Critique: Thunderbolts*

Meilleur film de Marvel depuis des lustres, Thunderbolts de Jake Schreier combine le divertissement drôle/mouvementé à une réflexion émouvante sur la solitude et la santé mentale. Florence Pugh domine une distribution exemplaire et la conclusion incroyable compense pour les quelques baisses de régime occasionnées ici et là. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: Paul

Pour son nouveau documentaire d'observation, Denis Côté s'intéresse à Paul, un homme qui fait le ménage chez des adeptes de BDSM afin de réduire son anxiété. Tendre et révélateur, le portrait enchante même si le protagoniste dévoile difficilement son jardin secret. Et si l'ensemble se veut plutôt répétitif, la mise en scène attentionnée et le ton doux presque ludique en font un essai agréable, à mille lieux des films malaisants d'Ulrich Seidl. ***

Film du jour: The Menu

Sans être très original, le jeu de massacre qui s'effectue dans The Menu (2022) de Mark Mylod s'avère particulièrement jouissif tant il n'épargne pratiquement rien ni personne, encore moins les 1% de la planète. Le toujours truculent Ralph Fiennes domine cette savoureuse joute gastronomique et même si les ficelles sont grosses, on en ressort rassasié. ***1/2

Film du jour: Yadang: The Snitch

Présenté sur quelques écrans de cinémas au Canada et aux États-Unis, Yadang: The Snitch de Hwang Byeong-guk relate les folles aventures d'un informateur qui gravite dans le monde la drogue. Complètement cinglé, le film se déguste comme un divertissement branché sur le trois mille volts, alors que les acteurs et la réalisation en mettent souvent plus que nécessaire. L'ensemble ne brille pas nécessairement par son originalité, mais il est plutôt difficile de s'y ennuyer. ***

Film du jour: The Shrouds

David Cronenberg signe avec The Shrouds son film le plus personnel en carrière, traitant de l'amour, de la mort et de la technologie avec maestria. Sa mise en scène éblouissante n'a d'égale que le jeu senti de Vincent Cassel et si l'effort peut paraître verbeux, il demeure surtout brillamment exécuté, bénéficiant d'un humour savoureux. ***1/2

Critique: The Accountant 2

Rare suite meilleure que l'original, The Accountant 2 de Gavin O'Connor mise davantage sur l'humour et la chimie irrésistible entre Ben Affleck et Jon Bernthal. De quoi oublier la trame narrative principale, invraisemblable et pas toujours digeste. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: Polite Society

Une ado cherche à secourir sa grande soeur d'un mariage arrangé dans Polite Society de Nida Manzoor, une comédie d'action qui flirte autant avec les films de kung fu qu'avec Get Out. La mise en scène mouvementée met en valeur la culture pakistanaise, alors que le jeu décontracté de tous les interprètes en font un divertissement de choix pour le public adolescent. ***1/2

Critique: Until Dawn

Cela va bien pour les adaptation de jeux vidéo. Après le succès de A Minecraft Movie, c'est au tour d'Until Dawn de tenir la route. Cette lettre d'amour au cinéma horrifique ravira les amateurs du genre et si l'ensemble se veut (volontairement) répétitif, la réalisation compétente de David F. Sandberg emporte l'adhésion. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: Transformers One

Meilleur épisode cinématographique de tous les Transformers, One (2024) de Josh Cooley revient à la base: personnages attachants, rires en boîte (de métal) et scènes d'action enlevantes. Le récit est peut-être prévisible, l'animation pas toujours convaincante, mais c'est le facteur divertissement qui l'emporte. ***

Film du jour: The Legend of Ochi

Il sera impossible de résister aux créatures trop mignonnes qui peuplent The Legend of Ochi. Bien que cette fable écologique d'Isaiah Saxon ne révolutionne nullement le genre, elle plonge le spectateur dans un univers merveilleux qui rappelle les classiques familiaux des années 80 (Neverending Story, Dark Cristal, Labyrinth). ***

Film du jour: L'attachement

Difficile de rester de marbre devant L'attachement de Carine Tardieu qui relate le lien entre un jeune enfant et sa voisine. Le récit elliptique et bouleversant évite généralement le mélo, tandis que tous les interprètes livrent des prestations remarquables, notamment Valeria Bruni Tedeschi qui se dévoile sous un jour nouveau. En salle dès vendredi. ****

Film du jour: Au commencement

Parmi les meilleurs premiers longs métrages des dernières années, il faudra inscrire Au commencement (2020) pas loin du sommet. La Georgienne Dea Kulumbegashvili confronte une femme (éblouissante Ia Sukhitashvili) aux affres de la religion et du patriarcat avec une maîtrise étonnante de la forme. Ses images délectables épousent un rythme lancinant, tâtant l'indicible comme peu de films. Entre son introduction fulgurante à la Tarkovski et sa conclusion allégorique, la fresque se veut à la fois immense et personnelle, rappelant les plus grands noms du septième art tout en forgeant un style unique. ****

Film du jour: Beetlejuice Beetlejuice

Pondre une suite à Beetlejuice est évidemment un sacrilège. Pourtant, Tim Burton ne s'en sort pas trop mal avec Beetlejuice Beetlejuice (2024). L'ensemble forcément inégal n'est pas tant là pour surprendre que pour rappeler le pouvoir de la nostalgie. Celle où les personnages sont plus importants que les effets spéciaux et que l'humour peut naître d'endroits insoupçonnés, dont un délirant mariage final. ***

Film du jour: Alger

Représentant de l'Algérie à la dernière cérémonie des Oscars, Alger de Chakib Taleb Bendiab est un thriller policier sous fond de disparitions d'enfants. Si le scénario qui croise la sphère politique et domestique s'avère plutôt prévisible, la mise en scène nerveuse et l'interprétation bouillante emportent l'adhésion. À découvrir au cinéma. ***

Critique: Sinners

Ryan Coogler (Black Panther, Creed) réinvente le film de vampires avec Sinners, un divertissement réglé au quart de tour qui se veut également une réflexion probante sur la difficulté d'être noir aux États-Unis. Spectaculaire, poussif, imprévisible... et quelle trame sonore d'enfer! Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: Smile 2

Les suites de films à succès reprennent généralement les mêmes formules, surtout dans le cinéma d'horreur. Parker Finn va ailleurs avec Smile 2, s'intéressant aux déboires d'une chanteuse à succès. Si la trame principale qui n'est pas sans rappeler Perfect Blue et The Substance n'est pas particulièrement originale ou même intéressante (Naomi Scott livre néanmoins une forte composition), le long métrage se rachète sur le plan des scènes angoissants, livrant des morceaux de bravoure dans l'introduction (en plan séquence) et la conclusion (délirante à souhait). ***

Critique: Le temps

François Delisle débarque toujours là où personne ne l'attend. Avec son plus récent essai Le temps, il offre un roman-photo sous fond de dérèglements climatiques. Une oeuvre unique et précieuse, fragile mais parsemée d'images - et d'une bande-son - incroyables. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: La femme cachée

Une mère tente de guérir son passé traumatique dans La femme cachée, le nouveau film de Bachir Bensaddek (Montréal la Blanche). Si le récit aurait mérité d'être moins énigmatique, la route vers la catharsis ne manque pas de force dramatique et bien que la réalisation affiche la modestie de son budget, les interprètes s'avère tous investis, particulièrement Naïlia Harzoune. ***

Film du jour: Le fil

Le succès d'Anatomie d'un chute a popularisé le film judiciaire français. C'est dans cette mouvance que s'inscrit Le fil de Daniel Auteuil, un drame efficace mais conventionnel qui vaut surtout pour sa révélation à la 12e heure qui remet en perspective les notions de doutes et de mensonges. Les comédiens solides éclipsent aisément la mise en scène académique. En salle dès vendredi. ***

Film du jour: Azor

Azor (2021) est un fascinant premier long métrage de la part d'Andreas Fontana. À la fois film de fantômes sur le passé de l'Argentine et thriller politique à saveur économique, le récit prend le pari du rythme indolent et langoureux, celui qui se résume à une multiplication de dialogues forts. L'effet ensorcelle rapidement tant la mise en scène et l'interprétation demeurent parfaitement dans le ton. ****

Film du jour: Eephus

Deux équipes de baseball s'affrontent pour une dernière fois avant que leur terrain ne soit transformé en école. Tel est le sujet de Eephus de Carson Lund, une irrésistible comédie douce-amère qui porte à la fois sur la fin d'une époque et la masculinité. Mélancolique et minimaliste, le récit séduit lentement mais sûrement, renvoyant tour à tour à Goodbye, Dragon Inn, Gaz Bar Blues et En attendant Godot. À voir en vidéo sur demande. ****

Film du jour: Heretic

Hught Grant est magnifique dans Heretic de Scott Beck et Bryan Woods, un suspense horrifique où il incarne un homme qui s'amuse au dépend de deux jeunes mormones. La première partie offre une brillante joute oratoire, alors que la seconde se dégonfle quelque peu en accumulant les effets chocs attendus. Mais le long métrage est à découvrir, seulement pour sa vedette qui n'aura jamais paru aussi menaçante. ***1/2

Film du jour: Time to Love

Un homme tombe amoureux de la photo d'une inconnue dans Time to Love (1965), le magnifique film de Metin Erksan. Sur le plan esthétique, le long métrage atteint des sommets et s'il vient bien près de verser dans le maniérisme, le ton solennel, le rythme langoureux et l'interprétation détachée en font une oeuvre unique. ****

Critique: The Amateur

Rami Malek est parfaitement dans son élément dans The Amateur de James Hawes, un thriller d'espionnage efficace et faussement classique qui recèle des réflexions probantes sur la vengeance et la condition humaine. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: Les courageux

Une mère courage affronte l'adversité dans Les courageux de Jasmin Gordon, un premier long métrage à saveur sociale qui n'évite pas les lieux communs (ceux dessinés par exemple par les frères Dardennes et Ursula Meier). La fraîcheur de tous les interprètes et le récit plus énigmatique que la moyenne en font toutefois un petit film louable. En salle. ***

Critique: Drop

Dans la foulée du récent Heart Eyes, Drop de Christopher Landon mélange suspense, romance et un soupçon d'horreur, alors qu'une mère doit obéir à un être diabolique qui menace de s'en prendre à son fils. La mécanique bien huilée et le jeu convaincu de son héroïne en font un divertissement intense, qui finit toutefois par se dégonfler légèrement dans le dernier droit. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: Autobiography

Remarqué en festivals en 2022, Autobiography est un premier long métrage passionnant de la part de Makbul Mubarak, qui relate les rapports parfois troubles entre un général à la retraite et le fils de son gouvernant. Jouant à fond la carte de l’ambiguïté, cette relation père/fils peut également être prise sur le plan politique, confrontant la jeunesse indonésienne à son passé. Bien que le récit lent et posé propose peu de surprises, il est mené avec doigté, bénéficiant de la présence de solides comédiens. À voir sur Film Movement +. ***1/2

Film du jour: 1 + 1 + 1 La vie, l'amour, le chaos

Une semaine au chalet est le moment idéal à une mère à l'aube de la quarantaine afin de remettre son existence dans le chemin. Adapté du roman de Grégory Lemay, 1 + 1 +1 La vie, l'amour, le chaos de Yanie Dupont-Hébert souffre d'une écriture extrêmement maladroite où chaque dialogue est appuyé, encore et encore, obligeant les comédiens à en mettre plus que nécessaire. Cela finit par peser lourdement sur le récit, flou et sans grand intérêt, surtout que la mise en scène s'avère incroyablement limitée. **

Film du jour: Une part manquante

Après le déchirant Nos bataille, le réalisateur Guillaume Senez et l'acteur Romain Duris s'intéressent à nouveau à la paternité absente par l'entremise d'Une part manquante qui se déroule au Japon. Sensible et interprété avec conviction, le récit qui bénéficie d'une élégante trame sonore souffre d'un scénario prévisible et schématisé, qui vient appuyer chaque case au bon moment au lieu de laisser respirer l'ensemble. ***

Film du jour: A Quiet Place: Day One

Après deux films réussis, A Quiet Place est gratifié d'un antépisode complètement inutile intitulé banalement Day One, qui mise tout sur l'action et le sentimentalisme kitsch. Les personnages ne sont que des faire-valoir pour rappeler la beauté de la vie - et du partage - lorsque l'apocalypse cogne à la porte. La mise en scène de Michael Sarnoski (Pig) s'avère peut-être solide et le chat manipulera tous les coeurs, mais l'ensemble n'existe que pour profiter d'une recette éprouvée. **1/2

Film du jour: The Feeling That the Time for Doing Something Has Passed

Produit par Sean Baker, The Feeling the Time for Doing Something Has Passed (2023) est l'excellent premier film de Joanna Arnow. Face à une existence morne où elle n'a aucun contrôle, notre héroïne (superbe Arnow) décide de reprendre le contrôle dans ses relations sexuelles. À la fois hilarant et tristounet, l'essai parle du monde d'aujourd'hui avec une grande clairvoyance, bénéficiant d'une mise en scène appropriée, à la fois souple et... contrôlée! ****

Film du jour: Hola Frida

La coproduction québécoise Hola Frida de Karine Vézina et André Kadi présente l'enfance de la célèbre peintre. L'animation colorée et les leçons de courage risquent de plaire à un jeune public. En revanche, le ton didactique, lourd et démonstrateur empêche le dessin animé de transcender ses fonctions éducatives. En salle. ***

Film du jour: Soundtrack to a Coup d'Etat

Nommé aux Oscars plus tôt cette année, Soundtrack to a Coup d'Etat est un superbe documentaire de Johan Grimonprez qui mélange musique et politique. Ce récit sur le colonialisme africain est dynamité par un montage extraordinairement limpide et des mélodies imparables qui permettent de mieux comprendre l'impérialisme du 20e siècle. En salle. ****

Critique: A Minecraft Movie

Nouvelle adaptation d'un jeu vidéo à succès, A Minecraft Movie de Jared Hess ne brille pas par la qualité de son scénario que par sa façon de rendre accessible à tous un univers qui n'était pas nécessairement évident à rendre tangible à l'écran. Surtout que le duo formé de Jack Black et de Jason Momoa fonctionne à plein régime. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: The Oldest Profession

Maître du «roman porno» japonais, Noboru Tanaka propose avec The Oldest Profession (1974) une plongée dans l'univers de la prostitution. Rappelant les films sociaux de Mizoguchi, le film alterne le désir de liberté de son personnage principal qui se heurte à un monde absurde, violent et de plus en plus déshumanisé. La mise en scène étudiée à la photographie soignée en noir et blanc évite la sordide étude de milieu, tandis que la composition nerveuse de la protagoniste en fait une magnifique héroïne tragique. À découvrir dans quelques salles de cinéma, en vidéo sur demande ou sur Film Movement Plus. ***1/2

Film du jour: Brief Encounters

Brief Encounters (1967) n'est pas un remake du chef-d'oeuvre de David Lean. Il s'agit plutôt du premier grand film de Kira Muratova, une importante cinéaste ukrainienne trop peu connue. Censuré par l'URSS, le long métrage traite de devoirs et de liberté, critiquant la bureaucratie en place. Quelque peu verbeux et entièrement centré autour de ses beaux personnages, l'effort nage comme un canard sur l'eau, en apparence délicatement (la musique, la photographie et la mise en scène s'avèrent superbes) mais dont le désarroi se fait clairement ressentir. ****

Film du jour: Dog Man

Cette adaptation décontractée des populaires livres pour enfants Dog Man se veut assez agréable et divertissante. Sans rien révolutionner, le scénario mise sur ses personnages attachants avant leurs péripéties incroyables, tandis que la réalisation de Peter Hastings mélange humour, tendresse et action avec un savoir-faire évident. L'édition blu-ray (Universal) réunit des suppléments assez cocasses et ne déçoit jamais sur le plan audio et vidéo. ***

Film du jour: Love Hurts

Après avoir remporté un Oscar, Ke Huy Quan obtient son premier rôle principal au cinéma. Dommage qu'il ait choisit Love Hurts, un embarrassant navet qui mélange romance et action violente à la John Wick. Le mariage de genre ne tient jamais la route, les acteurs cabotinent, la mise en scène de Jonathan Eusebio ne se veut guère inspirée et le scénario recycle tous les clichés du genre alors qu'il aurait tout simplement pu être une variation joyeuse sur les vieilles productions de Jackie Chan. Cela dit, sur le plan technique, l'édition blu-ray (Universal) offre la qualité vidéo et sonore souhaitée, tout comme d'agréables suppléments. *1/2