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Les films indépendants se succèdent aux portes en cette journée de sorties de titres en dvd et en blu-ray.
Même si personne n'en parle, l'oeuvre la plus intéressante de la semaine est la trilogie Red Riding Trilogy qui relate la corruption policière (et du pouvoir en général) pendant les années 1970 et 1980 en Grande-Bretagne alors qu'un assassin était en liberté. Sans nécessairement crier au génie, ces trois efforts réalisés par trois cinéastes différents tiennent aisément en haleine, décrivant les travers de la société avec beaucoup de précision. À voir avant le remake de Ridley Scott.
Délicat documentaire de Fernand Dansereau, Les porteurs d'espoir suit un prof qui cherche à enseigner la sensibilisation et le sens critique à ses élèves de 6e année. Parfait complément au récent Le petit monde d'Elourdes, cet nouvel essai fait chaud au coeur, rappelant que tout n'est pas perdu, et que les générations de demain ont toutes les munitions nécessaires pour s'attaquer aux plus grands problèmes.
Thomas Balmès fait dans le documentaire sans prétention avec Babies où il suit la première année d'existence de quatre bébés de différentes régions du globe. Il faut toutefois être avisé: l'ensemble se regarde pour ces êtres si mignons et non pour la portée sociologique qui est ici presque inexistante.
Sorte de frère british de Gran Torino, Harry Brown de Daniel Barber montre la grande violence qui peut régner dans des quartiers pauvres. Maniérée, la démarche ne convainc toutefois qu'à moitié, faisant presque l'apologie de l'auto-justice lorsque les forces de l'ordre ne peuvent plus rien faire. Dans le rôle titre, Michael Caine est encore une fois stupéfiant.
Deux petits films fauchés venant du Canada anglais sont également disponibles. Leslie My Name is Evil de Reginald Harkema retourne au fameux mythe de Charles Manson en s'intéressant peut-être plus à l'époque qu'à ses personnages. De son côté, The Wild Hunt d'Alexandre Franchi suit la quête (à la Demain dès l'aube) d'un homme qui cherche à sortir son frère d'un jeu grandeur nature. Même s'ils sont imparfaits, ces efforts rappellent qu'il est possible de faire beaucoup avec presque rien, ce qui est toujours rafraîchissant à une époque où un metteur en scène rouspète lorsqu'il a seulement six millions de dollars pour faire un film...
Et les longs métrages américains? Bizarrement il y en a peu cette semaine, et ils ne sont pas nécessairement recommandables. Dans le lot, impossible de ne pas mentionner l'adaptation cinématographique de la vieille bande dessinée Marmaduke par Tom Dey sur les exploits d'un chien hors du commun. Voilà une autre farce rarement drôle s'adressant à une très jeune clientèle qui a déjà tout vu ailleurs en beaucoup mieux. Et comme d'habitude, les animaux jouent mieux que les acteurs, ce qui est toujours un peu spécial.