Tournant plus rapidement que son ombre tout en changeant continuellement de registre cinématographique, François Ozon a réussi à imposer une vision franche et unique. De Huit femmes à Frantz, en passant par Potiche et Dans la maison, il est l'auteur d'une filmographie singulière et parfois dérangeante. Je l'ai rencontré pour la sortie de Grâce à Dieu (mes entrevues sont ici et là) et je lui ai demandé quel a été le film le plus fondamental de sa vie...
« Il y en a énormément. Un des
premiers films qui a été importants, c'est Allemagne
année zéro de Rossellini, que j'ai vu enfant et qui était complètement
différent de ce que j'avais l'habitude de voir. Comme tous les enfants,
j'allais voir des films de Walt Disney faits pour des enfants. Je suis tombé
sur ce film un peu par hasard à la télévision, au cinéma de minuit. Quand mes
parents n'étaient pas là, j'allumais la télévision - je n'avais pas le droit de
regarder la tv mais bon je l'ai fait - et voir ce film, cette histoire de cet
enfant, dans les ruines de l'Allemagne après la guerre, qui essaye de survivre,
qui avait mon âge et qu'à la fin du film se suicide... J'avais été à la fois
bouleversé, choqué et surpris.
De voir que le cinéma n'était pas
qu'un divertissement, qu'il pouvait être un reflet aussi de notre vie, de nos
angoisses, du monde contemporain. Ç'a été un choc assez important. »
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