dimanche 31 janvier 2016

Film du jour: Ne touchez pas à la hache (La duchesse de Langeais)

Pour se rappeler de l'immense Jacques Rivette qui vient de passer l'arme à gauche, on peut revoir n'importe quel de ses films et on se délectera encore et encore par le soin apporté au temps, aux dialogues, à l'espace théâtral, aux plans séquences et à ses fascinants personnages. Avec son magnifique Ne touchez pas à la hache, il reprend Balzac d'une manière magnifique, donnant deux rôles en or à Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu, plongeant au coeur des plus grands sentiments qui peuvent hanter l'être humain. En voilà un qu'on regrettera longtemps. ****

samedi 30 janvier 2016

Entrevues Early Winter

Lauréat de la prestigieuse Caméra d'Or pour son excellent Année bissextile, le cinéaste australien immigré au Mexique Michael Rowe est venu au Québec pour tourner Early Winter qui met en vedette Paul Doucet dans le rôle d'un être dont la solitude est sur le point de dévorer son mariage. Pour en savoir davantage sur cette oeuvre âpre et implacable, mes entrevues sur le sujet se trouvent dans les pages du Journal Métro.

Sorties au cinéma : Mustang, Kung Fu Panda 3, Là où Atilla Passe, Synchronicity, Early Winter, The Finest Hours

Janvier se termine d'une belle façon avec un très joli hymne à la vie et à la liberté.

Il porte le nom de Mustang, ce courageux film de Deniz Gamze Ergüven sur le combat de cinq soeurs pour s'affranchir des dogmes de leur famille. Une oeuvre sensible et délicate qui fait du bien. ***1/2

Avec son visuel à tout casser, Kung Fu Panda 3 de Jennifer Yuh Nelson et Alessandro Carloni oublie presque qu'il doit raconter une histoire pour toute la famille et pas seulement pour les jeunes enfants. ***

Charmante chronique sur le déracinement, Là où Atilla Passe d'Onur Karaman propose de beaux personnages qui vivent des drames connus mais de façon sincère. ***

Il fallait s'attendre à un peu plus de Synchronicity de Jacob Gentry qui mélange histoire d'amour et voyage dans le temps. La musique est hallucinante et les hommages à Blader Runner, Primer et le cinéma de Christopher Nolan sont sentis, sauf que l'histoire demeure quelconque et les dialogues souvent risibles. **1/2

La solitude est de tous les plans de Early Winter de Michael Rowe, un essai bien réalisé et interprété qui souffre toutefois d'une abondance de symboles et d'un rythme laborieux. On est très loin ici du magnifique Année bissextile du même auteur. **1/2

Lorsque que la mer se déchaîne, The Finest Hours de Craig Gillespie captive amplement. Sinon il s'agit d'un autre drame vécu pétri de clichés que n'arrive pas à faire oublier de talentueux comédiens. **1/2

Film du jour: La academia de las musas

Pour une oeuvre qui sort de l'ordinaire, il n'y a rien de mieux que La academia de las musas de José Luis Guerin. Quelque part entre la fiction et le documentaire se tient cet objet étrange qui philosophe sur l'amour et le désir. À la fois fascinant pensum verbeux et cocasse comédie romantique, le long métrage passionne en autant que le spectateur consente à se laisser aller à tous ces mots. La mise en scène, volontairement réaliste, propose quelques effets d'enfermements qui sont de belles tenues. Au Centre Phi. ***1/2

vendredi 29 janvier 2016

Entrevues Là où Atilla passe

Douce chronique sur le retour aux origines et la solitude qui planent chez un jeune turc et sa famille québécoise, Là où Atilla passe d'Onur Karaman met en vedette Émile Schneider, Roy Dupuis et Julie Deslauriers. Un quatuor que j'ai rencontré pour mon entrevue qui est publiée aujourd'hui dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Soigne ta droite

Il est insaisissable ce Godard. Même s'il parle souvent de cinéma, de stupidités humaines et de ce qui nous sépare, il le fait avec une originalité sans nom. Dans Soigne ta droite, il verse dans l'absurde en suivant des personnages colorés, entrecoupant le tout de séances de recherches sonores des Rita Mitsouko. L'ensemble va dans tous les sens et peut lasser avant la fin, ce qui ne l'empêche pas de surprendre constamment. Peut-être bien l'oeuvre la plus étrange de son auteur. ***

jeudi 28 janvier 2016

Film du jour: Passion

Doté d'autant d'idées brillantes que de symboles éprouvés, Passion est le film inespéré de Jean-Luc Godard sur le cinéma, qui s'amuse à brouiller les pistes en cherchant l'art dans le réel et vice-versa. Verbeux et hautain, son approche plus accessible que d'habitude fait appel à des pointures (Huppert, Schygulla, Piccoli) qui trouvent des partitions différentes dans ce long métrage sans réelle histoire parsemé de moments fulgurants. À la Cinémathèque québécoise. ***1/2

mercredi 27 janvier 2016

Film du jour: Early Spring

Le cinéma d'Ozu a cette rare faculté de rendre triste et heureux à la fois. Early Spring en est un parfait exemple, bien que la mélancolie d'une existence peut-être inutile et l'aliénation d'une société de consommation sautent aux yeux de notre héros, un homme malheureux dans son ménage dans l'après-guerre. On le sent étouffer au sein de cette mise en scène claustrophobe qui semble l'engloutir complètement. Quelques moments plus légers et lumineux évitent cependant que l'on verse dans le mélo. Une très jolie fresque, sortie tout de suite après le plus grand classique (Tokyo Story) de son auteur donc toujours laissée dans l'ombre. ****

mardi 26 janvier 2016

Nouveautés en DVD et en Blu-ray : The Assassin, The Intern, Burnt, Boomerang

Petite semaine au rayon des nouveautés dvd et blu-ray alors qu'un seul titre mérite notre attention.

Il s'agit de The Assassin de Hou Hsiao-hsien qui était certainement le plus beau film des dernières années. Une oeuvre contemplative, mélancolique et magnétique où chaque image ressemble à la plus belle des toiles. ****

Sympathique long métrage sur le pouvoir de l'amitié, The Intern rappelle que Robert De Niro peut être un bon acteur, sobre et profond. Tout le contraire de l'horrible The Dirty Grandpa. ***

Ersatz de Whiplash qui se déroulerait dans une cuisine, Burnt de John Wells a tout du plat réchauffé sur le pouvoir de la rédemption et des secondes chances. Un si beau casting pour pas grand-chose. **1/2

Les secrets de famille ont un peu, beaucoup le même goût dans Boomerang de François Favrat, un drame extrêmement prévisible qui ressemble à Mères et filles mais en moins bon. **1/2

Film du jour: Queen of Earth

À chaque nouveau film, le cinéaste américain Alex Ross Perry semble prendre de l'assurance. Avec Queen of Earth, il propose un drame psychologique angoissant sur le lien qui se dérobe entre deux amis d'enfance. Quelque part entre le suspense terrifiant et l'étude de personnages à la Bergman, le récit parfois manipulateur est mené par des monologues brillants et une performance déchirante d'Elisabeth Moss. À découvrir au Centre Phi. ***1/2

lundi 25 janvier 2016

Film du jour: Safe

Chez Todd Haynes, les héroïnes doivent absolument s'affranchir de leur milieu si elles veulent survivre. C'est le cas de Carol, interprétée magnifiquement par Julianne Moore dans Safe. Elle se sent malade dans son univers aseptisé et même si elle suit les enseignements d'un gourou, rien n'y change. Plein d'ellipses et de non-dits, le récits qui oscille constamment entre le drame (social, psychologique, etc.) et l'horreur fascine amplement, développant un climat d'angoisse avec une rare maestria. ****

dimanche 24 janvier 2016

Film du jour: Si j'étais un espion

Du 20 janvier au 14 février, la Cinémathèque québécoise revisite la carrière de Bertrand Blier, véritable maître de la comédie française pleine de malaise avec ses oeuvres phares et d'autres moins connues. Dans la seconde catégorie se trouve Si j'étais un espion, son premier long métrage de fiction qui distille une certaine ironie et absurdité dans le traitement imposé à son héros: un médecin qui est prisonnier d'une intrigue sinueuse alors qu'il recherche un patient malade. Intriguant sans être totalement satisfaisant, ce drame qui se trouve à la limite de la satire compte sur de solides dialogues et une performance riche de papa Bernard dans l'énigmatique rôle principal. ***

samedi 23 janvier 2016

Film du jour: Une journée particulière

Décédé plus tôt cette semaine, Ettore Scola laisse derrière lui un héritage énorme. Un de ses meilleurs films est certainement Une journée particulière, un drame politisé sur deux êtres qui se rapprochent au moment le plus insoupçonné. Magnifiquement écrit et interprété, ce long métrage sensuel et tristounet cache derrière ses thématiques importantes une mise en scène de haut niveau, qui forme un tout cohérent, accessible et mélancolique tout à la fois. ****

vendredi 22 janvier 2016

Sorties au cinéma: Bienvenue à F.L., Soleil de plomb, 45 Years, Endorphine, The 5th Wave, Dirty Grandpa

Lorsque Hollywood n'offre rien à la hauteur, cela permet à des créations plus intimistes de se faire valoir.

Nouveau documentaire québécois qui filme des étudiants à l'école (on pense à La marche à suivre, Finissant(e)s et Secondaire V), Bienvenue à F.L. de Geneviève Dulude-De Celles arrive tout de même à revitaliser le propos avec ses réflexions pertinentes sur la jeunesse et sa mise en scène soignée qui rappelle que cet environnement peut être extra-terrestre. Une belle découverte. ***

Rare film croate à prendre l'affiche dans la Belle Province, Soleil de plomb de Dalibor Matanic raconte trois histoires d'amour généralement intéressantes qui se répondent malgré leurs métaphores peu subtiles. ***

Des acteurs au sommet de leur art revitalisent 45 Years d'Andrew Haigh, un drame parfois trop littéraire et symbolique. Mais lorsqu'il y a Charlotte Rampling, tout va. ***

Copie de ce que fait si bien David Lynch, Endorphine d'André Turpin est une création prétentieuse et trop calculée dont la mise en scène éblouissante en met toutefois plein la vue et les oreilles. **1/2

Cherchant à recréer le succès de Twilight et The Hunger Games, The 5th Wave de J Blakeson est une tentative ratée qui fait hurler de rire tant elle est bâclée. **

La médiocrité a un nouveau nom et elle s'appelle Dirty Grandpa, cet infâme navet de Dan Mazer où Robert De Niro détruit tout ce qui lui restait de respectabilité. Oui, c'est pire que tout. 1/2

Film du jour: Fighting Elegy

Féroce satire politique sur une organisation d'activistes radicaux qui sévit dans le Japon tout juste avant la Seconde Guerre mondiale, Fighting Elegy de Seijun Suzuki bouscule les clichés avec un impact peu commun. L'histoire a beau aller dans tous les sens, la mise en scène demeure fracassante et l'humour, assez singulier. On imagine très bien Sion Sono en faire un remake un jour. ***1/2

jeudi 21 janvier 2016

Film du jour: Dangerous Men

Présenté un soir seulement au Cinéma du Parc, Dangerous Men de John S. Rad est un film culte qui a pris 26 années à se faire. Un long métrage tellement raté - tout est pourri, des acteurs affreux à la mise en scène risible, sans oublier "l'histoire" sur une femme qui se met à assassiner des salauds - qu'il en devient drôle et même fascinant. Sauf que contrairement à un navet de Ed Wood, on sent ici une certaine volonté d'être stupide pour faire réagir le public cible. Et comme on s'arrange pour créer une mauvaise série Z, son manque d'authenticité est flagrant et le résultat finit par lasser avant la fin. **1/2

mercredi 20 janvier 2016

Film du jour: Pauline s'arrache

Documentaire un peu punk sur les tourments d'une adolescente de 15 ans qui vit dans une famille bien spéciale, Pauline s'arrache d'Émilie Brisavoine ne laisse aucun souffle aux spectateurs qui assiste aux joies et aux drames souvent exagérés d'une personnalité excentrique que l'on aime d'amour et qui exaspère tout à la fois. Ludique et porté par un montage d'archives exemplaire, l'essai s'avère extrêmement sympathique bien qu'il lui manque une certaine profondeur plus salvatrice. Au Centre Phi aujourd'hui et demain. ***

mardi 19 janvier 2016

Nouveautés en DVD/Blu-ray: Caprice, Guibord s’en va-t-en guerre, The Diary of a Teenage Girl, Eden, Learning to Drive, Straight Outta Compton, Maestro, Everest, Beeba Boys

Pour fuir les tumultes de l'hiver, il n'y a rien de mieux que des comédies réussies. Cela tombe bien, il y en a plusieurs cette semaine qui prennent l'affiche en format DVD et Blu-ray.

Emmanuel Mouret renoue avec la légèreté par l'entremise de Caprice, un savoureux chassé-croisé amoureux qui se déguste avec un large sourire aux lèvres. ***1/2

Davantage politisé, Guibord s'en va-t-en guerre permet à Patrick Huard de briller dans cette brillante satire de la part de Philippe Falardeau. ***1/2

Plus malaisant et cinglant encore est The Diary of a Teenage Girl de Marielle Heller, une chronique pince-sans-rire sur une ado qui s'amourache de son beau-père. Lorsque drame se font habilement avec légèreté. ***1/2

Pensum mélancolique sur la jeunesse, les années 90 et le temps qui passe, Eden de Mia Hansen-Love est un habile exposé psychologique pour les amants de la musique électronique française. ***1/2

On retiendra de Learning to Drive d'Isabel Coixet la présence rayonnante de Patricia Clarkson qui sauve une oeuvre souvent prévisible sur les nouveaux départs. ***

Énorme succès surprise au box-office, Straight Outta Compton de F. Gary Cray n'en demeure pas moins une production trop sage et pleine de clichés sur la culture rap des années 80. **1/2

Transmission et cinéma ne forment pas un tout totalement cohérent dans Maestro de Léa Fazer, un récit un peu forcé où il est tout de même question de l'éternel Éric Rohmer. **1/2

Voir Everest de Baltasar Kormasur sur son écran de télévision, c'est d'être privé de sa 3D, son principal élément positif. Car le reste n'est qu'un film catastrophe comme les autres. **1/2

Beeba Boys a beau être réalisé par Deepa Metha qui a une sensibilité unique, cette vision des longs métrages de gangsters ressemblent à toutes celles qui l'ont précédées. **

Film du jour: Felt

Combiner différents genres aussi disparate que le drame de moeurs, la romance et l'horreur est un exercice de haute voltige que peu de cinéastes maîtrisent. Jason Banker s'y approche pourtant avec Felt, une oeuvre réalisée avec presque rien sur une artiste obsédé par les organes sexuels mâles. Ce qui débute par une simple curiosité esthétique devient de plus en plus prenant et même angoissant à mesure qu'on apprend à connaître l'héroïne qui est magnifiquement campée par Amy Everson. Le résultat dérange, irrite, fascine à la fois, avec une finale qui ne s'oubliera pas de sitôt. Au Centre Phi jusqu'au 21 janvier. ***

lundi 18 janvier 2016

Film du jour: Youth

Après avoir pratiquement refait La Dolce Vita avec son sublime La grande beauté, le cinéaste italien Paolo Sorrentino offre une variation de 8 1/2 sur son beaucoup moins merveilleux Youth. Oeuvre techniquement éblouissante qui parle du temps qui passe et de la vieillesse avec une élégante nostalgie, le film se veut misogyne et moralisateur, gâchant du coup les thèmes importants et le brio de l'interprétation. ***

dimanche 17 janvier 2016

Film du jour: Burden of Dreams

Formidable documentaire retraçant la difficile création du dantesque Fitzcarraldo d'Herzog, Burden of Dreams de Les Blank plonge au vif de son sujet en n'épargnant rien ni personne. Tirant à profit le côté mégalomane du cinéaste allemand, l'essai fascine amplement, suivant les dérives de la production pour mieux s'en détourner en s'intéressant à des figures plus secondaires et, évidemment, à cette nature qui finira pas avoir le dernier mot.Une aventure hors du commun! ****

samedi 16 janvier 2016

Film du jour: Une partie de campagne

Film abandonné de la part de Jean Renoir qui a été complété dix années après sa création, Une partie de campagne est un des plus beaux courts métrages de l'histoire du cinéma. Cette adaptation d'une nouvelle de Maupassant sur la rencontre entre une fille de la ville et deux jeunes gens de la campagne est marquée par des images éblouissantes de nature, un sentiment de liberté d'une héroïne sur sa balançoire et une histoire d'amour tragique. Avec en prime Sylvia Bataille, une magnifique comédienne au charme unique et enveloppant. *****

vendredi 15 janvier 2016

Sorties au cinéma : Le fils de Saul, Anomalisa, Ninth Floor, Ride Along 2, En quête de sens, 13 Hours : The Secret Soldiers of Benghazi

Deux films superbes prennent l'affiche cette semaine pendant que les grosses productions américaines déçoivent.

Véritable chef-d'oeuvre qui parvient à amener du neuf à un sujet aussi éprouvé que l'holocauste au cinéma, Le fils de Saul de Laszlo Nemes surprend constamment par sa maîtrise technique et émotive. À voir absolument. ****1/2

Très touchante animation sur la solitude qui hante notre existence, Anomalisa de Charlie Kauffman ne peut que ravir par sa folie, sa chaleur humaine et sa tendre histoire d'amour. Un conte urbain qui rappelle l'univers de Kafka. ****

Retraçant une occupation sous fond de racisme qui s'est déroulée dans une université montréalaise à la fin des années 60, Ninth Floor de Mina Shum offre un regard éclairant sur cette époque. Dommage que la dernière partie, plus quelconque, ne soit pas à la hauteur de ce qui l'a précédée. ***

Ride Along 2 de Tim Story est pratiquement un calque de son prédécesseur. Un mélange d'humour et d'action sans finesse ni originalité avec un Kevin Hart qui met toute la gomme pour devenir le prochain Eddie Murphy. **

En quête de sens de Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière est un essai qui prêche aux convertis, parce que l'effort qui se questionne sur la spiritualité et l'égoïsme dans notre monde le fait de manière statique et didactique. Reste de très beaux paysages qui donnent le goût de voyager. **

Michael Bay délaisse ses Transformers pour 13 Hours: The Secret Soldiers of Benghazi, un drame de guerre maniéré, interminable et insupportable qui rappelle que le sujet - très rapproché du brillant Zero Dark Thirty - peut être traité de façon misérable. *1/2

Film du jour: Black Hawk Down

Bien avant que Michael Bay s'attaque au film de guerre avec son douteux The Secret Soldiers of Benghazi, Ridley Scott était déjà passé par là avec Black Hawk Down. Dans les deux cas il s'agit de productions gonflées en testostérone qui sont inspirées d'histoires vraies et où les conflits font rage pendant près de 2h30. La différence c'est qu'ici, la réalisation est impeccable et l'interprétation dans une unité de ton. Le récit a beau être répétitif et ses détours politiques douteux, l'expérience cinématographique qui en ressort souffle amplement. *** 

jeudi 14 janvier 2016

Film du jour: L'éternité et un jour

C'est avec L'éternité et un jour que le grand Theo Angelopoulos a finalement obtenu sa Palme d'Or. Avec son récit le plus accessible et peut-être le plus bouleversant sur un homme condamné par la maladie qui décide d'aider un jeune immigrant illégal. Entre souvenirs et mélancolie, la mer se déploie, la musique fait vibrer et Bruno Ganz marche en gardant la tête haute, comme les héros de Bergman et de Kurosawa. Une oeuvre poétique toute en finesse et en délicatesse. ****1/2

mercredi 13 janvier 2016

Film du jour: The Ascent

Pour son ultime film The Ascent, Larisa Shepitko traite de cette humanité parfois défaillante au sein de deux partisans soviétiques qui sont capturés par des forces allemandes. Très symbolique, l'oeuvre éclate au visage du spectateur par ses superbes images en noir et blanc, la férocité de la neige qui semble tout dévorer et les nombreux enjeux qui y sont traités. Impossible d'oublier la dernière demi-heure qui coupe littéralement le souffle. ****

mardi 12 janvier 2016

Nouveautés en DVD/Blu-ray: The Look of Silence, Cruel, Life, The Gambler, Pan, Irrational Man, The Barefoot Artist, Hotel Transylvania 2, Sinister 2, La mante religieuse, Mr. Robot: Season One, Svengali

Plein de nouveaux films en DVD et Blu-ray sortent cette semaine en prévision des chûtes de la température.

Le plus essentiel est The Look of Silence, cet important documentaire de Joshua Oppenheimer qui fait suite au déjà impressionnant The Act of Killing et qui va encore plus loin dans son exposé des traumatismes de guerre d'un pays. ****

Très satisfaisant long métrage sur un tueur en série pas comme les autres, Cruel d'Eric Cherrière va contre les clichés ambiants avec un grand soin apporté à son atmosphère et à son interprétation. ***1/2

Le mythique James Dean revit devant la caméra de l'ingénieux Anton Corbijn dans Life, un anti-biopic verbeux et atmosphérique qui fascine plus souvent qu'autrement. ***
Ma critique

Sélection de la Lituanie (!) aux Oscars l'année dernière, The Gambler d'Ignas Jonynas est une satisfaisante comédie noire sur un ambulancier en manque d'argent qui s'invente un jeu qui risque de mal tourner. ***

Antépisode qui a été détruit par la critique et qui s'est échoué au box-office, Pan de Joe Wright est pourtant un divertissant assez réussi sous fond de psychotropes. Visuellement, c'est la totale. ***

Irrational Man est certainement le long métrage le plus faible de Woody Allen depuis des lustres malgré la présence au générique de Joaquin Phoenix et Emma Stone. **1/2

Effort moyennement intéressant sur une artiste d'exception, The Barefoot Artist de Glenn Holsten et Daniel Traub épouse deux fils narratifs de valeur très inégale. **1/2 

Hotel Transylvania 2 de Genndy Tartakovsky est aussi futile que son prédécesseur. Un dessin animé prédigéré qui ne sort nullement des sentiers battus. **1/2

Autant l'original donnait froid dans le dos, autant Sinister 2 de Ciaran Foy se perd dans les clichés usuels de la production horrifique. **

Ridicule suspense sur une séductrice qui tente de corrompre un jeune prêtre, La mante religieuse de Natalie Saracco fait hurler de rire en se prenant tant au sérieux. *1/2

Surprise que personne n'attendait, Mr. Robot Season One est une des meilleures émissions de télévision de la dernière saison. Un intelligent drame cruellement d'actualité qui rend accro en un rien de temps. ****

Aussi disponible aujourd'hui sur VOD, Svengali de John Hardwick est une comédie satirique qui tombe à l'eau plus souvent qu'autrement sur un Anglais qui aimerait tant signer un grand groupe de musique. **

Film du jour: Even Dwarfs Started Small

Le chaos et la nature humaine. Ces deux armes de prédilection se retrouvaient déjà dans le cinéma de Werner Herzog à ses tous débuts. Avec Even Dwarfs Started Small, il fignole une fiction extrêmement bizarre et même inquiétante sur des combats qui se déroulent entre des personnes de petites tailles qui passent leur temps à rire et à courir. Le film a beau rapidement tourner en rond, l'hypnose qui en dégage empêche le spectateur de décrocher complètement. ***

lundi 11 janvier 2016

Film du jour: Judgement at Nuremberg

En attendant la sortie de Son of Saul, on se permet de revenir sur quelques films marquants sous fond de Seconde Guerre mondiale. Judgement at Nuremberg de Stanley Kramer en est un excellent exemple, romançant le célèbre procès pour retenir pratiquement que des mots. L'exercice n'en demeure pas moins passionnant et généralement cinématographique, avec son suspense infernal et sa distribution cinq étoiles (Tracy, Lancaster, Dietrich, Garland, Clift) où Maximilian Schell vole la vedette en avocat de la défense qui pose des questions d'une importance et d'une complexité incendiaire. ****

dimanche 10 janvier 2016

Choix et prédictions pour les Golden Globes

La cérémonie des Golden Globes se déroule ce soir et elle est à nouveau tenue par Ricky Gervais qui en est à sa quatrième animation. Comme à chaque année, voici mes choix personnels et mes prédictions pour cette soirée très glamour...

Meilleur film - drame
Les poids lourds sont nombreux avec les excellents Spotlight, Room et The Revenant. Le coeur va avec  le magnifique Carol, mais on voudra sûrement récompenser Mad Max: Fury Road d'avoir revitalisé le film d'action. Peut-être va-t-on couper la poire en deux et opter pour Spotlight, ce qui serait toujours une bonne idée.

Meilleure actrice - drame
Même si elle est en compétition avec sa collègue Cate Blanchett, Rooney Mara est vraiment dans une classe à part avec Carol. Mais avec les Globes, rien n'est certain et Brie Larson magistrale dans Room et Saoirse Ronan honnête sans plus dans Brooklyn risquent de l'éclipser.

Meilleur acteur - drame
Will Smith trouve le rôle de sa carrière dans un film correct sans plus (Concussion). C'est également le cas de Bryan Cranston (Trumbo) et Eddie Redmayne (The Danish Girl). Alors la lutte se fera entre Leonardo Dicaprio (l'éblouissant The Revenant) qui le mérite tant et Michael Fassbender (le surestimé Steve Jobs) qui n'a pas nécessairement fait l'humanité. Go Leo!

Meilleur film - comédie et musical
La compétition est tellement terne dans cette catégorie que The Martian (qu'est-ce qu'il fait là celui-là?) risque de l'emporter. Dans tous les cas, mieux vaut Trainwreck avant Spy, tout sauf Joy et ce serait vraiment drôle si la satire The Big Short se hisse au sommet. Ce serait même la meilleure des choses.

Meilleure actrice - comédie et musical
Lili Tomlin est géniale dans Grandma, plus que le film. On pourrait presque dire la même chose des hilarantes Amy Schumer (Trainwreck) et Melissa McCarthy (Spy). Mais comme les Globes adorent Jennifer Lawrence (le seul bon élément de Joy), on a peur. Maggie Smith (The Lady in the Van) pourrait toutefois causer la surprise. Sauf qu'on n'a pas vu le long métrage qui n'a pas encore été distribué au Québec...

Meilleur acteur - comédie et musical
Une drôle de catégorie, où les exquis Steve Carell et Christian Bale risquent de s'annuler (ils sont tous les deux nommés pour The Big Short), où Al Pacino en a surpris plus d'un avec Danny Collins et où il n'y a pas suffisamment de personnes qui ont vu l'immense Mark Ruffalo dans Infinitely Polar Bear. Alors ça risque fort d'être Matt Damon pour The Martian (et ce n'est pas nécessairement une bonne chose).

Meilleure animation
Inside Out. Il n'y a aucune compétition de ce côté. C'est toutefois dommage pour Anomalisa qui est très intéressant aussi.

Meilleur film en langue étrangère
Le fils de Saul. Un choix incontestable. The Club et Mustang, malgré leurs grandes qualités, ne parviendront pas à le chauffer. Mais qui diable a sélectionné le quelconque Le tout nouveau testament?

Meilleure actrice de soutien
Jennifer Jason Leigh est étonnante dans The Hateful Eight. La seule compétition qui puisse exister est de la part de Kate Winslet, très solide dans Steve Jobs.

Meilleur acteur de soutien
Michael Shannon enflamme l'écran dans 99 Homes et il mérite toutes les distinctions. Sauf que les Globes iront certainement avec Sylvester Stallone, émouvant dans Creed.

Meilleur réalisateur
Todd Haynes (Carol) et Tom McCarthy (Spotlight) ont adopté des mise en scène minutieuses, parfaitement adaptés à leurs sujets. Elles risquent toutefois de rester dans l'ombre devant les objets beaucoup plus stylisés de George Miller (Mad Max: Fury Road) et surtout d'Alejandro G. Inarritu (The Revenant).

Meilleur scénario
Ils sont tous excellents (Room, Spotlight, The Big Short, Steve Jobs, The Hateful Eight), mais allons-y avec le plus essentiel: celui de Spotlight.

Meilleure trame sonore
En omettant The Danish Girl, les quatre autres sélections méritent une statuette (The Revenant, The Hateful Eight, Carol, Steve Jobs). Voir le grand Ennio Morricone sur scène pour The Hateful Eight serait toutefois un beau moment. On aurait tant aimé qu'It Follows reçoive une nomination...

Meilleure chanson originale
"One Kind of Love" de Love and Mercy. Mais par défaut, car la compétition est assez terne.

Film du jour: The Ladykillers (1955)

Bien avant l'ennuyante version des frères Coen, il y a eu The Ladykillers d'Alexander Mackendrick, cette délicieuse comédie noire sur des malfrats qui commettent un audacieux vol de banque avant de mordre la poussière à cause d'une vieille femme excentrique. Subtile, mordante et absurde, cette comédie va droit au bout sans se perdre en chemin et elle peut compter sur un casting exemplaire (qui comprend Alec Guinness et Peter Sellers) pour dilater aisément la rate. ***1/2

samedi 9 janvier 2016

Film du jour: Wings (1966)

Fabuleux premier long métrage de Larisa Shepitko, une prometteuse cinéaste ukrainienne qui est décédée beaucoup trop tôt, Wings est un film fait de mélancolie et de solitude sur une directrice d'école qui est nostalgique de son passé alors qu'elle était pilote russe pendant la guerre. Sans payer de mine, le récit réalisé avec minutie finit par aborder des thèmes essentiels et sa finale crève-cœur en dit long sur la condition de son héroïne et celle de sa société incertaine. Dans le rôle principal, Maya Bulgakova est tout simplement phénoménale. ****

vendredi 8 janvier 2016

Sorties au cinema: The Revenant, Oncle Bernard – L’anti-leçon d’économie, Ingrid Bergman : In Her Own Words, The Forest

2016 se réveille lentement avec un excellent film, deux documentaires forts intéressants et une mauvaise production horrifique.

L'équipe derrière le sublime Birdman (Inarritu à la réalisation et Lubebezki à la photo) est de retour avec The Revenant, une oeuvre féroce, violente mais magnifique où DiCaprio trouve un de ses plus beaux rôles en carrière. Pour les amateurs d'Herzog, de Malick et de von Stroheim et de grosses productions américaines d'auteurs comme Noah, Gravity et Interstellar. ****

Essai extrêmement pertinent où le regretté Bernard Maris vulgarise des données nécessaires avec humour et mordant, Oncle Bernard - L'anti-leçon d'économie de Richard Brouillette capte également l'envers du décors des entrevues. Une belle leçon de cinéma. ***1/2

Ingrid Bergman: In Her Own Words de Stig Bjökman puise au sein des nombreux journaux intimes de la grande star hollywoodienne pour retracer un parcours d'exception qui est narré par ses propres enfants et porté par la judicieuse trame sonore de Michael Nyman. Sensible mais un brin trop académique. ***

Comme à chaque année, il y a un suspense d'épouvante douteux qui sort sur les écrans. 2016 est placé sous le sceau de The Forest de Jason Zada, une création sans aucun réel frisson qui se déroule au Japon mais qui n'exploite nullement le berceau horrifique de ce pays. L'exercice en devient rapidement vain. **

Film du jour: Le regard d'Ulysse

Chef-d'oeuvre trop souvent oublié des années 90, Le regard d'Ulysse est une fresque inestimable, une des plus grandes de Theo Angelopoulos. À travers ce récit d'un cinéaste en crise existentielle qui retourne chez lui pour mieux trouver un pays ravagé par la guerre, le cinéaste traite d'exil, d'oubli et de cinéma avec une tendresse infinie. Fidèle à lui-même, les zooms ravageurs rivalisent avec les plans séquences éblouissants et en héros emprisonné dans un mutisme et une sobriété qui lui va comme un gant, Harvey Keitel trouve son plus beau personnage en carrière. *****

jeudi 7 janvier 2016

Film du jour: Paradise

Tourné en Iran dans l'illégalité, Paradise de Sina Ataelan Dena est une fiction empreinte de documentaire sur une enseignante et ses élèves. Révélateur mais extrêmement répétitif, le film pique la curiosité sans être totalement abouti, s'avérant toutefois un intéressant apéritif en attendant le prochain Panahi ou Kiarostami. Sans doute que les deux prochains tomes de cette future trilogie corrigera ce sentiment de redite au niveau des thèmes. Au Centre Phi. ***

mercredi 6 janvier 2016

Quelques films québécois à voir en 2016

2016 débute à peine qu'on a déjà hâte de voir ses meilleurs films. Quels seront les longs métrages québécois qui se démarqueront cette année? J'ai préparé une liste non-exhaustive à cet effet afin de lancer le bal, en espérant toujours être surpris et ce, de façon positive. Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Here Is Your Life

Rarement un premier film aura été aussi convaincant que Here is Your Life de Jan Troell. Dans cette fresque de près de trois heures qui se déroule en Suède au début du 20e siècle, un adolescent apprend la vie dans toute sa beauté et sa difficulté, devenant un jeune homme sensible qui frayera avec le cinéma et les idées de gauche. Sorte de poème errant qui offre une belle part à l'enfance, le récit magnifiquement tournée en noir et blanc avec quelques éclats de couleurs possède une réalisation impressionnante et des personnages en trois dimensions. Une expérience libératrice qui fait un bien fou. ****

mardi 5 janvier 2016

Nouveautés DVD/Blu-ray : The End of the Tour, Love, Sicario, Infinitely Polar Bear, The Walk, Caricaturistes: Fantassins de la démocratie, The Visit, The Green Inferno

Les vacances sont terminées et cela paraît avec la quantité de nouveautés films qui sont disponibles à partir d'aujourd'hui en format DVD et Blu-ray.

Malgré sa sortie bâclée en salles au Québec, il ne faudrait pas manquer The End of the Tour de James Ponsold, cette très intéressante comédie dramatique inspirée d'une histoire vraie, seulement pour le duo formé de Jason Segel en artiste solitaire et de Jesse Eisenberg en journaliste passionné. ***1/2

Une édition 3D du Love de Gaspar Noé est disponible à partir d'aujourd'hui et elle ravira les fans de cette romance qui n'est pas pour tous les goûts mais qui contient plein de choses de magistrales (le brio de la mise en scène, ce désir de provoquer, la 3D justement, etc.). ***1/2

Sur un plan technique, Denis Villeneuve est rendu au sommet de son art et cela paraît dans son bouillant Sicario qui est marqué d'images et de mélodies hallucinantes. Si seulement les scénarios qui ponctuent ses films n'étaient pas aussi banaux et élémentaires... ***

Mark Ruffalo crève l'écran dans Infinitely Polar Bear de Maya Forbes, le récit autobiographique d'un père bipolaire qui tente d'être responsable envers ses filles. Le long métrage souffre d'un rythme inégal et d'un symbolisme appuyé, mais il se regarde avec un plaisir certain. ***

Autre histoire vraie reprise par Hollywood, celle du funambule qui a marché sur un fil de fer entre les deux tours du World Trade Center devient de The Walk de Robert Zemeckis, qui s'est plus intéressé à la 3D et à la formidable séquence finale qu'à rendre réellement agréable cette odyssée. ***

Sortant près d'une année après les événements de Charlie Hebo (quelle opportunisme crasse!), le documentaire Caricaturistes: Fantassins de la démocratie de Stéphanie Valloatto suit plusieurs dessinateurs partout dans le monde en demeurant malheureusement trop en surface. Il y avait pourtant matière à grandes choses. **1/2

Après une série d'échecs retentissants, M. Night Shyamalan revient à un drame horrifique à petit budget avec The Visit. Armé d'une caméra qui bouge sans cesse et d'une bonne dose d'humour, l'effort finit cependant par s'écraser à la fin avec sa "surprise prévisible" qui enlève toute crédibilité à l'entreprise. **1/2

Après avoir pourri sur les étagères pendant des années, The Green Inferno d'Eli Roth est sorti brièvement au cinéma et le voilà arriver dans le confort de notre foyer. Mieux vaut le mettre aux oubliettes parce que cette horreur cannibale détruit le genre au lieu de la ressusciter. *1/2

Film du jour: The X From Outer Space

Devant le succès colossal de Godzilla, les imitations nippones ont été nombreuses. Une des plus jouissives à voir le jour est certainement The X From Outer Space de Kazui Nihonmatsu, une série Z assez délirante sur des astronautes qui ramènent une substance dangereuse en voulant se rendre sur Mars. Stupide et divertissante, l'intrigue répétitive fait hurler de rire, alors que la métaphore amoureuse et nucléaire renforce ultimement le propos. ***

lundi 4 janvier 2016

Film du jour: Lolita (1962)

Le Lolita de Stanley Kubrick peut paraître frêle et timide aujourd'hui, mais il n'a pas perdu de son pouvoir d'évocation. En reprenant les grandes lignes du livre culte de Nabokov, le cinéaste ne maximise pas l'érotisme ou l'interdit mais l'humour et la satire, offrant un long métrage trop long et verbeux mais souvent hilarant, dont la perfection de la mise en scène et de l'interprétation annonce le grand réalisateur qu'il allait devenir deux années plus tard avec son grandiose Dr. Strangelove. ****

dimanche 3 janvier 2016

Film du jour: Black Narcissus

Black Narcissus du fabuleux tandem Michael Powell et Emeric Pressburger est certainement un des plus beaux films de l'histoire du septième art. On se perd allègrement dans cette fabuleuse fresque où des religieuses tentent d'éduquer une population de l'Himalaya. Les yeux et les oreilles n'en reviennent pas de ce qui s'offrent à eux et le récit, riche de sens, se transforment complètement entre le début et l'arrivée. De quoi en avoir le souffle coupé. ****

samedi 2 janvier 2016

Film du jour: The Makioka Sisters

Adapté d'un livre à succès, The Makoka Sisters ressemble un peu à une transposition de Gone With the Wind par Ozu. Il s'agit d'un drame de chambre au féminin qui se déroule tout juste avant la Seconde Guerre mondiale et qui implique quatre soeurs dont une qui tarde à trouver un mari. Parfois trop écrit et prévisible, le scénario ne vient pourtant jamais entraver la superbe réalisation de Kon Ichikawa qui en met plein les yeux avec ses scènes souvent magnifiques qui font amplement rêver. ***1/2 

vendredi 1 janvier 2016

Film du jour: Arabian Nights Volume 3

Seule sortie au cinéma cette semaine, Arabian Nights Volume 3 termine en beauté la superbe trilogie de Miguel Gomes sur la crise économique et sociale qui sévit au Portugal. Plus éclatée que les précédents tomes, peut-être plus exigeante sur le plan formel, cette odyssée démarre dans le conte pour se terminer dans le documentaire, rappelant avec espoir que la musique est peut-être l'ultime forme de communication pour apaiser les tensions. ****