lundi 31 août 2015

Film du jour: Jubilation Street

Jubilation Street n'aurait pu qu'être un film de propagande, alors que des résidents japonais sont invités à délaisser leurs terres afin d'aider l'effort de guerre. Mais dans les mains de Keisuke Kinoshita, cela devient quelque chose de plus complexe, arrivant avec son montage précis et le soin apporté aux personnages à se rapprocher des conflits intrinsèques à l'âme humaine. Une fois passée une première partie qui tient davantage à l'écart, on embrasse plus facilement les quêtes et aspirations de ces êtres dont le désarroi touche profondément. ***1/2

dimanche 30 août 2015

Film du jour: Le confessionnal (FFM)

Le confessionnal de Robert Lepage célèbre cette année son 20e anniversaire et il s'agit d'un des films québécois les plus importants des dernières décennies, rappelant que le cinéma de la Belle Province est bel et bien entré dans la modernité. Élégant hommage à Hitchcock avec sa mise en scène veloutée et ses choix sonores parfaits (ah, Depeche Mode!), on a affaire ici à une oeuvre qui se bonifie au fil des visionnements. En projection à la belle étoile dans le cadre du FFM. ****

samedi 29 août 2015

Sorties au cinéma : La terre et l’ombre, Mistress America, The Diary of a Teenage Girl, The End of the Tour, Z for Zachariah, Learning to Drive, Maestro, We Are Your Friends, No Escape, Backcountry

Même si le FFM bat son plein, cela ne nous empêches pas de s'intéresser aux nouveautés cinéma, qui sont nombreuses cette semaine.

Dans le lot, il y a le superbe La terre et l'ombre, ce formidable premier film de César Acevedo sur un vieil homme qui renoue avec sa famille pour voir que tout a changé autour de lui. Très atmosphérique, touchant autant au social qu'à l'intimiste, il y a du talent à la tonne derrière cette pépite d'or. ****

Noah Baumbach serait-t-il le nouveau Woody Allen? On le croit de plus en plus, surtout avec son jouissif Mistress America où il multiplie les personnages savoureux et les répliques cultes. Une histoire d'amitié pas comme les autres qui révèle quelques moments de grâce. ***1/2 

Presque aussi intéressant est The Diary of a Teenage Girl de Marielle Heller, une comédie dramatique sur une adolescente qui s'amourache du copain de sa mère. Bien interprété, montrant au lieu de tout tenir dans l'ombre, cette oeuvre audacieuse séduit malgré quelques flottements dans l'histoire. ***1/2

The End of the Tour de James Ponsoldt (The Spectacular Now) débute timidement lors d'une entrevue entre un journaliste et un écrivain. Et plus le film avance, plus les thèmes se complexifient et happent l'inconscience par leur authenticité. Jesse Eisenberg et Jason Segel y forment tout un duo. ***1/2

Les histoires de fin du monde sont nombreuses, mais rarement racontées comme Z for Zachariah de Craig Zobel (Compliance) où le sort de l'humanité repose sur trois êtres qui sont capables d'entraide et de traîtrises pour arriver à leurs fins. Le récit aurait pu être plus élaboré, mais il laisse tout de même une forte impression. ***

Beaucoup plus léger est Learning to Drive d'Isabel Coixet, une comédie humaine sur une femme trompée qui reprend goût à l'existence grâce à son professeur de conduite. Un film lumineux, un brin superficiel qui est campé par les charmants Patricia Clarkson et Ben Kingsley. ***

Il y a deux longs métrages dans le Maestro de Léa Fazer. Le bon sur le cinéma et la transmission à travers un acteur qui découvre les possibilités du septième art grâce à un réalisateur aguerri. Et le mauvais où tous les clichés du genre sont utilisés, ce qui implique une emphase sur la romance à deux sous. **1/2

Sorte de pendant américain au solide Eden, We Are Your Friends de Max Joseph est une production terriblement vide sur un DJ qui cherche à être populaire. La forme entraînante peut séduire, mais certainement pas le fond plat. **

No Escape est un peu l'équivalent d'un Taken avec Owen Wilson. Un film d'action souvent risible avec plein de ralentis qui font hurler de rire et une famille américaine qui tente de s'extirper d'un pays en guerre où tout le monde perd la vie autour d'eux (mais pas eux). Entre l'ouverture prometteuse et la conclusion ironique, il n'y a rien de très valable. **

C'est le cas aussi de Backcountry d'Adam MacDonald, un film de peur bavard et jamais effrayant sur une randonnée en forêt qui tourne mal à cause d'un grand méchant ours. On sent un certain potentiel dans les 20 dernières minutes qui sont plus bruyantes, ce qui est insuffisant. **

Film du jour: Wolf Totem (FFM)

Wolf Totem de Jean-Jacques Annaud est un des films les plus attendus du FFM et la sélection de la Chine pour la prochaine cérémonie des Oscars. Il s'agit d'un spectaculaire conte sur un étudiant de Beijing qui apprend les beautés de la nature et des loups lors d'un long séjour en Mongolie. Autant les images sont superbes et les scènes d'action électrisantes, autant l'histoire naïve et le jeu des comédiens ont du mal à convaincre. On est bien loin de L'ours du même cinéaste ou du grandiose Dersu Uzala d'Akira Kurosawa. **1/2

vendredi 28 août 2015

Entrevue avec Léa Fazer pour Maestro

Traitant de cinéma et de transmission, Maestro est le nouveau film de la réalisatrice Léa Fazer (Notre univers impitoyable). Pour en savoir plus sur le sujet, je vous invite à consulter mon entrevue que j'ai réalisée avec la cinéaste et qui se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: The Sum of Histories (FFM)

On commence notre couverture du FFM avec The Sum of Histories (Terug Naar Morgen) de Lukas Bossuyt, une histoire assez classique de retour dans le temps. À chaque fois que notre scientifique tente de sauver sa bien-aimée handicapée en altérant le passé, il complique davantage les choses autour de lui. Centré sur les personnages (attachants) plutôt que sur l'histoire qui réserve peu de surprise, cet effort se veut attachant à ses heures. **1/2

jeudi 27 août 2015

Film du jour : Welcome to Leith

Présenté ce soir seulement à l'Excentris dans le cadre de Docville, Welcome to Leith de Michael Beach Nichols et Christopher K. Walker est un documentaire qui fait peur sur une minuscule communauté américaine qui est prise avec un groupe de suprématiste blanc. Filmé caméra au poing dans un style qui peut rappeler celui d'Errol Morris, l'essai fascine dans son étayage de témoignages probants qui rappellent que tout n'est pas rose au pays de l'oncle Sam. ***1/2

mercredi 26 août 2015

Film du jour: The Living Magoroku

Détournant quelque peu le film de propagande japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, Keisuke Kinoshita propose avec The Living Magoroku de privilégier les personnages et de multiplier les intrigues. Le passé est donc tout aussi important que le présent dans cette oeuvre qui débute en force, alors que les élans du coeur, la famille et la collectivité prennent une place prépondérante. Là où il manque de nuance et de subtilité, il y a un état de recueillement qui compense largement. ***1/2 

mardi 25 août 2015

Nouveautés DVD/Blu-Ray : L’amour au temps de la guerre civile, Good Kill, Iris, Big Game, Boychoir, Aloha, Filth

Avant de plonger dans le FFM, on se pratique avec les sorties DVD et Blu-ray de la semaine, qui contiennent quelques titres qui méritent le détour.

C'est le cas de L'amour au temps de la guerre civile, le dernier essai coup de poing de Rodrigue Jean qui suit quelques marginaux dans les rues de Montréal. Fort mais pas pour tous les appétits, le long métrage se digère à petite dose. ***1/2

Le réalisateur Andrew Niccol (Gattaca) remet enfin sa carrière dans le droit chemin avec Good Kill, un drame sur un pilote de drones qui commence à questionner ses actions. Le récit n'est peut-être pas très subtil, sauf qu'il demeure très intéressant et criant d'actualité. ***1/2
Beaucoup plus léger est le charmant documentaire Iris d'Albert Maysles qui suit une vieille dame excentrique adepte de mode. Pour les amateurs de bonheurs volatils et d'anecdotes savoureuses. ***1/2

Grosse série B sur le président des États-Unis qui s'allie avec un jeune garçon pour sauver sa peau, Big Game de Jalmari Helander passe à côté de son énorme potentiel comique et jouissif. Reste un Samuel L. Jackson qui s'amuse comme un fou. **1/2

Il ne se fait rien de plus conventionnel que Boychoir de François Girard, où un adolescent turbulent se calme au contact d'un prof sévère. Les comédiens jouent bien leur partition dans un ensemble usé à la corde et sans grande fanfare. **1/2

Cameron Crowe + Bradley Cooper + Emma Stone + Alec Baldwin aurait dû donner une charmante comédie. Malheureusement, Aloha sent plutôt le navet mal exécuté et réalisé où le rire est remplacé par des malaises involontaires. *1/2

Et du côté rattrapage, on a enfin vu Filth de Jon S. Baird, une adaptation d'un roman de l'auteur de Trainspotting sur un flic qui n'a pas toute sa tête. Un plaisir coupable qui ne fonctionne pas toujours mais qui fait franchement sourire et qui permet à James McAvoy de surprendre par son talent comique. ***

Film du jour: L'humanité

L'humanité est le film qui a révélé Bruno Dumont sur la scène internationale et demeure le principal modèle de sa comédie P'tit Quinquin. Suite à un meurtre brutal, un flic mène l'enquête et le cinéaste semble plus intéressé à suivre cet homme décalé dans une ville étrange (on pense ici à une sorte de Twin Peaks) que de s'intéresser aux éléments de l'enquête. Absurde, tordu, déplaisant dans sa façon de montrer les dérives de la nature humaine, le long métrage souvent âpre et brutal dérange amèrement, laissant toutefois le cinéphile sur un peu d'espoir salvateur. Mais avant d'en arriver là, on aura droit à toute une odyssée! ****

lundi 24 août 2015

Film du jour: Dersu Uzala

Dersu Uzala est un peu le film de la renaissance pour Akira Kurosawa, qui abordait son dernier cycle de création avec cette magnifique fresque intimiste sur les combats éternels entre l'Homme et la nature et une amitié incroyable qui se déroulera sur plusieurs années. Superbement mis en image, ce récit riche et foisonnant prend son temps pour émouvoir, mais lorsque ça sera le temps, il sera impossible d'y résister.  Un autre grand crû du maître. ****1/2

dimanche 23 août 2015

Film du jour: Le ballon rouge

Le ballon rouge d'Albert Lamorisse est un des plus beaux films sur l'enfance et le premier jugé "d'art et d'essai" et que les jeunes âmes devraient voir. L'histoire toute simple d'une amitié entre un garçon et son ballon est d'une poésie délectable, ne faisant qu'une bouchée de cet univers menaçant qui règne aux alentours. Il y a tellement de chaleur humaine, de beauté, de candeur et de joie qui ressort de ce court-métrage qu'on ne peut que s'incliner. *****

samedi 22 août 2015

Film du jour: Port of Flowers

Premier film de Keisuke Kinoshita qui s'est toujours amusé à changer de genre et de registre, Port of Flowers est une comédie naïve et un peu brouillonne sur deux escrocs qui cherchent à s'enrichir sur le dos des habitants d'une île. Plus que pour son humour gentil mais oubliable, le récit développe une véritable tendresse dans la façon de composer ses personnages, éminemment sympathiques et attachants. ***

vendredi 21 août 2015

Sorties au cinéma: Fort Tilden, Melody, Sugar Coated, Le journal d’un vieil homme, What We Did On Our Holiday, Sinister 2, How to Make Love Like an Englishman

Même en ayant passé à côté des deux plus grosses sorties de la semaine (Hitman: Agent 47 et American Ultra), j'ai vu pratiquement toutes les autres nouveautés (désolé Bang Bang Baby) qui prennent l'affiche ce vendredi.

Dans le lot, Fort Tilden de Sarah-Violet Bliss et Charles Roger est le plus sympathique. Un petit film libre comme le vent, savoureux dans sa façon de décrire le quotidien de deux jeunes femmes de Brooklyn qui tentent de donner un sens à leur existence. Un peu comme si le Noah Baumbach de Frances Ha se permettait de refaire Tu dors Nicole, en moins essentiel toutefois. ***

Plus lourd et tendu mais tout aussi nécessaire est Melody de Bernard Bellefroid, un drame sur un pacte qui lie deux femmes d'âge et de conditions sociales différentes. Un projet un brin trop écrit dont les têtes d'affiche maintiennent constamment l'intérêt. ***

Documentaire fort louable mais pas toujours cinématographique sur l'industrie du sucre poison qui est présent partout, Sugar Coated de Michèle Hozer en fera réfléchir plus d'un. ***

Bien qu'on aime beaucoup le cinéma de Bernard Émond, Le journal d'un vieil homme se veut son projet le moins abouti, renforçant ses tics en présentant deux êtres qui sont incapables d'être heureux. **1/2

Énorme succès dans ses terres natales, What We Did On Our Holiday d'Andy Hamilton et Guy Jenkins demeure seulement une comédie moralisatrice sur la famille, une sorte de Gone Girl pour enfants croisé avec Death at the Funeral. **1/2

Suite d'une production moyenne mais efficace, Sinister 2 de Ciaran Foy ne procure aucun réel frisson et il ne dit rien de nouveau sur ce concept d'enfants méchants. **

Pierce Brosnan en fait des tonnes dans How to Make Love Like an Englishman de Tom Vaughan, une comédie lourde et assommante sur un séducteur qui se voit servir sa propre médecine. On ne voit plus souvent Salma Hayek au cinéma et ce n'est guère surprenant... **

Film du jour : The Steamroller and the Violin

Déjà dans son film de fin d'études, The Steamroller and the Violin, Andreï Tarkovski avait à coeur l'âme de ses personnages, la nature qui les entoure et le spectre délicat de la mère qui voit et entend tout. Si l'ensemble bouge beaucoup plus que dans ses classiques, il n'en demeure pas moins que cette amitié entre un jeune violoniste et le conducteur d'un rouleau compresseur touche énormément par sa simplicité et sa candeur. ****

jeudi 20 août 2015

Film du jour: Violence at Noon

Vaguement inspiré d'une histoire vraie, Violence at Noon ressasse avec une acuité du regard et de la mise en scène les viols et parfois les meurtres de quelques femmes par un homme et du silence de deux de ces figures amoureuses. Le cinéaste Nagisa Oshima ne fait rien comme les autres et en plus de décrire avec une maîtrise réelle son sujet, il traite en filigrane de la situation politique au Japon. Le résultat, très dérangeant et plein de zones grises, force le respect. ****

mercredi 19 août 2015

Entrevue Le journal d'un vieil homme

Mettant en vedette Paul Savoie et Marie Eve Pelletier, Le journal d'un vieil homme est le nouveau film de Bernard Émond, qui raconte le désir de rapprochement d'un médecin malade et de sa fille adoptive mélancolique. Un cinéma en dehors des modes qui parlent, comme toujours chez le cinéaste, de sujets importants.

J'ai pu rencontrer le réalisateur et les deux comédiens et mes entrevues se trouvent dans le Journal Métro.

Film du jour: Le silence de la mer

Le silence comme arme de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est le sujet de Le silence de la mer, l'incroyable premier long métrage de Jean-Pierre Melville qui confronte un officier allemand et deux habitants français qui sont obligés de l'héberger mais qui ne lui adressent jamais la parole. Verbeux et mis en scène avec une aridité qui l'honore, ce récit d'une intelligence implacable a certainement influencé les Bresson et Resnais de ce monde. ****

mardi 18 août 2015

Nouveautés en DVD/Blu-ray : La famille bélier, Suite française, Preggoland, Child 44, Wild Horses

On profite de la canicule en jetant un coup d'oeil aux dernières sorties en DVD et en Blu-ray. S'il n'y a rien d'extraordinaire, quelques nouveautés valent le détour. 

Énorme succès populaire en France, La famille bélier d'Éric Lartigau est un feel-good movie très sympathique sur une adolescente qui tente de s'affranchir de sa famille sourde grâce à la musique. *** 

Les amateurs de romance et de Seconde Guerre mondiale trouveront leur compte dans Suite française de Saul Dibb, un drame sentimental qui est sauvé par une distribution quatre étoiles. ***

Plus décevant est Preggoland de Jacob Tierney, une comédie assez insipide sur une femme enfant qui va bientôt être mère. Du sous Judd Apatow Made in Canada! **

Adapté d'un livre à succès, Child 44 de Daniel Espinosa aurait dû être une série en 3 ou 4 épisodes. En tant que film, le récit est trop long et éparpillé, s'avérant au final superficiel et pas très intéressant. **

Même si on aime Robert Duvall l'acteur et le réalisateur (The Apostle, c'était vraiment pas mal), il faut se tenir loin de sa nouvelle mise en scène Wild Horses qui est un somnifère sur des secrets qui viennent hanter une famille. De l'interprétation aux dialogues, il n'y a rien de très digeste là-dedans. *1/2

Film du jour: Why Does Herr R. Run Amok?

Fassbinder est le spécialiste du film malaisant et il se surpasse avec Why Does Herr R. Run Amok?. À priori, il ne semble rien se passer dans cette accumulations de longs plans parfois improvisés du quotidien. Un homme semble beaucoup s'ennuyer dans son travail et sa famille. Peu à peu, son dessein devient plus clair et sans crier gare, tout explose à la face du spectateur. Comme étude clinique de l'aliénation, il ne se fait rien de mieux. De quoi renvoyer Mirage à la table de dessin... et de scénario. ***1/2

lundi 17 août 2015

Film du jour: Kagemusha

Produit par Francis Ford Coppola et George Lucas, Kagemusha est un autre sublime film historique de la part d'Akira Kurosawa, qui s'intéresse à l'impact d'un sosie qui prend la place d'un influent chef d'état décédé au combat. Le scénario riche en trouvailles spirituelles est aussi impressionnant que le grand soin technique et esthétique qui le berce continuellement. Trois heures d'immense cinéma qui n'a certainement pas volé sa Palme d'Or. ****1/2

dimanche 16 août 2015

Film du jour: Watership Down

En dehors des studios Ghibli et ceux de Disney, une des plus belles animations contemporaines est certainement Watership Down de Martin Rosen. Cette histoire simple de lapins qui cherchent à renouer avec leur territoire est gratifié d'un beau dessin, de charmantes mélodies et d'une vision franche sur la vie et la mort. S'il y a quelques scènes qui pourront faire peur aux très jeunes enfants, personne ne pourra oublier cette aventure hors du commun. ****

samedi 15 août 2015

Film du jour: Summer With Monika

L'été est loin d'être terminé et Bergman le prouve avec son enveloppant Summer With Monika, qui ressasse une saison idyllique chez un jeune couple. À la fois poétique, naturaliste et érotique, ce récit qui fait beaucoup avec peu est une lettre d'amour de son auteur envers la magnifique Harriet Andersson. On y entre comme dans un rêve et on en ressort happé par la douloureuse réalité. ****

vendredi 14 août 2015

Sorties au cinéma : L’institutrice, Nouvelles Nouvelles, Anatomie d'un double meurtre, Turbo Kid, She’s Funny That Way, Straight Outta Compton, Final Girl

En omettant The Man From U.N.C.L.E que je me réserve en Blu-ray et Teen Lust qui n'a bénéficié d'aucune projection de presse, j'ai tout vu ce qui prend l'affiche cette semaine dans les salles québécoises. Qu'est-ce qu'il ne faut pas manquer?

L'institutrice de Nadav Lapid, ce très beau film israélien sur une enseignante qui décide de prendre soin d'un élève de cinq ans qui est doué pour la poésie. Entre drame et suspense, le long métrage refuse de choisir, développant un scénario béton et une mise en scène qui surprend par sa fluidité. ***1/2

Plus fou et éclaté est Nouvelles, Nouvelles d'Olivier Godin, un conte qui va dans tous les sens et qui compense son faible budget par un surplus d'idées. S'il faut parfois se créer notre propre histoire, les plus patients seront récompensés par quelque chose qui ne ressemble à rien d'autre. ***1/2

Techniquement, Anatomie d'un double meurtre d'Alberto Rodriguez qui a remporté plein de prix Goya est irréprochable. La réalisation est époustouflante et on pénètre rapidement dans cet univers suffocant où deux flics cherchent un meurtrier en série. Dommage que le récit manque de profondeur, n'arrivant pas à la cheville d'un True Detective, Seven ou L.A. Confidential. ***

On s'amuse beaucoup devant Turbo Kid de François Simard, Anouk et Yoann-Karl Whissell, un hommage aux productions de science-fiction des années 80, celles qui sont naïves et très gores. L'ensemble s'essouffle cependant à mi-chemin, n'arrivant jamais à se renouveler. ***

She's Funny That Way du revenant Peter Bogdanovich ressemble beaucoup à un film de Woody Allen avec ses nombreux personnages, ses rires fous, ses mensonges et ces couples qui se défont au gré du vent. À tel point qu'on risque de passer un bon moment si on ne se pose pas trop de questions. ***

Biopic conventionnel et beaucoup trop long sur le groupe culte N.W.A., Straight Outta Compton de F. Gary Gray démarre sur des chapeaux de roue pour décevoir par la suite. La mise en scène ou l'interprétation ne sont pas responsables: c'est plutôt le manque de risques et le regard trop bienveillant. **1/2

Disponible sur vidéo en demande, Final Girl de Tyler Shields est un croisement raté entre Nikita et une satire du film horrifique. Stylisé dans sa démarche mais vide dans son propos, ce pétard mouillé qui aimerait tellement être culte ne redonnera pas une carrière à Abigail Breslin ou à Wes Bentley. **

Film du jour: Berlin: Symphony of a Great City

Un des plus importants documentaires de l'histoire du septième art, Berlin: Symphony of a Great City de Walter Ruttmann n'a pas pris une ride, relatant à la perfection l'Allemagne de la fin des années 20 tout en jouant constamment avec son médium au niveau de la forme. Cela donne un essai éblouissant et avant-gardiste qui passe à la vitesse de l'éclair. *****

jeudi 13 août 2015

Entrevue avec Olivier Godin pour Nouvelles, Nouvelles

Véritable ovni, Nouvelles, Nouvelles d'Olivier Godin ne ressemble à rien d'autre, étant à la fois un film épique et romantique, absurde, poétique et même musical.

Pour en savoir plus, je me suis entretenu avec le sympathique cinéaste plus tôt cette semaine. Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro

Film du jour: Vanya on 42nd Street

Pour son testament cinématographique Vayna on 42nd Street, Louis Malle revient à l'essence de son mythique My Dinner with Andre, reprenant les mêmes personnages pour les plonger dans les répétitions d'une pièce de Tchekhov. Cela donne un fascinant et verbeux long métrage où il est parfois impossible de dissocier la vie du théâtre. La troupe réunie est bien entendue exemplaire, tout comme les nombreux thèmes explorés. ****

mercredi 12 août 2015

Film du jour: Unity

Présenté ce soir seulement au Cinéma du Parc, Unity de Shaun Monson est une odyssée au sein de la nature humaine, de ce qu'elle peut comporter de pire et de mieux au monde. Une fois passée la douloureuse introduction qui ne peut que tirer une larme, le documentaire narré par une centaine de personnes connues (Helen Mirren, Moby, Kevin Spacey, etc.) se transforme en pensum pop et spirituel le plus lourd et le plus indigeste possible, rappelant des évidences sans renforcer aucun thème abordé. Les messages, les images et la musique sont tellement pesants et naïfs qu'il sera impossible de demeuré alerte et concentré jusqu'à la fin tant le désir de faire quelque chose de constructif se fait ressentir. *1/2

mardi 11 août 2015

Nouveautés en DVD et Blu-ray: Welcome to New York, Far From the Madding Crowd, Unfriended, Mille fois bonne nuit, A Little Chaos, La French, Les gazelles, Dig: Saison 1

Rien de vraiment exceptionnel et nécessaire est disponible cette semaine en format DVD et Blu-ray, si ce ne sont quelques curiosités généralement potables.

Film à scandale du festival de Cannes de 2014, Welcome to New York d'Abel Ferrara est une satire jouissive du monde du pouvoir, avec un Gérard Depardieu plus énorme que d'habitude. ***

Lorsque Thomas Vinterberg se calme les ardeurs, cela donne Far From the Madding Crowd, une romance un peu poussiéreuse mais généralement satisfaisante qui est inspirée d'un classique littéraire. ***

Histoire horrifique à l'ère d'Internet et des nouvelles technologies, Unfriended de Levan Gabriadze arrive à provoquer quelques frissons sans se prendre la tête inutilement. ***

Juliette Binoche dans une histoire sur le quatrième pouvoir? Cela donne Mille fois bonne nuit d'Erik Poppe, un récit un brin superficiel mais assez puissant qui traite également des répercussions de la guerre. ***

Alan Rickman se tourne vers la réalisation avec A Little Chaos, une chronique féministe inégale sur une femme - Kate Winslet - qui a influencé Louis IX. Souvent plus beau que bon. **1/2

Avec ses clichés à la tonne et sa trop longue durée, La french de Cédric Jimenez ne fait pas dans la demi-mesure et il n'arrive pas à être le grand polar auquel il aspire tant. **

Changez de vie, qu'il disait. D'accord, mais en autant que ça donne un résultat moins moralisateur que Les gazelles de Mona Achache qui irrite plus qu'autre chose. **

On se remonte le moral avec la première saison de Dig, une série assez divertissante où le suspense tient en haleine malgré ses conventions.

Film du jour: The French Lieutenant’s Woman

Avec la sortie récente du décevant Ricki and the Flash, on ne peut que se remémorer des grands rôles de Meryl Streep. On repense vite à l'excellent The French Lieutenant's Woman de Karel Reisz qui suit en parallèle l'intrigue d'un film à costumes et celle plus réaliste des comédiens qui incarnent les principaux personnages. Cela donne deux histoires d'amour si belles et douloureuses alors que Streep donne magistralement la réplique à Jeremy Irons, qui lui aussi est formidable. Une fresque indémodable, qui atteint des sommets dans sa nouvelle édition Criterion. ****

lundi 10 août 2015

Film du jour: Cat on a Hot Tin Roof

Superbe adaptation cinématographique d'une pièce de Tennesse Williams, Cat on a Hot Tin Roof de Richard Brooks s'intéresse aux désillusions d'une famille qui devrait être heureuse mais qui ne l'est pas. Presque tout passe par le verbe acéré et cette version, brillamment défendue par Elizabeth Taylor et Paul Newman, captive et love le spectateur dans une espèce de poésie noire. Impossible d'en ressortir intact. ****

dimanche 9 août 2015

Film du jour: The Big City

On s'offre un autre récit féministe aujourd'hui avec le magistral The Big City de Satyajit Ray qui porte sur une famille indienne qui n'a pas le choix d'entrer dans la modernité, alors qu'une femme doit trouver du travail, au grand dam de son mari et de son beau-père. Une grande finition ressort de chaque plan de cette fresque humaniste qui séduit par ses images, ses thèmes, ses métaphores et les performances de ses comédiens. De quoi en tomber amoureux instantanément. ****1/2

samedi 8 août 2015

Film du jour: Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles

Pour bien commencer la fin de semaine, on se risque avec l'essentiel Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxuelles, l'opus phare de Chantal Akerman. Au sein de ces 201 minutes, c'est toute la condition de la femme qui est captée dans sa durée et ses répétitions. Opus féministe s'il en est un, ce quotidien d'une mère de famille happe au plus profond de l'âme, rendant béant par sa démarche artistique, la rigidité de ses cadres et la performance magistrale de Delphine Seyrig. Du cinéma exigeant mais si gratifiant. ****1/2

vendredi 7 août 2015

Sorties au cinéma : The Tribe, Shaun the Sheep, The Gift, Irrational Man, Ricki and the Flash, Le dep, Dark Places, Fantastic Four, Mirage

La folie de Fantasia étant chose du passée, on peut se concentrer sur les sorties régulières en salles. Cela tombe, il y a cette semaine une oeuvre extraordinaire à ne manquer sous aucun prétexte.

Elle se nomme The Tribe de Miroslav Slaboshpitzky, un film ukrainien entièrement tourné en langage de signes sur un adolescent qui rejoint une bande de garçons qui sont loin d'être des enfants de choeur. Magistralement mis en scène avec un scénario qui s'échelonne comme un cauchemar de plus en plus troublant et brutal, il s'agit là certainement d'un des longs métrages qui se retrouvera à coup sûr dans notre palmarès de fin d'année. ****

Gentille animation issue du studio qui a donné Chicken Run et Wallace and Gromit, Shaun the Sheep de Mark Burton et Richard Starzak est un autre ingénieux dessin animé en pâte à modeler sur des moutons qui vont dans la grande ville pour secourir leur propriétaire. C'est ludique, mignon et charmant comme tout même si l'ensemble aurait pu être encore plus mémorable. ***1/2

Première réalisation de l'acteur Joel Edgerton qui y tient un rôle important, The Gift est un suspense sur le passé qui revient hanter un couple en apparence modèle et sans histoire. Mélangeant adroitement les genres sans être totalement au point, l'effort emprunte beaucoup à Caché, Old Boy et le superbe effort allemand Revanche en demeurant tout de même recommandable. ***

Irrational Man est certainement le film le plus faible de Woody Allen depuis des lustres. Ni drame, comédie, suspense ou romance, cette production sur un prof en crise existentielle laisse complètement indifférent malgré sa photographie somptueuse et la présence de Joaquin Phoenix. **1/2

Meryl Streep est encore une caricature d'elle-même dans Ricki and the Flash de Jonathan Demme, un mélo comique qui tombe souvent à plat sur une chanteuse qui tente de renouer avec sa famille. C'est conventionnel et inoffensif malgré un ou deux moments plus relevés. **

Il y a beaucoup de sincérité derrière Le dep, le premier long métrage de Sonia Bonspille Boileau qui traite d'un vol qui tourne mal. Les sujets abordés sont nécessaires et Eve Ringuette livre une judicieuse interprétation. Sauf qu'il est impossible de passer sous silence les nombreuses faiblesses - le scénario est parfois manipulateur, les dialogues moralisateurs, les comédiens secondaires laissés à eux-mêmes, la musique insistante - de cet essai fait avec un micro budget. **

L'auteure de Gone Girl voit un autre de ses romans être transposé au cinéma. Le résultat est toutefois loin d'être heureux tant Dark Places de Gilles Paquet-Brenner qui oblige une femme à replonger dans le massacre de sa famille est inopérant. L'aspect thriller ne fonctionne pas, la description des crimes est terriblement soft, Charlize Theron manque de crédibilité et il y a tellement d'invraisemblances que l'ennui ne tarde pas à apparaître. **

Dans un marché saturé par les adaptations de bandes dessinées, Fantastic Four ne fait pas bonne figure. Surtout que l'ouvrage concocté par Josh Trank est une des pires à voir le jour depuis longtemps. La première partie beaucoup trop longue et monotone sabote le solide casting en place, alors que la seconde s'avère risible dans l'élaboration de ses affrontements. Lorsque l'émerveillement laisse la place aux rires involontaires, c'est qu'il y a un fâcheux problème. Aussi navrant que les versions qui ont pris l'affiche il y a déjà 10 ans. *1/2

Ego Trip a mis la barre tellement basse cette année qu'aucun film québécois ne pourra être pire. Mirage de Ricardo Trogi passe pourtant bien près de le faire. Pour la première fois, l'efficace metteur en scène travaille sur un scénario qui n'est pas le sien et c'est ça le problème. La prémisse en place - la fin des illusions d'un père de famille qui se rend compte que l'existence ne se résume pas seulement à l'argent et aux gros seins - est parsemé des clichés les plus gros et les plus stupides possibles. Comme si on venait seulement de découvrir American Beauty ou qu'on voulait faire un remake encore plus grotesque du Règne de la beauté. Entre la talentueuse distribution qui est mal utilisée, l'humour répétitif qui ne fait jamais rire et les pointes dramatiques bâclées, la déception est grande. Pour tenter de faire oublier ce gros vide dégueulasse et cynique, le cinéaste multiplie les plans séquences superficiels. *1/2

Film du jour: Dreams

Ce sont une série de courts et magnifiques rêves que proposent Akira Kurosawa dans son film à sketchs Dreams où il s'attarde aux beautés de la forêt et à la laideur de la nature humaine. Loin d'être inégal, le récit pas toujours subtil s'enchaîne parfaitement et il recèle quelques épisodes inoubliables où la rétine est constamment alimentée de couleurs foudroyantes et de visions à faire frissonner. ****

jeudi 6 août 2015

Film du jour: Catch-22

Échec critique et public à l'époque, Catch-22 de Mike Nichols n'en demeure pas moins une jouissive satire de la guerre où une multitude de personnages aliénés cherchent à se soustraire des combats ou s'en mettre plein les poches. Avec son scénario judicieusement opaque, sa photographie exemplaire et sa distribution toute étoile, voilà une oeuvre culte à redécouvrir le plus vite possible. ****

mercredi 5 août 2015

Entrevues Le dep

Présenté en clôture de Présence autochtone ce soir et prenant l'affiche au cinéma dès vendredi, Le dep est un premier long métrage sincère sur un vol qui tourne mal.

Pour tout savoir sur le sujet, je me suis entretenu avec sa réalisatrice Sonia Bonspille Boileau.

Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Films du jour: Sunrise & Observance (Fantasia)

Pour cette dernière journée de Fantasia, place à deux films vus récemment dans le festival.

Sunrise de Partho Sen-Gupta s'inscrit dans la nouvelle vague du cinéma indien qui utilise le suspense, le gore, l'effroi et une réalisation électrisante qui immerge totalement le spectateur dans des univers sombres et étouffants. Sans être aussi réussi que Ugly qui a été présenté l'année dernière, ce drame oppressant sur un policier qui recherche des fillettes disparues captive amplement malgré quelques baisses de régime à mi-chemin, lorsque l'intrigue se déplace de personnage pour s'intéresser aux victimes captives. ***1/2

Avec sa mise en scène appliquée qui met la vue et l'ouïe en ébullition, Observance de Joseph Sims-Dennett a tôt fait de distiller le malaise. Et si cette exposée sur un homme qui est payé pour observer sa jolie voisine provoque quelques frissons bien placés, la futilité du scénario a tôt fait d'apparaître, tout comme les emprunts à peine voilé au cinéma de Polanski. Reste un cauchemar sans demi-mesure. ***

mardi 4 août 2015

Nouveautés en DVD et Blu-ray: White God, True Story, The Salvation, Insurgent, Gurov et Anna, The Dead Lands

Avec Fantasia qui touche à sa fin, on aura le temps de découvrir les nouvelles sorties en DVD et en Blu-ray.

Il ne faudra pas manquer White God de Kornel Mundruczo, une histoire entre une adolescente et son chien qui évoque à la fois le conte de Disney et la série B gore. L'introduction est mémorable. ***1/2

Plus terre-à-terre est True Story de Ruper Goold, un drame judiciaire/carcéral globalement intéressant mais tiré par les cheveux qui permet à Jonah Hill et James Franco de briller. ***

Western sanguinaire qui recycle efficacement tous les clichés du genre, The Salvation de Kristian Levring en met plein la vue avec sa photographie à couper le souffle. ***
Ma critique complète

Deuxième volet d'une série qui est beaucoup plus captivante que celle des Hunger Games, Insurgent de Robert Schwentke s'éclate malgré les conventions du "film de science-fiction pour ados". ***

Séduisant chassé-croisé entre un prof et son étudiante, Gurov et Anna de Rafaël Ouellet parle de littérature et de sujets intéressants dans sa première heure, avant que son scénario tourne en rond par la suite. ***

Vigoureux long métrage qui se veut musclé et spirituel, The Dead Lands de Tobias Fraser tourne un peu les coins ronds et il ne sait pas toujours quoi faire de son intrigue potable mais un brin répétitive. **1/2

Film du jour: Socialphobia (Fantasia)

Les conséquences du harcèlement en ligne ont déjà donné plusieurs films intéressants et Socialphobia de Hong Seok-jae suit un bon filon sans l'exploiter convenablement. Deux adolescents se sentent responsables du décès d'une jeune fille mais ils décident d'enquêter sur sa mort suspecte. Plus dramatique qu'horrifiant, le récit multiplie les surprises - assez attendues - en tentant de créer une réflexion sur le sujet. Si seulement cette dernière ne demeurait pas autant en surface et que la mise en scène n'abusait pas des effets chocs. **1/2

lundi 3 août 2015

Films du jour: Tag (Fantasia)

Connu pour ses grandes fresques que sont Suicide Club, Love Exposure et Cold Fish, Sion Sono s'est un peu laissé allé ces dernières années, explorant de nombreux genres à travers un nombre incommensurable de longs métrages pas toujours au point. Avec Tag, il revient en grande forme, conviant à la même enseigne Sartre, Bunuel, Satoshi Kon et son style unique plein de gore et de tendresse. Ce parcours d'une femme qui tente de modifier son destin n'aurait pu être qu'un simple divertissement jouissif et exemplaire. Mais le scénario à tiroirs, qui traite de la jeunesse, de l'homosexualité et même du rôle de Dieu, apporte une profondeur incroyable au récit. De la grande classe inoubliable. ****

dimanche 2 août 2015

Film du jour: Shinjuku Swan (Fantasia)

Grand succès au box-office japonais, Shinjuku Swan est l'adaptation cinématographique de la populaire série de manga sur un faiseur de trouble qui gravit les échelons dans une organisation spécialisée dans la recrutement de filles pour divers bars d'hôtesses. Le scénario pas très éloigné des classiques de Scorsese n'est pas neuf, mais le regard vitaminé et unique de Sion Sono transforme l'ensemble en poème de joie et de sang, d'affrontements absurdes et de dérisions sincères. Rien de magistral chez le cinéaste nippon, mais du travail bien effectué et toujours divertissant, qui arrive à transcender son côté niais pour amener une profondeur insoupçonnée au récit et aux personnages. ***

samedi 1 août 2015

Film du jour: H. (Fantasia)

Les visions de l'apocalypse se suivent et ne se ressemblent vraiment pas. Dans l'élégant H. de Rania Attieh, il y a des phénomènes inexpliqués, des disparitions, des yeux rouges qui apparaissent et des bébés qui se tiennent dans l'ombre. Tout cela sous fond de statues grecques qui vont et viennent dans des décors magnifiques. Porté par une trame sonore enveloppante et une mise en scène alerte, le récit séparé en deux tronçons n'est malheureusement pas du même calibre. Tout ce qui touche cette vieille femme aux lubies laisse grandement à désirer, alors que l'intérêt est foudroyant lorsqu'il est question de ces deux artistes au bord de la séparation. On en ressort donc étonné et un peu déçu de ne pas avoir assisté à quelque chose de plus probant. ***