samedi 15 mai 2010

Dans ses yeux, Contes de l'âge d'or, Robin Hood, Mother and Child, Letters to Juliet


Une autre semaine inégale de cinéma qui rappelle que trop souvent, les films étrangers ne font qu'une bouchée des longs métrages américains qui ne prennent malheureusement que trop rarement des risques.

Au rayon des bonnes nouvelles, il faut accueillir à bras ouvert l'excellent Dans ses yeux (critique) de Juan José Campanella, le gagnant du meilleur film étranger à la dernière cérémonie des Oscars. Même s'il est légitime de se questionner sur ce choix douteux, l'oeuvre, qui alterne les époques avec maestria dans sa quête d'éclaircir un crime sordide, captive en tout point, mélangeant avec bonheur des genres différents, offrant de beaux personnages à des acteurs solides. À ne pas manquer!

En même temps, pourquoi ne pas faire un 2 pour 1 en allant également voir Les contes de l'or d'âge (critique), une série de très bons courts métrages roumains se déroulant sous Ceausescu? Ces essais, sardoniques et engagés à souhait, lèvent le voile sur une époque trouble, rappelant qu'il est possible de tout faire passer avec de l'humour. Pour une fois que ces sketchs ne sont pas inégaux ou tout simplement ratés.

Les bonnes nouvelles s'arrêtent malheureusement ici, car plus loin, c'est le néant. C'est le cas du pompeux Robin Hood (critique) de l'ami Ridley Scott, une superproduction endormante et décevante relatant les premiers faits d'arme d'un Robin qui porte la chevelure de Russel Crowe. Beaucoup plus porté vers l'action que l'étude de personnages, ce récit doté d'une prestigieuse distribution tarde à lever, avant de se terminer dans la grosse farce involontairement hilarante.

À priori, les amateurs d'oeuvres chorales voudront s'intéresser à Mother and Child (critique) où le réalisateur Rodrigo Garcia mélange les destins dans son étude des répercussions de l'adoption. Sauf que l'effort est trop rapidement plombé par de sévères longueurs, un rythme déficient, un abus de morales, de personnages redondants et de nombreuses invraisemblances. Reste le jeu nuancé de Naomi Watts, ce qui est bien peu face à celui beaucoup trop chargé d'Annette Bening.

Une semaine ne serait pas complète sans une romance décevante et la saveur de la semaine s'intitule Letters to Juliet (critique), une improbable bluette sans charme ni passion où deux femmes font l'impossible pour ne pas passer leur existence loin de leur prince charmant. Totalement incohérente et préfabriquée, cette déception fabriquée sur une chaîne de montage qui abuse des clichés sur l'Italie n'arrive même pas à utiliser à bon escient le talent d'Amanda Seyfried, de Vanessa Redgraves et de Gael Garcia Bernal. Une véritable honte!

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