samedi 30 novembre 2013

Au cinéma: Nebraska, Philomena, The Armstrong Lie, À jamais pour toujours, Oldboy, Black Nativity

Les grands cinéastes rivalisent de talent cette semaine avec la sortie de plusieurs films très, très attendus. Dommage qu'au sein d'eux, il y a deux échecs lamentables.

Alexander Payne a une très belle feuille de route et il récidive avec Nebraska, récit doux-amer sur un vieil homme qui conduit sa famille sur la route de son enfance. Hilarant et ultimement dramatique, ce joli film en noir et blanc bénéficie d'interprètes impeccables, dont le grand Bruce Dern qui est en bonne position pour les Oscars. ***1/2

On peut en dire autant de Judi Dench qui brille dans Philomena, un mélodrame parsemé d'humour signé Stephen Frears, où un journaliste (impeccable Steve Coogan) aide une vieille femme à retrouver son fils que des Soeurs ont donné en adoption. Un récit révoltant et très intéressant, quoique un peu trop américanisé. ***1/2

Alex Gibney tourne beaucoup et il ne fait rien de mauvais. Il le prouve à nouveau avec The Armstrong Lie, un documentaire sur le célèbre cycliste qui a avoué s'être dopé. L'essai captive et passe à la vitesse de l'éclair même s'il aurait pu être encore plus fouillé. ***1/2

Surprenant documentaire sur le Soudan et sa jeunesse, À jamais pour toujours d'Alexandra Sicotte-Lévesque ensorcelle de son rythme lent et de sa poésie. À regarder en cette période où la charte québécoise est sur toutes les lèvres. ***1/2

Faire un remake d'Oldboy est une très mauvaise idée, même si on s'appelle Spike Lee. Peu importe qu'il a tenté de brouiller les pistes, le résultat est consternant, car son style est inexistant au niveau de la forme et  l'ensemble s'avère beaucoup trop invraisemblable du côté du fond. **

Il y a pourtant pire. Comme Black Nativity de Kasi Lemmons, sorte de fable musicale judéo-chrétienne sur un adolescent qui se rapproche de sa famille pendant la période de Noël. Les messages sont si éculés et si prononcés que le sirop larmoyant coule à flot, noyant au passage le cinéphile qui n'a que le goût de rire et de prendre la poudre d'escampette. *1/2

Film du jour: Little Caesar

Premier film de gangsters parlé qui a traumatisé les cinéphiles par sa grande violence, Little Caesar de Mervyn LeRoy qui a pris l'affiche en 1931 a l'avantage d'avoir influencé à peu près tout le monde, du cinéma de Melville à Boardwalk Empire. S'il manque un peu de profondeur à ce portrait d'un petit malfrat qui gravit les échelons, il est aisé d'être impressionné par son style et par la performance délectable d'Edward G. Robinson. ****

vendredi 29 novembre 2013

Entrevues et critique de Violette

Pour la sortie de l'excellent film Violette de Martin ProvostEmmanuelle Devos se glisse dans la peau d'une écrivaine trop peu connue, je vous offre la totale.

Il y a tout d'abord une entrevue et un entretien réalisés avec le cinéaste et l'actrice lors de leur passage au festival Cinemania.

Puis une critique sur ce qui demeure un de mes films français préférés de 2013.

Film du jour: Citizen Ruth

En attendant de découvrir le très attendu Nebraska (j'en parle demain), pourquoi ne pas revoir le premier film d'Alexander Payne? S'attaquant avec verve au fanatisme américain entourant les gens qui sont pour ou contre l'avortement, Citizen Ruth provoque une réflexion probante à l'aide d'une comédie souvent drôle et irrévérencieuse. Le fait d'avoir demandé aux comédiens - et principalement à Laura Dern - d'en mettre trop finit cependant par irriter. Bien qu'il s'agisse de l'effort le moins mémorable de son auteur, cela n'en demeure pas moins un titre recommandable et révélateur de son talent certain pour l'observation des gens ordinaires. ***

jeudi 28 novembre 2013

Homefront: Jason Statham en cinq films

Pour accompagner la sortie de Homefront Jason Statham doit affronter un méchant James Franco, voici un palmarès des meilleurs longs métrages de notre vedette chauve préférée.

Mon top 5 des oeuvres les plus intéressantes du nouveau héros du film d'action se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Les dames du bois de Boulogne

Avant de peaufiner son style qui en a fait un des plus grands cinéastes de tous les temps, Robert Bresson a tourné ce mélodrame inspiré de Diderot et magnifié par les mots de Cocteau sur une femme qui décide de se venger de son amant. Verbeux mais monté avec génie et interprété avec brio (oh, le regard destructeur de Maria Casarès!), Les dames du bois de Boulogne est un film de classe, un brin vieillot mais toujours aussi séduisant. ****

mercredi 27 novembre 2013

Entrevue avec le compositeur de Frozen

Nouvelle animation de Disney, Frozen a des bonnes chances de devenir un classique du temps des fêtes. Sa musique dépasse notamment toutes les attentes et elle devrait faire bonne figure à la prochaine cérémonie des Oscars.

J'ai d'ailleurs pu discuter avec son compositeur, Christopher Beck, un montréalais d'origine, à qui l'on doit des tonnes de trames sonores, dont la trilogie Hangover et Crazy Stupid Love.

Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Santa Sangre

Longtemps introuvable, Santa Sangre est un des meilleurs films d'Alejandro Jodorowsky, tout juste derrière son classique El Topo. C'est que tout peut arriver dans cette oeuvre tour à tour drôle et émouvante, sanglante et horrifique, malsaine et parsemée de poésies, grotesque et psychologique, qui flirte autant avec la série B que le chef-d'oeuvre Psycho. Tout seulement est possible grâce à une mise en scène souple qui brouille l'espace et le temps, un surplus de symboles et des personnages attachants, dont ce héros qui semble incapable de s'émanciper de l'ombre de sa mère. À expérimenter à vos risques et périls. ****

mardi 26 novembre 2013

DVD : Les enfants loups, Alphée des étoiles, Corno, Les 4 soldats, Red 2, Rufus, Jobs, Joy ! Boule & Bill, Portray of a Nun, Getaway

Pour faire oublier le décevant second épisodes de Hunger Games, pourquoi ne pas se rabattre sur le cinéma maison? Surtout que cette semaine, il y a de belles nouveautés qui se retrouvent en dvd et en blu-ray.

Le tout débute en force avec Les enfants loups de Mamoru Hosoda, un fabuleux dessin animé sur une mère qui élève seule ses deux enfants. Facilement la meilleure animation de 2013. ****

Il y a ensuite Alphée des étoiles, émouvant documentaire d'Hugo Latulipe qui porte sur sa jeune fille «différente». Un essai sensible et vibrant, un brin maniéré mais toujours parsemé d'espoir. ***1/2
Mon entrevue avec le réalisateur

Un tantinet plus consensuel au niveau de la forme mais tout de même très pertinent, Corno de Guy Édoin qui porte sur la célèbre peintre a le mérite d'intéresser malgré un sujet qui, lui, était loin d'être... intéressant. ***1/2

Moins tranchant qu'à son habitude, Les 4 soldats de Robert Morin est un conte sur l'écriture et l'amitié en temps de guerre. La narration peut être trop posée, sauf que la direction d'acteurs s'avère impeccable. ***

On reprend les mêmes et on recommence. C'est ce qui arrive avec Red 2 de Dean Parisot qui recycle une formule gagnante. Divertissant, sans plus. ***

Une histoire de vampires chez les adolescents? Eh oui, encore! Malgré ses clichés, Rufus de Dave Schultz demeure tout de même plus passionnant que Twilight. On a cependant hâte à un peu de nouveauté. **1/2

Biopic trop long et conventionnel, Jobs de Joshua Michael Stern souffre de la comparaison avec Social Network. Surtout que sa mise en scène est terriblement soporifique. **1/2

Qui n'aime pas les bandes dessinées sur Boule & Bill? Tout le contraire du pénible film réalisé par Alexandre Charlot et Franck Magnier... **

Documentaire assez ennuyant sur un barbu extravagant, Joy! Portrait of a Nun de Joe Balass passe complètement à côté de son sujet et ce n'est pas toujours beau à voir. *1/2

Ce que le Getaway de Courtney Solomon qui porte sur un homme qui ne peut sortir de son véhicule peut donner mal à la tête! Vouloir révolutionner le film d'action est une chose, mais pourquoi ne pas le faire correctement? *1/2

Films du jour: Terminal Station / Indiscretion of an American Wife

Ah, les fameuses versions des réalisateurs! Lorsque le producteur décide de couper dans le montage initial, cela peut donner deux films complètement différents. Et le procédé ne date pas d'hier. Parlez-en en au grand Vittorio de Sica qui a toujours défendu Terminal Station mais dont un dérivé de qualité inférieure, Indiscretion of an American Wife, a également vu le jour. Cette variation sur le classique Brief Encounter de David Lean suit deux amoureux maudits par le sort. Le tout étant également saupoudré d'aspects sociaux si importants à son auteur. Dans la version longue (Terminal Station), on comprend davantage les tenants et aboutissants. Dans l'ordre, elles apparaissent en filigrane, un peu n'importe comment, à l'image de cette finale qui débarque sans crier gare. Au moins, dans les deux, l'intensité est palpable entre Jennifer Jones et Mongotmery Cliff. ***1/2

lundi 25 novembre 2013

Entrevue avec Ken Scott pour Delivery Man


Pour la sortie de Delivery Man, reprise américaine du succès québécois Starbuck, j'ai pu m'entretenir avec Ken Scott, à qui l'on doit la version originale et son remake.

Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Plein soleil

Adaptation d'un livre qui a également donné le décevant L'énigmatique Mr. Ripley, Plein soleil de René Clément est un anti-film noir avec plein de suspense sur un homme qui décide de prendre l'identité d'un de ses amis. Réflexion sur l'identité et la liberté, le récit séduit amplement de ses décors exotiques et de la performance viscérale d'Alain Delon. À redécouvrir de toute urgence. ****

dimanche 24 novembre 2013

Film du jour: Letter Never Sent

Film trop peu connu, Letter Never Sent de Mikhail Kalatozov est un joyaux du septième art. À partir d'un scénario simple mais efficace (des chercheurs de diamants qui doivent lutter pour demeurer en vie), le cinéaste russe à pondu une oeuvre admirable et d'une grande densité dramatique, avec des mouvements de caméras à couper le souffle. La beauté des images est telle que l'on a de la difficulté à trouver une oeuvre en noir et blanc plus magnifique que celle-ci. À voir absolument. ****1/2

samedi 23 novembre 2013

Film du jour: Ici et ailleurs

Qu'est-ce qui arrive lorsque le sujet de votre documentaire tombe à l'eau alors que vous êtes déjà en train de travailler dessus? Vous l'adapter avec l'Histoire! C'est ce qu'a fait Jean-Luc Godard avec Ici et ailleurs, alors qu'il parle «autrement» de la Palestine. Le pensum, parfois barbant mais généralement très intéressant, traite du rôle des images et des points de vue, créant une réflexion probante sur le pouvoir et la manipulation. Toujours très d'actualité. ***1/2

vendredi 22 novembre 2013

The Hunger Games : Catching Fire (Critique)

Bye Bye décevant Thor - The Dark World, au revoir ignoble Jackass Presents Bad Grandpa. C’est The Hunger Games : Catching Fire qui fera le plus d’argent cette fin de semaine au box-office (à moins que Delivery Man surprenne tout le monde, ce qui semble peu probable). Mais est-ce que ce sera mérité? Bien sûr que non!

Ce deuxième chapitre débute là où le premier se terminait. Après avoir remporté les jeux annuels, Katniss (Jennifer Lawrence) et Peeta (Josh Hutcherson) ont amené un peu d’espoir aux districts qui sont sur le point de se soulever. Au grand dam du méchant Président Snow (Donald Sutherland) qui cherche à écraser la résistance – et les deux gagnants – en organisant des jeux spéciaux qui regroupent tous les survivants des dernières années. Malgré leurs désirs, les comparses doivent retourner se battre dans l’arène où les pièges et les morts se succèdent au tournant.

Banal ersatz de Battle Royale qui faisait l’apologie de la violence entre adolescents, le premier Hunger Games était un divertissement à peine potable, à expérimenter comme un énorme plaisir coupable. Sa suite, elle, se prend terriblement au sérieux, n’évoluant pas nécessairement dans la bonne direction. Viser le long métrage social et engagé est une noble intention. Il faut pourtant plus que survoler brièvement et de façon superficielle les véritables enjeux du récit (la pauvreté, les inégalités entre classes, la téléréalité qui abrutit le peuple et qui pourra – qui sait – les sauver un jour, etc.). S’y attarder serait souhaitable, même si ce n’est que par la porte d’à côté comme le faisait le satisfaisant Elysium. Mais c’est sûrement trop demander à une production qui ne prend finalement aucun risque et qui ne cherche qu’à faire un beau montant aux guichets.

À l’instar de Twilight, le triangle amoureux prend ici toute la place. Et comme chez les vampires et les loups-garous, il est d’un ennui mortel. Cela irait déjà mieux si on voyait davantage le pauvre hurluberlu qui est du même district que l’héroïne et si Josh Hutcherson avait un réel talent pour le jeu. Laissée fin seule, Jennifer Lawrence semble être là pour le chèque, priant le ciel que David O. Russel lui donne un autre rôle en or (pour ça, il faudra patienter quelque semaines pour American Hustle). Le reste de la distribution n’est pas négligeable (il y a tout de même Woody Harrelson, Stanley Tucci, Elizabeth Banks, Jena Malone, Lenny Kravitz, Amanda Plummer et Jeffrey Wright) et c’est un réel bonheur de voir Donald Sutherland et Philip Seymour Hoffman se lancer la réplique. C’est toutefois insuffisant pour élever l’ensemble de la moyenne, qui se suffit de bien peu.

Tout comme Harry Potter et Twilight, le dernier tome sera divisé en deux parties distinctes (donc deux films). Cela se fait déjà ressentir ici alors qu’il ne se passe absolument rien dans la première heure. Par la suite, le nouveau cinéaste (Francis Lawrence, auteur des très ordinaires I Am Legend et Constantine), de sa réalisation molle et sans personnalité (de quoi s’ennuyer de la mise en scène approximative mais nerveuse de Gary – Pleasantville – Ross), s’applique à utiliser les mêmes canevas que le précédent effort (la présentation devant la foule, l’entrevue avec l’animateur, l’entraînement, les alliances dans l’arène…), sans surprendre ou convaincre réellement.

Bien entendu, on peut pointer l’auteure des livres pour tous ces défauts scénaristiques. Mais le cinéma, ce n’est pas faire table rase du matériel source et créer une vision authentique et singulière? Dans le meilleur des mondes, oui. Le cas de The Hunger Games : Catching Fire est cependant bien différent. On a ici présence à une entité générique, dont les scènes d’action ne sont pas mal, qui comportent des flashs intéressants et une bonne idée de départ (et de meilleurs effets spéciaux), mais qui se fourvoie royalement dans son élaboration et son exécution. Tout aurait pu être résumé en 45 minutes. Pourquoi alors en offrir trois fois plus? Ah oui, pour créer une fausse impression de profondeur.

2,5/5

jeudi 21 novembre 2013

Film du jour: Onibaba

Au rayon des meilleurs films d'horreur qui comportent des éléments sociaux, Onibaba de Kaneto Shindo fait bonne figure. Cette adaptation d'un conte bouddhiste se déroule pendant une guerre sanglante, alors qu'une mère et sa belle-fille n'hésitent pas à tuer des samouraïs errants pour s'accaparer de leurs biens. Lorsqu'un ami du fils vient brouiller les cartes, un démon apparaît à l'horizon, venant clore le destin de ces pauvres malheureux. Les superbes images gothiques en noir et blanc et la bande-son souvent déconcertante apportent un surplus d'atmosphère à cette oeuvre lente mais extrêmement efficace, qui ne s'oubliera pas de sitôt. ****

mercredi 20 novembre 2013

Film du jour: Le deuxième souffle (Melville)

Le deuxième souffle est sans aucun doute le long métrage de transition pour le grand Jean-Pierre Melville. De sa fascination pour le film de gangsters classiques américains, il met le genre à sa patte et épure le style, ce qui allait donner quelques grandes fresques comme Le samouraï et Le cercle rouge. Ici, il suit un homme qui vient de s'évader de prison et qui tente un dernier grand coup. Les superbes images en noir et blanc et la très agréable trame sonore jazz est au service de l'intrigue, minimaliste et trop longue, mais qui tient constant en haleine. Dans le rôle principal, Lino Ventura livre toute une performance, une de ses meilleures en carrière. ****

mardi 19 novembre 2013

DVD: The World’s End, Amitiés sincères, Crystal Fairy & the Magical Cactus, 2 Guns, La stratégie de la poussette, Planes, Paranoia, We’re the Miller, Hot Dog

Il y a plein de choses qui sortent cette semaine en format DVD et Blu-ray. Il faut pourtant séparer le bon grain de l'ivraie, sinon la déception risque d'être grande.


Avec ses répliques cultes et ses surprises à la tonne, The World's End d'Edgar Wright qui s'intéresse à une virée de bars entre amis qui tourne mal fait beaucoup rire et demeure la meilleure sélection du lot. Dommage que le récit s'étire parfois un peu trop et que la réalisation ne casse rien. ***1/2

Conventionnel à l'os, Amitiés sincères de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie n'en demeure pas moins un effort sincère sur l'amitié masculine. La distribution y est notamment excellente. ***

Fou, décousu mais non dénué d'intérêt, Crystal Fairy & The Magical Cactus de Sebastian Silva présente un Michael Cera déchaîné, qui est prêt à tout pour faire la fête avec ses amis. ***

Comédie policière comme il y en a plein, 2 Guns de Balthasar Kormakur a le seul mérite de mettre en vedette Denzel Washington et Mark Wahlberg. Pour le reste, on repassera... **1/2

Il y a des moments mignons dans La stratégie de la poussette de Clément Michel. Ils ne sont cependant pas nombreux et l'ensemble, attendu et mièvre, ne peut être sauvé par le jeu décontracté de Raphaël Personnaz et Charlotte Le Bon. **1/2

Variation sur Cars en mode moralisateur et lourdingue, Planes de Klay Hall est une animation de milieu de peloton, qui s'adresse principalement aux jeunes enfants. L'édition Blu-ray est toutefois irréprochable et les suppléments, assez sympathiques. **1/2

Paranoia de Rober Luketic est une sorte d’ode aux clichés sur l'éternel rêve américain de la jeunesse. Il y a heureusement quelques scènes potables, dont une confrontation entre Gary Oldman et Harrison Ford. **

L'art de la comédie vulgaire et stupide, We're the Miller de Rawson Marshall Thurber la cultive avec une rare maestria. À tel point que le spectateur est dégoûté d'avoir attendu que la sauce lève... ce qui n'arrive pratiquement jamais. *1/2

C'est encore pire du côté de Hot Dog de Marc-André Lavoie, la pire production production québécoise à avoir vu le jour depuis des lunes, qui sabote le talent de bons acteurs dans une farce tout simplement indigeste. Lorsque le haut de coeur survient au bout de seulement quelques minutes... *

Film du jour: Yoyo

Formidable film de Pierre Etaix qui n'a rien à envier au cinéma de Chaplin, Yoyo est l'histoire drôle et triste à la fois d'un riche homme ruiné qui devient clown pendant la guerre. Mélangeant le muet et le parlé à la perfection, traitant de thèmes délicats avec lucidité et ludisme, cet hymne au bonheur (même passager) est parsemé d'un charme fou, qui éclipse même le manque de subtilité qui peut émaner du scénario. Certainement une des plus belles fresques de son auteur. ****

lundi 18 novembre 2013

Film du jour: Mishima: A Life in Four Chapters

Probablement le meilleur film à porter sur le célèbre écrivain japonais, Mishima: A Life in Four Chapters de Paul Schrader est un magnifique portrait qui puisse allègrement dans les oeuvres de son auteur pour faire ressortir toute sa complexité et son ambiguïté. L'ouvrage, extrêmement travaillé, bénéficie d'une mise en scène exceptionnelle et d'une superbe trame sonore de Philip Glass, qui confère à l'ouvrage un aura incroyable, parfaitement en phase avec son rythme lent et son ton lent et détaché. Tout simplement envoûtant. ****

dimanche 17 novembre 2013

Films du jour: Grand Central et En solitaire (Cinemania)

Cinemania se termine aujourd'hui. On en profite une dernière fois en allant voir Grand Central de Rebecca Zlotowski, une histoire d'amour au temps du nucléaire. Le récit, très frontal et animal, sait comment utiliser ses images, ses effets sonores et ses comédiens. À tel point qu'on en vient presque à ne plus remarquer ce symbolisme qui colle à la peau du début jusqu'à la fin. ***1/2

Sorte de All is Lost croisé avec Intouchables, En solitaire de Christophe Offenstein suit un homme qui participe à un concours de bateau pour traverser en solitaire la Terre. Derrière de magnifiques paysages et une interprétation forte de François Cluzet se cache un long métrage lisse, prévisible et moralisateur, qui aurait pu être encore plus fort et convaincant s'il n'adoptait pas à tout prix une approche populaire et commerciale. **1/2

samedi 16 novembre 2013

Nouveautés au cinéma: Au nom du fils, The Book Thief, The Best Man Holiday

Quelle malchance d'avoir raté Le démantèlement de Sébastien Pilote lors de son passage au FNC ou lors des projections de presse! Je me promets toutefois de me rattraper le plus tôt possible. J'ai cependant pu voir les trois autres films qui prennent l'affiche cette semaine.

Le plus réussi est Au nom du fils de Vincent Lannoo, un pamphlet drôle et virulent sur une femme qui remet sa foi en question. La critique envers la religion est cinglante et même si le film cherche parfois à choquer en vain, l'ensemble ne manque pas d'attrait. ***

Plus conventionnel est The Book Thief de Brian Perceval, un mélodrame bien intentionné se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale en Allemagne, alors qu'une petite fille est initiée aux horreurs des conflits et à la beauté de la littérature. L'ensemble est un peu mièvre, sauf que la qualité de l'interprétation (d'Emily Watson, de Geoffrey Rush et surtout de la jeune Sophie Nélisse) sauve largement la mise. ***

À éviter de toute urgence est The Best Man Holiday de Malcolm D. Lee, qui reprend les personnages du long métrage The Best Man pour montrer comment le passage du temps (15 ans) n'est pas bon pour tout le monde. Entre les êtres sans intérêt, les situations affligeantes, les clichés à la pèle et les drames qui font hurler de rire, l'ennui se veut palpable. Surtout que le tout s'échelonne sur plus de deux heures... Eh, misère! * 

Films du jours: Violette et Le temps d'une aventure (Cinemania)

C'est un doublé Emmanuelle Devos qu'offre Cinemania aujourd'hui. Il y a tout d'abord Violette, le superbe nouveau film de Martin Provost (Séraphine), qui fait connaître une écrivaine un peu oubliée qui a tout de même parlé dans ses livres d'avortement et d'amour homosexuel à une époque où il ne fallait pas. Le portrait est superbe, à l'image de ses comédiennes (Sandrine Kiberlain est parfaite dans le rôle de Simone de Beauvoir). ****

Il y a ensuite Le temps de l'aventure de Jérôme Bonnell, un long métrage un peu plus mineur qui n'en demeure pas moins de haut calibre. Centré sur la magnifique Devos qui, à travers une journée, apprendra à mieux se connaître, le cinéaste offre un bel hommage à son héroïne et au métier d'actrice, tout en pondant une romance irrésistible. ***1/2

vendredi 15 novembre 2013

Entrevue avec Vincent Lanoo pour Au nom du fils

Décapante comédie belge sur la religion réalisée par Vincent Lanoo et coécrite avec Philippe Falardeau, Au nom du fils sort en salle aujourd'hui au Québec après avoir été présenté au Festival du nouveau cinéma.

C'est justement à ce moment que j'ai pu rencontrer le très sympathique cinéastes qui m'a parlé de son nouveau long métrage qui s'apparente au pamphlet.

Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Queen of Montreuil (Cinemania)

Il y a un charme fou qui se dégage de Queen of Montreuil de Solveig Anspach. Avec son ton décalé, sa belle folie absurde et ses personnages truculents (il y a même une otarie!), cette ode à l'amitié et à la liberté ne manque pas de séduire et ce, même si les bonnes idées s'étirent beaucoup trop longtemps et que le rythme finit par imploser avant la fin. ***

jeudi 14 novembre 2013

Film du jour: 2 automnes, 3 hivers (Cinemania)

Possiblement la plus belle surprise - du moins, jusqu'à maintenant - de Cinemania, 2 automnes, 3 hivers de Sébastien Betbeder est un peu l'équivalent cinématographique d'un album de Vincent Delerm. C'est à la fois très Nouvelle Vague et si rafraîchissant, rigolo et bouleversant, ancré dans le réel tout en se permettant des fantaisies qui font du bien au coeur. De quoi revigorer cette prémisse vieille comme le monde, des premiers balbutiements amoureux entre un homme et une femme. ***1/2

mercredi 13 novembre 2013

Film du jour: Grigris (Cinemania)

Présenté en compétition officielle au dernier Festival de Cannes, Grigris de Mahamat-Saleh Haroun (Un homme qui crie) est une sorte de Roméo Onze africain en plus sérieux qui porte sur le destin d'un danseur qui fraie dans des activités louches. Le grand soin esthétique et la qualité de l'interprétation arrivent généralement à prendre le dessus de ce scénario un brin éparpillé et de cette mise en scène qui peut manquer de panache. ***

mardi 12 novembre 2013

DVD : Frances Ha, Main dans la main, Au bout du conte, The Attack, Barbara, Man of Steel, Turbo, La cage dorée, La légende de Sarila

Même si le festival Cinemania bat encore son plein, de nombreux films intéressants sortent cette semaine en en format DVD et Blu-ray.

C'est le cas de Frances Ha de Noah Baumbach qui suit une jeune femme qui passe son temps à se chercher. Une comédie existentielle hilarante, à mi-chemin entre le cinéma de Truffaut, de Rohmer et d'Allen. ****
Critique

Moins essentiel que La guerre est déclarée de sa cinéaste Valérie Donzelli, Main dans la main demeure tout de même une succulente comédie romantique sur deux êtres qui sont incapables de se séparer. Du rire en boîte, absurde et très original. ***1/2 

Ce que les dialogues d'Agnès Jaoui sont mordants! Il y a d'ailleurs quelques passages d'anthologie dans Au bout du conte, sorte de variation contemporaine sur une multitude de mythes classiques. Comme d'habitude, Jean-Pierre Bacri brille de mille feux. ***1/2

Le conflit israélo-palestinien est traité avec intelligence dans The Attack de Ziad Doueiri, un drame émouvant et plutôt neutre sur un homme qui cherche à déterminer l'implication de sa femme dans un attentat-suicide. Éclairant. ***1/2

L'atmosphère du Barbara de Christian Petzold baigne dans un onirisme particulièrement intriguant. Ce n'est toutefois pas le cas de ce récit passe-partout sous fond de Seconde Guerre mondiale, qui réserve finalement peu de surprises. ***

Zack Snyder qui s'attaque à Man of Steel, cela donne un Superman un peu pompeux et prétentieux, mais également décoiffant et terriblement tonique, qui ravit jusqu'à son dernier acte qui s'étire en longueur. ***

Animation qui n'a malheureusement pas su trouver son public l'été dernier, Turbo de David Soren qui porte sur un escargot hors du commun demeure malgré tout un des meilleurs dessins animés américains de 2013. Typé et prévisible, mais charmant comme tout. ***

En faisant fi des clichés et des fils blancs, on rit beaucoup en regardant La cage dorée de Ruben Alves, un conte sur un couple portugais qui décide de quitter la France pour retourner dans son pays local. ***

Rare dessin animé québécois sous fond de légendes amérindiennes, La légende de Sarila de Nancy Florence Savard attend de savoir s'il sera retenu aux Oscars dans la catégorie de la meilleure animation. On lui souhaite bonne chance, surtout avec un scénario aussi bancal et moralisateur. **

Film du jour: Arrêtez-moi (Cinemania)

Ouf! C'est le premier mot qui vient en tête en regardant Arrêtez-moi. Après son surestimé et raté La journée de la jupe, le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld s'attaque à un nouveau sujet douloureux et essentiel: la violence domestiques. Et encore une fois, il pèche par excès, offrant une production manipulatrice et sensationnaliste, ankylosée par des dialogues qui sonnent faux et un abus dans la façon d'utiliser la caméra subjective. Sophie Marceau et Miou-Miou méritaient beaucoup mieux. **

lundi 11 novembre 2013

Films du jour: Tonnerre et Cookie (Cinemania)

Deux films retiennent notre attention aujourd'hui à Cinemania...

Dans un premier temps, il y a le sympathique Tonnerre de Guillaume Brac, qui raconte les conséquences d'une histoire d'amour entre un musicien et une jeune journaliste. Même si le récit s'étire parfois trop, il y a de bien belles choses au menu, dont le tandem formé de Vincent Macaigne et de Solène Rigot et ce changement radical de styles. ***

Beaucoup plus oubliable est Cookie de Léa Fazer (Notre univers impitoyable), une comédie sociale qui part d'une belle idée (une hôtesse de l'air recueille chez elle un enfant chinois abandonné) pour offrir un résultat assez quelconque, laissant ses interprètes à la dérive sans pour autant soigner sa mise en scène. Du coup, on en ressort à demi-amusé et à demi-ennuyé. **1/2

dimanche 10 novembre 2013

Film du jour: Des gens qui s'embrassent (Cinemania)

Prévisible, cliché, mièvre: les qualificatifs sont nombreux pour décrire Des gens qui s'embrassent de Danièle Thompson (Fauteuil d'orchestre), une comédie romantique sans réel attrait sous fond de famille juive et d'amour impossible. Pour quelques gags qui fonctionnent, on a droit à une multitude de blagues ratées qui ne font même pas sourire. C'est à se demander ce que les Kad Merad, Monica Belluci et autres Éric Elmosnino sont venus faire là-dedans. **

samedi 9 novembre 2013

Film du jour: Pour une femme (Cinemania)

Des films comme Pour une femme de Diane Kurys (Sagan), il y en a beaucoup. Mélanger histoire, politique et amour (d'une femme pour le frère de son mari, dans une France marquée par le communisme en cette ère post-Seconde Guerre mondiale), le tout avec une distribution de classe (Magimel, Thierry, Duvauchelle, Testud, Podalydès, Hesme) et une réalisation appropriée. Cela donne un long métrage bien fait et globalement intéressant, mais qui ne recèle aucune surprise et encore moins de moment fort. Du coup, on a l'impression de l'avoir déjà vu. ***

vendredi 8 novembre 2013

Film du jour: Elle s'en va (Cinemania)

Prenant l'affiche dans les salles régulières tout en étant diffusé à Cinemania (avec des sous-titres anglais), Elle s'en va d'Emmanuelle Bercot montre une Catherine Deneuve méconnaissable au sein d'un road-movie drôle et mélancolique qui sent la liberté à plein nez. Si ce rapprochement entre une mère et les gens qui l'entourent se veut parfois superficiel, le traitement de l'image et des sentiments méritent qu'on s'y attarde. ***1/2
Critique

jeudi 7 novembre 2013

Film du jour: Le passé (Cinemania)

Le festival Cinemania commence en force aujourd'hui avec la présentation de l'excellent film Le passé, qui pourrait bien être la suite en forme de doppelganger du supérieur Une séparation (les deux fresques sont réalisées par Asghar Farhadi). Cette fois-ci, c'est un homme qui est de passage en France pour signer des papiers de divorce qui est plongé bien malgré lui dans le mystérieux quotidien de son ancienne épouse et de son nouvel amoureux. À partir d'une mise en scène parfaitement calibrée qui recèle de nombreux moments de solitude, le cinéaste signe une oeuvre très maîtrisée sur les conséquences du mensonge, dont les interprétations d'une rare intensité sont totalement en osmose avec le brûlant sujet. ****

mercredi 6 novembre 2013

Entrevues Moroccan Gigolos

Coproduction entre la Belgique et le Québec, Moroccan Gigolos d'Ismaël Saidi est une comédie sous fond d'amitié et de prostitution (eh oui) qui met notamment en vedette François Arnaud, l'humoriste Eddy King et Guylaine Tremblay.

Pour tout savoir sur ce projet assez peu orthodoxe, je vous invite à consulter mon entrevue avec le réalisateur et les trois comédiens, qui se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Never On Sunday

Rafraîchissant hymne à la vie qui est un étonnant changement de registre pour le cinéaste Jules Dassin, Never on Sunday qui raconte le désir d'un étranger de ramener à bon port une prostituée est une comédie drôle, coquine et spirituelle, au rythme alerte, à la musique décoiffante et à l'interprétation pleine de grâce. Dans le rôle principal, Melina Mercouri livre une féroce prestation, ayant même été récompensée d'un prix à Cannes. Sans nécessairement atteindre le niveau de profondeur souhaité, il y a tout ici pour mettre de bonne humeur pendant des jours. ***1/2

mardi 5 novembre 2013

En DVD : Sarah préfère la course, Broken, Passion, White House Down, Les seigneurs, Associés contre le crime, Grown Ups 2

En attendant de se plonger dans Cinemania, il faut bien profiter des dernières nouveautés en format DVD et Blu-ray.

Très intéressant premier long métrage de fiction, Sarah préfère la course de Chloé Robichaud suit une jeune femme qui ne pense qu'à courir. Un regard lucide sur l'identité et le monde qui nous entoure, avec une superbe Sophie Desmarais dans le rôle principal. ***1/2

Touchant drame sociale qui provient - bien entendu - de la Grande-Bretagne, Broken de Rufus Norris est un récit d'initiation qui sort du lot grâce à la pertinence de sa distribution et à l'originalité de sa réalisation. ***1/2

On ne croyait ne jamais voir le nouveau Brian De Palma en sol québécois. Bien que mineur et parsemé de fils blancs, Passion qui suit deux employées rivales est beaucoup plus stylisé et satisfaisant que son modèle français (Crime d'Amour). ***

Maître de la série B (ou Z), Roland Emmerich s'amuse comme un petit fou dans son nouveau délire White House Down. Sans y trouver nécessairement son compte, le spectateur est fasciné par autant d'argent jeté par la fenêtre. **1/2

Le retour sous les projecteurs d'anciennes stars de foot suit tous les clichés possibles et inimaginables dans Les seigneurs d'Olivier Dahan, une comédie mièvre et mis en scène sans grand intérêt. **

Troisième tome d'une série qui étire grandement la sauce, Associés contre le crime de Pascal Thomas manque d'humour, de pertinence et de vraisemblance pour qu'on veuille le regarder jusqu'à la fin. Même le tandem formé d'André Dussollier et de Catherine Frot semble s'ennuyer royalement. **

Le premier volet était un navet et il en est de même de sa suite. Stupide, de mauvais goût et d'une imbécile rare, Grown Ups 2 de Dennis Dugan existe seulement et uniquement parce qu'il fait de l'argent. On craint la troisième aventure de ces amis attardés et puérils... *

Film du jour: Nanook of the North

Un des «documentaires» les plus importants du cinéma, Nanook of the North de Robert Flaherty a révolutionné son art, autant en terme technique que sociologique. Même si la fiction venait parfois se greffer au réel, cette leçon d'histoire, extrêmement significative près de un siècle après son tournage, est un regard important sur le mode de vie des esquimaux et du Nord Canadien. *****

lundi 4 novembre 2013

En attendant Cinemania 2013

Cinemania débute ce jeudi. Pour tout savoir sur cette 19e édition, j'ai épluché la programmation pour vous offrir une liste de films à voir.

Mes sélections se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Le grand silence

Déçus par les résultats des élections d'hier? Pour regagner la foi en l'être humain, il peut être bon de regarder le documentaire Le grand silence de Philip Gröning. Cette expérience unique où l'on suit des moines en séances de méditations est un objet atypique de près de trois heures, qui permet de se recueillir et de s'élever. Rapidement, l'hypnose s'effectue et si le voyage n'est pas pour tout le monde, il récompensera à coup sûr le plus patient des cinéphiles. ***1/2

dimanche 3 novembre 2013

Film du jour: Jindabyne

De l'atmosphère, il y en a à revendre dans le séduisant Jindabyne de Ray Lawrence, subtil drame australien sur le silence de gens devant un crime. L'histoire vaporeuse met l'accent sur ces âmes perdues, défendues avec virtuosité par Gabriel Byrne et Laura Linney. Et si le récit réserve au final peu de surprises, son pouvoir d'attraction est grand et prenant. ***1/2
Critique

samedi 2 novembre 2013

Nouveautés en salles : 12 Years a Slave, Le cosaque et la gitane, Chasse au Godard d’Abbittibbi, The Broken Circle Breakdown, All the Wrong Reasons, Last Vegas, Shekinah, Diana

Lorsqu'un des meilleurs films de l'année prend l'affiche au cinéma, il faut bien en profiter et aller le voir.

Il s'agit évidemment de 12 Years a Slave, le dernier opus très attendu de Steve McQueen. Plus classique que Shame au niveau de la forme, cela n'empêche pas cette fresque sur l'esclavagiste de traumatiser par ses images et ses interprètes inoubliables. ****

Documentaire contemplatif sur quelques-uns des premiers habitants de l'Abitibi, Le cosaque et la gitane de Nadine Beaudet est instructif et séduisant pour les yeux même s'il passe parfois à côté de son sujet. ***

Premier long métrage qui aurait pu faire au moins 6 films, Chasse au Godard d'Abbittibbi d'Éric Morin est le récit drôle et original de deux jeunes gens qui aident un cinéaste à faire un film engagé. Le mélange entre la fiction et le documentaire peut manquer de cohésion et l'ensemble très référentiel pourra faire sourciller. Sauf qu'il y a tellement de belles idées qu'on voudra voir ce que ça donne. ***

Beaucoup moins réussi que son précédent La mertitude des choses, Broken Circle Breakdown de Félix van Groeningen est une sorte de Blue Valentine européen. La réalisation qui multiplie les ellipses et le jeu vibrant des acteurs n'empêchent pas l'ensemble de manquer de nerfs et de cohésion. **1/2

Présenté au FFM et sorti en catimini sur les écrans sans une seule projection de presse, All the Wrong Reasons de Gia Milani réunit Karine Vanasse et le regretté Cory Monteith au sein d'un film choral sur la perte. Encore là, les comédiens ne peuvent sauver l'intrigue qui est laborieuse et moralisatrice. **1/2

Vous ne trouveriez pas un long métrage plus sexiste que Last Vegas, la comédie de Jon Turteltaub qui amène Michael Douglas, Robert De Niro, Kevin Kline et Morgan Freeman dans la Ville du vice. Les femmes n'y sont que des morceaux de viande, à l'image de cette production qui semble avoir été assemblée sur une usine à saucisses. **1/2

En ces temps de charte au Québec, un documentaire comme Shekinah - The Intimate Life of Hasidic Women d'Abby Jack Neidil aurait pu nous éclairer sur le sujet. Il faudra attendre un prochain essai, car celui-ci est plutôt subjectif et il ressemble que trop rarement à du cinéma. **

On pourrait dire la même chose de Diana d'Oliver Hirschbiegel, banal téléfilm sur Lady Di qui rappelle que l'ancienne grande dame était une femme comme les autres et qu'elle pouvait aimer. L'art de saboter un sujet intéressant et de détruire une des plus belles pièce du répertoire francophone (Ne me quitte pas de Jacques Brel). **

Film du jour: Exte: Hair Extensions

Des cheveux tueurs. C'est le méchant totalement original de Exte: Hair Extensions, un délire particulièrement absurde et saugrenu signé Sion Sono. En omettant la prémisse qui frôle le n'importe quoi, il est possible de bien s'amuser devant ce délire sanglant et décoiffant qui réserve un nombre incroyable de surprises. Cela demeure toutefois un essai inférieur à la moyenne pour cet auteur qui tourne plus rapidement que son ombre. ***

vendredi 1 novembre 2013

Les meilleurs film se déroulant dans la Ville du vice

Pour souligner la sortie de la comédie Last Vegas (une mini-critique sera publiée demain) qui met en vedette une impressionnante distribution de comédiens (Michael Douglas, Robert De Niro, Morgan Freeman, Kevin Kline), voici un palmarès des meilleurs films humoristiques qui se déroulent à Las Vegas.

Mes sélections se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Le soupirant

Ayant longtemps oeuvré dans l'ombre de Tati, Pierre Étaix n'en demeure pas moins un important comique du septième art. Sa fragilité et sa candeur s'exposent au grand jour dans le très charmant Le soupirant, où un homme cherche à trouver la femme de sa vie. L'humour fait mouche grâce à une série de vignettes et de quiproquos savoureux, et si le manque de profondeur est parfois flagrant, il est impossible de ne pas être de bonne humeur après cette délectable fable. ***1/2