mardi 30 juin 2015

Nouveautés en DVD/Blu-ray : While We’re Young, Kumiko the Treasure Hunter, Human Capital, Still, Get Hard, The Gunman, Last Knights

Pour terminer le mois en beauté, voici les dernières sorties DVD et Blu-ray de juin. S'il n'y a rien de génial au menu, quelques titres méritent le détour.

C'est le cas de While We're Young de Noah Baumbach, une comédie touchante sur un couple qui refuse de vieillir. C'est drôle, spirituel, parfois facile et superficiel mais cela fait un bien fou. ***1/2
Ma critique complète

Plus posé et absurde à la fois est Kumiko the Treasure Hunter de David Zellner, une fable sur une Japonaise qui décide de se rendre aux États-Unis pour retrouver le trésor enterré dans Fargo! Sans totalement remplir ses promesses, le long métrage déroute allègrement. ***

Étude de classes sociales construire à la manière d'un Rashomon qui aurait dû être majeure mais qui ne l'est pas, Human Capital de Paolo Virzi demeure tout de même un projet intriguant. **1/2

La difficulté de se remettre du deuil d'un enfant a offert plusieurs très bons films au cinéma. Sans en être un, Still de Simon Blake pique la curiosité par son atmosphère et le jeu dévoué de ses interprètes. **1/2

Comédie politiquement incorrecte qui flirte avec le racisme, Get Hard d'Ethan Cohen arrive malgré tout à faire sourire. Il faut avouer que le duo formé de Kevin Hart et Will Ferrell fonctionne à plein régime. **1/2

Sorte de Taken avec un Sean Penn dans le rôle titre qui passe son temps à se regarder les muscles, The Gunman de Pierre Morel se prend terriblement au sérieux. Grave problème pour une série B interchangeable et vite oubliée. **

Sorte de 47 Ronin revu et remis au goût du jour, Last Knights de Kazuaki Kiriya est un long somnifère où des comédiens connus se perdent en réfléchissant sur la nécessité de protéger son maître. **

Film du jour: Five Easy Pieces

Au rayon des meilleurs films des années 70, on oublie trop souvent Five Easy Pieces, cette immense fresque de Bob Rafelson sur le sentiment d'avoir raté son existence, coincé dans une société qui a absorbé tous nos rêves et notre potentiel. Mis en scène avec grand soin et bénéficiant de dialogues ravageurs, cette bombe à retardement peut compter sur une des meilleures prestations de Jack Nicholson pour exploser au visage du spectateur qui n'oubliera jamais cette aventure sous fond d'aliénation. ****1/2

lundi 29 juin 2015

Film du jour: The Oath

Deuxième volet d'une trilogie qui s'est terminée avec l'essentiel Citizenfour, The Oath de Laura Poitras est un récit fascinant sur la relation entre deux beaux-frères - un en prison et l'autre libre - qui ont eu un rôle actif dans les attentats du 11 septembre 2001. Privilégiant la caméra attentive et le récit intime de première source, le documentaire traite de nombreux thèmes sans s'égarer, s'avérant particulièrement complexe et nuacné. ****

dimanche 28 juin 2015

Film du jour: King Kong (1933)

Le King Kong de 1933 est peut-être bien la plus grande fresque fantastique de tous les temps. À partir d'une efficace intrigue de base où un cinéaste s'aventure dans une île perdue, les réalisateurs Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack pondent le parfait film d'action et d'aventures avec des comédiens dévoués, une mise en scène inventive et des effets spéciaux bien entendus datés mais qui font toujours aussi rires. Du grand art qui a rarement été égalé (et certainement pas par ses remakes). ****1/2

samedi 27 juin 2015

Film du jour: Le royaume des chats

Un des titres les moins essentiels du mythique Studio Ghibli, Le royaume des chats d'Hiroyuki Morita n'en demeure pas moins une animation très divertissante sur une adolescente qui se fait transformer... en chat! Porté par un surplus d'humour, d'action et d'aventures, ce conte magique un peu lisse enchante en un rien de temps. ***1/2

vendredi 26 juin 2015

Sorties au cinéma : The Overnight, The Wolfpack, Fidelio – L’odyssée d’Alice, The Great Museum, Max

En mettant de côté Ted 2 que je me promets de rattraper en Blu-ray, voici un compte-rendu de toutes les sorties cinématographiques de la semaine au Québec.

Délicieuse comédie sur deux couples de nouveaux amis qui apprennent à se découvrir, The Overnight de Patrick Brice fait beaucoup rire. Mais cet humour est sensible et intelligent, et il permet à sa superbe distribution (Adam Scott, Taylor Schilling, Jason Schwartzman, Judith Godrèche) de briller. ***1/2

Intéressant documentaire sur une famille bien spéciale où les enfants n'ont jamais eu le droit de sortir de chez eux, The Wolfpack de Crystal Moselle est un hymne au rêve américain qui peut se transformer en cauchemar, au cinéma, au nouveau départ et à la soif de connaissances. L'exercice aurait pu être plus profond, mais il s'avère assez pertinent. ***

Pour son premier long métrage Fidelio - L'odyssée d'Alice sur une femme qui travaille sur un cargo, Lucie Borleteau fait preuve d'un réel talent pour la mise en scène et elle est bien appuyée par la prestation fine d'Ariane Labed. Espérons toutefois que par la suite, son symbolisme sera moins omniprésent et son scénario, plus fin et détaillé. ***

On aurait aimé se perdre dans The Great Museum, ce documentaire de Johannes Holzhausen sur un des plus grands musées de la planète. Sauf que l'ensemble est si anecdotique et le traitement si didactique qu'on a parfois l'impression de regarder une infopub. **1/2

Max de Boaz Yakin ressuscite le film de chiens: celui qui est lourd, appuyé, moralisateur et pétri de bons sentiments. En fait, cela ressemble à un American Sniper canin avec un animal à quatre pattes qui revient traumatisé de l'Afghanistan. C'est prévisible, ennuyant et jamais vraiment enlevant. **

Film du jour: Love Streams

Love Streams est certainement le film le plus déroutant de la carrière du grand cinéaste John Cassavetes. Tout débute pourtant normalement pour lui: avec des problèmes familiaux d'un homme et d'une femme. Les performances de comédiens sont géniales (Gena Rowlands, comme toujours, est superbe), les dialogues abondants et la mise en scène d'une grande beauté et virtuosité. Mais ce réalisme éclate dans la seconde partie, plus rêvée, plus surréaliste, plus inspirée par le cinéma de Bunuel. Ce qui donne une introspection unique en son genre, un peu longuette mais toujours fascinante. ****

jeudi 25 juin 2015

Film du jour: Dreamcatcher

Docville présente ce soir à l'Excentris Dreamcatcher de Kim Longinotto, un bouleversant documentaire sur une ancienne prostituée qui fait l'impossible pour aider des jeunes femmes à se sortir de ce cercle d'enfer. Avec sa caméra attentive, son héroïne incandescente et son traitement qui évite d'être trop mélodramatique, le long métrage sensibilise et il fait instantanément réagir. Un raz-de-marrée d'émotions fortes qui ne peut que provoquer des changements à long terme. ***1/2

mercredi 24 juin 2015

Film du jour: Barbiers - Une histoire d'hommes

Pour la Saint-Jean, on revoit avec le même plaisir Barbiers - Une histoires d'hommes, ce très joli documentaire de Claude Demers. À la fois une ode à son père et un essai chaleureux sur un métier qui est en train de disparaître, cet effort va droit au coeur, remplissant de bonheur avec son humanité toujours bien placée. ***1/2

mardi 23 juin 2015

Nouveautés en DVD : Stop the Pounding Heart, Timbuktu, La passion d’Augustine, The Forger, After the Ball, Le scaphandrier, Curious George 3: Back to the Jungle, An American Girl : Grace Stirs Up Success

Ce n'est vraiment pas une grande semaine au niveau des sorties DVD et Blu-ray. Seulement deux titres méritent réellement le détour.

Très intéressant documentaire sur une jeune adolescente qui vient d'un milieu strict et qui découvre les premiers balbutiement de l'amour, Stop the Pounding Heart de Roberto Minervini réserve de nombreux moments qui laissent béat. Le rythme, bien lent, hypnotise en un rien de temps. ***1/2

Timbuktu d'Abderrahmane Sissako oblige plutôt le cinéphile à se tenir sur le bout de son siège, témoin impuissant d'injustices qui se déroulent au Mali. Fort, poétique et d'une résilience à toute épreuve, le long métrage captive aisément. ***1/2

On ne peut en dire autant de La passion d'Augustine de Léa Pool, immense succès en sol québécois. Cette histoire d'émancipation de deux femmes n'est pas sans intérêt, mais son traitement manque de finition et il s'avère par endroits un peu trop facile. **1/2

Il n'y a pas de secondes pour John Travolta et Christopher Plummer qui sabotent leur talent dans The Forger de Philip Martin, un drame pétri de clichés où trois générations d'une même famille apprennent à mieux se connaître. **

Pire encore est ce After the Ball de Sean Garrity, un Cendrillon revu et corrigé qui énerve au bout de 15 minutes. Mais que vient faire Marc-André Grondin dans tout ça? *1/2

Tout cela demeure pourtant bien potable devant Le scaphandrier d'Alain Vézina, une série B québécoise avec des morts-vivants où il n'y a ni rire ni frayeur. Un slasher movie stupide et insultant qui décevra tout le monde. * 

Les enfants pourront également se rabattre sur Curious George 3: Back to the Jungle ou An American Girl: Grace Stirs Up Success, sauf que dans les deux cas, le plaisir éprouvé sera de courte durée.

Film du jour: Slow West

Alors qu'il est annoncé pour sortir directement en DVD au Québec (une véritable honte), le Centre Phi saisit la balle au bond et présente aujourd'hui Slow West, le premier long métrage de John Maclean (qui s'est fait un nom en musique avec la défunte formation The Beta Band). Une excellente façon de découvrir ce très beau western et sa superbe photographie là où il faut: sur l'écran le plus grand possible. Sans renouveler le genre, ce récit sur un jeune homme qui franchit plein d'obstacles pour retrouver son amoureuse paye des hommages sentis aux classiques du passé, tout en développant un style qui lui est propre. L'humour noir n'est pas très éloigné de celui des frères Coen ou de Wes Anderson et la composition impeccable de tous les interprètes (dont Michael Fassbender en protecteur de service) confèrent au long métrage un statut particulier. ***1/2

lundi 22 juin 2015

Film du jour: She's Lost Control

Prometteur premier film sur une femme qui aide des hommes avec leur intimité sexuelle, She's Lost Control d'Anja Marquardt s'intéresse à un cas pathologique qui désire tout contrôler même si ce n'est pas nécessairement la meilleure personne pour le faire. Plus encore que pour son héroïne qui manque parfois de consistance, le long métrage est parsemé de très intéressants personnages secondaires et d'une mise en scène assez maîtrisée qui sait bien utiliser la routine grisâtre de son quotidien pour créer quelque chose d'harmonieux. L'ensemble peut paraître rigide (et il l'est), il se laisse néanmoins découvrir avec intérêt. Au Centre Phi. ***

dimanche 21 juin 2015

Film du jour:Les portes de la nuit

Pour la fête des Pères, on veut revoir Les portes de la nuit en famille. Pas que cette nouvelle collaboration entre le cinéaste Marcel Carné et le dialoguiste Jacques Prévert soit impeccable, loin de là. Cette histoire d'amour et de trahison à la fin de la Deuxième Guerre mondiale manque de nuances et de rebondissements pour convaincre totalement. Mais il y a cette ambiance unique, ces interprètes dévoués (dont Yves Montand dans son premier rôle au cinéma) et la chanson Les feuilles mortes qui hante encore et encore. De quoi compenser les nombreuses largesses du scénario. ***

samedi 20 juin 2015

Film du jour: My Country, My Country

Après l'excellent Citizenfour qui clôturait une trilogie sur l'Amérique post 11 septembre, il est tentant de revenir aux premiers tomes documentaires de Laura Poitras. Avec My Country, My Country qui a pris l'affiche en 2006, les enjeux sont la première élection libre en Irak quelques années après l’invasion américaine. Spécialisée dans ces moments qui marquent l'Histoire et ces rencontres avec des gens hors du commun, la cinéaste propose une haletante vue de l'intérieur avec ses personnages qui tentent de changer les choses dans des climats de violence et d'injustice. Le portrait, entier, sensible, ne manque pas de remuer. ***1/2

vendredi 19 juin 2015

Sorties au cinéma : Inside Out, Güeros, Eden, Me and Earl and the Dying Girl, L’affaire SK1, Testament of Youth, Antoine et Marie

Il n'y a pas que Jurassic World dans la vie. Tous les films qui prennent l'affiche cette semaine sont supérieurs et ils n'attendent que d'être découverts.

Meilleure animation de Pixar/Disney depuis Wall-e, Inside Out de Pete Docter est un véritable délice pour petits et grands. Impossible de résister à ce récit ingénieux où les émotions d'une adolescente doivent se côtoyer en moments de stress intense. C'est drôle, intelligent et extrêmement touchant. ****

Sans aucun doute le plus intéressant long métrage à décrire la grève étudiante québécoise même s'il provient du Mexique, Güeros d'Alonso Ruiz Palacios est un délire très Nouvelle Vague en noir et blanc sur des jeunes gens qui cherchent un ancien chanteur populaire. Un Searching for Sugar Man revisité qui passionne allègrement. ***1/2

Eden de Mia Hansen-Love a beau décrire le parcours d'un DJ dans le Paris des années 90 et 2000, il n'a rien du biopic typique. C'est davantage une réflexion sur le temps qui passe, les bonheurs et les occasions manquées. Du cinéma mélancolique à rapprocher de celui de Sofia Coppola. ***

Grand gagnant de la dernière édition de Sundance, Me and Earl and the Dying Girl d'Alfonso Gomez-Rejon sent un peu la formule, bien qu'il traite avec un délicat ton doux-amer des tourments de l'adolescence. À découvrir seulement pour tous ces hommages sentis au septième art. ***

Histoire vraie sur le procès médiatisé d'un potentiel violeur et tueur en série, L'affaire SK1 de Frédéric Tellier peut compter sur de très bons interprètes (Raphaël Personnaz, Nathalie Baye, Olivier Gourmet...) pour convaincre de son bien fondé. Si seulement sa mise en scène, de facture télévisuelle, avait été plus soignée... ***

Adaptation d'un populaire roman britannique, Testament of Youth de James Kent qui porte sur les aléas amoureux d'une jeune femme avant la Première Guerre mondiale sent également la production luxueuse de la BBC, avec une finale moralisatrice au possible. Reste une solide distribution et quelques images formidables aux métaphores puissantes. ***

Effort bien intentionné mais un peu trop maladroit et symbolique qui traite de sujets essentiels (dont la drogue du viol), Antoine et Marie prouve à nouveau le grand talent de directeur d'acteurs de Jimmy Larouche. Laissons-lui quelques films avant de le juger trop sévèrement... **1/2

Film du jour: I Hate But Love

C'est un bien drôle de film qu'offre Koreyoshi Kurahara avec I Hate But Love qui est à la fois une comédie romantique, un road-movie et une satire des médias et de la société du spectacle. Si aucun de ces éléments ne s'imbriquent parfaitement ensemble, le cinéaste vitamine cette histoire de duo célèbre qui s'adore et se déteste à la fois à l'aide d'une mise en scène vigoureuse et d'interprètes fantasques qui jouent parfaitement dans le ton. ***

jeudi 18 juin 2015

Film du jour: Wyrmwood

L'association entre Fantasia et l'Excentris se poursuit ce soir avec la présentation de Wyrmwood de Kiah Roache-Turner, un film de zombies qui se situe quelque part entre Dawn of the Dead, Bad Taste et Mad Max. Sans arriver à la cheville de ces modèles, le long métrage explosif ne manque surtout pas d'hémoglobine et cela prend seulement quelques minutes pour accepter son budget risible. Un peu plus de variété dans sa trame narrative n'aurait toutefois pas fait de tort et l'ensemble, beaucoup trop long et répétitif, finit par saouler avant la fin. Mais comme défouloir drôle et sanglant, c'est plutôt acceptable. **1/2

mercredi 17 juin 2015

Film du jour: Querelle

Ultime film de Fassbinder et certainement son plus fétichiste, Querelle est une adaptation d'un roman de Jean Genet sur un jeune marin qui multiplie les aventures sexuelles. Une fois passée ce scénario qui tourne volontairement en rond et ces interprètes qui semblent jouer dans la mélasse, on se fait happer par tous ces symboles sexuels et cette lumière joyeusement artificielle qui évoque le rêve, le fantasme et même le Satyricon de Fellini. Une curiosité à découvrir à ses risques et périls, et qui sait ce que cela aurait donné si le cinéaste avait pu compléter son montage. ***

mardi 16 juin 2015

Nouveautés en DVD/Blu-ray : Les nouveaux sauvages, Chorus, Welcome to Me, The Lazarus Effect, Beyond the Reach, Unfinished Bussiness

Pour se réconcilier du très soporifique dernier épisode de Jurassic Park, il y a de belles sorties en DVD et en Blu-ray cette semaine.

Impossible de résister aux Nouveaux sauvages de Damian Szifron, ce film à sketchs tout simplement jouissif et hilarant sur le désir de vengeance des pauvres gens. Libératoire à souhait. ***1/2

Plus sérieux est Chorus de François Delisle, un récit sur la nécessité de se sortir du deuil qui est incarné par d'excellents comédiens et une belle utilisation du noir et blanc. De quoi oublier les quelques désagréments qui parsèment le récit. ***1/2 

Drôle et superficiel à la fois, la satire de la télévision présentée dans Welcome to Me de Shira Piven n'est pas nouvelle, mais Kristen Wiig y brille plus que jamais. ***

Production horrifique sur une expérimentation qui tourne mal qui oscille constamment entre la prétention et la série B, The Lazarus Effect de David Gelb n'arrive jamais à convaincre ni d'un côté ni de l'autre. **1/2

Pour sa part, Beyond the Reach de Jean-Baptiste Léonetti n'hésite pas à verser dans la série B (ou Z) barbare, abrutissante et répétitive, où Michael Douglas s'amuse comme un fou en chasseur cinglé. **1/2

Suite au désastre de Unfinished Bussiness, cette "comédie" jamais drôle sur Vince Vaughn et ses collègues qui partent à l'étranger pour sauveur leur emploi, rien ne dit que Ken Scott travaillera encore aux États-Unis. Il méritait pourtant mieux que ça. Et nous aussi. *1/2

Film du jour: The Brother's Rico

Intéressant film noir qui manque un peu de souffle à cause de sa mise en scène télévisuelle et ses personnages bidimensionnels, The Brother's Rico de Phil Karlson avait pourtant tout pour marquer les esprits. Un amalgame réussi entre l'action et la réflexion, de solides comédiens et une intrigue captivante, où un homme tente de retrouver ses frères qui frayent avec le crime organisé. Le résultat n'est peut-être pas à la hauteur, mais il se laisse regarde sans trop d'effets secondaires. ***

lundi 15 juin 2015

Film du jour: Heaven Knows What

Présenté jusqu'au 20 juin au Centre Phi,  Heaven Knows What de Josh et Benny Safdie est une fiction extrêmement réaliste sur deux marginaux consommateurs de drogues qui errent dans les rues de New York. Si ce sujet a été largement traité par le passé dans des fresques impressionnantes (Requiem for a Dream, TrainspottingThe Panic in Needle Park qui a sûrement joué comme modèle influent), ce nouveau long métrage ne s'en laisse pas imposer, développant une mise en scène assez soignée où la musique électrocute tout sur son passage. De quoi mieux accepter la minceur du propos et l'interprétation qui surjoue par endroits. ***

dimanche 14 juin 2015

Film du jour: Au clair de la lune

Au Panthéon des meilleurs films québécois, on oublie trop souvent Au clair de la lune, le sublime long métrage d'André Forcier. Avec sa poésie plein la tête, ses merveilleuses idées et sa façon d'exploiter comme personne le huis-clos, l'ouvrage force l'admiration. Tout figure dans cette fable douce-amère: la vie, la création et l'univers des possibles. Une grande oeuvre de chez nous, révolutionnaire et accessible, que l'on peut revoir aujourd'hui à la Cinémathèque québécoise. Pour le DVD, on attend toujours... ****1/2

samedi 13 juin 2015

Film du jour: Barberousse

De tous les films d'Akira Kurosawa (et ils sont nombreux), Barberousse est un de ses plus denses et dramatiques. C'est que cette histoire de médecins parfois impuissants au 19e siècle bouleverse énormément par son traitement humaniste et sa rigoureuse construction dramatique. Même si le long métrage s'étend sur plus de trois heures, il n'y a aucun plan inutile. Dans le rôle principal, Toshiro Mifune livre peut-être sa plus forte prestation en carrière. Une pépite d'or à chérir et à redécouvrir. ****1/2

vendredi 12 juin 2015

Sorties au cinéma : Phoenix, Caprice, 52 Tuesdays, Papa ou maman, Jurassic World

Il y a une belle variété de films qui prennent l'affiche cette semaine, dont des drames, des comédies et même des dinosaures!

Après Barbara, le cinéaste Christian Petzold renoue avec son actrice fétiche Nina Hoss pour le encore plus abouti Phoenix, où il filme le retour à la réalité d'une femme défigurée dans l'Allemagne de l'après guerre. Le résultat, fort en gueule, malsain par moment, toujours politisé, captive amplement. On dirait parfois un Vertigo nazi qui aurait été réalisé par Fassbinder mais sans son cynisme habituel. ***1/2

Suite à un détour vers le mélodrame, Emmanuel Mouret revient à la comédie romantique qui a fait sa renommée. Sans se renouveler, Caprice est doté d'un charme si exquis et d'un humour spirituel si savoureux qu'on veut tout abandonner pour le suivre. ***1/2

Tourné sur une année, 52 Tuesdays de Sophie Hyde prend un sujet à la mode - le désir d'une mère d'être père - et offre un traitement naturaliste et sans psychologie inutile en suivant les répercussions de ce souhait sur leur fille adolescente. Et ça marche fort plus souvent qu'autrement. ***1/2

Dès son ouverture en faux plan séquence, Papa ou maman de Martin Bourboulon annonce ses couleurs: il s'agit d'une farce hystérique et attachante, moralisatrice mais pas désagréable sur des parents qui sont disposés à toutes les bassesses pour ne pas avoir la garde de leurs enfants. ***

Très attendu, Jurassic World de Colin Trevorrow en décevra plus d'un. Pas que cette aventure parsemée d'humour et d'action où tout est plus gros ne soit pas divertissante. C'est seulement qu'elle ne comporte aucun âme et que les personnages ne sont pas très intéressants. En gros, ce n'est qu'un remake machiste du premier mais en série B. **1/2

Film du jour: 22 Jump Street

Comme l'été tarde à s'installer et que la pluie vient continuellement brouiller les cartes, faisons notre danse du soleil avec 22 Jump Street de Phil Lord et Chris Miller. Encore plus tordant que son prédécesseur, cette folle comédie d'infiltration et d'amitié virile comporte son lot de scènes cultes, d'affrontements légendaires et un générique de fin qui ne s'oubliera pas de sitôt. Un énorme plaisir coupable que l'on peut revoir en boucle lorsque le sourire vient à manquer. ***1/2

jeudi 11 juin 2015

Film du jour: Wet Hot American Summer

En attendant son prequel que Netflix va bientôt présenter en série de huit épisodes, on laisse une chance à Wet Hot American Summer, cette satire extrêmement lourde, stupide et vulgaire que David Wain a réalisé en 2001. Après une introduction enjouée, le long métrage fonce directement dans un arbre et il n'arrive jamais réellement à faire rire. Une véritable honte, surtout avec une distribution en or qui comprend Bradley Cooper, Amy Poehler, Paul Rudd, Elizabeth Banks, Molly Shannon et autres Janeane Garofalo. **

mercredi 10 juin 2015

Film du jour: What Richard Did

Une erreur impardonnable peut-elle venir gâcher une existence jusque-là sans faute et plus que prometteuse? C'est ce que va découvrir le protagoniste du bouillant film What Richard Did de Leonard Abrahamson. Doté d'une réalisation de type naturaliste et d'un scénario puissant malgré une première demi-heure moins convaincante, le long métrage vaut le détour d'abord et avant tout pour la performance extrêmement touchante de Jack Reynor qui est parfait en jeune homme qui a tout l'avenir devant lui. ***1/2

mardi 9 juin 2015

Nouveautés en Dvd/Blu-ray : Red Army, Les loups, Kingsman, Tokyo Fiancée, Spring, Terre des ours, Astérix : Le domaine des dieux, Run All Night, Un prof pas comme les autres, Project Almanac, Parks and Recreations : Complete Series

Comme la pluie semble vouloir brouiller les plans cette semaine, on voudra se rabattre sur le cinéma maison.

Parmi les nouveautés, on ne veut surtout pas manquer Red Army de Gabe Polsky, ce superbe documentaire sur la prestigieuse équipe de hockey de l'Union Soviétique pendant la Guerre Froide. Drôle et si révélateur à la fois. ***1/2

Il y a également Les loups, ce très intéressant film de fiction de Sophie Deraspe sur une jeune femme en pleine crise identitaire et existentielle qui visite un patelin éloigné et y trouve une communauté tissée serrée. C'est visuellement impressionnant et il y a plein de thèmes pertinents. ***1/2

Plus violent et jouissif encore est Kingsman de Matthew Vaughn, un long métrage d'agents secrets bien spéciaux qui n'hésitent pas à faire couler le sang pour se faire entendre! ***1/2

On voudra visiter le Japon après avoir vu Tokyo Fiancée de Stefan Liberski, une comédie amoureuse légère et inconséquente qui se savoure avec un malin plaisir aux lèvres. ***

L'amour est également au rendez-vous dans Spring de Justin Benson et Aaron Moorhead, un film fantastique façon Richard Linklater qui sait être brutal, verbeux et poétique tout à la fois. ***

Documentaire comme il y en a tant d'autres, Terre des ours de Guillaume Vincent sort un peu du lot par la qualité magnifique de ses images. ***

Ce n'est pas le cas d'Astérix: Le domaine des dieux d'Alexandre Astier et Louis Clicy, un dessin animé laid, moribond et doublé n'importe comment qui sabote la plupart de nos souvenirs d'enfance. **1/2

Liam Neeson cherche encore à protéger sa famille dans la divertissant Run All Night de Jaume Collet-Serra où l'action prend toutefois le dessus sur les dilemmes moraux. **1/2
Ma critique du DVD

À la fois énervant et insupportable, Un prof pas comme les autres de Bora Dagtekin qui porte sur les aléas d'un pseudo enseignant amusera tout au plus les jeunes âgés entre huit et dix ans. **

Le voyage dans le temps est le sujet en mode depuis quelques années et il sent la formule dans Project Almanac de Dean Israelite qui n'offre absolument rien de nouveau sous le soleil. **

Pour passer à travers la semaine, il est également possible de revoir la série complète de Parks and Recreations. Des heures et des heures de plaisirs et de bonheurs!

Film du jour: The Pillow Book

Au sein des meilleurs cinéastes britanniques dès dernières décennies, le nom de Peter Greenaway ressort rarement, ce qui est une véritable honte. Pour s'en convaincre, on n'a qu'à revoir son magnifique The Pillow Book, cette fresque sensuelle et séduisante où une femme calligraphie des oeuvres sur le corps de ses amants. La mise en scène inventive rivalise avec le scénario profond et la jeu incandescent de ses interprètes, créant du coup un grand moment de cinéma. ****

lundi 8 juin 2015

Film du jour: Breathe In

Breathe In est porté par un des scénarios les plus éculés du cinéma: un professeur d'âge mûr se sent revivre au contact d'une jeune étudiante étrangère. Quelle chance que le cinéaste Drake Doremus (à qui l'on doit le superbe Like Crazy) y amène style et personnalité par sa mise en scène minutieuse, son utilisation appropriée des silences et sa direction impeccable des comédiens, où Guy Pearce et Felicity Jones forment un duo crédible et même émouvant. Une réflexion sur le temps qui passe qu'il ne faut surtout pas négliger. ***

dimanche 7 juin 2015

Film du jour: Bus Stop

Marilyn Monroe brille dans Bus Stop Joshua Logan, l'adaptation d'une pièce à succès sur un jeune cow-boy sans expérience de vie qui tente de convaincre une danseuse de cabaret de l'épouser. Malgré une prestation trop exubérante du personnage principal et une finale douteuse, l'actrice amène le juste équilibre d'humour et de chaleur qu'il faut pour élever ce petit film sans prétention. ***1/2 

samedi 6 juin 2015

Film du jour: The Warped Ones

The Warped Ones de Koreyoshi Kurahara est un peu l'équivalent japonais d'À bout de souffle et une des principales inspirations d'Orange mécanique. Un film totalement libre, malsain et décadent sur un jeune antihéros qui se permet tout. Tourné dans des décors extérieurs et bénéficiant d'une mise en scène inspirée ponctuée de jazz, le long métrage ne cesse d'impressionner. ****

vendredi 5 juin 2015

Sorties au cinéma : Souvenirs de Marnie, Nuits, Love & Mercy, Une nouvelle amie, Dark Star : HR Giger Welt, Aloft, Insidious 3

En délaissant les grosses productions (Spy, Entourage) et en se consacrant sur les petites sorties de la semaine au cinéma, on découvre souvent des films incroyables.

C'est le cas de Souvenirs de Marnie, ce très joli dessin animé d'Hiromasa Yonebayashi qui porte sur l'amitié entre deux jeunes filles. C'est doux, mélancolique et fort inspirant. ***1/2

Essai assez engageant sur le désir de la noirceur de quelques personnes, Nuits de Diane Poitras ensorcelle avec sa mise en scène trois soignée qui comprend une riche utilisation du son et des images. ***

Biographique classique mais pas tant que ça sur le chanteur des Beach Boys, Love and Mercy de Bill Pohland multiplie les idées brillantes (le casting, le montage) et les dialogues clichés et attendus. Du coup, c'est pas mal... mais cela aurait pu être bien mieux. ***

Bien que superficiel et pas totalement maîtrisé, François Ozon fait amplement sourire avec Une nouvelle amie, un récit habité sur un homme qui se déguise en femme. La distribution est exemplaire. ***

Pour tout savoir (ou presque) sur le créateur d'Alien, place au sensible et intéressant documentaire Dark Star: HR Giger Welt de Belinda Sallin. Dommage toutefois que l'ensemble soit si conventionnel. ***

Récit ambitieux qui cultive ses ellipses mélangeantes, Aloft de Claudia Llosa est un effort à moitié-réussi sur une femme qui est capable de guérir des maladies graves. Intriguant à défaut d'être marquant... **1/2

Alors que le premier était réussi, le second sentait la redite et il en va de même d'Insidious 3. Un autre antépisode qui ne sert absolument à rien. **

Film du jour: Nailed!

Monté sans l'apport de David O. Russell qui a renié le film par la suite, Nailed! est une lourde satire sur les combats d'une femme pour que l'État lui paye les frais d'hôpitaux afin d'enlever le clou qu'elle a dans la tête. Malgré une distribution impressionnante (Jessica Biel, Jake Gyllenhaal, James Marsden, Catherine Keener, James Brolin, Tracy Morgan...) et une bonne humeur communicative, le long métrage qui débute sur des chapeaux de roue finit par ennuyer et même irriter au bout d'une demi-heure. **

jeudi 4 juin 2015

Film du jour: La religieuse

Présenté au FFM en 2013 sans sortir dans les salles québécoises, La religieuse est la transposition cinématographique du célèbre roman de Diderot par le romancier et cinéaste Guillaume Nicloux. Cela donne une adaptation respectueuse mais pas trop sur une jeune femme qui est incapable de s’extirper des couvents où elle se trouve. Un brin trop répétitif et appuyé, le long métrage d'une modernité étonnante peut compter sur l'interprétation incendiaire de Pauline Étienne. *** 

mercredi 3 juin 2015

Film du jour: Giant

Giant de George Stevens a tout de la fresque hollywoodienne dans le sens le plus noble du terme: une histoire ample de plus de trois heures qui se déroule sur plusieurs générations, des paysages à faire rêver, des tragédies, de la romance, un regard aiguisé sur les États-Unis (et principalement le Texas) et des compositions fortes de Rock Hudson, Elizabeth Taylor et James Dean. Sans parler de classique ou de chef-d'oeuvre, on peut bien avancer le mot référence en la matière. ****

mardi 2 juin 2015

Nouveautés en DVD/Blu-ray : P’tit Quinquin, Focus, Jupiter Ascending, Elephant Song, The SpongeBob Movie – Sponge Out of the Water, McFarland

Les sorties DVD et Blu-ray ne prennent jamais de répits et même dans une semaine moins fournie comme celle-ci, on trouve toujours notre compte.

C'est le cas par exemple avec P'tit Quinquin, cette sublime série policière de la part de Bruno Dumont qui se regarde comme une satire extrêmement jouissive. C'est drôle, fin et caustique à souhait. ****

Beaucoup plus lisse et superficiel est Focus de Glenn Ficarra et John Requa, un film d'escrocs léger et suave à souhait qui permet de retrouver le Will Smith charismatique des beaux jours. ***

Dernier délire des Wachowskis, Jupiter Ascending est un opéra de l'espace kitsch et ridicule qui ne manque toutefois pas de belles idées. Un fouillis qui est pourtant loin d'être désagréable. **1/2

Xavier Dolan et Bruce Greenwood forment un duo de choc dans Elephant Song de Charles Binamé, un long métrage qui comporte toutefois trop de fils blancs pour convaincre totalement. **1/2

Ressemblant à un long sketch étiré, The SpongeBob Movie - Sponge Ouf of the Water de Paul Tibbitt a ses moments efficaces. À condition d'aimer le sucre qui va directement dans les veines. **1/2

Histoires vraie empreinte de mélos, de bons sentiments et de morales, McFarland de Niki Caro vaut surtout pour la performance sobre de Kevin Costner en entraîneur sévère et dévoué. **1/2

Film du jour: Dias de Gracia

Pratiquement inconnu de ce côté de la frontière, le très bon film mexicain Dias de Gracia (Days of Grace) d'Everardo Gout est une oeuvre chorale assez ingénieuse et efficace sous fond de violence et de trafic de narcotiques. Derrière son sujet connu se trouve un récit mené tambour battant dont la forme stylisée sert constamment le propos. ***1/2

lundi 1 juin 2015

Film du jour: Trafic

Il n'y a personne qui fait des films comme Jacques Tati. Même si Trafic n'est pas sa plus grande fresque, cette satire du culte de l'automobile fait instantanément réagir avec ses nombreux gags insoupçonnés qui se révèlent de plus en plus nombreux au fil des visionnements. Un plaisir instantané pour commencer le mois en grand. ****