprend constamment. ***1/2

Film du jour: Sur l'adamant

Pour Noël, on voudra s'offrir Sur l'adamant, un documentaire merveilleux sur un centre de jour en psychiatrie. Fidèle à ses habitudes, le cinéaste Nicolas Philibert montre sans juger, faisant découvrir des gens incroyables qui même s'ils sont blessés et médicamentés, ont plein d'histoires intéressantes à raconter. Un portrait humain et bienveillant qui s'est mérité l'Ours d'Or à Berlin plus tôt cette année. ****

Film du jour: Ferrari

Huit ans après son pénible Blackhat, Michael Mann retourne au cinéma avec Ferrari. Techniquement, ce film n'a rien à envier à ses meilleures créations tant il arrive à être intime et spectaculaire. Le scénario n'est cependant pas à la hauteur et la confrontation entre Adam Driver et Penélope Cruze finit par virer à la farce. ***

Film du jour: The Color Purple

Adaptation de la pièce musicale du même nom, The Color Purple de Blitz Bazawule bénéficie de chansons puissantes et d'une mise en scène soignée. Cela n'est cependant pas suffisant pour rendre l'ensemble moins lourd, didactique et superficiel. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: Et la fête continue!

En ces temps incertains où l'individualisme prime, on a besoin plus que jamais du cinéma social de Robert Guédiguian. Cela tombe bien, il est de retour avec Et la fête continue!, un film choral touchant et romanesque qui invite à poursuivre le combat. Ma critique complète est à lire sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: The Iron Claw

Cette incroyable histoire vraie sur la malédiction qui s'abat sur une famille de lutteurs est menée de mains de maître par Sean Durkin, qui traite de masculinité et de patriarcat, à la fois à l'échelle micro et macro. Le scénario n'est pas toujours le plus surprenant, mais la distribution s'avère parfaite. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: L'abbé Pierre: Une vie de combat

S'il y a une vie qui méritait d'être racontée, c'est bien celle de L'abbé Pierre. Dommage que l'approche de Frédéric Tellier s'apparente davantage à une page de Wikipédia filmée. Benjamin Lavernhe est convaincant dans le rôle titre et il y a quelques passages poétiques sentis, sauf que l'ensemble demeure trop souvent lourd et superficiel. **1/2

Film du jour: Eileen

Réputé pour avoir réalisé l'étonnant Lady Macbeth, William Oldroyd est de retour avec Eileen, une autre sombre histoire de désirs, d'émancipation et de manipulation. Le récit qui débute comme le Carol de Todd Haynes se transforme à mi-chemin en un film noir hitchcockien. Une volte-face qui ne convainc cependant pas totalement tant le scénario se retient parfois trop dans sa perversité. Reste une mise en scène extrêmement soignée, une trame sonore mémorable de Richard Reed Parry et l'incendiaire duo formé de Thomasin McKenzie et d'Anne Hathaway. ***

The Exorcist: Believer (blu-ray)

La destruction des classiques de l'horreur se poursuit. Après Halloween, place à The Exorcist avec Believer qui est disponible en blu-ray.

C'est quoi? Deux fillettes récemment disparues sont contrôlées par le démon.

C'est comment? Faire une suite directe au chef-d'oeuvre de 1973 semblait impensable et David Gordon Green avait une idée intéressante entre les mains...

Et pourtant? ... qu'il laisse filer au profit de sursauts gratuits. La mise en scène ne casse rien, l'interprétation laisse à désirer et il n'y a pratiquement aucun frisson au compteur.

Techniquement? De ce côté, il n'y a pas à se plaindre. L'image soignée utilise à bon escient les contrastes, alors que les pistes de commentaires s'avère plutôt immersives.

Suppléments? Cette édition dite de collection comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus regroupent un documentaire sur le tournage, cinq segments variés (sur l'introduction, la possession, le montage, la foi et le retour d'Ellen Burstyn), ainsi qu'une piste de commentaires du cinéaste et de membres de l'équipe technique.

Au final? Non seulement il ne semble plus rien avoir de sacré avec ce navet, mais une suite doit voir le jour dans deux ans afin de ternir encore davantage l'aura du premier film.

Ma critique complète

Film du jour: Francoeur: On achève bien les rockeur

Documentaire sur le chanteur Lucien Francoeur, Francoeur: On achève bien les rockeur représente un album de famille de la part de sa fille Virginie. Sensible et pertinent, le résultat ne manque pas de chaleur humaine, même si l'ensemble se veut plutôt limité et que la forme ne casse rien. En salle. ****

Film du jour: Les trois mousquetaires: Milady

Second épisode au diptyque sur les Trois mousquetaires, Milady qui est toujours réalisé par Martin Bourboulon rappelle que le tout aurait fait un seul et magnifique film. Car en deux longs métrages, l'intrigue s'enlise et s'allonge artificiellement, se voulant aussi chaotique - et même télévisuelle - qu'une production de Marvel. Les combats s'avèrent cependant magnifiques et la distribution d'ensemble ne manque pas de séduire. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: Smoke Sauna Sisterhood

Récompensé à Sundance, Smoke Sauna Sisterhood est un magnifique documentaire de la part d'Anna Hints, qui célèbre la sororité et la parole féminine déliée. Ce film estonien est également un immense objet cinématographique qui utilise la vapeur, les ombres et le cadre rigide du sauna afin de mettre à nu le corps et l'âme de ses protagonistes et ce, de façon respectueuse. À découvrir au Cinéma Moderne aujourd'hui, demain et le 21 décembre. ****

Film du jour: Poor Things

Après leur sublime The Favorite, Yorgos Lanthimos et Emma Stone refont équipe pour Poor Things, un croisement féministe entre Frankenstein, L'enfant sauvage et Pygmalion. Si la satire en fait parfois trop, son héroïne est tout simplement hallucinante. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2

Entrevue Vincent Cassel (Les trois mousquetaires: Milady)

Vincent Cassel campe un Athos plus vrai que nature dans Les trois mousquetaires: Milady, qui prend l'affiche ce vendredi. Je me suis entretenu avec l'acteur et mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Barbie

Film le plus populaire de 2023, Barbie de Greta Gerwig réussit le rare exploit d'être féministe avec son sujet. Le tout à travers un divertissement honorable qui se veut souvent hilarant lorsqu'il se met du côté de Ken (Ryan Gosling est né pour incarner ce personnage). Cependant, le long métrage se veut répétitif et il traîne en longueur, offrant une conclusion particulièrement collant et moralisatrice. ***

Film du jour: Astérix & Obélix: Contre César

Noël approche! Cela explique sans aucun doute la sortie en vidéo sur demande de deux classiques français restaurés en 4k. Astérix & Obélix: mission Cléopâtre est le chef-d'oeuvre d'Alain Chabat et la meilleure adaptation cinématographique du mythique héros de bande dessinée. On voudra toutefois redécouvrir Astérix et Obélix contre César de Claude Zidi. Le film sorti en 1999 a beaucoup vieilli, ses effets spéciaux demeurent limités et le résultat est loin d'être édifiant. On se plaira toutefois à revisiter sa galerie de sympathique personnages et cet univers volontairement kitsch qui arrive, malgré à tout, à décrocher des sourires. **1/2

Film du jour: Tautuktavuk

Se déroulant entre Montréal et Igloolik, Tautuktavuk (Sous nos yeux) de Lucy Tulugarjuk et Carol Kunnuk parle de violence, de toxicomanie et de traumatismes intergénérationnels du point de vue de deux femmes inuites. La photographie soignée et le rythme contemplatif s'agencent bien à la période de la pandémie, bien que les échanges à distance limitent la mise en scène. Reste des thématiques qui demeurent nécessaires à aborder. Présenté ce soir dans le cadre de Cinema Politica (19h, Université Concordia, Salle H-110) et au cinéma à partir du 12 décembre. 

Film du jour: Le garçon et le héron

Après 10 ans d'absence, Hayao Miyazaki sort de sa retraite avec Le garçon et le héron, une oeuvre magnifique que l'on voudra voir plus d'une fois. Ma critique est à lire sur Cinoche. ****1/2

Entrevue Mademoiselle Kenopsia

Denis Côté retrouve son actrice fétiche Larissa Corriveau pour Mademoiselle Kenopsia, un essai fantomatique ludique et inspirant. Mon entrevue avec le réalisateur et l'actrice est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Monstre

Retour éclatant d'Hirokazu Kore-eda au Japon avec Monstre, un récit émouvant à la Rashomon sur la famille, les secrets et les apparences. Ma critique est à lire sur Cinoche. ****

Film du jour: Portraits fantômes

Après deux fictions éclatées (Aquarius et Bacurau), Kleber Mendonça Filho propose Portraits fantômes, un documentaire qui porte à la fois sur sa ville natale (Recife) que sur les salles de cinéma. Même s'il est plus classique, ce portrait demeure touchant et extrêmement intéressant, palpant les fantômes passés qui continuent à errer dans le présent. Présenté aujourd'hui à 19h20 au Cinéma du Parc dans le cadre du Festival Brésilien. ***1/2

Film du jour: Total Trust

Fascinant documentaire portant sur la surveillance chinoise auprès de ses propres citoyens, Total Trust de Zhang Jialing donne froid dans le dos. En plus de montrer les rouages d'un système implacable qui n'épargne rien ni personne, le film suit la quête de vérité de quelques personnes qui osent tenir tête à la tempête. En salle via Film Movement. ***1/2

Film du jour: Caravage

Nouveau film biographique sur Caravage, le portrait que propose Michele Placido manque de la folie créative du peintre (l'ensemble s'apparente à un téléfilm de luxe), se contentant de reproduire son art au lieu de l'incarner. Le fiévreux Ricardo Scarmarcio fait ce qu'il peut dans le rôle-titre, il ne peut pourtant rien face aux largesses de l'intrigue qui se perd dans une enquête où le passé éclaire de façon paresseuse le présent. En salle ce vendredi. **1/2

Film du jour: Kinetta

Les cinéastes ne naissent pas géniaux du jour au lendemain. Il faut faire des films et apprendre, parfois, à la dure. C'est le cas de Yorgos Lanthinos qui s'est cassé les dents sur Kinetta (2005), un récit quasi muet qui prend soin de cultiver ses mystères... jusqu'à sombrer dans l'ennui et l'hermétisme. Si seulement le rythme était plus alerte, la mise en scène moins amateurisme et les comédiens mieux dirigés. Cela n'enlève rien au parcours exceptionnel du réalisateur grec. **

Film du jour: White River

Se situant quelque part entre le long métrage sur l'aliénation féminine et le film érotique, White River de Yan Jiao ne tarde pas à tourner en rond. Le scénario n'étant pas suffisamment profond pour tenir sur la durée et les répétitions finissant par noyer le propos. Il y a pourtant quelques belles images qui subsistent. En vidéo sur demande via Film Movement. **

Film du jour: Les feuilles mortes

Aki Kaurismäki sort de sa retraite pour offrir Les feuilles mortes, une oeuvre réconfortante au possible qui fait un bien fou. Ma critique est à lire dans le plus récent numéro de Ciné-Bulles et ma chronique est à découvrir sur Cinoche. ****

Film du jour: Silent Night

Film d'action de Noël qui ne comporte aucun dialogue, Silent Night bénéficie de la mise en scène experte de John Woo, ce qui fait oublier la banalité du scénario. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***