jeudi 31 juillet 2014

Entrevue Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu?

Immense succès populaire en France, Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu? de Philippe de Chauveron débarque demain au Québec. Le film, qui traite de mariages interraciaux dans une famille conservatrice, met en vedette Christian Clavier.

J'ai pu m'entretenir avec le cinéaste lors de son passage à Montréal en mai dernier. Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: The Fake (Fantasia)

Réalisateur de la troublante et brillante animation The King of Pigs, Yeon Sang-ho est de retour avec The Fake, un nouveau récit sans pitié qui porte cette fois sur la corruption et la religion dans une Corée où l'espoir semble s'être complètement volatilisée. Brutal, violent et noyé dans l'humour noir, l'effort prend son temps avec de séduire (tous les personnages sont détestables), avant de heurter les esprits et les consciences de façon durable. Le dessin très réaliste manque encore un peu de finition et de fluidité, mais quelle claque au visage! Aujourd'hui à Fantasia. ***1/2 

mercredi 30 juillet 2014

Film du jour: Cold Eyes (Fantasia)

Vu il y a quelques jours à Fantasia, Cold Eyes de Kim Byung-seo et Cho Ui-seok est un remake coréen d'un succès hongkongais. Suspense parsemé d'action sur des policiers spéciaux qui tentent d'arrêter des cambrioleurs, ce film à la Johnnie To ne verse pas dans l'originalité, mais il sait comment tenir en haleine avec ses très belles scènes d'action. Le divertissement est assuré et on ne se surprendra pas à voir une reprise américaine voir le jour dans un avenir proche. ***

mardi 29 juillet 2014

Nouveautés en DVD: Under the Skin, Noah, The Zero Theorem, Antboy, Le week-end, Cuban Fury, En solitaire, The Other Women, Trailer Park Boys – Don’t Legalize It

Deux grands films "que l'on aime ou l'on déteste" prennent l'affiche cette semaine en DVD et en Blu-ray.

Aventure extraterrestre vue de l’intérieure, Under the Skin de Jonathan Glazer est un opus iconoclaste qui utilise l'image et le son pour complètement bouleverser l'expérience cinématographique du cinéphile. Scarlett Johansson y trouve d'ailleurs son meilleur rôle en carrière. Un des musts de 2014. ****

Vilipendé à sa sortie, Noah de Darrren Aronofsky n'en demeure pas moins une superproduction spectaculaire, intelligente et sensible qui dépoussière l'art de raconter des histoires. Les amateurs de Spielberg seront comblés. ****

Sorti directement pour le cinéma maison sans avoir transité dans les salles de cinéma, The Zero Theorem est le dernier délire de Terry Gilliam qui suit un homme aliéné dans un proche futur. Moins essentiel mais plus sarcastique que Brazil et 12 Monkeys, l'effort finit par séduire avec ses nombreuses idées intéressantes. ***

Reprenant le canevas de Spider-Man pour l'adapter à un très jeune public, Antboy d'Ask Hasselbalck est suffisamment dynamique et enjoué pour séduire les enfants. Il n'y a toutefois rien d'original au menu et les effets spéciaux ne sont pas particulièrement convaincants. **1/2

Un vieux couple tente de faire revivre la flamme lors d'une fin de semaine à Paris dans Le week-end de Roger Mitchell. Malgré le talent de ses interprètes et les hommages à Godard, l'ensemble manque un peu de charme et les personnages s'avèrent royalement antipathiques. **1/2

La danse peut donner autre chose que des Step Up et Street Dance. Cuban Fury de James Griffiths avait d'ailleurs tout pour faire rire la galerie avec son humour et sa distribution. Dommage que le traitement est si classique et conventionnel. **1/2

Film "populaire" qui ne prend aucun risque, En solitaire de Christophe Offenstein suit une course de voiliers à travers le monde. François Cluzet y est comme toujours très bon, sauf que devant le manque d'audace de l'ensemble, il y a de quoi décrocher. **1/2

Ah, le désarroi féminin, avec tout ce que cela implique de clichés, de stéréotypes, de gags ratés, de personnages désagréables et d'interprétations outrancières. C'est ce que réserve The Other Women de Nick Cassavetes qui fait très rarement rire. **

Mais il y a pire dans la vie. Comme Trailer Park Boys - Don't Legalize It de John Paul Tremblay qui reprend la même sauce usée en tentant de la faire avaler encore plus loin dans la bouche du spectateur. Ce dernier, devant tant de mauvais goût et de gags ratés, n'a qu'un seul goût: passer son chemin et maudire à jamais cette série. *

Film du jour: The Snow White Murder Case (Fantasia)

Yoshiro Nakamura est un des réalisateurs les plus insaisissables. De récits ludiques (Fish Story) et enchantés (Golden Slumber), le voici mordre avec The Snow White Murder Case dans le suspense et le drame avec une bonne dose d'ironie, de critique sociale (sur l'information spectacle et immédiate), de romance et même d'humour. Ce Rashomon à l'ère de l'informatique ne s'intéresse pas tant à son sujet de base - un meurtre horrible et une succession de témoins - mais à tout ce qui découle des rumeurs qui peuvent empoisonner l'existence. Le récit, sans être flamboyant, réserve de bons moments et s'il n'y a rien de marquant, on ne peut accuser en aucun cas la mise en scène ou l'interprétation. Aujourd'hui à Fantasia. ***

lundi 28 juillet 2014

Film du jour: Hana-Dama: The Origins

Proche cousin du démentiel Puzzle (l'humiliation scolaire et la vengeance qui s'en résulte), Hana-Dama: The Origins d'Isayasu Sato est un objet bizarre à la fois très dramatique et très absurde, où la première partie plutôt inégale (la réalisation semble chancelante et l'interprétation, pas toujours bien dirigée) laisse apparaître une seconde section assez hallucinante qui repousse avec délectation les limites du genre. Jusqu'à cette finale tout simplement dantesque qui sera impossible à oublier. Du coup, on en ressort un brin exaspéré mais complètement transformé. ***

dimanche 27 juillet 2014

Film du jour: Hal (Fantasia)

Mignonne animation qui est présentée aujourd'hui à Fantasia, Hal de Ryotaro Makihara est l'histoire simple et touchante d'un robot qui prend la forme de l'ami de coeur récemment décédé d'une jeune femme inconsolable. Malgré une durée très courte (à peine 60 minutes), cette oeuvre aborde des questions humaines nécessaires, se finissant même avec une surprise qui remet complètement en question ce qui s'est passé précédemment. Et la qualité de l'animation est, bien entendu, à la hauteur. ***1/2

samedi 26 juillet 2014

Nouveautés au cinéma: Boyhood, La gang des hors-la-loi, Sous le figuier, Le volcan

Alors que Fantasia atteint finalement son rythme de croisière et laisse encore entrevoir de très bons films, les sorties régulières au cinéma ne s'en laissent pas imposer avec la présentation d'une oeuvre qui vaut réellement le détour.

Il s'agit de Boyhood de Richard Linklater, cet opus tourné pendant 12 années où l'on voit un enfant passer à l'âge adulte. Aéré, attentif au détail et se concentrant sur la vie de tous les jours, l'ensemble enchante au plus haut point malgré sa trop longue durée. On sent un cinéaste en pleine possession de ses moyens qui réfléchit sur l'enfance, les choix de tous les jours et le passage du temps. Très fort. ****

Nouvel épisode de la série des Contes pour tous, La gang des hors-la-loi de Jean Beaudry est un long métrage gentil mais un peu niais et éprouvé sur un jeune amateur de baseball qui arrivera à ressouder le cocon familial et à se rapprocher de son grand-père alcoolique. Bien joué et réalisé avec un budget modeste, l'ensemble demeure cependant moraliseur (les séances de rap!) et très/trop prévisible. **1/2

Comédie dramatique sur la rencontre de trois âmes en difficulté qui se recueillent autour d'une femme âgée malade, Sous le figuier d'Anne-Marie Étienne énerve dans sa première partie avec ses personnages détestables et bidimensionnels et sa mise en scène repoussante. Le tout se calme par la suite et les comédiens talentueux font presque oublier le ton prêchi-prêcha. **1/2

Ces dernières années, la présence de Dany Boon dans une production n'est pas un bon signe. Malgré son talent indéniable, l'acteur en fait beaucoup trop, tapant rapidement sur les nerfs. C'est le cas du Volcan d'Alexandre Coffre où il se livre un duel sans merci avec son ex pour arriver à temps au mariage de sa fille. L'humour, très inégal, s'avère pauvre en idées nouvelles et si le duo n'est pas complètement horripilant, il n'y a rien là de bien recommandable. **

Film du jour: Puzzle (Fantasia)

L'intimidation scolaire et la vengeance sont les thèmes de nombreux films cette année à Fantasia. Le plus jouissif du lot est certainement Puzzle d'Eisuke Naito, une sorte de Saw réalisé par Sion Sono où un sadique s'amuse à semer la zizanie dans son école et son village. Gore à souhait, tordant et franchement immoral, ce long métrage qui fait mal possède des séquences d'une rare intensité sans s'avérer pour autant une simple farce vide et provocatrice. À essayer si vous en avez le courage. ***1/2

vendredi 25 juillet 2014

Entrevue La gang des hors-la-loi

Pour la sortie de La gang des hors-la-loi, le 24e films des Contes pour tous, j'ai pu m'entretenir avec le producteur Rock Demers qui est l'homme derrière cette mythique série qui a fait rêver tant de jeunes.

Mon entretien se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Sweet Poolside (Fantasia)

Film assez original sur la jeunesse et les premiers amours, Sweet Poolside de Daigo Matsui met en scène un adolescent qui a hâte d'avoir du poil et une camarade de natation qui elle, en a trop. À partir de cette prémisse farfelue, le cinéaste dresse un beau portrait de cet âge ingrat qui ne manque pas de romantisme, de sensibilité et même d'érotisme (les séances de rasage). Le symbolisme vient cependant alourdir le tout et l'ensemble tend à se perdre un peu dans ses longueurs et ses répétitions. À Fantasia aujourd'hui. ***

jeudi 24 juillet 2014

Le volcan: au diable les vacances!

Pour la sortie du film français Le volcan, qui plonge Dany Boon dans une course contre la montre face à son ex afin d'arriver à temps au mariage de sa fille, j'ai contacté un petit palmarès de longs métrages à voir afin de ne pas bousiller ses vacances.

Mon texte se trouve sur le site électronique de Cineplex.

Film du jour: The Infinite Man (Fantasia)

Diffusé hier et représenté demain à Fantasia, The Infinite Man de Hugh Sullivan propose un drôle de voyage dans le temps: afin de reconquérir son amoureuse, un homme revit constamment la même journée, créant au passage des doubles qui eux aussi, cherchent à retourner dans le temps! Cet objet ludique, absurde et romantique ne manque pas de symboles et de situations cocasses pour mettre de bonne humeur. Le concept s'épuise rapidement et l'ensemble n'est pas très profond, mais il n'a aucun problème à divertir. ***

mercredi 23 juillet 2014

Film du jour: Han Gong-ju (Fantasia)

Présenté ce jeudi à Fantasia, Han Gong-ju est un superbe premier film de la part de Lee Su-jin, qui suit une mystérieuse adolescente qui cherche à fuir son passé. Très maîtrisé autant dans l'écriture que la mise en scène, le récit pique rapidement la curiosité, pour ensuite ensevelir le spectateur sous les larmes et les frissons. Le rythme lent est au service de l'émotions et l'héroïne fait montre d'un réel talent pour le jeu. De quoi en ressortir bouleversé et marqué pendant longtemps, comme c'était le cas du Poetry de Lee Chang-dong (qui demeure le principal point de comparaison, plus que le cinéma de Kim Ki-duk ou de Bong Joon-ho).. ****

mardi 22 juillet 2014

Nouveautés en DVD : Blue Ruin, Triptyque, Bad Words, Transcendence, Dom Hemingway, La marche, Heaven is for Real, Single Moms Club

Face à l'absence du gros film hollywoodien qui fait une bouchée de ses adversaires, plusieurs titres intéressants se dégagent cette semaine au sein des traditionnelles sorties en dvd et en blu-ray.

Celui à manquer est certainement Blue Ruin de Jeremy Saulnier, cette histoire de vengeance pas comme les autres qui glace le sang avec son ambiance incroyable. On embarque, on sursaute, on a peur, on rit et on finit comblé malgré les quelques invraisemblances du scénario. ***1/2
Ma critique complète

Cela fait longtemps que Robert Lepage n'avait pas flirté avec le cinéma. Il y retourne en compagnie de Pedro Pirès avec Triptyque, un film choral esthétiquement très au point mais un peu froid et ampoulé qui porte sur la renaissance des êtres. Cela demeure tout de même une curiosité. ***

Personne n'aurait misé sur Bad Words, la première réalisation de Jason Bateman où il incarne un adulte qui s'amuse à des jeux d'épellation pour enfants. Malgré une mise en scène fade et quelques détours convenus, l'ensemble ne manque pas de verve, d'humour noir et de répliques sarcastiques. ***

Avec ses thèmes riches sur l'intelligence artificielle, la beauté de sa photographie et la renommée de ses interprètes, il est un peu triste que Transcendence de Wally Pfister emprunte des chemins aussi convenus, manquant totalement de rythme et d'impact. **1/2

Un acteur ne fait pas un film. Sinon Dom Hemingway de Richard Shepard serait excellent, à l'image de Jude Law. Sauf que l'intrigue est si banale (un voleur retombe dans ses vices en voulant "changer"), la réalisation si soporifique qu'il n'est pas surprenant d'être ennuyé avant la fin. **1/2

Le cas est le même pour les histoires vraies. Celle de La marche de Nabil Ben Yadir - des gens d'origines diverses marchent pour transcender le racisme - est édifiante est importante. Le résultat cinématographique est cependant très moyen, emprisonné dans ses clichés et ses bons sentiments. **1/2

Les productions religieuses sont plus populaires que jamais aux États-Unis. Heaven is for Real de Randall Wallace qui porte sur les visions d'un garçon a d'ailleurs rencontré un bon succès chez nos voisins du sud. Pourtant, il ne s'agit que d'un effort frêle et moralisateur où le sirop collant finit par tout noyer. **

Il a encore plus mauvais goût dans Single Moms Club, le énième effort de Tyler Perry à voir le jour ces dernières années et qui parle d'entraide. Le ton est si grave, si dramatique, si consternant qu'on finit par rire du début à la fin de cette mauvaise farce qui tourne à vide. *1/2

Film du jour: The Raid 2

Délaissons Fantasia momentanément pour The Raid 2 de Gareth Evans qui est pour l'instant le meilleur film asiatique de l'année (Snowpiercer demeure une oeuvre américaine). Aussi spectaculaire que son prédécesseur mais cette fois avec un scénario complexe et haletant, ce long métrage chargé en adrénaline en met plein la vue. Du cinéma vivifiant, mis en scène avec virtuosité et qui possède une candeur épique éblouissante. ****
Ma critique complète

lundi 21 juillet 2014

Film du jour: Hwayi: A Monster Boy (Fantasia)

Sans nouvelle du cinéaste Jang Joon-hwan depuis trop longtemps (du moins en tant que réalisateur de long métrage de fiction), c'est avec joie de le voir revenir avec Hwayi: A Monster Boy, drame amer d'un adolescent élevé par des bandits qui décide de se rebeller contre ses "pères". Plus consensuel et accessible que son film culte Save the Green Planet!, ce récit qui débute brillamment n'en demeure pas moins un bel exercice d'action et de psychologie. Quelques détours plus hasardeux rappelle qu'un montage encore plus incisif aurait été davantage dévastateur, sauf que dans l'ensemble, on s'en prend plein la gueule. À voir avant son remake qui est déjà en chantier... ***1/2

dimanche 20 juillet 2014

Films du jours: The Suspect et Red Family (Fantasia)

Les espions de la Corée du Nord qui font défection - ou pas - au sud représente le thème du jour à Fantasia. Dans The Suspect (***) de Won Shin-yeon, cela donne un gros film d'action efficace mais conventionnel qui pourrait très bien donner un remake américain. La mise en scène tendue, l'intrigue complexe et l'interprétation appropriée en font un divertissement respectable. Plus subtil est le Red Family  (**1/2) de Lee Ju-hyoung sur une famille reconstituée d'espions qui n'arrivent plus à remplir correctement leurs missions. Scénarisé par le grand Kim Ki-duk, l'effort ne manque pas de thèmes intéressants. L'exécution est toutefois chancelante. L'histoire éparpillée tarde à intéresser, la réalisation est approximative et les comédiens, pas toujours bien dirigés.

samedi 19 juillet 2014

Film du jour: The Mole Song - Undercover Agent Reiji (Fantasia)

Ah, Takashi Miike, le réalisateur le plus imprévisible du cinéma. Autant il peut mettre de bonne humeur avec une comédie musicale, autant il peut donner la frousse avec un petit film sur un tueur de collégiens. Le voici de retour en mode léger et ludique avec The Mole Song - Undercover Agent Reiji qui est présenté aujourd'hui à Fantasia, une comédie épaisse sur un agent infiltré qui amuse les 15 premières minutes pour lasser par la suite. Pas que la réalisation ne soit pas appliqué, le rythme dynamique ou l'interprétation appropriée. C'est seulement que les bons gags sont si rares qu'on se retrouve rapidement devant une oeuvre ultra répétitive qui tourne à vide. Quelques bons flashs et plus de deux heures de n'importe quoi. Un moment donné, trop c'est trop. De quoi retourner au manga original. **

vendredi 18 juillet 2014

Nouveautés au cinéma : Snowpiercer, La vie domestique, Les conquérants, The Purge : Anarchy, Wish I Was There

Il n'y a pas que Fantasia dans la vie. Les sorties régulières au cinéma le prouvent cette semaine avec la présence d'un des meilleurs films de genre à voir le jour sur grands écrans depuis belle lurette.

Il s'agit de Snowpiercer, nouveau mélange de styles cinématographiques de la part de Bong Joon-ho (Mother). À la fois gros film d'action, récit futuriste extrêmement violent et drame virulent sur les classes sociales, ce délire apocalyptique amuse avec intelligence, surprenant constamment par son ampleur. En voilà un qui sera dans notre palmarès de fin d'année. ****

Essai douloureux sur les mères écartées de la société, La vie domestique d'Isabelle Czajka s'ouvre et se ferme à l'aide de dialogues ravageurs. Entre les deux, il y a la quête d'Emmanuelle Devos qui ne laisse pas indifférent, et celle de différentes femmes qui expriment la thématique en place mais sans nuance ou subtilité. Le sujet, si puissant, méritait un peu mieux. *** 

Moins accompli que son précédent 8 fois debout, Les conquérants de Xabi Molia filme à nouveau des perdants sympathique qui cherchent à s'en sortir. L'humour fin et les performances délicieuses de Mathieu Demy et Denis Podalydès n'arrivent pas à faire oublier ses trop nombreuses ruptures de ton et ses effets spéciaux discutables. ***

Sans être du pareil au même, The Purge: Anarchy de James DeMonaco continue sa satire de l'Amérique, sortant cette fois ses personnages du huis-clos en les faisant courir dans la ville. Plus d'action, moins d'horreur, autant de manipulation, l'effort manque un peu de munitions mais offre le minimum nécessaire pour divertir. **1/2

Autant Garden State était une petite perle du cinéma indie, autant Wish I Was There de Zack Braff sent la redite. Sans être mauvaise, cette comédie dramatique sur un père qui éduque ses enfants à la maison est d'une banalité et d'une superficialité affligeante, forçant constamment le trait de la caricature et des morales. **1/2

Film du jour: The Satellite Girl and Milk Cow

Présenté demain à Fantasia, The Satellite Girl and Milk Cow de Chang Hyung-yun est une animation follement originale sur un musicien transformé en vache, un satellite métamorphosé en fille et un rouleau de papier de toilette qui fait de la magie! Passé une première demi-heure qui va dans toutes les directions, ce récit très léger atteint sa vitesse de croisière, devenant touchant et romantique dans sa dernière ligne droite. Le cinéaste ne possède pas encore la touche magique d'un Miyazaki (son humour, assez grossier, tombe souvent à l'eau), mais il sait tout de même en mettre plein la vue. ***

jeudi 17 juillet 2014

Fantasia en 13 films

La 18e édition de Fantasia débute aujourd'hui. Jusqu'au 6 août prochains, pas moins de 400 courts et longs métrages défileront dans ce qui est probablement du festival le plus excitant de Montréal.

Comme il est impossible de tout voir, je vous propose 13 titres à ne pas manquer. Bien sûr, il y en a tellement plus, mais à moins d'être en congé (et même là), des choix difficiles s'imposent.

Mes propositions se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Ghost in the Shell (Fantasia)

Attention, c'est gros! Pour débuter leur plus récente édition, Fantasia propose une nouvelle copie restaurée et un son amélioré de Ghost in the Shell en la présence de son réalisateur Mamoru Oshii. C'est évidemment à ne pas manquer, seulement pour se replonger dans cet univers si fascinant et se demander si les robots peuvent avoir une humanité. Un véritable classique de l'animation japonaise, à voir encore et encore. ****1/2

mercredi 16 juillet 2014

Film du jour: Caught

Présenté ce soir lors de la rétrospective de la Cinémathèque québécoise accordée au grand Max Ophüls, Caught est un de ses meilleurs films tournés aux États-Unis. Si ce triangle amoureux entre une jeune arriviste, un riche homme jaloux et un médecin demeure classique, la réalisation étonne par son aisance et son savoir-faire. La caméra danse comme le ballet le plus survolté et cette propension de vide entre les personnages - maximisés par les grands espaces - amène une profondeur qui est appréciable. ***1/2 

mardi 15 juillet 2014

Nouveautés en DVD : 9 mois ferme, Rio 2, Wolf Creek 2, Fiston, La garde

Il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent cette semaine au niveau des sorties dvd ou blu-ray, si ce n'est une comédie vraiment hilarante...

Elle s'appelle 9 mois ferme et elle met en scène une juge enceinte d'un homme accusé de crimes terribles! Drôle à s'en décrocher la mâchoire, cette fable très noire signée Albert Dupontel offre la chance à Sandrine Kiberlain d'impressionner dans un registre humoristique. ***1/2

Suite d'une animation à succès, Rio 2 de Carlos Saldanha offre sensiblement la même chose sans jamais surprendre outre mesure. Il y a une histoire qui ne fait pas de vagues, plusieurs chansons accrocheuses, des morales, des bons sentiments et au final une certaine lassitude. **1/2

Le premier long métrage n'étant déjà pas fameux, Wolf Creek 2 de Greg McLean parvient à être encore moins intéressant. Un certain plaisir peut ressortir de cet exercice de torture. Sauf que devant tant de répétitions et de personnages vides, on jette l'éponge très rapidement. **

Ah, une autre de ces comédies qui font à peine sourire. Fiston de Pascal Bourdiaux n'arrive pas à soutirer grand-chose de Kev Adams et Franck Dubosc, si ce n'est que cette propension à se trouve sur le pilote-automatique. **

Sujet sérieux s'il en est un (l'enlèvement paternel), La garde de Sylvain Archambault tient relativement bien la route dans sa première partie, avant de chuter par la suite dans les invraisemblances et les dialogues douteux, transformant l'ensemble en véritable farce. Oui, c'est terriblement dommage. **

Film du jour: Days of Heaven

À voir absolument sur grand écran (il est programmé toute la semaine au Cinéma du Parc), Days of Heaven est un autre de ces chef-d'oeuvres dont seul Terrence Malick en connaît le secret. Histoire d'amour qui tourne mal, ce récit poétique et métaphorique offre quelques-unes des plus belles images du septième art. On ne peut que se perdre dans cette fresque grandiose et intimiste qui amène allègrement au nirvana et en redemander, encore et toujours. *****

lundi 14 juillet 2014

Film du jour: La fille de l'eau

Pour son premier film, Jean Renoir a offert en 1924 La fille de l'eau, un récit impressionnant sur une jeune femme maltraitée par son oncle qui tente de prendre la poudre d'escampette. L'histoire assez accessoire est un prétexte au cinéaste pour jouer avec les genres, allant du mélo à la comédie absurde et au conte surréaliste en 70 petites minutes. On note également une grande exploration de la forme cinématographique, que ce soit par le montage ou cette séance de rêves qui donne au long métrage un cachet unique en son genre. Les amateurs de Jean Vigo (et tous les autres) ne voudront certainement ne pas manquer ça. ****

dimanche 13 juillet 2014

Film du jour: Drunken Angel

Première collaboration entre le grand Akira Kurosawa et son acteur fétiche Toshiro Mifune, Drunken Angel est le récit puissant d'un médecin déchu par l'alcool qui prend soin d'un gangster. Ce très beau film, moralisateur aux premiers abords, atteint rapidement sa vitesse de croisière, où les thèmes fédérateurs, les interprètes talentueux, la réalisation précise et la trame sonore plein d'atmosphère finissent par faire un, ce qui donne quelques scènes incroyables, dont cet affrontement final. À voir et à méditer. ****

samedi 12 juillet 2014

Film du jour: Swing Time

Pour commencer la fin de semaine du bon pied, on opte pour Swing Time de Georges Stevens, comédie musicale et dansante énergisante à souhait sur un homme qui s'en remet au jeu dans les plus importantes périodes de son existence. Drôle et tonique, le scénario est constamment élevé par ses impressionnants numéros et les performances attendrissantes de Fred Astaire et de Ginger Rogers. Du vrai bonbon. ***1/2

vendredi 11 juillet 2014

Nouveautés au cinéma : My Sweet Pepper Land, Life Itself, Les vacances du Petit Nicolas, Marie-Mai Live au Centre Bell – Traverser le miroir, Le vrai du faux

Pour se remettre de la défaite historique du Brésil au soccer, le cinéma est l'endroit tout est indiqué.

Sorte de western se déroulant dans un No Man's Land entre l'Irak, la Turquie et l'Iran, My Sweet Pepper Land d'Hiner Saleem est une oeuvre de qualité, qui bénéficie de magnifique paysages. L'intrigue sur un policier incorruptible qui débarque dans une petite localité pour faire régner sa loi au détriment de la corruption générale ne fait pas toujours dans l'originalité et l'interprétation est parfois plus colorée que convaincante. Reste qu'on s'amuse suffisamment devant ce conte sauvage et romanesque. ***

Documentaire sur le célèbre critique de cinéma Roger Ebert, Life Itself de Steve James emprunte un chemin terriblement conventionnel, cherchant parfois trop à faire pleurer le spectateur. On se laisse pourtant rapidement gagner par ce gaillard et ce qui lui arrive soutire des larmes tout en suscitant la réflexion sur le cinéma. ***

Suite aussi oubliable que le précédent épisode, Les vacances du Petit Nicolas qui est toujours réalisé par Laurent Tirard multiplie les clins d'oeil au septième art et les intrigues secondaires inutiles, où notre jeune héros cherche l'amour et ses parents, à passer un bon moment ensemble. Techniquement, la nostalgie opère, mais son charme se dissipe longtemps avant la fin. **1/2

Même si on n'est pas fan de sa musique, il est difficile de rester insensible devant le phénomène Marie-Mai et l'énergique chanteuse le prouve avec Live au Centre Bell: Traverser le miroir. Pourtant, pratiquement personne d'autre que ses admirateurs qui l'ont déjà vu plein de fois en spectacle seront intéressés par cette captation de Jean Lamoureux. Et il ne faut surtout pas compter sur les superficiels moments en coulisses pour apprendre quelque chose de nouveau. **1/2 

Le réalisateur Émile Gaudreault a un sens inné pour la comédie (que l'on pense à De père en flic et Le sens de l'humour). Mais lorsqu'il cherche à être sérieux, cela ne fonctionne absolument pas. C'est le cas de Le vrai du faux qui semble constamment assis entre deux chaises, entre humour potache et drame existentiel. Pourtant, on n'adhère jamais à sa proposition tant les stéréotypes sont nombreux, que les comédiens ne sont pas très bien dirigés et que les thèmes importants (comme le stress post-traumatique) dénaturent leur essence propre. Si en plus on ne rit pas, il y a un méchant problème... **

Film du jour: Jabberwocky

Terry Gilliam qui adapte du Lewis Carroll, cela donne Jabberwocky, une oeuvre complètement folle sur un jeune forgeron qui finir par tuer un dragon qui terrorise une ville. Le long métrage, aussi hilarant qu'irritant, est une suite de scènes drôles ou ratées qui mélangent allègrement slapstick et horreur gore. Le résultat est très spécial et on peut y voir là la continuité des Monty Python (et même cet élan de "l'enfer c'est les autres" de son auteur). Un film culte teinté d'humour noir, mineur et imparfait, mais qui se découvre avec beaucoup de bonheur. ***

jeudi 10 juillet 2014

Entrevue avec Marie-Mai

Grosse sortie pour un documentaire musical québécois alors que Live au Centre Bell: Traverser le miroir va prendre l'affiche sur plus de 50 écrans.

Pour l'occasion, j'ai pu parler cinéma avec la populaire chanteuse Marie-Mai.

Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: La prisonnière

Opus trop peu connu d'Henri-Georges Clouzot, La prisonnière est une satire acidulée de la bourgeoisie parisienne, où une femme mariée s'intéresse de plus en plus aux photos perverses du galeriste de son mari. La première partie, qui fourmille de détails et de symboles, penche volontairement pour l'exercice de style, ce qui a pour donner un élan appréciable à la suite, petite merveille d'érotisme intellectuel où l'humour noir s'élève pratiquement au stade de la tragédie. Le parcours peut paraître hasardeux, mais il n'en demeure pas moins brillant. ****

mercredi 9 juillet 2014

Entrevue: Les vacances du Petit Nicolas

Prenant l'affiche aujourd'hui en France et au Québec, Les vacances du Petit Nicolas est un nouvel épisode cinématographique d'une bande dessinée à succès, dont le premier tome conçu pour le grand écran a rapporté un succès fou.

Pour l'occasion, j'ai pu m'entretenir avec son réalisateur Laurent Tirard, à qui l'on doit également le dernier volume d'Astérix.

Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Ma critique du film sera publié ce vendredi.

Film du jour: Anatomy of a Murder

Une des références du film de cour, Anatomy of a Murder d'Otto Preminger cache sous son intrigue en apparence linéaire - un homme est accusé du meurtre du violeur de son amoureuse - une richesse de thèmes. En plus de compter sur une distribution impeccable (James Stewart, Ben Gazzara, George C. Scott), il y a la merveilleuse musique de Duke Ellington, des répliques mémorables et un humour insoupçonné. Parfois, on devine qu'un autre long métrage se dessine en filigrane (ce procès est-il oui ou non à l'avantage de la justice?), ce qui confère encore davantage de complexité à l'ensemble. ****

mardi 8 juillet 2014

Nouveautés en DVD : Saveurs indiennes, Jodorowsky’s Dune, Will You Still Love Me Tomorrow ?, Les beaux malaises : Saison 1, Nymphomaniac Volume 1 & II, Belle et Sébastien

Pour fuir la pluie et le vent, pourquoi ne pas regarder des films qui viennent tout juste de sorti en dvd et en blu-ray et risquent de mettre de bonne humeur ?

Saveurs indiennes de Ritesh Batra le fait en un clin d'oeil. En plus de donner incroyablement faim, cette très jolie amitié épistolaire entre un homme qui prendra bientôt sa retraite et une mère de famille malheureuse est peuplée de moments doux, drôles et émouvants. Très recommandable! ***1/2 

Documentaire touchant, rigolo et fort intéressant sur un long métrage qui n'a jamais vu le jour, le Jodorowsky's Dune Frank Pavich est un objet de cinéma qui fait rêver. Et si le père d'El Topo avait eu le mandat et pas David Lynch? ***1/2 

Comédie romantique légère mais sincère sur un père qui remet son existence en question, Will You Still Love Me Tomorrow? d'Arvin Chen fait fi de clichés et de stéréotypes pour instaurer des personnages attachants et des situations cocasses. ***

Belle petite surprise que cette première saison des Beaux malaises. Martin Matte arrive presque à se réinventer auprès de sa famille fictive où de sa langue bien pendue, il parle d'amour, de sexe et de maladie. Tout n'est pas parfait, mais au moins les textes osent aller loin dans l'humour qui dérange. ***

Avec ses deux volumes Nymphomaniac qui dressent le portrait d'une femme qui tente de prendre sa place dans un monde d'homme, Lars von Trier parle de cul comme jamais. Dommage que l'exposé, lourd et moralisateur (que de symboles!), s'apparente à la démarche d'un gamin qui cherche seulement à choquer. **1/2
Ma critique complète sera bientôt disponible

Transposition cinématographique d'une série à succès, Belle et Sébastien de Nicolas Vanier met effectivement en scène une amitié entre un garçon et un joli chien sous des paysages enchanteurs. Il n'y a cependant rien à soutirer de ce scénario inapte qui oublie que l'on est en 2014. **

Film du jour: Je rentre à la maison

À priori, Je rentre à la maison de Manuel de Oliveira est un anti-Bleu: l'histoire d'un acteur qui perd femme et enfant et qui se réfugie dans le jeu pour ne pas sombrer. Le film ludique et plutôt léger demeure très théâtral et il est réalisé sans réel éclat. Pourtant, en analysant le moindrement le long métrage, on découvre ses enjeux et ses mises en abyme, devenant béant devant cette mise en scène qui dit et répond à tout, utilisant ses ellipses pour donner une profondeur à ses thèmes et à ses êtres. Ce n'est toujours pas du Kieslowski et le rythme lent pourra peser sur certaines cinéphiles. Sauf qu'on en ressort fasciné, hanté par la performance impeccable de Michel Piccoli et cette réflexion sur l'art et la vie. ***1/2

lundi 7 juillet 2014

Film du jour: Pigs and Battleships

Associé à la Nouvelle Vague japonaise, le cinéma de Shohei Imamura brille par sa satire et son absurdité. C'est justement ce qui est au coeur de Pigs and Battleships, portrait d'un jeune couple qui tente de trouver sa place dans le Japon de l'après-guerre. Au lieu de flirter avec le mélo, le créateur fait rire aux larmes sans pour autant renier le drame, créant de scènes fortes et d'autres plus limitées, qui ont l'avantage de faire boule de neige jusqu'à une conclusion éblouissante et très originale, où le symbole a le dernier mot. Plus que pour l'histoire qui finit par tourner en rond, le long métrage mérite l'investissement pour le climat de l'époque, la couleur des personnages et la réalisation imaginative. Et si Imamura était un des pères spirituels de Takehsi Kitano? ***1/2

dimanche 6 juillet 2014

Film du jour: The Wizard of Oz

Pour finir (ou commencer) la semaine d'une belle façon, pourquoi ne pas retourner en enfance? À cet âge où l'émerveillement était de tous les instants, où musique et cinéma faisaient danser allègrement. Quel meilleur film alors que The Wizard of Oz de Victor Fleming qui continue à faire rêver petits et grands? Impossible d'y résister même si on a vu le long métrage des centaines de fois. Ces belles morales, ces décors féeriques, cette couleur qui fait exploser la rétine et le minois si charmant de Judy Garland: de quoi se rappeler que le septième est, l'espace d'de 101 minutes, le plus grand des arts. *****

samedi 5 juillet 2014

Film du jour: Le temps du loup

Un des films les moins connus de Michael Haneke, Le temps du loup est une oeuvre apocalyptique en deux phases. La première et la plus intéressante est cette longue introduction (environ 1/3 du long métrage) où une mère et ses deux enfants sont plongés dans la nuit sans fin, avec un soin constant apporté aux ombres qui avalent tout. Une fois en "sécurité" auprès des autres humains, les brebis doivent affronter le monde des loups, ce qui donne des scènes éloquentes mais un peu plus moralisatrices, le cinéaste ne lésinant pas sur les symboles. Sa démonstration demeure malgré tout implacable et d'un intérêt presque constant. ***1/2

vendredi 4 juillet 2014

Nouveautés au cinéma : Borgman, Earth to Echo, Deliver Us From Evil, Gerontophilia, Joséphine

Suite au raz-de-marrée du dernier Transformers, les grosses blockbusters laissent la place cette semaine à des longs métrages plus petits mais tout aussi ambitieux (et plus encore).

C'est le cas par exemple du Borgman d'Alex van Warmerdam, une comédie très, très noire sur un homme qui arrive à manipuler les membres d'une famille. Le climat malsain cumule les scènes incroyables et si l'effet de surprise se dissipe avant la fin, le rire est constamment au rendez-vous. ***1/2

Odes aux classiques enfantins des années 80 (Goonies, E.T. et compagnie) offerte dans une sauce très contemporaine (cette fichue manie des personnages de toujours se filmer), Earth to Echo de Dave Green est une production modeste mais assez satisfaisante sur des amis qui aident une entité extraterrestre. ***

Les films sur les exorcistes se suivent et se ressemblent. Inspiré d'une histoire vraie, Deliver Us From Evil de Scott Derrickson cumule les clichés sans véritablement faire peur. Pourtant, on sent un réel talent dans ces atmosphères troubles et les comédiens offrent des prestations compétentes. **1/2

Spécialiste des œuvres hards, Bruce LaBruce perd énormément de sa vigueur avec Gerontophilia, récit platement filmé d'une histoire d'amour originale mais superficielle entre deux hommes dont la différence d'âge est énorme. Sans être inintéressant, le récit manque d'attrait pour être réellement recommandable. **1/2

Depuis l'exquis Comme une image (et surtout à cause de son nom), on voit régulièrement au cinéma Marilou Berry même si elle n'est pas une excellente actrice. C'est pourtant le meilleur élément de Joséphine d'Agnès Obadida, une comédie romantique mignonne mais ultra prévisible sur l'amour qui cogne à la porte sans crier gare. **1/2

Film du jour: The Gay Divorcee

Dans la catégorie "mineure mais extrêmement réjouissant" du tandem formé de Ginger Rogers et de Fred Astairs, The Gay Divorcee de Mark Sandrich vaut surtout pour la qualité de ses numéros musicaux et chantés et la couleur de ses interprètes, principaux et secondaires. Car l'intrigue, qui tourne autour d'une femme mariée qui repousse les avances d'un joyeux luron, est très accessoire et souvent répétitive. Sauf que le duo va tellement bien ensemble qu'il est impossible de ne pas en ressortir de très bonne humeur. ***1/2

jeudi 3 juillet 2014

Film du jour: Lost in La Mancha

Les tournages maudits furent nombreux. Un des plus difficiles qui n'est d'ailleurs jamais venu à terme est le Don Quichotte de Terry Gilliam. Dans Lost in La Mancha, documentaire drôle, tragique et émouvant de Keith Fulton et Louis Pepe, le père de Brazil est confronté aux éléments, à un horaire serré, à des condition déplorables en Espagne et à la maladie soudaine de son acteur principal (Jean Rochefort). Devant tant de bourrasques du moulin, le metteur en scène ne peut que battre en retraite. Mais son odyssée, toujours très intéressante, cauchemar de tous les cinéastes, devient une véritable obsession, alors qu'il tente encore aujourd'hui de la mener à terme. Peut-être qu'une suite verra le jour... ce qu'on ne lui souhaite évidemment pas. ***1/2

mercredi 2 juillet 2014

Film du jour: The Devils

Interdit et largement censuré à l'époque, The Devils qui relate l'histoire vraie de la condamnation d'un prêtre "particulier" est du Ken Russell à l'état pur. On retrouve son désir de choquer et de créer des polémiques, d'utiliser la violence et des scènes à caractère sexuel pour traumatiser le spectateur et en plus, il offre un discours religieux et politique qui n'épargne personne. On omettant quelques effets chocs plus tendancieux, le cinéaste touche la cible. Ce film culte et maudit marque les esprits, Oliver Reed offre une performance démentielle et la réalisation ne manque pas de virtuosité. Certainement pas pour tout le monde, mais à voir au moins une fois dans sa vie. Dommage qu'encore à ce jour, le long métrage n'a pas été édité pour le territoire de l'Amérique du Nord... ****

mardi 1 juillet 2014

Nouveautés en DVD : Tel père tel fils, The Unknown Known, Les garçons et Guillaume à la table!, Afflicted, The Returned, 300 : Rise of an Empire, Monster High

En cette journée nationale de déménagement, il y a deux films majeurs qui sortent en DVD et Blu-ray.

Nouvel opus d'Hirokazu Kore-eda, Tel père, tel fils est un drame humaniste qui questionne la paternité et les liens du sang. Sans être le plus grand opus de son auteur, cette oeuvre drôle et touchante va droit au coeur pour ne plus jamais s'oublier par la suite. ****

Fascinant documentaire sur l'homme politique Donald Rumsfeld, The Unknown Known permet à Errol Morris de montrer encore une fois toute l'étendue de son talent en terme d'intervieweur et de metteur en scène. Ce qui en ressort captive aisément malgré l'abus de mots de son sujet. ****

Gagnant de multiples prix César (dont celui du meilleur film devant La vie d'Adèle), Les garçons et Guillaume, à table! de Guillaume Gallienne est un long métrage sympathique mais oubliable sur un jeune homme en pleine crise identitaire. On sourit beaucoup mais rien ne marque vraiment les esprits. ***

Production de vampires "nouveau genre" tournée comme un documentaire, Afflicted de Derek Lee et Clif Prowse ne pousse pas son concept jusqu'au bout, promettant de belles choses au final après une introduction particulièrement laborieuse. **1/2

Énième variation sur les zombies "humains", The Returned de Manuel Carballo fait pâle figure à côté des Revenants. L'effort déjà vu mais efficace n'est toutefois pas mauvais, et les interprètes montrent beaucoup de conviction. **1/2

Rattrapé dans l'avion plus tôt cette semaine, 300: Rise of an Empire de Noam Murro est une indigestion pyrotechnique sur des duels sans fin entre pixels perses et grecs peu attachants. On aime beaucoup Eva Green, mais qu'est-ce qu'elle est venue gagner là-dedans? *1/2

Les petites filles en mal d'animations seront tentées de jeter leur dévolu sur le nouveau diptyque Monster High qui ressemble à s'y méprendre aux précédents épisodes. Le autres ne manqueront cependant rien de très intéressant. -

Film du jour: Pontypool

On célèbre la Fête du Canada avec Pontypool de Bruce McDonald, un film de l'Ontario plein d'esprit et de zombies sur un animateur radio qui est pris avec une situation qui le dépasse, lui et son équipe. Doté d'un budget rachitique, cette oeuvre sardonique et prenante sait comment développer un climat de tension malgré quelques faux pas. Les allusions politiques et sociales (notamment le poids des mots) ainsi que le jeu convaincu de Stephen McHattie élèvent d'ailleurs l'ensemble du lot. ***