vendredi 8 janvier 2010

Tarantino, Truffaut, Melville


Petite confession. Contrairement à la majorité des critiques, Inglourious Basterds était très, très loin de mon top 10 de 2009. Bien que le film possède d'indéniables qualités (Tarantino connaît son cinéma et il veut absolument qu'on le sache), l'ensemble ressemblait à ces fastes familles royales qui veulent tellement montrer leurs joyaux que cela en devient louche. Des références à la tonne, des clins d'oeil et tout ce qui fait la marque de commerce de l'auteur de Pulp Fiction (violence, dialogues sans fin, aucune prise de position de l'auteur, etc.). Pourtant, derrière ces jolies pacotilles émanent un scénario étonnamment vide. Le cinéma peut réinterpréter l'histoire? Tant mieux. Et alors?

La comparaison, forcément inégale, est encore plus frappante avec deux oeuvres phares vues ces dernières semaines. Avec L'armée des ombres, Melville ne se soucie guère du flafla. Il épouse la réalité, créant un récit d'une telle intensité dramatique que le coeur ne peut que battre plus rapidement. Pourtant, tout est une question de détails. Un Ventura méconnaissable, des personnages développés et un discours, un vrai, qui ne prend pas une seule ride, rappelant l'apport de la Résistance, ses déchirements et son destin à la faible espérance de vie.

Et comment oublier Le dernier métro ? Fidèle à ses habitudes, Truffaut aborde l'existence de scène en multipliant les mises en abyme, recourant au mythique duo Catherine Deneuve/Gérard Depardieu au sommet de leur art. Et pour la première fois, il traite de politique autant que de théâtre ou de cinéma, juxtaposant ces deux éléments sans se laisser envahir par le cynisme, ce qui aurait été si facile.

Signe du temps? Il n'y a parfois rien de mieux que de retourner à l'essence. Pas pour s'y confiner, mais seulement pour s'y ressourcer et retrouver cette objectivité qui fait parfois si cruellement défaut.

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