vendredi 31 juillet 2015

Sorties au cinéma : La prochaine fois je viserai le cœur, Mission : Impossible – Rogue Nation, Tangerine, Tristesse Club

Juillet tire à sa fin et il y a toujours ce même mélange de grands films populaires et de petites productions indépendantes. Tout ce qu'on demande, c'est de la qualité et elle est au rendez-vous cette semaine.

Même si on n'aime pas Guillaume Canet, il faut le voir dans La prochaine fois je viserai le coeur de Cédric Anger où il incarne à la fois le diable assassin et l'ange qui veut l'arrêter. Une histoire vraie qui donne froid dans le dos et qui rappelle que oui, monsieur Cotillard peut avoir du talent. ***1/2

Après l'excellence du précédent épisode, Mission: Impossible - Rogue Nation déçoit un peu. Pas que les scènes d'action ne soient pas spectaculaires et Tom Cruise est toujours parfait dans le rôle principal. C'est seulement que la série se transforme peu à peu en parodie, que le cinéaste Christophe McQuarrie est incapable d'apporter son sceau (autrement que lors des spectaculaires poursuites) et que le scénario n'exploite pas suffisamment ses nombreux thèmes (sur le contrôle, par exemple). Reste un long feu d'artifice généralement divertissant. ***

Comédie dramatique branchée sur le 8000 volts qui a été entièrement tournée avec un IPhone, Tangerine de Sean Baker procure rapidement un sentiment d'ivresse avec ces travestis attendrissants qui hurlent sans cesse en déambulant dans les rues de Los Angeles. À 90 minutes, le film est trop long et répétitif pour son - et notre - propre bien, mais il donne des idées de ce que ressemblerait un Cassavetes (papa) plein de lumières et d'excès. ***

Drôle et mélancolique, frais en étant vitaminé aux années 80, Tristesse Club de Vincent Mariette amène trois excellents comédiens - Laurent Lafitte, Vincent Macaigne et Ludivine Sagnier - sur la route de leur père récemment décédé. Sans provoquer l'hilarité constante, l'effort séduit par sa finesse et son absurdité. ***

Film du jour: Crumbs (Fantasia)

Véritable ovni se déroulant dans une société post-apocalyptique, Crumbs de Miguel Llanso est à la fois rétro, kitsch, fascinant et frustrant tant il n'utilise jamais complètement l'immense potentiel qu'il a entre les mains. Reste que comme divagation, il n'y a presque rien d'aussi original. Et ce n'est pas tous les jours que le cinéma éthiopien se rend jusqu'à nos écrans. ***

jeudi 30 juillet 2015

Laurent Lafitte nous parle de Tristesse Club

Un mois ne passe sans qu’un film mettant en vedette Laurent Lafitte ne prenne l’affiche au cinéma au Québec. Plus tôt cette année, il y a eu L’art de la fugue, Papa ou maman, Elle l’adore et Incompatibles (De l’autre côté du périph).


Véritable acteur caméléon, celui qui est également humoriste à ses heures se retrouve dans la comédie dramatique Tristesse Club de Vincent Mariette, où il partage la vedette avec Ludivine Sagnier et Vincent Macaigne. Un trio de choc qui tente d’éclaircir la mort soudaine et inespérée de leur père.

Pour en savoir davantage, je me suis entretenu avec le polyvalent interprète.

Qu’est-ce qui vous intéressait dans Tristesse Club?
« Il y a un humour sobre, nostalgique et mélancolique, assez référencé années 80, qui n’est pas écrit que pour faire rire. C’est une histoire intime et le réalisateur a choisi de la raconter sous l’angle de la comédie pour la rendre digeste. J’aime beaucoup ce film parce qu’il est très tendre et très touchant, très pudique aussi. »

Il est très imprévisible, aussi…
« Oui, c’est vrai. Et le trio fonctionne très bien. Le réalisateur a réuni des acteurs qui sont tous très différents. Et les personnages aussi sont très différents. Ils sont tous réunis par cette quête du père. C’est un peu le cas dans la vie. On était tous très différents, mais on était là par notre amour de ce scénario. »

Ludivine et Vincent ont l’air d’occuper presque tout l’écran. Est-ce que vous arrivez également à prendre votre place?
« Je ne sais pas. Dans le travail, oui. Je suis bon camarade, mais je ne suis pas effacé. Si des choses ne me conviennent pas ou si j’ai l’impression de ne pas avoir assez de place, je le dis. Là, je n’ai pas eu le besoin de dire ça. Ils sont un peu plus jeunes que moi. Grosso modo, ce sont des acteurs de la même génération. On n’est pas dans un combat d’ego. Surtout pour un petit film comme ça qui a été tourné très vite, en cinq semaines, sans argent. Quand on est là, c’est parce qu’on a envie de faire un film qu’on aime. On est tous là pour les bonnes raisons. »

Je crois que Tristesse Club s’inscrit dans la nouvelle forme du cinéma français…
« Oui, un nouveau mouvement avec Tonnerre, La fille du 14 juillet et Les combattants. Il y a toute une génération de cinéastes du cinéma d’auteur qui arrivent et qui font différemment de ce que la génération précédente faisait, à part quelques exceptions comme Desplechin ou Jacquot. C’est un nouveau cinéma d’auteur français qui a beaucoup digéré le cinéma américain et le cinéma anglo-saxon et du coup, il y a une forme d’efficacité dans la structure du récit qui est un peu nouvelle. Mais avec une profondeur, une psychologie, une retenue typique de l’écriture du cinéma d’auteur français. Je pense que c’est ce mélange-là qui est un peu nouveau. »


En espérant que ce mouvement puisse durer et porter ses fruits…
« Oui. J’espère juste qu’ils ne vont pas s’enfermer et qu’il ne va pas y avoir un nouveau snobisme du nouveau cinéma français. C’est pour ça que je suis content qu’un réalisateur comme Vincent Mariette fasse appel à des comédiens comme moi qui fait aussi des films populaires. Je ne suis pas vraiment dans le sérail du cinéma d’auteur. Ça serait dommage que ce cinéma-là s’enferme sur lui-même. Mais je n’ai pas l’impression que c’est ça qui est en train de se passer. Il faut aussi que les acteurs qui font des films plus populaires acceptent d’aller ailleurs. Il y en a plein qui sont prêts à le faire, mais ils ne reçoivent pas les scénarios. »

Papa ou maman, Elle l’adore, Tristesse Club… Vous travaillez beaucoup avec des nouveaux réalisateurs. Leurs visions apportent une certaine fraîcheur?
« Oui. J’aime bien, parce que le réalisateur est toujours celui qui connaît le mieux son film. Et le fait d’être un réalisateur qui n’a pas beaucoup tourné et d’être avec un acteur comme moi qui a beaucoup tourné, ça crée un point d’équilibre que je trouve intéressant. Moi je fais une confiance totale parce qu’il connaît le film mieux que moi et lui il me fait confiance car j’ai plus tourné que lui. »

Pourquoi lorsqu’un comédien vient de la Comédie Française, on le mentionne automatiquement à l’écran lorsque son nom apparaît?
« C’est contractuel. Quand on rentre à la Comédie Française, on signe un contrat et quand on travaille, il faut spécifier que tout le travail qu’on fait à l’extérieur, il doit avoir cette mention pour rappeler qu’on fait parti de la troupe. C’est une manière de faire parler de la troupe. Et ça marche plutôt bien. »

Le cinéma québécois, vous connaissez?
« Très peu. Mais il est peu ou voir pas du tout distribué en France, sauf deux ou trois réalisateurs. C’est dommage, d’ailleurs. Il y a Dolan, évidemment. Disons que sauf pour les films qui ne sont pas dans le circuit des festivals internationaux, on ne les reçoit pas. Ici, je sais que vous, vous intéressez au cinéma français, mais la réciprocité est moins évidente. Ce n’est pas très poli, en plus."

Film du jour: Valerie and her Week of Wonders

Faisons une petite pause de Fantasia avec Valerie and her Week of Wonders de Jaromil Jires, l'ultime film de genre. Sorte de cauchemar fantasmé où une adolescente de 13 ans est plongée dans des aventures sous fond d'hallucinogènes, de vampires et de sorcières, cette curiosité fascine à chaque nouveau visionnement, amenant le spectateur à un endroit qu'il n'a encore jamais vu. Pour les amateurs d'odyssées incroyables, où le sexe et l'hémoglobine sont les meilleurs amis de tous et de toutes. **** 

mercredi 29 juillet 2015

Film du jour: Big Match (Fantasia)

La Corée du Sud est la championne pour combiner les genres les plus insolites et lorsque l'amalgame ne prend pas, c'est la consternation. C'est le cas de Big Match de Choi Hoi qui mélange la comédie légère, le film d'action et la satire de la télé-réalité avec un résultat décevant tant l'alliage s'avère mou et inopérant. Cette histoire folle d'un type détenu par les policiers qui est "contrôlé" par un riche hommes d'affaires aurait pu donner un excellent long métrage... qui reste cependant à faire. **

mardi 28 juillet 2015

Nouveautés en Blu-ray/Dvd: Clouds of Sils Maria, Corbo, The Water Diviner

Avec Fantasia qui bat encore son plein pour une semaine, on ne se plaindra pas trop que les sorties DVD et Blu-ray soient si rares. Il y a toutefois deux titres à ne pas manquer.

Très intéressante réflexion sur les actrices, Clouds of Sils Maria d'Olivier Assayas donne des rôles en or à Juliette Binoche et Kristen Stewart. Un duel au sommet qui est tout simplement savoureux. ***1/2

Un des meilleurs films québécois de l'année, Corbo de Mathieu Denis s'intéresse à un fait moins connu du FLQ en soignant autant son sujet et ses personnage que sa mise en scène. Instructif. ***1/2

Russell Crowe a encore des croûtes à manger en tant que cinéaste et si The Water Diviner ne manque pas d'ambition (un père part à la recherche de son fils pour l'enterrer), le résultat est pompeux, romancé, superficiel, kitsch et assez risible. **

Film du jour: Fatal Frame (Fantasia)

Que serait une édition de Fantasia sans un film de fantômes japonais? Fatal Frame de Mari Asato reprend à son compte tous les éléments du genre: une ambiance angoissante, une trame sonore mélodique, une héroïne qui semble perdre contact avec la réalité et une série d'apparitions mystérieuses. La formule est tellement classique qu'il n'y a absolument rien de transcendant ou d'original qui en ressort, si ce n'est un certain ennui. ** 

lundi 27 juillet 2015

Films du jour: The Blue Hour & Ryūzō and The Seven Henchmen (Fantasia)



Possiblement la plus belle fresque de la sélection asiatique de Fantasia jusqu'à maintenant, The Blue Hour d'Anucha Boonyawatana est un premier film étonnamment mature où il est question d'une relation homosexuelle qui dérange et de la disparition de jeunes garçons. Très symbolique sans que ça soit trop envahissant, doté d'un jeu incroyable sur le son et d'images à couper le souffle, ce récit volontairement lent et hypnotisant où l'on croise une couple de fantômes chavire et donne des frissons tout à la fois. ****


Beaucoup plus ludique est Ryuzo and the Seven Henchmen, le dernier délire de Takeshi Kitano. Reprenant à son compte un concept populaire (les films de vieux) en faisant vivre de nouvelles aventures à des yakuzas retraités, le long métrage fait souvent rire tout en philosophant sur ce Japon en pleine mutation. Si le degré de saturation est parfois atteint et qu'il y a trop de blagues de pets, il est difficile de ne pas être charmé. ***

dimanche 26 juillet 2015

Film du jour: Love & Peace (Fantasia)

Qui y crû que Sion Sono était capable de faire un film pour enfants? C'est justement ce qu'est Love & Peace, cette immense fable toujours surprenante sur une tortue qui aide un homme mésadapté à devenir un immense chanteur populaire. Comme toujours chez le cinéaste culte, l'excès est son meilleur ami et s'il en fait toujours trop, l'ensemble est suffisamment mignon pour qu'on s'y attarde. ***

samedi 25 juillet 2015

Film du jour: Hotel Monterey

Chantal Akerman ne fait rien comme les autres et elle le prouve avec ses courts métrages La chambre et surtout Hotel Monterey, où elle occupe l'espace comme personne, faisant aller sa caméra dans des lieux étranges pour mettre à nu son âme. Et cela marche, à condition bien évidemment de prendre son temps, ce qui finit par hypnotiser assez rapidement. ***1/2

vendredi 24 juillet 2015

Film du jour: On the White Planet (Fantasia)

Difficile de faire plus trash que On the White Planet de Hur Bum-wook, où un antihéros coloré et ultra-violent devient la cible d'êtres en noir et blanc. Sanglant à souhait même s'il passe toujours à un cheveux de verser dans la provocation facile, ce dessin animé aux traits étonnants se veut un poème macabre existentiel, dont la finale forte en gueule rachète les quelques moments d'égarement du récit. *** 

jeudi 23 juillet 2015

Sorties au cinéma : The Look of Silence, The New Rijsmuseum, Reality, Southpaw, Un homme idéal, American Heist

Pas d'Adam Sandler (Pixels) pour nous cette semaine, mais de superbes histoires vraies et une fiction complètement disjonctée qui font oublier quelques titres très oubliables.

D'une forme plus conventionnelle mais beaucoup plus touchant et moins manipulateur que The Act of Killing, son complément The Look of Silence qui est toujours réalisé par Joshua Oppenheimer suit un homme dont le grand frère a été massacré et qui rencontre plusieurs de ses bourreaux. Un documentaire qui donne froid dans le dos et qui en dit long sur la nature humaine. ****

Très intéressant essai sur un musée qui a été fermé pendant 10 ans pour cause de rénovation, The New Rijsmuseum d'Ooke Hoogendijk va au fond des choses en demeurant constamment intéressant, ludique et accessible. ***

Il n'y a pratiquement rien de plus absurde que Reality de Quentin Dupieux, un film choral extrêmement étrange où le vrai côtoie le faux, la réalité le rêve et la vie le cinéma. Certainement le meilleur rôle d'Alain Chabat depuis des lustres. ***

Très classique et beaucoup trop mélodramatique, Southpaw d'Antoine Fuqua qui porte sur la renaissance d'un boxeur vaut uniquement pour la prestation étincelante de Jake Gyllenhaal. Parce que le reste laisse profondément à désirer... **1/2

Quelque part entre Plein soleil, Lost Highway, The Words et le cinéma d'Alfred Hitchcock se tient Un homme idéal de Yann Gozlan, un suspense pas très crédible et plein d'invraisemblances sur un homme qui vole et publie sous son nom un manuscrit oublié. Encore là, Pierre Niney ne peut sauver seul l'effort du naufrage. **

American Heist de Sarik Andreasyan s'apparente à une des séries B les plus éculées. Celle où un homme qui vient de sortir de prison demande à son frangin et ancien malfrat de l'aider dans un dernier grand coup. Rien ne tient debout dans ce ballet des clichés où les dialogues sonnent faux, où les comédiens ne sont pas bons et où les scènes d'action déçoivent constamment. *1/2

Film du jour: Gangnam Blues (Fantasia)

Présenté il y a quelques jours à Fantasia, Gangnam Blues de Yoo Ha ne prendra probablement jamais l'affiche au Québec, ce qui explique pourquoi j'en parle sur ce blogue! Fortement inspiré par les sagas de Martin Scorsese sur ces gens qui gravissent les échelons du crime organisée, cette fresque s'intéresse à l'essor immobilier de la Corée du Sud dans les années 70. Brouillon, trop long et guère original, le récit en met cependant plein la vue lors de ses nombreux affrontements qui sont sanglants à souhait. Et comme l'interprétation et la réalisation respectent les conventions, il y a de quoi être diverti pendant plus de deux heures. **1/2

mercredi 22 juillet 2015

Film du jour: The Duke of Burgundy

Après son intéressant mais inabouti Berberian Sound Studio qui l'a fait connaître, le cinéaste Peter Strickland est de retour avec The Duke of Burgundy, un autre film feutré où le soin apporté aux images, au son et aux détails est plus important que le récit. Pas que cette histoire de dominations, de jeux de rôles et de relations sado-maso entre deux femmes d'âge différent ne pique pas la curiosité. C'est juste que le réalisateur semble prisonnier de ses symboles lourds (les papillons) et de ses hommages (à Lynch et Bergman, mais surtout Bunuel) pour convaincre totalement. Reste néanmoins une oeuvre qui ose et qui fait différemment, ce qui n'arrive pas toutes les semaines. Au Centre Phi. ***

mardi 21 juillet 2015

Nouveautés/rattrapage DVD/Blu-ray: Noir, Guardians of the Galaxy, Ride, Hector and the Search for Happiness

Comme il n'y a pratiquement pas de sorties en DVD et en Blu-ray cette semaine, j'en profite pour revenir sur quelques titres qui m'ont échappé par le passé.

Non, Noir n'est pas du même calibre que Tout est parfait, l'excellent premier film de son cinéaste Yves Christian Fournier. Mais en fermant les yeux sur les dialogues parfois douteux et l'histoire qui manque d'originalité, cette plongée dans le quotidien souvent infernal de quelques jeunes adultes n'est pas dénué d'intérêt. La mise en scène est rigoureuse et l'interprétation, généralement satisfaisante. ***

Eh oui, je viens de découvrir que je n'avais jamais parlé du très populaire Guardians of the Galaxy de James Gunn sur ce blogue. Pourtant, ce n'est pas un mauvais long métrage. Surestimé, totalement, trop long et ringard avec ses emprunts à Star Wars et Le cinquième élément, mais divertissement à souhait et assez drôle. Tout le contraire de l'ennuyant Ant-Man. ***

Helen Hunt n'a pas disparu des écrans, elle passait seulement son temps à écrire et réaliser. Dans Ride, elle offre une oeuvre appliquée mais anonyme sur une mère contrôlante qui apprend enfin à penser à elle. Malgré de bons comédiens, le récit est beaucoup trop écrit et appuyé. **

Même si on aime beaucoup Simon Pegg et qu'on est tous à la recherche du bonheur, Hector and the Search for Happiness de Peter Chelsom est une production à éviter. Cinématographiquement, c'est laid, les morales dépassent de partout et au bout de presque deux heures, on a la forte impression d'avoir perdu son temps auprès de personnages unidimensionnels. *1/2

Films du jour: Viaje & Nowhere Girl

Petite trêve de Fantasia pour aller au Centre Phi qui présente ce soir le très beau Viaje de Paz Fabrega, ce long métrage du Costa Rica qui rafraîchit comme la plus belle des brises. Film libre, ensoleillé et touchant à la fois sur la rencontre entre deux jeunes gens, l'oeuvre sent la liberté à plein nez et elle séduit avec ses personnages radieux et sa photographie en noir et blanc. Une aventure qui rappelle que tout est possible. ***1/2

Revenons à Fantasia avec le très intéressant Nowhere Girl, nouveau projet de Mamoru Oshii qui délaisse l'animation pour le film avec des acteurs réels. Cette fresque intimiste et cérébrale, fascinante dans sa première heure et plein d'action par la suite, suit une lycéenne pas comme les autres. Comme les Ghost in the Shell, le résultat peut s'avérer statique et pompeux, mais il est également d'une puissante force d'évocation. ***1/2

lundi 20 juillet 2015

Film du jour: A Hard Day (Fantasia)

Il n'y a personne de plus corrompu qu'un policier? C'est le constat qui ressort de A Hard Day de Kim Seong-hun, un film coréen complètement disjoncté, grotesque et tiré par les cheveux sur un flic qui vit plusieurs mauvaises journées consécutives. Drôle, divertissant et férocement efficace, l'ensemble perd toutefois de son mordant avant la fin malgré séquences assez jouissives. **1/2

dimanche 19 juillet 2015

Film du jour : The Case of Hana & Alice (Fantasia)

Gentille animation qui risque de devenir culte auprès des adolescentes, The Case of Hana & Alice de Shunji Iwai s'intéresse à la difficile intégration d'une étudiante dans son lycée. Après une première partie qui multiplie les pistes et les thèmes (fantastiques, familiaux, intimidations, etc.), le récit se règle finalement à mi-chemin, suivant le sentier naïf mais touchant de l'école de la vie et rappelant l'importance de l'amitié. Charmant comme tout! ***

samedi 18 juillet 2015

Film du jour: Crimson Whale (Fantasia)

Premier long métrage d'animation de Park Hye-mi qui sera à Montréal pour présenter son film, Crimson Whale est une relecture futuriste et apocalyptique de Moby Dick alors qu'une jeune adolescente accompagne une équipe de choc pour combattre une immense baleine de lave. Bien que les dessins manquent parfois de nuances, le scénario, lui, est plutôt intéressant, et il exploite favorablement des thèmes qui sont loin d'être neufs. ***

vendredi 17 juillet 2015

Sorties au cinéma : Trainwreck, Mr. Holmes, Jimmy's Hall, Ant-Man, Madame Bovary, Incompatibles, Mountain Men

Il y a beaucoup de choix cette semaine au niveau des sorties au cinéma. Et ce ne sont pas les drames classiques ou le film de super-héros qui vaut le détour.

Il s'agit plutôt de Trainwreck, la nouvelle comédie de Judd Apatow où Amy Schumer crève littéralement l'écran en femme hédoniste qui a peur de s'engager. Le ton est mordant, le rire omniprésent et si le réalisateur ne se réinvente pas complètement, il offre un de ses offrandes les plus satisfaisantes en carrière. ***1/2

Après quelques faux pas (dont les deux derniers Twilight), le cinéaste Bill Condon remet sa carrière dans la bonne voie grâce à Mr. Holmes, où notre détective vieillissant tente de résoudre sa dernière énigme. Davantage un drame qu'un suspense, ce récit manque peut-être de piquant dans sa réalisation, mais il y a suffisamment de thèmes pertinents - sur la vie et la mort, le poids des souvenirs et des légendes - pour intéresser amplement. ***

Autant Mike Leigh continue de surprendre, autant Ken Loach semble s’asseoir sur ses lauriers. Cela ne rend pas Jimmy's Hall mauvais. Non, cette histoire de courage, de résistance et de résilience où se dégage une certaine mélancolie va droit au coeur. Sauf que la structure est tellement académique et le scénario si appuyé et moralisateur qu'il en ressort rien d'autre qu'un Footloose britannique. ***

Plus proche de l'univers de Disney que celui de Marvel, Ant-Man de Peyton Reed est un nouveau long métrage héroïque mais à petite échelle, sur Paul Rudd et Michael Douglas qui tentent de cacher une formule permettant de se transformer en fourmi tout en améliorant leur relation avec leur fille. Un divertissement éculé et répétitif, pas inintéressant et bien joué mais doté d'une mise en scène impersonnelle. On aurait tellement aimé voir Edgar Wright derrière la caméra. **1/2

Madame Bovary est un classique littéraire inadaptable et Sophie Barthes se casse les dents, oubliant des morceaux importants du bouquin tout en sacrifiant les ellipses temporelles qui font toute la différence. Du coup, tout semble se passer en quelques jours à peine et les changements psychologiques chez l'héroïne sonnent faux. Visuellement, c'est splendide mais les métaphores trop apparentes, le passage constant de l'anglais au français et le jeu pas toujours habité de Mia Wasikowska  finissent par détruire l'intérêt. **

Ayant pris l'affiche en France en 2012 sous le titre De l'autre côté du périph, Incompatibles de David Charhon est une comédie policière générique et rudimentaire dont l'intrigue passe-partout est une excuse pour parler avec humour des visions différentes des flics parisiens et ceux des banlieues. Omar Sy et Laurent Lafitte s'amusent beaucoup, tellement plus que le spectateur. **

C'est également le cas de Mountain Men de Cameron Labine, une expédition en montagne qui tournent mal pour deux frères dont tout oppose. La prémisse possède un potentiel qui n'est jamais exploité. Au contraire, on sent encore une fois tous les clichés des productions du Canada anglais, où l'image est souvent laide et les interprètes talentueux laissés à eux-mêmes. **

Film du jour: Bridgend (Fantasia)

Rappelant par moment l'inquiétant The Virgin Suicides, l'onirique Bridgend de Jeppe Ronde tente de percer le mystère d'une série de suicides d'adolescents. Avec son travail élaboré sur l'image et le son, ses immenses moments de poésie et quelques scènes qui glacent littéralement le sang, il s'agit du premier coup de coeur de la présente édition de Fantasia. Et certainement pas le dernier. ***1/2

jeudi 16 juillet 2015

Films du jour: Office & Catch Me Daddy (Fantasia)

On débute notre couverture de Fantasia en force avec deux premiers films au potentiel incendiaire mais qui ne remplissent pas toutes leurs promesses.

Présenté à Cannes plus tôt cette année, Office de Hong Won-chan est un thriller efficace sur un assassin qui plonge son bureau dans la tourmente. Derrière des détours classiques et attendus, ce récit fonctionne amplement lorsqu'il s'attarde aux aspects sociaux de son sujet: le travail qui dévore tout et qui transforme les êtres en bêtes sauvages. On pense à L'emploi du temps (en moins maîtrisé) mais en forme de slasher movie! ***

Plus ambitieux, techniquement plus au point, Catch Me Daddy de Daniel et Matthew Wolfe tarde pourtant à intéresser pleinement. Pas que cette analyse des crimes d'honneur en Grande-Bretagne ne soit pas pertinente (dans le rôle principal, Sameena Jabeen Ahmed est superbe). C'est seulement que la première moitié est tellement laborieuse et brouillonne que la patience est mise à dure épreuve. C'est beaucoup mieux par la suite et l'ambiance, qui évoque le western, fonctionne généralement bien. ***

mercredi 15 juillet 2015

Film du jour: Madame Bovary

En attendant la nouvelle version de Madame Bovary qui prend l'affiche ce vendredi, on revoit celle de Claude Chabrol, qui vilipende comme toujours la bourgeoisie mais sans son vitriol habituel. Si l'adaptation, un peu poussiéreuse, tente de tout recréer sans faire de choix, la finition fait amplement sourire. Surtout qu'il y a Isabelle Huppert dans le rôle titre, qui offre une autre composition magistrale qui fait toute la différence. ***

mardi 14 juillet 2015

Nouveautés en DVD/Blu-ray : Le sel de la terre, Ex Machina, It Follows, Maggie, The Riot Club, The Face of an Angel, The Second Best Exotic Marigold Hotel

Il y a vraiment plein de choses intéressantes qui sortent aujourd'hui en format DVD et Blu-ray.

Un des plus beaux documentaires à voir le jour depuis des années, Le sel de la terre de Wim Wenders et Juliano Ribeiro fait découvrir le travail immense d'un photographe humaniste. Essentiel.

Les films de robots intelligents sont gratifiés d'Ex Machina d'Alex Gardland, un fascinant récit de science-fiction qui n'a de modeste que son budget. ***1/2

Les amateurs d'horreur seront aux anges avec It Follows de David Robert Mitchell, un suspense d'une rare intensité. Le Halloween de son époque. ***1/2

Renouveler la production de vampires est possible et Maggie d'Henry Hobson le prouve malgré quelques égarements, des longueurs et une finale plutôt ratée. Mais quelle ambiance! ***

L'humour se veut noir dans The Riot Club de Lone Scherfig, une satire efficace quoique pas toujours subtile des frasques des grands de ce monde. ***

Michael Winterbottom tourne plus vite que son ombre et avec The Face of an Angel, il propose une réflexion sur la jeunesse, le cinéma et le sens de l'existence, le tout sous fond d'un fait divers sordide! Le mélange n'est pas au point et l'abondance de rêves peut lasser, sauf qu'il y a plusieurs idées intéressantes au menu. **1/2

Sentant toujours la carte postale de bas étage, The Second Best Exotic Marigold Hotel de John Madden est une autre frasque ennuyante sur des personnes âgées qui cherchent l'amour. Cucul la praline. **

Film du jour: Family Plot

Pour souligner le début de Fantasia (on a vu le film d'ouverture Ant-Man, mais un embargo nous empêche d'en parler), quoi de mieux qu'un long métrage du maître du genre Alfred Hitchcock? Même si Family Plot se révèle être un crû très ordinaire, il y a matière à s'amuser ferme dans cette comédie macabre où il y a des kidnappings et du chantage à la tonne. ***

lundi 13 juillet 2015

10 films à voir à Fantasia

Une journée avant le début de Fantasia! Pour patienter jusque-là, voici 10 films à ne pas manquer.

1. 2. 3.  Love & Peace - Shinjuku Swan - Tag
Pas de Takashi Miike cette année, mais pas moins de trois délires de Sion Sono! Comme on sait tous que c'est le cinéaste le plus fou de son époque, il faudra s'accrocher fort et hurler de plaisir.

4. Ryuzo and the Seven Henchmen
Ce que Takeshi Kitano nous a manqué! Et contrairement à des réalisateurs cultes comme Mamoru Oshii et Ringo Lam (dont les dernières offrandes sont également à Fantasia), en voilà un qui nous a rarement déçu par le passé.

5. The Blue Hour
On a beaucoup d'espoir envers ce petit film opus qui ressemble énormément à ce que fait le grand Apichatpong Weerasethakul. Du mystère, des fantasmes et une fascination sans nom.

6. Tangerine
La rumeur est vraiment excellente et persistante envers cette comédie dramatique disjonctée qui a été entièrement tournée avec un iPhone.

7. Catch Me Daddy
Après un détour par Cannes, ce western arrive finalement au Canada et on s'attend à un objet de pop-art singulier, qui ne ressemblera à rien d'autre.

8. Miss Hokusai
Il faut absolument voir une animation à Fantasia (c'est là qu'on a découvert l'illustre Satoshi Kon) et dans le lot, c'est celle-ci qui semble la plus alléchante. Mais dans le meilleur des mondes, il faudrait toutes les voir.

9. H.
Venise, Sundance, Berlin et enfin Montréal pour ce conte apocalyptique qui, c'est à espérer, redonnera ses lettres de noblesses à la section Camera Lucida.

10. Limoilou - Le film
Et hop, une création d'ici. Pour être gentil, mais également par curiosité. En comparant le long métrage à Groulx, Forcier et Jarmusch, on ne pourra qu'être déçu. Sauf qu'il faut prendre des chances et essayer. 

Film du jour: Pleasures of the Flesh

Sexe, tabou, manipulation, domination, analyse des classes sociales: il y a tous les thèmes fétiches de Nagisa Oshima dans Pleasures of the Flesh, ce récit excessif et obsessif d'un homme qui a tué par amour et qui se retrouve avec une large somme d'argent qui ne lui appartient pas. Le suspense, qui s'apparente à un croisement entre Hitchcock et Bunuel, est particulièrement efficace et si le sujet sembles parfois filer des mains de son cinéaste, cela donne en contrepartie de nombreuses séquences surréelles, effrayantes et érotiques tout à la fois. ***1/2

dimanche 12 juillet 2015

Film du jour: Thirst for Love

Adapter Mishima n'est pas toujours une sinécure et Koreyoshi Kurahara l'a parfaitement compris avec Thirst for Love, utilisant ce matériel subversif - une veuve est coincée entre son beau-père et le jardinier - pour séparer ces êtres rongés et aliénés grâce à une mise en scène découpée au scalpel. Les sentiments se font déchiqueter au passage, ce qui offre quelques moments troublants. ***1/2

samedi 11 juillet 2015

Film du jour: Fiddler on the Roof

Adapter une comédie musicale culte est toujours un défi de taille et le cinéaste Norman Jewison ne déçoit pas avec Fiddler on the Roof. À prendre avec un grain de sel tant les morales sont d'une autre époque, ce joyeux récit sur un pauvre père de famille juif qui tente de marier ses filles enchante par son humour, ses mélodies et son ton où l'espoir a le dernier mot. Un grand et long plaisir à partager en famille. ****

vendredi 10 juillet 2015

Sorties au cinéma : The Little Death, Amy, Big Game, Self/Less, The Gallows, Ego Trip

C'est le temps de souffler un peu avant Fantasia et la sortie de Ant-Man (que j'ai déjà vu mais dont je ne peux parler à cause de l'embargo) qui risque d'embrasser le box-office la semaine prochaine.

Présenté sur un seul écran, The Little Death de Josh Lawson est pourtant un petit film bien sympathique sur une faune de gens qui ont des préférences sexuelles étranges. Débutant en force avant de stagner à mi-chemin, l'ensemble se termine en beauté avec une finale jouissive à souhait. Pour les amateurs de Todd Solondz, mais en version soft. ***

Documentaire très attendu, Amy qui porte sur la chanteuse Amy Winehouse finit par émouvoir et il intéressera même le spectateur qui est insensible à sa musique. Reste que cet effort d'Asif Kapadia se veut particulièrement manipulateur et conventionnel. ***

Hommage aux films d'action ridicules des années 80 et au cinéma de Steven Spielberg (E.T.!), Big Game de Jalmari Helander est une série B qui s'assume où un ado de 13 ans fait équipe avec le président des États-Unis pour lutter contre de méchants terroristes. Samuel L. Jackson est truculent dans le rôle de l'homme le plus puissant de la planète, mais l'essai ne remplit pas toutes ses promesses et il s'avère assez quelconque. **1/2

Ambitieuse oeuvre de science-fiction qui devient de plus en plus banale, Self/Less de Tarsem Singh qui permet à un riche homme mourant de transposer son esprit dans un corps plus jeune fuit tous ses thèmes importants pour privilégier l'action générique. Mieux vaut alors revoir le sublime Seconds pour une énième fois. **1/2

Encore une autre production horrifique où les protagonistes filment ce qui se passe? Eh oui! The Gallows de Travis Cluff et Chris Lofting ne propose absolument rien de nouveau en donnant les lettres de noblesses à un fantôme qui pend des gens. L'ensemble est prévisible et dénué de frissons malgré un ou deux moments plus supportables. **

Ego Trip de Benoit Pelletier est un des pires films du cinéma québécois, à égalité avec Hot Dog et Les dangereux (et pas très loin de Angelo, Frédo et Roméo). Saboter un sujet aussi prometteur - un homme cynique tente de se refaire une réputation en allant à Haïti - est déjà un crime, mais le rendre sexiste, moralisateur et indigeste en est un autre. Tous les rôles sont stéréotypés, la réalisation n'a rien de cinématographique et tourner les scènes d'Haïti en République Dominicaine est un véritable sacrilège. Et dire que notre argent est allé là-dedans... 1/2

Film du jour: Black Sun

Sorte de suite à son magistral The Warped Ones, Black Sun de Koreyoshi Kurahara replonge son héros tourmenté et amateur de jazz entre les mains d'un homme recherché par les autorités qui est armé d'une immense mitraillette. Récit absurde et inquiétant qui traite des relations de dominants et de dominés entre le Japon, les États-Unis et ses esclaves, l'effort passionne autant qu'il irrite, allant dans toutes les directions tout en offrant à l'occasion de superbes moments de cinéma. Unique en son genre. ***1/2

jeudi 9 juillet 2015

Entrevue avec Jean-Claude Labrecque pour Sur les traces de Maria Chapdelaine

Pour le documentaire Sur les traces de Maria Chapdelaine qui revient sur le tournage de Julien Duvivier - avec Jean Gabin! - au Québec au milieu des années 30, je me suis entretenu avec son réalisateur Jean-Claude Labrecque. En fait, je suis même allé chez ce cinéaste, un des plus vénérables et importants du cinéma québécois.

Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro

Film du jour: The Dead

Ultime film du grand John Huston qu'il a réalisé alors qu'il était malade, The Dead est une transposition libre d'une courte nouvelle de James Joyce sur une femme qui se rappelle un amour d'enfance. Débutant comme une valse où viennent se mélanger les personnages, les classes sociales et les discours politiques, le long métrage fait finalement vide de tout, laissant les deux protagonistes dans un univers nu avec leurs souvenirs et leurs réminiscences. Le résultat est aussi beau que bouleversant. ****

mercredi 8 juillet 2015

Film du jour: Hungry Hearts

Attention: Hungry Hearts de Saverio Costanzo est peut-être le film d'horreur le plus efficace des dernières années. Tout débute pourtant tendrement dans la romance, alors qu'un couple se rencontre lors d'une situation incroyable (la scène d'ouverture, un très long plan fixe, vaut à elle-seule le prix d'entrée). Mais dès la naissance d'un bébé, leur relation s'écroule. Très inventif dans sa forme, interprété avec verve par Adam Driver et Alba Rohrwacher, le long métrage brillant, excessif et irritant tout à la fois éreinte physiquement et psychologiquement, ne laissant personne indifférent. Et c'est tant mieux. Pour les amateurs du vieux Polanski... et plus, si affinités. Au Centre Phi. ***1/2

mardi 7 juillet 2015

Nouveautés en DVD/Blu-ray : ’71, Slow West, Danny Collins, Woman in Gold, Human Capital, Le promeneur d’oiseau, October Gale, Survivor, Playing House: Saison 1, Monster High : Scaris/City of Frights

Beau temps, mauvais temps, les nouveautés en Blu-ray et DVD ne prennent jamais de congé et on en retrouve encore plusieurs cette semaine.


La sortie la plus intéressante se nomme '71 de Yann Demange, un suspense haletant sur un jeune soldat perdu qui se fait poursuivre par une troupe de l'IRA. Du cinéma explosif de qualité supérieure. ***1/2

Très joli western, Slow West de John Maclean ravira les amateurs du genre tout en y apportant des ingrédients très contemporains. ***1/2

Danny Collins de Dan Fogelman n'est peut-être pas un grand film, mais Al Pacino y trouve un de ses meilleurs rôles depuis longtemps. Et la musique restera en tête longtemps. ***

Qui a pensé à Helen Mirren et Ryan Reynols comme duo? Cela donne Woman in Gold de Simon Curtis, un long métrage satisfaisant sous fond de trésors et de Seconde Guerre mondiale. ***

Les classes sociales en prennent pour leur rhume dans Human Capital de Paolo Virzi, un récit choral grotesque et pas très subtil qui donne pourtant quelques frissons dans le dos. **1/2

Les clichés et le sentimentalisme ressortent de partout en regardant Le promeneur d'oiseau de Philippe Muyl, qui intéressera peut-être une jeune clientèle avec sa photographie exotique. **1/2

Les images sont également le point fort d'October Gale de Ruba Nadda, un récit pas toujours crédible sur une femme qui prend soin d'un homme blessé qui débarque à l'improviste chez elle. **1/2

Il y a beaucoup d'action dans le Survivor de James McTeigue. Mais rien qui élève ce suspense d'espionnage hors de la moyenne, si ce n'est Pierce Brosnan en méchant. **1/2

Plus rigolo est la première saison de Playing House et les gamines raffoleront certainement de Monster High: Scaris/City of Frights.

Film du jour : Le grand blond avec une chaussure noire

C'est l'été, il fait beau, chaud et on veut relaxer avec une excellente comédie estivale. C'est le moment idéal de se retaper pour la énième fois Le grand blond avec une chaussure noire d'Yves Robert, ce film culte où tout le monde croit que Pierre Richard est un espion alors qu'il n'est qu'un simple violoniste. Le long métrage, toujours aussi drôle et efficace, est parsemé de moments hilarants et d'autres tout simplement inoubliables. Un grand délire qui fait toujours du bien. ****

lundi 6 juillet 2015

La plus belle trilogie du 7e art présentée à Montréal

Quelle est la plus belle trilogie du septième art? Non, ce n'est pas The Godfather (le 3e épisode est terriblement ordinaire).Son auteur est Dreyer? Bergman? Fassbinder? Rossellini? Kieslowski?

Et pourquoi pas Satyajit Ray? Avec The Apu Trilogy, il a révolutionné son art, ramenant l'humanité et l'émotion au centre de toutes les préoccupations.

Pour souligner les restauration de ce chef-d'oeuvre en 4K, le Centre Phi revisite ce classique en présentant Pather Panchali (le 7 juillet), Aparajito (9 juillet) et Apur Sansar (13). Trois rendez-vous à ne pas manquer, seulement pour se rappeler que le cinéma peut être, en l'espace de quelques heures, le plus grand art sur terre. *****

Film du jour: Today

Sélection de l'Iran à la dernière cérémonie des Oscars, Today de Reza Mirkarimi est un petit film simple mais ô combien émouvant sur un chauffeur de taxi taciturne qui conduit une jeune femme enceinte et en mauvais état à l'hôpital. L'empathie et l'humanité passent par les silences, les regards et si l'effort se termine mollement dans le conte, tout ce qui précède captive aisément. Au Centre Phi. ***1/2

dimanche 5 juillet 2015

Film du jour: House of Wax (1953)

Oublions tout de suite l'horrible reprise du 21e siècle pour mieux apprécier la version de 1953 de House of Wax (qui est elle-même un remake d'un film des années 30...). Dans ce film morbide d'André de Toth, un artiste sculpteur tente de se venger des gens qui ont brûlé ses créations. Plus haletant que véritablement horrifiant, mis en scène avec soin bien que la mode du temps - le film était en 3D - se fasse ressentir, ce conte gothique vaut surtout pour la performance truculente de Vincent Price, qui campe un méchant qui ne s'y prend pas toujours bien pour se faire justice. ***

samedi 4 juillet 2015

Sorties au cinéma : Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l’existence, Le bruit des arbres, Infinitely Polar Bear, Dope, Elle l’adore

Avec les gros canons américains (Terminator 5 et Magic Mike XXL) qui ont pris l'affiche en milieu de semaine, les titres réguliers ont enfin la chance de se faire valoir un peu. Et dans ces quelques sorties, une superbe fresque sort du lot.

C'est avec humour noir, empathie et un sens de la mise en scène incroyable que Roy Andersson continue de disséquer l'humanité avec son bien nommé Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l'existence. Un grand opus à ne manquer sous aucun prétexte. ****

Présenté ce lundi à Karlovy Vary, Le bruit des arbres est ce très beau film de François Péloquin sur un adolescent turbulent de la région qui ignore de quoi sera fait son avenir. Porté par un engagement sans concession, un jeu senti d'Antoine L'Écuyer et de Roy Dupuis et une réalisation maîtrisée, il s'agit là d'une découverte qui vaut son pesant d'or. ***1/2

Récit autobiographique sur son père maniaco-dépressif, Infinitely Polar Bear de Maya Forbes est un premier film sincère, appuyé mais très bien défendu par des comédiens épatants, dont le toujours formidable Mark Ruffalo. ***

Remarqué à Sundance et à Cannes, Dope de Rick Famuyiwa est une comédie très légère sur un étudiant qui tente de se sortir d'un mauvais pas s'il veut être admis à l'université. Avec ses clins d'oeil aux années 90 et sa bonne humeur communicative, cet effort s'avère sympathique, faute de mieux. ***

Même si les acteurs sont étincelants, un long métrage peut mordre la poussière. C'est ce qui arrive à Elle l'adore de Jeanne Herry, une comédie policière mal assumée et complètement invraisemblable où une fan vient à la rescousse de son idole. C'est souvent malhabile et pas très bien réalisé malgré les performances justes de Sandrine Kiberlain et de Laurent Lafitte. **

Film du jour: World on a Wire

Même en s'attaquant à la science-fiction, Rainer Werner Fassbinder n'abandonne pas son style qui lui est propre et qui résulte en une multitude de miroirs, de relations tordues entre individus et d'hommages au cinéma de Douglas Sirk. Rappelant la paranoïa de Philip K. Dick et le film noir américain, World on a Wire est un fascinant et verbeux délire de 3h30 minutes sur un monde réel qui ne l'est peut-être pas, un homme qui ne s'est peut-être pas suicidée et une technologie qui prend de plus en plus de place. De quoi vouloir s'y perdre le reste de la fin de semaine. ****

vendredi 3 juillet 2015

Entrevue avec Laurent Lafitte pour Elle l'adore

Dans Elle l'adore, Laurent Lafitte incarne un chanteur populaire qui demande à sa plus grande fan - interprétée par Sandrine Kiberlain - de l'aider à le sortir d'un très mauvais pas.

J'ai rencontré l'omniprésent acteur français lors de son passage à Montréal en novembre dernier dans le cadre du Festival Cinemania. Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Terminator 3: Rise of the Machines

Pour les puristes, Terminator 3: Rise of the Machines de Jonathan Mostow est l'épisode de trop, celui qui a bousillé la série. S'il n'y a rien de nouveau sous le soleil (autrement que le méchant est une fille), il est facile de prendre le tout comme une immense farce. Une grosse comédie qui fait rire aux larmes tant elle est douteuse et dont le titre prend tout son sens dans les derniers cinq minutes. **1/2

jeudi 2 juillet 2015

Film du jour: Terminator 2: Judgment Day

Facilement l'épisode le plus populaire de la série, Terminator 2: Judgment Day de James Cameron a révolutionné le monde des effets spéciaux. C'est d'ailleurs tout ce qu'on retient de ce film qui reprend ce qui a fait le succès de son prédécesseur pour rappeler que les suites sont généralement plus grosses et spectaculaires. L'histoire en souffre et le bonheur n'est plus le même. Cela dit, Arnold a suffisamment de charisme pour qu'on oublie ces quelques défauts. ***

mercredi 1 juillet 2015

Critique de Terminator Genysis

C'est aujourd'hui que prend l'affiche le très attendu Terminator: Genisys où Arnold Schwarzenegger retrouve ENFIN le personnage le plus emblématique de sa carrière

Est-ce que ce reboot - plus que remake - vaut le détour? Je vous en laisse juger avec ma critique qui se trouve sur le site de Cinoche.com.

Film du jour: Terminator

Pour la sortie de Genisys, je me permets un retour sur le cycle Terminator, en omettant volontairement le trop mauvais Salvation. En 1984, James Cameron créait le meilleur volet de la série en donnant une jouissive touche de série B au classique La Jetée où un homme du futur est renvoyé dans le passé pour sauver la planète. Avec sa superbe trame sonore, ses péripéties gonflées à l'hélium et ses incroyables morceaux de bravoure, il y a tout du récit pour marquer son époque. Oui, les effets spéciaux ont vieilli - tout comme les coupes de cheveux et les styles vestimentaires -, mais quel divertissement! ***1/2