Violent Night (blu-ray)

On fait la connaissance d'un Père Noël qui sort complètement des sentiers battus dans Violent Night, une série B démentielle. (Universal)

C'est quoi? Un Père Noël violent vient à la rescousse d'une famille séquestrée par des voleurs.

C'est comment? Bad Santa rencontre Die Hard et Home Alone au sein de ce divertissement sans prétention. Le sang coule à flot et plusieurs situations font sourire.

Et pourtant? L'ensemble se retient d'être complètement gore afin de viser une clientèle de 13 ans et plus. L'interprétation est inégale et le récit n'est pas sans longueur et répétition.

Techniquement? Les images colorées aux contrastes précis sont toujours un plaisir à regarder. Même son de cloche sur le plan sonore, alors que les enceintes sont constamment alimentées de bruits distincts (souvent liés à une arme).

Suppléments? Cette édition dite de «collection» comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus réunissent neuf scènes allongées ou supprimées, un documentaire sur les réunions de famille, un autre qui se concentre sur les scènes d'action et un dernier sur la présence de David Harbour dans le rôle principal. Cela finit avec une piste de commentaires où l'on retrouve notamment le réalisateur Tommy Wirkola.

Au final? Voilà un long métrage qui ferait l'impossible pour devenir culte. Il y arrive plus souvent qu'autrement, même si ses effets de nouveauté se dissipent longtemps avant la fin et qu'on finit par se retrouver avec un simple amalgame brutal de classiques de Noël. 

Ma critique complète

Film du jour: Rouge

Film de fantôme à saveur mélancolique, Rouge (1987) de Stanley Kwan ensorcelle dans sa façon de jouer avec le temps, utilisant tous les moyens cinématographiques possibles afin de créer un climat de sensualité. L'ensemble kitsch à souhait a un peu vieilli et quelques performances dans le «présent» s'avèrent plutôt inégales, mais le long métrage s'avérait avant-gardiste, seulement dans sa façon d'explorer le genre humain. ***1/2

Film du jour: Marcel the Shell With Shoes On

Ce qu'il est sympathique Marcel the Shell With Shoes On qui cherche à retrouver sa famille. Surtout que cette animation de Dean Fleischer-Camp au budget modeste ne manque pas de charme et d'inventivité. Sauf qu'à force d'étirer le matériel d'un court métrage, cela donne un récit qui tourne rapidement en rond, autant au niveau des situations que des émotions proposées. Mais bon, on voudrait tant devenir son ami que le spectateur sera prêt à lui pardonner la lune. ***

Film du jour: Yanagawa

Deux frères renouent avec une ancienne amie dans une ville fantomatique du Japon au sein de Yanagawa (2021) du vétéran Zhang Lü, qui traite du temps qui passe avec une mélancolie certaine. Très verbeux, le récit aurait pu être raccourci. Mais il peut compter sur d'excellents comédiens et une mise en scène maîtrisée pour émouvoir et sortir des sentiers battus. Présenté via Film Movement. ***1/2

Film du jour: Le nouveau jouet

Ce n'est jamais une bonne idée de toucher à un classique aimé de tous. Parlez-en à James Huth qui propose Le nouveau jouet, un remake du film culte Le jouet qui mettait en vedette Pierre Richard. Non seulement cette variation ne fait pratiquement jamais sourire, mais elle traîne en longueur, sabotant ses riches thèmes et ses bons interprètes. Ma critique est à lire sur Cinoche. **

Entrevue: Louis Bélanger (20e anniversaire de Gaz Bar Blues)

Gaz Bar Blues fête cette année son 20e anniversaire. Pour l'occasion, je me suis entretenu avec son cinéaste Louis Bélanger qui nous parle de ce film qui a marqué le Québec. Mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Katak, le brave béluga

Les très jeunes enfants ne pourront résister à Katak, le brave béluga, une animation québécoise charmante comme tout qui à défaut de marquer les esprits, sait divertir avec intelligence et sensibilité. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Choix et prédictions César (2023)

Ce ce vendredi qui se déroulera la cérémonie des César, qui récompense les meilleurs films français. Une année faste pour le cinéaste de l'Hexagone, avec la sortie d'excellents titres comme La nuit du 12, Pacifiction et Saint Omer. Comme à chaque année, voici mes choix (C) et mes prédictions (P).

César du meilleur film 

Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi
En corps de Cédric Klapisch
L’Innocent de Louis Garrel
La Nuit du 12 de Dominik Moll     P
Pacifiction – Tourment sur les îles d’Albert Serra C

César de la meilleure réalisation
Cédric Klapisch En corps
Louis Garrel L’Innocent
Cédric Jimenez Novembre
Dominik Moll La Nuit du 12       P

Albert Serra Pacifiction – Tourment sur les îles     C

César de la meilleure actrice 

Fanny Ardant Les Jeunes Amants
Juliette Binoche Ouistreham
Laure Calamy À plein temps     C
Virignie Efira Revoir Paris        P
Adèle Exarchopoulos Rien à foutre

César du meilleur acteur
Jean Dujardin Novembre     P
Louis Garrel L’Innocent 
Vincent Macaigne Chronique d’une liaison passagère
Benoit Magimel Pacifiction – Tourment sur les îles     C
Denis Ménochet Peter von Kant

César de la meilleure actrice dans un second rôle
Judith Chemla Le Sixième Enfant
Anaïs Demoustier Novembre
Anouk Grinberg L’Innocent       C
Lyna Khoudri Novembre           P
Noémie Merlant L’Innocent

César du meilleur acteur dans un second rôle
François Civil En corps
Bouli Lanners La Nuit du 12      C
Micha Lescot Les Amandiers
Pio Marmaï En corps                P
Roschdy Zem L’Innocent

César du meilleur espoir féminin
Marion Barbeau En corps
Guslagie Malanda Saint Omer       C
Rebecca Marder Une jeune fille qui va bien
Nadia Tereszkiewicz Les Amandiers      P
Mallory Wanecque Les Pires

César du meilleur espoir masculin 
Bastien Bouillon La Nuit du 12
Stefan Crepon Peter von Kant
Dimitri Doré Bruno Reidal, confession d’un meurtrier     C
Paul Kircher Le Lycéen        P
Aliocha Reinert Petite nature

César du meilleur scénario original
Éric Gravel À plein temps
Valeria Bruni Tedeschi, Noémie Lvovsky et Agnès de Sacy Les Amandiers
Cédric Klapisch, Santiago Amigorena En corps
Louis Garrel, Tanguy Viel et Naïla Guiguet L’Innocent     P
Alice Diop, Amrita David et Marie Ndiaye Saint Omer     C

César de la meilleure adaptation
Michel Hazanavicius Coupez !
Thierry de Peretti et Jeanne Aptekman Enquête sur un scandale d’État
Gilles Marchand et Dominik Moll La Nuit du 12    CP

César des meilleurs costumes
Caroline de Vivaise Les Amandiers
Pierre-Jean Larroque Couleurs de l’incendie
Emmanuelle Youchnovski En attendant Bojangles
Corinne Bruand L’Innocent
Praxèdes de Vilallonga Pacifiction : Tourment sur les Îles     CP
Gigi Lepage Simone, le voyage du siècle

César de la meilleure photographie
Julien Poupard Les Amandiers
Alexis Kavyrchine En corps        P
Patrick Ghiringhelli La Nuit du 12
Artur Tort Pacifiction : Tourment sur les Îles
Claire Mathon Saint Omer      C

César des meilleurs décors
Emmanuelle Duplay Les Amandiers
Sébastian Birchler Couleurs de l’incendie
Michel Barthélémy La Nuit du 12       
Sébastien Vogler Pacifiction : Tourment sur les Îles     CP
Christian Marti Simone, le voyage du siècle

César du meilleur montage
Mathilde Van de Moortel À plein temps
Anne-Sophie Bion En corps
Pierre Deschamps L’Innocent
Laure Gardette Novembre          P
Laurent Rouan La Nuit du 12     C

César du meilleur son
Cyril Moisson, Nicolas Moreau et Cyril Holtz En corps
Laurent Benaïm, Alexis Meynet, Olivier Guillaume L’Innocent
Cédric Deloche, Alexis Place Gwennolé Le Borgne et Marc Doisne Novembre        P
François Maurel, Olivier Mortier et Luc Thomas La Nuit du 12      C
Jordi Ribas, Benjamin Laurent et Bruno Tarrière Pacifiction : Tourment sur les Îles        

César des meilleurs effets visuels
Guillaume Marien Les Cinq Diables
Sébastien Rame Fumer fait tousser
Laurens Ehrmann Notre-Dame brûle
Mikaël Tanguy Novembre        P
Marco Del Bianco Pacifiction : Tourment sur les Îles       C

César de la meilleure musique originale
Irène Drésel À plein temps
Alexandre Desplat Coupez !
Grégoire Hetzel L’Innocent           P
Olivier Marguerit La Nuit du 12      
Marc Verdaguer et Joe Robinson Pacifiction : Tourment sur les Îles
Anton Sanko Les Passagers de la nuit        C

César du meilleur premier film
Bruno Reidal, confession d’un meurtrier de Vincent Le Port
Falcon Lake de Charlotte Le Bon
Les Pires de Lise Akoka et Romane Gueret
Saint Omer d’Alice Diop         C P
Le Sixième Enfant de Léopold Legrand

César du meilleur film d’animation
Ernest et Célestine : Le Voyage en Charabie de Jean-Christophe Roger et Julien Chheng
Ma famille afghane de Michaela Pavlatova
Le Petit Nicolas : Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? d’Amandine Fredon et Benjamin Massoubre    C P

César du meilleur film documentaire
Allons enfants de Thierry Demaizière et Alban Teurlai
Les Années Super 8 d’Annie Ernaux et David Ernaux-Briot      P
Le Chêne de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux
Jane par Charlotte de Charlotte Gainsbourg
Retour à Reims (Fragments) de Jean-Gabriel Périot         C

César du meilleur film étranger
As Bestas Rodrigo Sorogoyen      P
Close Lukas Dhont
La Conspiration du Caire Tarik Saleh
Eo Jerzy Skolimowski         C
Sans filtre Ruben Östlund

Entrevue: James Huth (Le nouveau jouet)

James Huth n'a pas froid aux yeux. Après avoir adapté Lucky Luke au cinéma, le père de Brice de Nice propose un remake du film culte Le jouet qui s'intitule Le nouveau jouet. J'ai pu discuter avec le réalisateur français et mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Dos Estaciones

Prix du Jury à Sundance en 2022, Dos Estaciones est un récit patient de la part de Juan Pablo Gonzalez, qui traite de la fin d'une époque à travers les yeux d'une femme d'affaires qui a connu des jours meilleurs. La mise en scène chirurgicale est au service d'une histoire humaine et sociale qui, si elle ne se révèle pas immédiatement, finit lentement mais sûrement par dévoiler ses vertus. Teresa Sanchez livre une forte prestation au sein de cette oeuvre plastiquement très accomplie. Présenté ce soir et le 26 février au Cinéma Moderne. ***1/2

Film du jour: Emily

Qui était la femme derrière le chef-d'oeuvre littéraire Wuthering Heights? Emily de Frances O'Connor dresse le portrait d'un être qui a soif de liberté et qui se heurte aux conventions de la société. Le film séduisant à l'oeil et à l'ouïe (la trame sonore d'Abel Korzeniwski est plus Glass que jamais) aurait pu être plus incarné et moins romanesque, mais il bénéficie de fortes présences de jeunes comédiens et de quelques moments mémorables (comme la séance avec le masque). En salle ce vendredi. ***

The Fabelmans (blu-ray)

Steven Spielberg offre son film le plus personnel en carrière avec The Fabelmans, présentement disponible en blu-ray. (Universal)

C'est quoi? Un garçon se réfugie dans le cinéma pour fuir les déceptions du monde qui l'entoure.

C'est comment? Ce long métrage autobiographique sera une délectation pour les admirateurs du créateur de Jaws. Les acteurs sont tous épatants.

Et pourtant? Le récit d'initiation s'avère classique et moralisateur, alors que l'ensemble traîne en longueur.

Techniquement? Il s'agit d'une véritable merveille sur le simple plan technique. Les images splendides ne manquent pas de teintes et de détails, alors que la belle trame sonore utilise subtilement les enceintes riches et immersives.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus réunissent un long documentaire sur le tournage, ainsi qu'un segment sur les personnages et une réflexion de son créateur

Au final? Un des films favoris à la prochaine cérémonie des Oscars, The Fabelmans ne manque pas d'émotions dans sa façon de montrer ce qui a construit le jeune Spielberg. L'ensemble pourrait paraître un brin conventionnel, mais il plaira assurément aux cinéphiles qui le suivent depuis ses débuts.

Ma critique complète

Film du jour: Alcarràs

C'est ce vendredi que l'on pourra finalement voir sur les écrans québécois le superbe Alcarràs de Carla Simon, le dernier Ours d'Or et le représentant de l'Espagne au cinéma. Voilà une oeuvre magnifique, humaine et sociale, qui réchauffe l'âme et le coeur. J'en parle d'ailleurs dans La Presse. ****

Film du jour: Un jour un chat

Récompensé à Cannes du Prix du Jury en 1963, Un jour un chat est un film unique de Vojtech Jasny, aussi truculent (l'humour, l'esthétisme) qu'assommant (les démonstrations colorées qui semblent durer dix heures), qui vise l'excès sans se défiler, proposant un voyage qui sort grandement de l'ordinaire dans sa façon de parler de son pays (la République Tchèque) et de faire du cinéma. ***1/2

Film du jour: Une jeune fille qui va bien

C'est une première réalisation sensible que propose l'actrice Sandrine Kiberlain avec Une jeune fille qui va bien. Sans doute que ce récit d'initiation sous fond d'occupation ne possède pas toujours la profondeur souhaitée, mais c'est lorsqu'il emprunte le chemin de la romance qu'il se veut le plus réussi. Rebecca Marder brille dans la peau de l'héroïne obnubilée par le théâtre et quelques choix musicaux transforment des scènes banales en moments de grâce. En salle. ***

Film du jour: Un homme heureux

En terme de comédie sociale, il se fait difficilement plus rétrograde qu'Un homme heureux de Tristan Séguéla, où un maire conservateur doit accepter que son épouse s'habille en homme... pendant une année d'élection! Non seulement les situations embarrassantes se multiplient comme des lapins en chaleur, mais l'humour rate constamment sa cible. La distribution de qualité (Fabrice Luchini, Catherine Frot, Philippe Frot) ne peut rien face au ratage. **

Entrevue: Sandrine Kiberlain (Une jeune fille qui va bien)

Sandrine Kiberlain n'est pas seulement une excellente actrice. C'est également une cinéaste talentueuse, qui vient d'offrir le beau et singulier Une jeune fille qui va bien. J'ai pu lui parler et mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Of An Age

Un adolescent tombe amoureux du frère de sa meilleure amie dans Of an Age de Goran Stolevski, un drame romantique australien qui débute en 1998 pour se conclure en 2010. À partir d'une prémisse qui a fait ses preuves, le scénario s'enrichit de développements sensibles, d'interprètes convaincants, d'heureux choix musicaux et d'une mise en scène tactile qui évoque le cinéma de Wong Kar-wai. Parfait pour fêter en retard la Saint-Valentin. ***1/2

Entrevue: Mia Hansen-Løve (Un beau matin)

Pour la sortie québécoise d'Un beau matin, un magnifique film qui prend aux tripes, je me suis entretenu avec sa cinéaste Mia Hansen-Love. Mon entrevue est à lire sur Cinéfilic.

Film du jour: Ant-Man and the Wasp: Quantumania

Pour sa troisième aventure au cinéma, Ant-Man and the Wasp se font aspirer dans le Quantumania et le film de Marvel devient un clone de Star Wars, divertissant mais sans âme, qui s'apparente à une série B (ou Z) spectaculaire et surexplicative. Quelle chance que le méchant vaut son pesant d'or, car l'ensemble est loin de mériter le détour. Ma critique complète est à lire sur Cinoche. **1/2

Film du jour: Marlowe

Neil Jordan ressuscite Marlowe avec Liam Neeson dans le rôle-titre. Dommage que le film, aussi élégant soit-il, demeure prévisible, explicatif et, au final, ennuyant. Ma critique est à lire sur Cinoche. **1/2

Film du jour: Un beau matin

La mort et la vie dansent en harmonie dans Un beau matin, le splendide nouveau film de Mia Hansen-Love qui prend l'affiche ce vendredi au Québec et qui est à voir absolument. Ma critique complète est à lire dans le plus récent numéro de Ciné-Bulles. ****

Film du jour: Jouvencelles

La quête identitaire est partout dans le documentaire Jouvencelles, autant au niveau de ses sujets adolescentes qui tentent de trouver leur place dans un monde dominé par les images, que dans la mise en scène de Fanie Pelletier qui se cherche en essayant plein de choses. Sans être totalement satisfaisant, l'effort capte avec empathie l'instabilité du moment. ***

Film du jour: To Kill a Tiger

Produit par l'ONF, To Kill a Tiger suit le parcours d'un homme qui tente de s'attaquer aux mentalités et aux institutions qui prennent à la légère les questions de viols en Inde. Ce sujet d'actualité devient un documentaire incendiaire de la part de Nisha Pahuja, qui y insuffle humanité, suspense, découragement et, ultimement, espoir. L'ensemble traîne peut-être en longueur, mais son courage donne le goût de se battre et de dénoncer les injustices. ***1/2

Film du jour: Le bleu du Caftan

Sélection du Maroc aux Oscars, Le bleu du caftan de Maryam Touzani est un très joli film sur les passions interdites et les troubles intérieurs. Malgré un sujet éprouvé et un développement prévisible, le récit séduit par sa grande sensualité, sa sensibilité certaine et le soin apporté aux personnages, qui sont campés par d'excellents comédies (Lubna Azabal en tête). ***1/2

Film du jour: Cette maison

Cela aurait pris près d'une année de festivals avant que l'on puisse découvrir le premier long métrage de Miryam Charles dans les salles régulières québécois. L'attente valait la peine tant Cette maison brille de son éclat singulier, étant à la fois personnel, touchant, politisé et très aventureux sur le plan cinématographique. Si tous les films de la Belle Province étaient comme ça... Ma critique est à lire sur Cinoche. ****

Film du jour: Annie Colère

Laure Calamy trouve un autre rôle en or dans Annie Colère, une histoire vraie sur le droit d'avorter dans la France des années 1970. Autant ce drame sincère signé Blandine Lenoir traite d'un sujet important, autant il apparaît bien pâle et conventionnel à côté du beaucoup plus mémorable L'événement. En salle. ***

She Said (blu-ray)

Ode à la résilience et au journalisme, She Said de Maria Schrader est une oeuvre importante qui est malheureusement passée inaperçue. C'est l'occasion de la redécouvrir en format Blu-ray. (Universal)

C'est quoi? L'enquête de deux journalistes du New York Times qui ont réussi à faire tomber l'influent producteur Harvey Weinstein.

C'est comment? Voilà un long métrage intelligent et passionnant qui sait toujours comment utiliser les mots et les silences à bon escient. L'ensemble de la distribution est très convaincante.

Et pourtant? La mise en scène demeure conventionnelle et le récit s'avère par moments schématisés.

Techniquement? Les images aux contrastes élégants sont riches de détails. La merveilleuse musique de Nicholas Britell touche une corde sensible, alors que les pistes sonores soignées titillent les enceintes en demeurant immersives.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus offre une fascinante excursion dans le quotidien de deux véritables journalistes - Megan Twohey et Jodi Kantor - qui se confient sur cette histoire primordiale.

Au final? Dans la lignée de All the President's Men et Spotlight, She Said est un film nécessaire à bien des égards, rappelant l'importance d'un quatrième pouvoir fort dans la vie de tous les jours.

Ma critique complète

Film du jour: Skinamarink

Présenté en première mondiale à Fantasia l'été dernier, Skinamarink est devenu un phénomène. Ce premier long métrage de Kyle Edward Ball ne ressemble d'ailleurs à aucun film d'horreur, utilisant un budget réduit (15 000$) afin de provoquer des peurs terribles liées à l'enfance. Le seul hic, c'est que pour en profiter, il faut réussir à rentrer dans le long métrage, ce qui ne sera pas donné à tout le monde. Parce que le récit obscur et volontairement répétitif prend le pari de la durée, allongeant les scènes plus que normalement afin de créer un sentiment de malaise. L'exercice tourne quelque peu à vide, mais la démonstration ne peut que fasciner et hypnotiser, surtout lorsque les éléments narratifs sont abandonnés en faveur d'expérimentations plus cinématographiques. ***1/2

Entrevue: Miryam Charles (Cette maison)

Pour la sortie ce vendredi du singulier Cette maison, l'un sinon le meilleur film québécois de la dernière année, je me suis entretenu avec sa cinéaste Miryam Charles. Mon entrevue est à lire dans le plus récent numéro de Ciné-Bulles.

Film du jour: Kimi

Se situant entre le cinéma d'Hitchcock et celui paranoïaque des années 70, Kimi rappelle que Steven Soderbergh sait comment s'adresser au plus grand nombre possible. Et si ce film n'est pas son plus convaincant ou original, il s'avère efficace, traitant de la solitude liée à la dernière pandémie avec un savoir-faire évident. Zoë Kravitz convainc totalement dans le difficile rôle-titre. ***

Film du jour: La permanence

Rappelant le travail minutieux de Frederick Wiseman, Alice Diop propose avec La permanence (2016) une excursion unique dans l'univers d'une clinique sans rendez-vous auprès d'une population migrante. Les personnages sont traités avec beaucoup d'humanité, alors que la caméra est toujours subordonnée aux événements et réflexions en place. Ce qui en ressort touche et éclaire malgré ses quelques répétitions. ***1/2

Entrevue: Lukas Dhont (Close)

Pour la sortie du magnifique film Close, récompensé à Cannes et qui se retrouve nommé aux Oscars, je me suis entretenu avec son cinéaste Lukas Dhont (Caméra d'Or pour Girl). Mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Le vent nous emportera

Tourné juste après Le goût de la cerise qui lui a rapporté la Palme d'Or, Le vent nous emportera (1999) est un autre projet essentiel de la part d'Abbas Kiarostami, qui débute de façon lente, ludique et même comique avant d'embrasser une urgence plus dramatique et tragique. Comme toujours chez lui, la fiction naît du réel (et le contraire), alors qu'on veut tant aller se perdre dans ses paysages extraordinaires. ****

Film du jour: Knock at the Cabin

Après quelques séries B oubliables, M. Night Shyamalan est de retour au film ambitieux (et/ou prétentieux) avec Knock at the Cabin, où il ressasse tous ses thèmes de prédilection, abordant cette fois la foi de plein fouet. Malheureusement pour lui et pour nous, le long métrage se perd dans une diarrhée de mots et d'idées superficielles. Le huis clos est court-circuité par d'incessantes ellipses qui l'empêchent d'être prenant ou terrifiant, alors que la mise en scène de métier et les interprètes de qualité ne sont pas suffisants pour raviver l'intérêt. **

Film du jour: Close

Prêt pour un des meilleurs films de l'année? Cela tombe bien, Close de Lukas Dhont (Girl) prend l'affiche aujourd'hui. Il s'agit d'une oeuvre mémorable sur les beautés et les blessures de l'enfance, campée par des interprètes épatants. On n'en ressortira pas indemne. Ma critique est à lire sur Cinoche. ****

Entrevue: Rodéo (Maxime Leflaguais)

Maxime Leflaguais est étonnant dans Rodéo, un road trip sur une relation père/fille qui n'est pas toujours au beau fixe. Je me suis entretenu avec le comédien québécois et mon entrevue est à lire sur Cinoche.com.

Film du jour: Summer With Hope

Une simple compétition de natation tourne au cauchemar pour un adolescent et sa famille dans Summer With Hope, le nouveau film de Sadaf Foroughi (la réalisatrice de l'excellent Ava). Récompensée à Karlovy Vary, cette oeuvre sans concession analyse les rouages de la société iranienne en proposant une mise en scène d'une impressionnante maîtrise qui finit par éclipser ses quelques errances scénaristiques. À découvrir à la Cinémathèque québécoise. ***1/2

Film du jour: Astérix et Obélix: L'empire du milieu

À moins de s'appeler Alain Chabat, adapter les aventures d'Astérix & Obélix au cinéma est toujours une sinécure. Parlez-en à Guillaume Canet qui propose L'empire du milieu, un divertissement oubliable qui cherche tellement à ne pas déplaire qu'il en devient générique. Au moins il y a Vincent Cassel qui s'amuse comme un fou dans la peau de César. Ma critique est à lire sur Cinoche. **1/2