Film du jour: La femme sans tête

L'hypocrisie de la bourgeoisie argentine en prend pour son rhume dans La femme sans tête de Lucrecia Martel, qui s'intéresse au désarroi d'une femme qui a peut-être - ou pas - provoqué un accident. Un sentiment d’ambiguïté plane sur le récit qui peut être interprété à des fins psychologiques et politiques, et il est porté par une actrice admirable (la regrettée Maria Onetto). ****

Film du jour: I, the Executioner

Aussi connu sous le titre Requiem for a Massacre, I, the Executioner (1968) de Tai Kato est le récit troublant d'un tueur qui s'attaque aux cinq femmes qui ont poussé un jeune homme à se suicider. Le traitement ambigu et le climat de violence latente ne rendra pas le visionnage de tout repos, mais l'ensemble bénéficie d'interprètes convaincants et d'une mise en scène extrêmement soignée qui regorge de plans impressionnants. À découvrir en vidéo sur demande ou via Film Movement+. **** 

Film du jour: Tiny Lights

Présenté à Karlovy Vary en 2024, Tiny Lights de Beata Parkanova est un très joli film sur l'éclatement d'une famille comme les autres. La caméra épouse constamment le regard subjectif de la jeune enfant, qui est campée avec une authenticité déchirante par la jeune Mia Banko. Le procédé n'est évidemment pas nouveau (comme en fait foi le récent Totem), mais la succession de micro-événements séduit amplement, émouvant longtemps avant la fin. À découvrir sur Film Movement Plus. ***1/2

Film du jour: Pavements

Groupe indie par excellence, Pavements ne fait jamais comme les autres. Le cinéaste indépendant Alex Ross Perry est un peu son équivalent cinématographique et il vient de pondre un biopic hilarant sur la formation culte. Son essai expérimental mélange fiction et documentaire avec une rare maestria, tâtant à la fois de musique et du climat de l'époque (la notre et celles des années 90), mais également du processus du vouloir raconter une existence hors de l'ordinaire par le biais du septième art. En résulte une création unique en son genre, non sans longueur et répétitions mais toujours ludique et rafraîchissante. Sur Mubi (le long métrage a précédemment été présenté au Cinéma Moderne). ****

Superman (critique)

Superman est de retour au cinéma par l'entremise de James Gunn. Si le créateur derrière la trilogie Guardians of the Galaxy propose une relecture plus légère que ses prédécesseurs en s'éloignant de la traditionnelle histoire des origines, le film souffre d'une histoire confuse, d'un humour enfantin et d'une surabondance de personnages superficiels. Reste les scènes d'action, spectaculaires. Ma critique est à lire sur Cinoche. **1/2

Film du jour: Shakespeare Wallah

James Ivory adore filmer la rencontre entre l'ancien et le nouveau monde. Il use à fond de cette métaphore dans Shakespeare Wallah (1965), où un amour illicite permet de traiter des relations entre la Grande-Bretagne et l'Inde, entre le théâtre et le cinéma. Appuyé, le propos n'en demeure pas moins passionnant, et si le récit n'est pas sans redites, il est composé minutieusement (la photographie en noir et blanc est magnifique) et défendu avec talent. ***1/2

Film du jour: Paradis: foi

Ulrich Seidl qui s'intéresse aux croyances, cela ne peut donner un film banal. En effet, Paradis: foi est une oeuvre hors norme qui suit une femme dévorée par la religion... mais qui fait vivre un enfer à son mari blessé! L'effort provocant n'est pas à un paradoxe près, et s'il traîne quelque peu en longueur, sa façon de lier le plaisir charnel à celui de la foi ne peut laisser indifférent. ***1/2

Film du jour: Sonic the Hedgehog 3

Plus délirant que jamais, Sonic the Hedgehog 3 de Jeff Fowler est l'épisode qui se rapproche le plus du célèbre jeu vidéo. Sans être très originale, l'intrigue est menée tambour battant et bien que les morales viennent près de tout gâcher, l'ensemble saura plaira à toute la famille. Jim Carrey trouve d'ailleurs un autre (double) rôle en or. ***

Film du jour: Trap

 

Après de nombreux échecs. M Night Shyamalan se ressaisit avec Trap, son film le plus satisfaisant depuis longtemps. Le scénario complètement stupide et involontairement hilarant n'est qu'un prétexte pour que Josh Hartnett offre la meilleure performance de sa carrière en père aimant et tueur sanguinaire. La réalisation propose de belles idées de mise en scène, débordant du huis clos habituel, ce qui ne sera toutefois pas suffisant pour convaincre les détracteurs du cinéaste. **1/2

Film du jour: Tardes de Soledad

Après avoir signé avec Pacifiction son chef-d'oeuvre, Albert Serra est de retour avec... Tardes de soledad, un documentaire sur la corrida! Un sujet surprenant pour un traitement fascinant, qui aborde à la fois la lutte entre la raison et l'animalité, la décadence humaine, la masculinité toxique, les traditions inutiles, etc. Par son héros, étoile montante de la tauromachie, le film dépeint un univers de solitude, où les répétitions, pierres d'assisse de la mise en scène, fait exploser la violence et le machisme. Âmes sensibles s'abstenir. Ce soir et le 10 juillet au Cinéma Moderne. ****

Film du jour: Black Dog

Si Jia Zhangke avait réalisé Mad Max: Fury Road, cela ressemblerait sans doute à Black Dog. Dans ce western apocalyptique signé par Guan Hu, la population chinoise - autant humaine que canine - est expropriée dans le désert, remplacée par des avancées modernes comme les Jeux Olympiques. Mais certaines figures résistent et luttent. Des images grandioses, des thèmes sociaux cruellement d'actualité, un mélange étonnant de genres et des chiens trop attachants composent cette oeuvre d'exception, parmi les meilleures de l'année. ****

Film du jour: 40 Acres

Film dystopique canadien sous fond de survie et de famille, 40 Acres  ne brille par son originalité. Le récit laborieux croule sous les situations tortueuses et invraisemblables. En revanche, la mise en scène de R.T. Thorne ne manque pas d'impact et la distribution est menée par la toujours excellente Danielle Deadwyler. En salle. ***

Film du jour: Lumière! L'aventure continue

Superbe documentaire qui donne le goût de renouer avec l'essence du septième art, Lumière! L'aventure continue passionne de la première à la dernière image. Non seulement son réalisateur et narrateur Thierry Frémaux sait jeter la lumière sur l'essentiel en évitant d'être didactique, mais le montage de ces courts métrage sur les mélodies de Gabriel Fauré élève sans cesse ce qui apparaît à l'écran, rendant les productions contemporaines bien fades en comparaison. ****

Jurassic World: Rebirth (critique)

Gareth Edwards tente de faire revivre Jurassic Park avec Jurassic World: Rebirth, une oeuvre spectaculaire mais beaucoup trop collée au classique de Steven Spielberg, qui s'avère toutefois bien plus intéressante que la plus récente trilogie sur le sujet. Ma critique complète est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: On Becoming a Guinea Fowl

Remarqué par son frappant I Am Not a Witch, Rungano Nyoni est de retour avec On Becoing a Guinea Fowl, récompensé à Cannes en 2024. Il s'agit d'une nouvelle métaphore sur la façon dont les femmes et les enfants se font repousser par le patriarcat zambien. Bien que le récit ténu se déploie à un rythme parfois trop indolent, l'intérêt est soutenu par son ambiguïté, un mélange subtil de genre, la forte présence de ses interprètes et une mise en scène colorée, marquée par une riche direction artistique. En salle le 2 juillet. ***1/2

Film du jour: Wolfs

George Clooney et Brad Pitt s'amusent comme des fous dans Wolfs, une comédie d'action prévisible et platement réalisée par Jon Watts. Malgré toutes les conventions et les moments de flottements, le récit met de bonne humeur tant les stars apportent une plus value à ces personnages décontractés qui ne forment, finalement, qu'une seule entité. Sur Apple TV+. ***

Film du jour: Bella e perduta

 

Lorsque le sujet de son documentaire est décédé, Pietro Marcello (Martin Eden) a décidé d'élargir le propos - et la perspective - afin de rejoindre les eaux de la fiction. Bella e perduta (2015) jongle ainsi avec le conte et l'essai animalier, en disant long sur cette Italie oubliée et égoïste qui ne vit qu'au présent. L'essai déroute allègrement et les ruptures de tons peuvent s'avérer brutales, mais quelle aventure! ***1/2

M3GAN 2.0 (critique)

M3GAN 2.0 de Gerard Johnstone délaisse l'horreur pour embrasser l'action. Cet ersatz de Terminator 2 ne brille pas par son intelligence ou sa subtilité, mais saura divertir avec son second degré. Ma critique est à lire sur Cinoche. *** 

Film du jour: Laissez-moi (Let It Go)

Présenté au Festival de Cannes en 2023, Laissez-moi (Let It Go) est le premier long métrage de Maxime Rappaz, présentant le quotidien d'une mère courage (qui s'occupe presque seule d'un enfant en situation d'handicap) qui arrive à s'émanciper grâce aux rencontres hebdomadaires avec des inconnus. Malgré ses conventions, le récit séduit par sa charge érotique et donne à Jeanne Balibar un rôle immense lui permettant régulièrement de toucher la grâce. À découvrir en vidéo sur demande via Film Movement. ***

Film du jour: Shanghai Blues

Bénéficiant d'une nouvelle copie 4K, Shanghai Blues (1984) est un des films les plus divertissants de Tsui Hark. Se déroulant dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale, le long métrage se détourne du mélodrame attendu pour embrasser la comédie romantique teintée de slapstick. L'oeuvre irrésistible, légère et attachante, font littéralement dans la bouche, annonçant les farces à venir de Stephen Chow. Présenté au Cinéma Moderne ce soir, le 30 juin et le 2 juillet. ****

F1 (critique)

Brad Pitt prend le volant dans F1 de Joseph Kosinski, un divertissement bon enfant qui sacrifie son histoire (banale) afin de maximiser ses éléments visuels et sonores. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: Louis Riel ou Le ciel touche la terre

S'intéressant aux dernières semaines d'une figure importante de l'Histoire canadienne, Louis Riel ou Le ciel touche la terre de Mathias Meyer en met plein la vue visuellement mais affiche rapidement ses limites sur le plan narratif. Ainsi, des personnages qui semblent constamment réciter leurs textes tentent d'évoluer dans un univers austère, à la fois épuré et esthétisé. Qui n'est pas Bresson ou Dreyer qui veut. Cela dit, la prise de risque est immense et le cinéphile patient sera récompensé d'une oeuvre qui sort largement des sentiers battus. ***

Film du jour: Mon gâteau préféré

Irrésistible tragi-comédie sur la vieillesse et la solitude, Mon gâteau préféré de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha fait appel à deux excellents comédiens et à une mise en scène minutieuse afin de charmer sentimentalement et de faire réagir politiquement. Évidemment, le régime iranien n'a pas apprécié et condamné ses deux réalisateurs à cinq années de prison... Comme acte de résistance, il ne faudra pas manquer cette oeuvre exquise et délectable. En salle. ****

Film du jour: Echo Valley

Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour son enfant? La dévotion d'une mère est poussée à son paroxysme dans Echo Valley de Michael Pearce, un drame familial qui croule sous les invraisemblances jusqu'à en devenir ridicule. Julianne Moore se donne sans compter dans ce téléfilm de luxe qui ne lésine pas sur le symbolisme de bas étage. Sur Apple TV+. **

Ciné-Bulles été 2025

En cette journée de Fête nationale du Québec, on voudra encourager local. Cela tombe bien, le numéro d'été du magazine Ciné-Bulles se révèle et j'y signe des textes sur La pie voleuse, Les barbares, No Other Land, The Shrouds et Lost Highway. Pour s'abonner.

Film du jour: Green Border

S'intéressant à cette zone floue située entre la Pologne et la Biélorussie où se trouvent des migrants, Green Border (2023) ne laissera personne indifférent. En plus d'aborder un sujet important et cruellement d'actualité, le long métrage d'Agnieszka Holland bénéficie d'une magnifique photographie en noir et blanc et d'interprètes convaincus. Ce qui lui manque, c'est de la nuance tant le scénario lourd et didactique embrasse la tragédie en reléguant parfois la décence au vestiaire. ***

Film du jour: Argylle

Matthew Vaughn semble constamment réaliser le même film. Avec son horrible Argylle (2024), il offre une parodie de bas étage des James Bond qui flirte énormément avec ses Kingsman (davantage le second épisode que le premier). Cela donne un long métrage vulgaire et interminable, truffé de coups de théâtre prévisibles et d'effets spéciaux consternants, où de talentueux comédiens perdent leur temps dans un spectacle aussi affligeant que lassant. Sur Apple TV+. *1/2

Film du jour: Victims of Sin

Trésor de l'âge d'or du cinéma mexicain, Victims of Sins (1951) d'Emilio Fernandez mélange le néoréalisme italien à la flamboyance d'une production hollywoodienne. La quête de l'héroïne pour prendre soin d'un enfant qui n'est pas le sien est surtout un prétexte à la multiplication de numéros dansés et chantés. Les femmes sont fortes, les hommes mafieux, les morales douteuses, la conclusion expédiée et si le film a pris plusieurs rides, il se laisse regarder avec un malin plaisir, surtout pour la beauté des images et le jeu truculent de Ninon Sevilla. ***1/2

28 Years Later (critique)

Au lieu d'être une simple suite tardive d'un long métrage à succès, 28 Years Later de Danny Boyle tente de réinventer (à nouveau) le film de zombies et il y arrive plus souvent qu'autrement en arpentant des chemins surprenants. L'ensemble clivant ne fera pas l'unanimité, mais c'est justement cette prise de risque qui se veut si séduisante. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2

E.1027: Eileen Gray et la maison en bord de mer

Retraçant la construction d'une ville par une architecte irlandaise, E. 1027: Eileen Gray et la maison en bord de mer de Beatrice Minger et Christoph Schaub se détourne du documentaire classique pour mieux embrasser l'essai abstrait. La narration polyphonique est si atmosphérique que l'on si perd volontairement. De quoi en ressortir fasciné, ennuyé... ou un peu des deux. En salle. ***

Elio (critique)

Aventure drôle et charmante pour toute la famille, Elio rappelle que Pixar peut encore pondre de bons films. Ma critique complète est à lire sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: An Unfiniseh Film

Mêlant fiction et documentaire, An Unfinished Film réunit une équipe de film qui relance un tournage vieux de dix ans... pour être arrêté par le début de la pandémie. En utilisant le matériel de ses précédents longs métrages, le cinéaste chinois Lou Ye parle à la fois de création en temps incertain que de la réaction de la population face à un événement incommensurable. Bien que les ficelles soient parfois grosses, le récit alterne efficacement entre le personnel et le politique. À découvrir via Film Movement. ***1/2

Film du jour: Les barbares

Comme réalisatrice, Julie Delpy est capable du meilleur comme du pire. Elle côtoie les deux avec Les barbares, une satire dans la façon dont le peuple français peut accueillir des victimes de guerre. Malgré quelques gags enjoués et une distribution sympathique (Laurent Lafitte est hilarant en méchant de service), le long métrage tourne rapidement en rond, se noyant dans les stéréotypes les plus éculés. Les dialogues moralisateurs, le traitement schématique et la mise en scène souvent quelconque ne sont pas là pour aider. Ma critique complète est lire dans le numéro d'été de Ciné-Bulles. **1/2

Film du jour: Partir un jour

Film d'ouverture du dernier Festival de Cannes, Partir un jour d'Amélie Bonnin tente de conjurer sa morosité ambiante (retour du passé, grossesse non désirée, quiproquos liés aux différences de classes sociales) à l'aide d'utilisations de tubes musicaux. On pense immédiatement à On connaît la chanson avec ses personnages attachants, mais surtout une tonne de clichés qui font régulièrement lever les yeux au ciel. En salle dès vendredi. **1/2

Film du jour: 1995

Ricardo Trogi remet ça avec son quatrième long métrage sur son alter ego qui aspire cette fois a devenir réalisateur. S'il se déroule pendant la Course destination monde, 1995 n'arrive jamais à transcender sa formule: tout est gros, autant les personnages que les situations, et le charme du début s'est longtemps estompé. Ici, il y a un désir d'émotion qui ne fonctionne jamais comme il se doit, coincé entre des tentatives d'humour qui font parfois mouche et des séquences extrêmement répétitives en Égypte. **1/2

Film du jour: Ceddo

La disparition de la fille du roi met le village à l'envers dans Ceddo (1977) d'Ousmane Sembène. À la fois satire et tragédie (pas très loin de l’Iliade), le film traite de pouvoir, de religion et de colonialisme en n'épargnant rien ni personne. Si le ton verbeux s'apparente au théâtre, la mise en scène ne manque pas de panache et l'interprétation s'avère dans le ton. Puis il y a cette finale utopique, brillante et pratiquement muette, qui rêve d'un monde meilleur. ****

Film du jour: All the Money Can Buy (The Devil and Daniel Webster)

L'éternel combat entre l'honnêteté et la cupidité fait rage dans All the Money Can Buy (1941), qui est aussi connu sous le titre The Devil and Daniel Webster. Avec son scénario ambigu (la foi, le Démon et l'essence même des États-Unis ont tôt fait de brouiller les cartes) et son interprétation chargée (qui va du sublime au grotesque), le film ne fait pas dans la demi-mesure. Il bénéficie toutefois d'une mise en scène de belle facture de William Dieterle, d'une photographie fabuleuse et d'une trame sonore appropriée de Bernard Herrmann. ***1/2

Film du jour: Materialists

La bande-annonce de Materialists est horrible, rappelant l'insignifiant The Wedding Planner qui mettait en vedette Jennifer Lopez. Il faut pourtant faire confiance à la réalisatrice et scénariste Celine Song (à qui l'on doit l'extraordinaire Past Lives) qui évite la plupart des clichés des comédies romantiques afin d'offrir une réflexion à la fois drôle et profonde sur l'amour et nos attentes. Les dialogues fondent dans la bouche et les interprètes livrent des performances d'une honnêteté désarmante. Enfin un drame sentimental qui ne manque pas de magie! En salle. ***1/2

Film du jour: Best Wishes to All

Se sacrifier pour ses parents (et grands-parents) vieillissants est un geste courant dans la société japonaise. Cette action prend la forme d'une métaphore horrifique dans Best Wishes to All que Yûta Shimotsu vient d'adapter à partir de son propre court métrage. Ce qui débute comme un dérivé de The Visit de Shyamalan prend des détours beaucoup plus étranges et perturbants. Bien que les ruptures de tons ne soient pas toujours au point et que l'ensemble tourne en rond à mi-chemin, le récit déstabilise aisément. À découvrir sur Shudder. ***

Film du jour: Super Happy Forever

Séparé en deux parties, Super Happy Forever de Kohei Igarashi traite de l'absence, avant d'effectuer un saut dans le temps et d'aborder la naissance du sentiment amoureux. Les langueurs dramatiques du début sont peut-être répétitives, elles annoncent pourtant les éclaircies lumineuses salvatrices qui vont suivre. La mise en scène minimaliste réglée au quart de tour et l'interprétation irréprochable donnent le goût de s'embarquer dans cette aventure où partir en vacances prend soudainement un autre sens. En salle ce vendredi. ***1/2

Film du jour: Les musiciens

Même si on possède les meilleurs instruments de la planète, il faut apprendre à jouer ensemble. C'est une des (nombreuses) morales qui ressortent du film Les musiciens de Grégory Magne. D'un côté, ce long métrage possède une trame sonore exquise et il offre au trop rare Frédéric Pierrot un beau rôle mélancolique. De l'autre, l'histoire et la mise en scène ne cassent rien (hormis un très joli premier plan), tandis qu'il faut se farcir des personnages souvent superficiels et, surtout, stéréotypés. En salle dès vendredi. De quoi atténuer la mélodie en place. **1/2

Film du jour: Madame Web

Difficile de faire un pire film de super-héros que Madame Web de S.J. Clarkson. Non seulement l'héroïne ne respecte nullement le schéma de la bande dessinée originale, mais le long métrage échoue dans toutes les catégories: les personnages sont peu intéressants et interprétés n'importe comment, plus l'histoire avance et moins elle fait de sens, les scènes d'action sont tournés n'importe comment et ne semblent exister que pour effectuer du placement de produit, l'humour tombe généralement à l'eau malgré la présence du toujours génial Adam Scott dans un rôle secondaire, etc. Bref, un massacre total, qu'il faut toutefois voir pour se rappeler que le pire peut, ironiquement, révéler un plaisir coupable. *1/2

Film du jour: Demon Pond

Certainement le film le plus étrange de Masahiro Shinoda, Demon Pond (1979) convoque le théâtre Kabuki à travers une réflexion encore d'actualité sur le passé et le présent, comment les croyances peuvent enchanter - ou au contraire détruire - les relations entre les gens. La fantaisie explose à mi-chemin, rendant ivre avec ses images à couper le souffle et bien que le mélange de genres ne sera pas pour tous les appétits, le long métrage comporte son lot de scènes fulgurantes. ***1/2

Film du jour: Fountain of Youth

Croisement générique entre Indiana Jones et Da Vinci Code, Fountain of Youth recycle l'ADN des films d'aventure en oubliant l'ingrédient principal: le plaisir. La mise en scène de Guy Ritchie a beau être réglé au quart de tour, les scènes d'action souvent époustouflantes et le charisme de John Krasinski indéniable, le temps finit par être long au sein de cette production répétitive où ni l'humour ni les enjeux, encore moins les personnages sans intérêt, s'avèrent digne de mention. Sur Apple TV+. **

Film du jour: La pie voleuse

Le sentiment est toujours noble dans les films de Robert Guédiguian. La pie voleuse ne fait pas exception, réunissant sa valeureuse troupe de comédiens au sein d'une réflexion émouvante sur la famille, la vieillesse et l'art. Le ton n'est pas nécessairement subtil, mais ce qui en ressort vaut son pesant d'or, rappelant les drames doux-amers de Yasujiro Ozu. Ma critique complète sera à lire dans le prochain numéro de Ciné-Bulles. ***1/2

Ballerina (critique)

Dérivé de John Wick, Ballerina de Len Wiseman est facilement l'épisode le plus faible de la franchise, répétant une formule à la lettre au lieu d'y insuffler un souffle nouveau. Ma critique est à lire sur Cinoche. **

Film du jour: Le plein potentiel

À une époque où il faut livrer la meilleure version de soi-même, le documentaire Le plein potentiel d'Annie St-Pierre s'intéresse au phénomène des coachs de vie. À la fois empathique, sarcastique et plus critique, l'essai séduit par sa forme (de longs plans généreux) mais finit quelque peu par tourner en rond au fil de ses répétitions. En salle. ***

The Phoenician Scheme (critique)

Retour en forme pour Wes Anderson avec The Phoenician Scheme qui, après quelques films maniérés, semble enfin s'amuser. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2

Dan Da Dan: Evil Eye

Ce n'était qu'une question de temps avant que la populaire animation Dan Da Dan soit adaptée au cinéma. Evil Eye n'est pas tant un film qu'un dérivé qui se déroule entre la première et la seconde saison. Il faut d'ailleurs connaître la série pour y soutirer le moindre plaisir, car le récit brouillon et sans queue ni tête se veut rapidement inintelligible. Dommage car la qualité des images et le rythme trépidant de certains combats piquent la curiosité. Sauf que l'ensemble est si redondant qu'il en devient rapidement lassant. En salle. *1/2

Ciné-Bulles printemps 2025

Que le beau temps soit là pour rester ou pas, le magasine Ciné-Bulles ne déçoit jamais. Dans le numéro du printemps, j'y signe un avant-plan sous fond d'entrevues pour le film Jouer avec le feu, ainsi qu'une critique du gigantesque The Brutalist. Le numéro est à lire ici.