samedi 16 janvier 2010

The Lovely Bones, The Book of Eli, Largo Winch


La critique est un art qui se développe. Il n'est pas seulement question de savoir si un récit est bon ou pas, mais d'indiquer pourquoi, argumenter, démontrer. Sans aboutir pour autant dans l'analyse, la surexplication, la disparition de la frontière cinéma au détriment de la seule technique.
Il faut donc de la nuance. Les chefs d'oeuvres n'arrivent pas toutes les semaines, tout comme les productions catastrophiques. La réalité est généralement plus grise, tempérée, quelque part entre l'excellence et le mauvais, le bon et l'ordinaire.

Aux premiers égards, presque la totalité des titres de la semaine déçoivent amèrement. Après Lord of the Ring, King Kong et surtout Heavenly Creatures, les gens ont des attentes envers The Lovely Bones (critique) de Peter Jackson. Et plusieurs seront déçus. «Trop d'effets spéciaux» diront les uns, «trop ésotérique» diront les autres, «Et quelle fin douteuse!». Avec raison. Cela dit, l'ensemble est loin d'être raté. La qualité de ses thèmes (le deuil, la vie, la mort) n'est pas négligeable, il y a plusieurs scènes assez réussies, la musique de Brian Eno fait belle impression tout comme la qualité de l'interprétation. Mais trop souvent, lorsqu'un long métrage ne rencontre pas les attentes, il est jugé plus sévèrement qu'il ne le mérite.

L'histoire se répète avec l'adaptation cinématographique de Largo Winch (critique) de Jérôme Salle. Les livres et les bandes dessinées ont été tellement populaires que la transposition ne peut être totalement à la hauteur. Il est si facile de prendre le tout au sérieux et de fuir cette horde d'invraisemblances, de grande violence et de personnages peu développés. Mais avec un grain de sel, le rire est au rendez-vous, tout comme le dépaysement envers cette création qui bénéficie d'une luxueuse trame sonore d'Alexandre Desplat et d'une solide réalisation.

Il est si simple d'encenser ou de détruire une création. L'exemple de The Book of Eli (critique) est probant. D'un côté, c'est visuellement splendide et ses thèmes épousent étrangement la réalité, surtout depuis le terrible tremblement de terre survenu à Haïti. En revanche, il est possible de n'y voir qu'une vulgaire propagande chrétienne, lente et barbare. La vérité se trouve pourtant quelque part entre ces deux pôles et parfois, c'est bien de s'en rappeler.

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